AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782754809757
152 pages
Futuropolis (09/01/2014)
3.6/5   58 notes
Résumé :
Suite indirecte (car soixante plus tard) de "Seules contre tous", "Lâcher prise" nous montre Miriam Katin, maintenant devenue adulte, essayer de comprendre son fils Ilan, qui a décidé de déménager à Berlin et d’épouser une européenne. Terrible ironie de l’histoire car pour cela, il peut bénéficier de la nationalité hongroise car sa mère est née en Hongrie. Pour Miriam, c’est l’horreur. Berlin et la Hongrie sont les symboles du nazisme, de la guerre et du communisme.... >Voir plus
Que lire après Lâcher priseVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
3,6

sur 58 notes
5
4 avis
4
5 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis
Miriam Katin, d'origine juive, est née en 1942. Avec sa mère, elle a fui les troupes allemandes puis l'armée russe à travers la Hongrie et la Pologne. Installée aux Etats-Unis depuis 1963, elle vit aujourd'hui à New York, écrit des témoignages en bandes dessinées après avoir travaillé pour Disney.
Dans ce "Lâcher prise", elle évoque le départ de son fils adulte pour Berlin, la difficulté pour elle d'accepter qu'il adopte la nationalité hongroise et s'installe en Allemagne. du sel sur une plaie encore à vif pour cette femme exilée... Miriam ira néanmoins lui rendre visite, et va, malgré ses réticences et son hostilité, apprivoiser le Berlin d'aujourd'hui. Un "Berlin nouveau" (sic) qui respecte les victimes de la Shoah et celles du régime soviétique de l'après-guerre.

Cet album-témoignage est intéressant, honnête. L'auteur s'y présente sans complaisance, apparaissant comme une femme torturée, agaçante, capricieuse, mais finalement attachante. le graphisme peut rebuter : le trait et les tons sont fouillis, tristounets, ternes, vieillots - parfaitement en phase avec l'image que j'ai eue de l'auteur, cela dit.
Commenter  J’apprécie          220
J'avais déjà lu de la même auteure "Seules contre toutes" dont le titre induisait une espèce de victimisation. C'était fort excusable au vu du passé tragique et du vécu autobiographique à travers la fuite des juifs face au régime nazi. Désormais, Miriam Katin doit se faire à l'idée que son fils puisse vivre à Berlin en obtenant également la nationalité hongroise. Berlin, le siège de la solution finale…

Ce n'est pas facile pour elle d'accepter cela au nom du passé car elle le vit comme une trahison. Or, Berlin a beaucoup changé et il ne faut pas rester sur ses préjugés. Ce one-shot raconte tout ce parcours difficile pour pardonner au peuple allemand. Lâcher prise est un peu dans la continuité de sa précédente oeuvre. Point de haine et un ton bon enfant.

Le dessin crayonné naïf et vif est toujours aussi agréable. le propos va se concentrer sur l'époque contemporaine tout en distillant des informations plutôt intéressantes sur le passé. On regrettera cependant le manque de cohérence de certaines scènes comme si on assemblait des choses qui n'ont rien à voir. Bref, un peu de fantaisie…

Au final, un récit intime qui se tient et qui constitue un témoignage sur un aspect méconnu du traumatisme subi par ce peuple. C'est une sorte d'expiation et de réflexion introspective où l'on ne retiendra que du positif.
Commenter  J’apprécie          80
Il y a quelques jours, je vous parlais de Seules contre tous, un album où Miriam Katin revenait sur ce qu'elle a vécu pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Nous nous invitons cette fois dans l'appartement new-yorkais de l'auteure. Elle y travaille ou du moins tente de le faire. Une mélodie sort de la pièce d'à-côté, un camion de pompier passe en trombes dans la rue, une petite faim… rien ne lui permet de se concentrer. Elle procrastine ! Elle reprend donc les choses à zéro et nous invite à créer le livre en sa compagnie.

