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3,8

sur 1016 notes
Les revenants de Laura Kasischke, une plongée dans le monde universitaire étatsunien, m'a un peu ennuyé au début. Pourtant, plus j'avançais dans ma lecture et plus j'étais passionné, intrigué, en haleine dans ce qui devenait peu à peu un vrai thriller.
Tout débute par un accident. Une voiture croisant un autre véhicule roulant tous feux éteints, se retrouve dans le décor. Shelly Lockes arrive sur les lieux, porte secours aux deux accidentés, constate que la jeune passagère vit encore. Craig, le conducteur, est à ses côtés. Shelly appelle les secours puis les laisse faire.
Lorsqu'elle découvre le compte-rendu dans le journal local, elle est offusquée car ce qu'elle lit n'a rien à voir avec ce qu'elle a vu. Sans délai, elle appelle la rédaction et demande un rectificatif qui ne viendra jamais.
La jeune passagère est déclarée morte alors que la voiture a brûlé. Base de l'histoire, cet accident mystérieusement relaté d'une manière erronée, implique deux jeunes gens qui étudient dans la ville voisine.
Ces jeunes sont originaires de Bad Axe, un gros bourg, à l'écart de la cité universitaire, où tout le monde se connaît.
Entrent alors en scène plusieurs protagonistes importants comme Mira Polson, professeure assistante au Honors College. Elle est spécialiste d'anthropologie. S'ajoute Perry Edwards qui partage le même petit appartement de la cité universitaire avec Craig Clements-Rabbits, celui qui conduisait la voiture accidentée. Il avait à son bord Nicole Werner, une belle jeune fille dont il est éperdument amoureux.
Seulement, cette Nicole est déclarée morte alors que certains signes prouvent le contraire. À partir de là, s'engage ce qui fait le sel du roman : Les revenants.
Je reviens à Perry qui a fait le maximum pour suivre le séminaire animé par Mira : « La mort, mourir, et les non-morts. » Me voilà donc au coeur de l'énigme, d'un mystère parfaitement construit par Laura Kasischke.
Là, je découvre un phénomène inconnu pour moi : la sororité. Ce sont de jeunes étudiantes qui vivent ensemble dans le même bâtiment et qui rivalisent d'imagination pour organiser des bizutages par lesquels doivent passer les nouvelles venues.
Dans cette université, tout le monde fume de « l'herbe » ou ingurgite des produits très dangereux et cela semble normal… Pourquoi ? Sûrement pour faire comme les autres ou pour supporter un mal-être difficile à comprendre car ces jeunes suivent de brillantes études dans une université réputée. En est-il de même chez nous ? Je l'ignore.
Craig, Perry, Mira et Shelly, les principaux acteurs d'une histoire qui fait froid dans le dos, se heurtent à une certaine Josie Reilly, autre fille superbe mais très venimeuse.
Comme je l'ai dit au début, le roman devient de plus en plus palpitant. Laura Kasischke mène bien son affaire. J'ai aimé le rythme du récit, ses chapitres courts, son alternance intéressante entre les principaux personnages, plus des surprises, des révélations, le tout découpé en six parties.
D'ailleurs, la sixième partie apporte un éclairage révélateur sur tout ce qui s'est passé précédemment. Enfin, je salue l'excellent travail du traducteur, Éric Chédaille, qui met bien en valeur le talent d'écriture de Laura Kasischke.
Je précise enfin que j'ai lu ce roman « viré » des collections de ma médiathèque… Dommage mais je vais le déposer à nouveau où je l'ai pris pour qu'une autre lectrice, un autre lecteur puisse frissonner en lisant : Les revenants.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Si je ne disposais que de trois mots pour caractériser ce roman, ce serait excellent polar sociologique

Excellent car le découverte de l'auteur à travers ce roman a été un grand plaisir : écriture fluide, où la traduction sait se faire oublier, avec une intrigue dont la complexité croissante et polyphonique crée une addiction certaine pour le récit, où la mise en danger des personnages crée chez le lecteur une empathie et une implication émotionnelle dont le corollaire est de ne pas pouvoir lâcher la lecture.

