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Citations sur La vie devant ses yeux (10)

Elle était trop jeune pour la ménopause. Mais quelque chose, se disait-elle, était en train de changer, qui avait à voir avec son corps comme avec sa tête.
Est-ce que c'était ce qui se passait quand on atteignait la quarantaine ?
Une accumulation d'expériences et de choses qui se bousculaient vers vous ?
Est-ce que le passé se mettait à saigner dans le présent, comme si le passé était fait de serviettes rouges qu'on laverait à l'eau chaude avec des draps blancs ?
Hantée.
Son corps. Son esprit. Son quartier. Sa ville.
Cela faisait bien longtemps qu'elle occupait tous ces lieux.
Elle avait fait des choses qu'elle regrettait.
Elle revit la vie qu'elle avait vécue, l'accumulation des détails, comme une énorme roue qui dévalerait une colline et foncerait sur elle.
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Diana [...] ouvrit les yeux, et ce fut un peu comme si elle voyait le ciel pour la première fois. Etre en vie, quelle banalité surprenante !
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En tournant au coin de la maison pour aller vers son mari, Diana remarqua que les pâquerettes qu'elle avait plantées des années plus tôt, sur le côté ensoleillé de la galerie, explosaient déjà en touffes de fleurs dans la chaleurs tiède, répandant une odeur de salade moisie et se disséminant comme…comme quoi ? Comme le cancer ? Elle s'arrêta pour les regarder. Qu'est-ce qui pourrait bien, se demanda-t-elle, lui faire ainsi soudain penser au cancer et lui faire trouver suffocante l'odeur terreuse de ces pâquerettes
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Elles ne sont pas des enfants. Ni des animaux ni des femmes. Pendant une brève période, elles sont dans un état intermédiaire. Elles sont tout cela à la fois.
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Ce mot. Un mot qu'elle n'avait ni entendu ni utilisé depuis des années, mais qui, avant, lui disait quelque chose. Lui disait quelque chose d'elle.

Elle porta la main à son front, qu'elle sentit brûlant.
Le lycée.
Depuis l'époque du lycée, elle ne se souciait plus du tout si on la traitait ou non de pute. Au lycée, ce mot était la pire insulte qu'une fille pouvait recevoir, et ce mot était partout. [...] - et ce mot lui était vraiment associé, il était lié à son corps et à ses courbes, à ses rêves et à ses désirs... Quelque chose qui avait à voir avec son essence même, avec l'essence sexuelle de qui elle était en train de devenir - une créature physique, avec ses cinq sens en éveil, mise à nu, exhibée, et condamnée.
[...]
Pute.
Miraculeusement, soudain, le mot avait disparu. Ce mot ne voulait plus rien dire du tout. Et puis elle s'était mariée.
Et maintenant... Maintenant, c'était presque un compliment, se rendit-elle compte, avec un demi-sourire.
Une femme de quarante ans, en survêtement gris, derrière sa pimpante maison de bois, qui venait juste d'aller conduire sa fille à l'école, qui avait laver la vaisselle du petit déjeuner, avec le capot de son véhicule encore chaud dans le garage...
Une maman d'élève, que quelqu'un avait pris le temps de traiter de pute.
Elle ne rit pas vraiment, mais sourit quand même.
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Diana avait rapporté le corps de Timmy dans une boîte en carton de chez le vétérinaire, et Paul l'avait enterré dans le jardin, derrière la maison. Et, bien qu'ils aient décidé que ce serait trop traumatisant pour Emma de regarder pendant qu'on enfouirait son chat adoré dans un trou creusé dans la terre, ils lui avaient montré où se trouvait la tombe, et Diana et elle avaient planté là des violettes bleu pâle. Les fleurs avaient des petits visages humains et semblaient tendre sans peur leur cou vers le monde, pleines de bonne humeur, joliment épanouies sur leurs fines tiges vertes, nourries du corps en décomposition de Timmy.
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D'une étape à une autre, jusqu' à la quarantaine, on avait l'impression qu'une vie se terminait et qu'une autre prenait sa place. La puberté, la maturation, l'accouplement, le mariage, la grossesse, le bébé... et puis, après, toutes ses étapes se fondaient en un tout sans variété. La routine.La quarantaine. Comme un fleuve dans lequel on ne cessait de plonger le pied, pour découvrir qu'il ne changeait jamais.

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Elle était sur le point de lui dire qu'elle n'avait jamais oublié le jour où il leur avait expliqué que le cerveau avait plus de cellules nerveuses qu'il n'y avait d'étoiles dans l'univers. Elle avait toujours, après avoir appris ce simple fait dans le cours de biologie de Mr McCleod, conçu son propre esprit comme des ténèbres emplies d'étoiles.
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L’été...
Tout ce désir et tout cet espoir moite du printemps avaient finalement abouti à quelque chose. Chez elle, les pivoines s’étaient ouvertes, dans le jardin devant sa maison, comme les manches d’un joli chemisier - mais elles étaient restées collantes, douces, couvertes de petites fourmis rouges.
L’herbe était verte comm du fard à paupières, verte comme du satin.
Le ciel était un gros bonbon bien dur.
Et les abeilles s’agitaient autour du chèvrefeuille, comme de minuscules petits anges dorés jouant de la trompette.
Les lys venaient juste de fleurir, et une brise parfumée s’élevait de leurs cœurs intacts pour envahir le monde.
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One of the girls keeps the spring 2000 Abercrombie and Fitch catalog on the nightstand next to her bed.
They look at it together, sitting on the floor with their backs against the twin bed. The metal bar of the bed frame is solid and cold against their spines, but it doesn't hurt. Both girls are so young, so healthy, so well fed... their bodies are so new to the world, blooming in it, that they've never felt stiff, never had aches, the kind that come from sitting in the wrong position for a long time, or lifting a heavy box without bending at the knees... the kinds of aches their mothers complain of, take Tylenol for, lie prone with for whole weekends on the couch while their daughters step quickly and lightly out of the thin doors, which close with the sound of an exhalation when they leave, aware of their own teenage bodies as only the vaguest sensations of pleasure... like new dresses made of silk, chiffon, or tulle, dresses that merely decorate the soul during its passage through the physical world.
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