Polar car même si le genre n'est pas explicitement revendiqué, il y a tout de même dès le départ une mort violente, qui ressemble à un banal accident de voiture dans un contexte d'alcoolisation estudiantine, sauf que des discordances apparaissent rapidement dans l'interprétation des témoignages, et là, le lecteur, qui a bien sûr repéré que de nombreuses pages sont encore à découvrir, perçoit bien qu'il y a anguille sous roche! Par contre, et ce serait mon seul bémol, on devine trop rapidement la solution. Encore que, 24 heures après avoir tourné la dernière page, je me demande si j'ai vraiment tout compris, car il me semble que mon interprétation comporte quelques invraisemblances (prête à en discuter en MP avec d'autres lecteurs)


Sociologique, car en thème de fond l'auteur explore l'univers de la société de la classe moyenne américaine, et surtout de la vie des campus universitaires. Certes ce n'est pas le premier ouvrage qui s'intéresse à cette micro-société aux codes singuliers, avec des règles hiérarchiques strictes et des fonctionnements de groupe où les rites d'admission exclusion sont particulièrement prégnants. C'est tout l'art de l'auteur de très bien intégrer les indices qui font progresser l'intrigue dans une analyse à la fois des personnalités des protagonistes en interaction avec ce milieu particulier.
L'intrication des faits réels avec d'autres manifestations plus ambiguës est facilitée par les habitudes hygiéno-diététiques des personnages : drogues et alcools font partie intégrante du régime quotidien des étudiants. Loin d'être banalisée, cette consommation est pointée du doigt comme responsable de dérives et de conséquences dramatiques

Enfin et c'est le thème majeur du roman, le thème est la mort est appréhendée de façon récurrente (enseignement, ressenti, suicide, fantômes) et confère une ambiance singulière à ce récit.

Je remercie chaleureusement Masse Critique et les éditions Christian Bourgeois pour ce partenariat très apprécié


Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Il se passe des choses étranges dans certaines universités américaines.
Premier choc dans le roman de Donna Tartt " le maitre des illusions", une atmosphère feutrée dans les vieilles pierres de l'université de Hampden dans le Vermont. Et voilà avec " les revenants" de Laura Kasischke, de retour dans une fac américaine la Godwin honors hall toujours en Nouvelle Angleterre.
Croyez vous aux revenants, fantômes et ectoplasmes ?
Le ton est donné, première page, un accident de la route, la passagère Nicole Werner brillante étudiante, membre de la sororité d'Omega Theta Tau perd la vie. le conducteur un certain Craig Clements Rabbitt étudiant lui aussi et petit ami de Nicole ne se souvient de rien.
Dans ce roman polyphonique on part à la chasse aux fantômes avec des personnages que rien ne semblent réunir, Mira Polson la professeur de quoi déjà ? ah oui de la mort bien sur !
Shelly est la témoin de l'accident, Perry lui c'est l'enfant chéri, bon élève, attentionné que des A+, et coloc de Craig.
Laura Kasischke m'a mené par le bout du nez dans son roman entre polar et thriller. Dans ce récit il n'y a pas de flics malins ou de tueurs en séries, c'est plus astucieux.
J'ai découvert avec Laura Kasischke un style intéressant quand on sait qu'outre atlantique elle est plus connue et encensée pour ses poésies.
Une romancière qui m'intéresse.
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Les revenants de Laura Kasischke ? Je n'en reviens pas !

Au-delà du jeu de mot facile, je suis véritablement bluffée par le talent de l'auteure pour se renouveler sans se renier, pour nous parler de la mort dans tous les sens et ce faisant de la vie, pour glisser dans une histoire passionnante une critique des universités américaines et de leurs toutes-puissantes sororités...

L'intrigue commence simplement : Craig et Nicole, 2 étudiants, s'aiment follement et très sagement. Jusqu'à ce que Nicole meure dans un accident de voiture alors que Craig était au volant, vraisemblablement ivre et drogué. Désespéré de chagrin et de culpabilité, il revient sur le campus... et commence à voir Nicole partout. Hallucinations malheureuses ou phénomène surnaturel ?

C'est ce que le livre va nous faire découvrir sur près de 650 pages, avec des flashbacks et des changements de points de vues, en compagnie de personnages plus loufoques et attachants les uns que les autres : Perry, le 'scout-aigle', l'archétype du gentil garçon; Mira, la prof d'anthropologie fascinée par la mort, son folklore, ses coutumes... et par ses épuisants petits garçons; sans oublier la témoin de l'accident, toutes les jeunes filles en fleur de la sororité, la mère d'une autre disparue, le médecin légiste de la mort et le thanatopracteur.

Bref, d'une intrigue simple on en arrive à un vrai charivari macabre pour comprendre ce qui s'est passé et ce que ressentent aujourd'hui les différents protagonistes, vivants, morts ou entre les deux.

Challenge Pavés 6/xx
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Il est des ouvrages qui, une fois terminés, vous hantent pendant quelques temps, tellement l'impression qu'ils vous ont faite est forte.
C'est le cas, en ce qui me concerne (et sans vouloir tomber dans un mauvais jeu de champ lexical) des « Revenants » de Laura Kasischke.

L'intrigue est plutôt difficile à résumer : l'ouvrage commence au début de la rentrée d'automne, lors de laquelle Craig Clements-Rabbit retourne à l'université en n'étant plus que l'ombre de lui-même, ayant tué sa petite amie Nicole dans un accident de voiture.
Jeune fille bien sous tous rapports, appréciée de tous, membre d'une sororité populaire, la mort de Nicole, et le retour de celui qui est considéré comme son assassin, ne laissent aucun de ses camarades indifférent, même s'ils ne connaissent pas la vérité au sujet de cet accident, relaté mensongèrement par un article de journal local (remarquable critique de la rumeur et de ses effets dévastateurs). Version que tente de contredire en vain Shelly Lockes, un professeur de musique de l'université qui était la première présente sur les lieux et qui a appelé les secours.

Craig arrive d'autant moins à s'en remettre qu'il lui semble voir Nicole partout… Sentiment partagé par Perry, le colocataire de Craig et ami d'enfance de la jeune fille, mais également par d'autres étudiants.
Est-ce que ces visions relèvent de la folie, d'un deuil impossible à faire, d'autre chose ? Perry se confie au sujet de ces visions à Mira Polson, professeur d'anthropologie spécialisée dans la mort et les superstitions afférentes, qui s'empare du sujet, d'abord par ambition professionnelle, puis qui se laisse prendre à cette histoire bien plus complexe et glaçante qu'elle ne le paraissait…

On retrouve dans « Les Revenants » certains des thèmes déjà abordés par Laura Kasischke dans « Rêves de garçons » : l'obsession de la mort par une jeunesse pourtant présomptueuse en se croyant invincible (cette « stupidité de se croire plus fort que la mort » (p. 647)), mais surtout les faux semblants, et l'hypocrisie qui va avec : plus un personnage semble gentil, pur, innocent, et plus l'auteur s'amuse, par des révélations successives et bien dosées, à nous montrer que les apparences étaient bien trompeuses.

Le genre de l'ouvrage lui-même participe de ce jeu de dupes : le roman surnaturel, à fantômes, à mystères, dévie subitement en empruntant tous les codes du thriller sociologique, de la machination perverse, qui broie aussi bien les personnages que le lecteur.

Cet écart entre apparence et réalité est ainsi l'un des thèmes les plus importants du roman : Laura Kasischke, virtuose du style, alterne flashbacks (avant la mort de Nicole) et épisodes situés dans le présent, mêlés de rebondissements sans fin, résumant l'ouvrage à « un truc de Kant sur la manière dont l'esprit humain ordonne subjectivement le réel. La vieille barbe avait appelé cela ‘'le caractère relatif et flottant de la connaissance humaine'' ».

Laura Kasischke nous montre également une image de l'université assez terrible, entre volonté d'étouffer le scandale par la menace et le licenciement, toujours dans une optique de préserver les apparences, et la faiblesse de son niveau réel (« Elle avait toujours pensé que devenir universitaire (surtout si elle avait la chance de décrocher un poste au sein d'une prestigieuse université de recherche, puis dans une niche comme Godwin Honors College, connue pour encourager la libre exploration intellectuelle) serait synonyme de conversations sans fin dans des couloirs et ses bureaux. […] Elle s'était attendue à participer, lorsqu'elle serait à son tour professeur, à de passionnants débats quotidiens dans la salle à manger sur les points les plus subtils des sujets les plus obscurs. Elle n'aurait pu se mettre le doigt plus avant dans l'oeil » (pp. 315-316).
Tout en glissant quelques petits clins d'oeil, notamment celui-ci : « Il avait tout une série de suggestions à lui faire et, bien qu'elle se gardât d'accorder beaucoup d'attention aux enseignants en création littéraire (leur éducation comportait toujours des lacunes)… » (p. 317) (Laura Kasischke est professeur de création littéraire) !

Les étudiants n'en sortent pas plus grandis, notamment les membres des sororités, prêtes à toutes les méchancetés, les bassesses, le crime, pour se protéger, elles et leurs secrets. Je ne sais pas quel est le degré de vérité (en excluant tout de même le crime ! Quoi que…), mais cela fait plutôt frémir.

Un roman marquant, passionnant, qui porte bien son nom.

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Dites-moi que ce n'est pas vrai ! Rassurez-moi ! Laura Kasischke s'inspire-t-elle de la réalité des campus américains lorsqu'elle décrit le bizutage dans les « sororités » ?

Craig a vécu l'horreur : il a tué sa petite amie, Nicole, dans un accident de voiture. Et il ne se souvient de rien ! le seul témoin, une prof de musique de l'université, est persuadée que Nicole était encore vivante, mais personne ne la croit, ne veut la croire, ne l'écoute, même. Bizarre...
Et nous voilà imbriqués dans la vie de ces personnes, dans cette vie particulière d'une université américaine, de ses sororités toutes-puissantes, ô combien !

Sombre histoire d'amour et de mort, d'amitié et de drogue, de rassemblements et de disparitions, ce roman tout entier m'a mise mal à l'aise.
Bien écrit, sans clichés ni niaiseries de toutes sortes, sans fioriture aucune, mais sans effets de style particuliers non plus, ce qui est un peu dommage, il recèle une infinité de petits riens qui plombent l'atmosphère. Cruauté entre filles (oui, maintenant, j'en suis persuadée, ça peut exister...), morale et physique ; aucun scrupule pour que la carrière de professeurs s'écroule, afin de couvrir certains faits plus que répréhensibles ; aucune émotion pour se débarrasser (et même plus !) d'élèves encombrants ; attirance pour la mort et son cortège de cadavres, d'autopsies, de thanatopracteurs ; doutes persistants sur la vision de fantômes ; mariage qui se délite ; trahisons amoureuses...et j'en passe !
Les trois premiers quarts du roman m'ont donc enfoncée tout doucement mais très certainement dans cette ambiance malsaine, je ne dirai pas à mon esprit défendant, car c'était en toute acceptation de ma part. Au moment où je me suis dit que rien, en somme, ne se passait vraiment, à part embourber mon coeur et mon cerveau, voilà que l'intrigue me tombe dessus et m'emporte dans un tourbillon d'entretiens déstabilisants et de visites pour le moins inhabituelles. Tout s'accélère, donc, pour finalement retomber comme un soufflé, dans une fin finalement très classique.

Je lui octroierais 7 sur 10, mais comme ce n'est pas possible, allez, je lui mets 4 étoiles. Ce n'est pas tous les jours que j'accepte de côtoyer la Mort en toute impunité.
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Nicole était de ces étudiantes américaines de première année bien sous tous rapports, esprit boy-scout, pom-pom girl, du genre à fabriquer des chars en papier crépon, et j'en passe. De ces jeunes filles vertueuses qui se gardent pour le mariage - et même pas parce qu'elles sont moches, Nicole était un ange blond au corps de rêve. Mais ça c'était avant. Nicole est morte dans un accident de voiture, c'est son petit copain Craig qui était au volant. De là à le traiter de meurtrier, prétendant qu'il était ivre et/ou défoncé, il n'y a qu'un pas, et certaines amies de Nicole ne se privent pas de le franchir, bien décidées à lui pourrir la vie lorsqu'il revient après quelques mois d'hébétude.

On retrouve dans ces 'Revenants' des thèmes chers à Laura Kasischke : campus, profs en difficulté, couples en crise, étudiantes, fragilité psychologique et cruauté adolescentes... J'adhère plus ou moins. Ici, je me suis régalée. Folklore universitaire américain kitsch et surprenant, hystérie collective, faux-semblants, mort et fascination qu'elle exerce sur les esprits faibles - mention spéciale aux flash-back qui nous feraient presque croire aux fantômes, et aux cours de Mira Polson sur les superstitions et rites funéraires à travers les âges. Lentement mais sûrement, Laura Kasischke nous prend dans sa toile, la tension monte, l'ambiance est de plus en plus angoissante à mesure que les portraits se précisent. La construction n'est guère différente de celle de son dernier roman 'Esprit d'hiver' (qui m'a barbée de bout en bout), on progresse lentement dans l'intrigue, l'auteur tisse minutieusement les liens entre les événements. Et pourtant cette fois, je ne me suis pas ennuyée une seconde, j'ai savouré ces six cents pages.
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Un soir, en rentrant chez elle, Shelly Lockes est témoin d'un accident routier, en pleine campagne. Elle appelle les secours et pourtant ce qu'elle lira à propos du drame les jours suivants dans la presse locale ne correspond pas du tout à ce qu'elle a vu.
S'agit-il d'un banal fait divers ? Difficile de démêler le vrai du faux… Tout est trouble, troublant.

Nicole, la jeune étudiante qui se trouvait dans le véhicule est morte et Craig son petit ami souffre d'amnésie. le sororité à laquelle appartenait la jeune fille semble soumettre ses jeunes participantes à d'étranges rituels et organise des cérémonies grandioses à sa mémoire. Un semestre plus tard, le jeune Craig qui n'arrive pas à se remettre de ce douloureux évènement revient à Godwin Hall, l'université dans laquelle se joue cette terrible comédie humaine.
C'est le début d'une intrigue palpitante à la construction narrative savamment orchestrée, dévoilant les faits dans de cours chapitres qui donnent beaucoup de rythme au récit tout en alternant les points de vue.
On apprend donc à mieux connaître Craig mais aussi les colocataires du jeune couple, Perry et Josie. Cette dernière travaille aux côtés de Shelly Lockes et Perry assiste en auditeur libre aux cours de Mira Polson, professeur d'anthropologie, sur le thème de la mort…
Un climat inquiétant règne sur le livre, des témoins ont vu Nicole apparaître les cheveux teints en noir, Craig reçoit des cartes postales étranges… Nicole est-elle revenue ?
Personne ne semble totalement innocent. L'intimité des couples est passée au crible, les fêlures, les désirs, les doutes des personnages, le poids des secrets, Laura Kasischke sait trouver les mots justes pour en parler.
A travers cette intrigue, elle dresse un constat peu flatteur de la société américaine, de son puritanisme, son hypocrisie et ses nombreux tabous, notamment autour de la sexualité, omniprésente tout au long du récit. Elle livre une réflexion intéressante sur notre rapport à la mort et aux morts qui jalonnent notre existence au point de prendre parfois plus de place que les vivants.
La fin au goût doux amer nous renvoie à nos propres questionnements, c'est assurément une réussite.

Je remercie chaleureusement Masse Critique et les éditions le livre de poche pour ce partenariat qui m'a permis de découvrir ce livre avec plaisir.
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Campus d'université américaine, des vivants et des morts.

Un accident de voiture, une fille est morte. le garçon qui conduisait est retrouvé errant dans la campagne, il n'a aucun souvenir des événements. Un témoin a une version différente de celle de la police.

Une professeure étudie les rites et les légendes qui entourent la mort dans différentes cultures, les façons de s'assurer que les morts ne reviennent pas hanter les vivants.

Des phénomènes étranges se produisent sur ce campus, d'autres morts inexpliquées…

Des chapitres en flash-back reviennent sur le début de l'histoire.

Un polar mêlé d'un soupçon de fantastique, un roman qui se penche tant sur les moeurs des universités que sur les phénomènes qui entourent la mort.

Un « page-turner » réussi, les 664 pages se dévorent rapidement.
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Tout commence par un accident et une femme témoin qui, les jours suivants, découvrira une version complètement différente dans les journaux. Pourquoi cette fille, alors éjectée de la voiture mais vivante, est dit-on retrouvée baignant dans son sang, morte, à l'arrière de la voiture? Pourquoi dit-on que la personne ayant prévenue les secours a quitté les lieux avant son arrivée? Et le jeune garçon, soit-disant errant sur la route alors qu'il était auprès de la jeune fille, qu'il lui caressait les cheveux?
Craig, le jeune conducteur, retrouve quelques mois plus tard son ami Perry à l'université, mais il n'est absolument pas bienvenu pour les filles de la sororité dont faisait partie Nicole, la victime de l'accident.
Laura Kaschichke a l'art de faire régner le mystère dans ce récit à plusieurs voix dans lequel on avance à tâtons, mais au delà de ça, elle nous en apprend beaucoup sur la mort et les superstitions qui y sont liées, le vaudou, le veuvage en habits noirs, les zombies.
J'ai lu ce livre en quelques jours seulement, avec beaucoup de plaisir, mais je mettrais un bémol sur la traduction des dialogues surtout, que je n'ai pas trouvé du tout réalistes.
Idéal pour les vacances d'été. (Il y a des critiques beaucoup plus recherchées et intéressantes que la mienne plus haut, à lire).
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