Alors, où commence une histoire ? Imaginez que vous vous trouvez actuellement dans l'histoire en question. Que c'est une situation douloureuse et que vous savez dessiner. Alors, vous devez essayer de vous en extraire par le dessin

Une blatte fait son apparition sur son oreiller. L'appartement en regorge mais est-ce une métaphore ? Un clin d'oeil au cafard de Will Eisner ? Quoiqu'il en soit, l'auteure tient un fil ; elle fait venir un technicien pour les éradiquer. Une réflexion de l'agent d'intervention la met sur une piste :

« Ah ça Madame, c'est de la blatte germanique et il y en a un paquet.
- Germanique ? Pourquoi germanique ?
- Je ne sais pas. Peut-être parce que c'est des sales bêtes ».

Et voilà Miriam Katin partie à la rencontre d'un expert pour se documenter. Elle souhaite comprendre l'origine de cette appellation. Origine ! le mot est lancé. Ses recherches l'occupent jusqu'à ce que son fils, installé en Europe depuis quelques temps, lui annonce qu'il souhaite s'installer à Berlin et prendre la nationalité hongroise. Miriam Katin associe passé et présent. Les traumas de la Seconde Guerre mondiale ressurgissent.

-

La légèreté du ton employé de dilue en aucun cas les propos tenus par Miriam Katin dans l'ouvrage. Au début, s'il est question des difficultés liées à un sérieux manque d'inspiration, l'auteure nous emporte très rapidement vers un tout autre témoignage. Les propos d'Ilan, son fils, la percutent de plein fouet. Pourtant, malgré le raz-de-marée que provoque en elle cette annonce, elle va de l'avant et se force à comprendre la démarche de son fils. Si elle trouve ce projet insensé, il est pour elle inconcevable que son fils ait pris sa décision à la légère.

Un tumulte qu'elle illustre parfaitement. Feutres, crayons de couleurs, crayon de papier… c'est un joyeux charivari d'humeurs et de décors qui nous emporte dans le quotidien légèrement déjanté de l'auteure. Une femme qui croque la vie à pleines dents, du moins c'est l'impression qui ressort. Elle est amusante et ne s'encombre pas avec de complexes inutiles. Sans chercher à plaire ou à déplaire, elle s'affranchit des codes de bonne conduite habituels, elle se montre telle qu'elle est dans son quotidien : mal coiffée au réveil, débraillée après un repas bien arrosé avec sa mère… Sans changer de rythme ou de registre narratif, elle nous livre sans pudeur ses inquiétudes les plus tenaces, ses peurs et ses joies les plus primaires. Une femme forte qui n'hésite pas à remettre en cause ses convictions et ses choix. Elle nous offre la possibilité de l'accompagner dans un quotidien décapant.

Certaines planches m'ont fait penser au travail de Florent Chavouet (Manabé Shima, Tokyo Sanpo). Certes, le trait de Miriam Katin est moins chargé. Les teintes des illustrations sont douces, le dessin est soigné même si ponctuellement, il se fait plus nerveux pour coller aux moments de précipitation (un départ en avion, un gros problème gastrique à l'hôtel…) ou d'angoisses. Les dessins, soignés et détaillés, vrillent régulièrement sous l'effet d'un trait plus sec et nerveux. Une veine graphique qui renforce la spontanéité que l'on ressent dans la manière que l'auteure a de se présenter au lecteur et dans sa manière d'être au quotidien. La personnalité de cette dernière fait le reste et le lecteur l'accompagne dans son quotidien pétillant. On trouvera également de nombreuses métaphores graphiques qui soulagent ses propos, renforcent l'idée qu'elle pose un regard amusé sur sa vie et la manière qu'elle a d'aborder les difficultés.

(...)
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
Commenter  J’apprécie          20
Entre New-York et Berlin Miriam ressasse des événements que ses parents ont subi pendant la guerre de 39-45.
Son fils lui demande de l'aider à obtenir la nationalité hongroise pour pouvoir résider dans les pays de l'UE sans trop de problèmes.
Son déplacement à l'ambassade de Hongrie, puis à Berlin pour rendre visite à son fils font remonter l'aversion de Miriam pour ces pays qu'elle croyait avoir refoulés tout au fond de sa mémoire. Sa future belle-fille lui parle donc de la"Vergangenheitsbewaltigung" ou, en français, confrontation avec le passé". Elle va la rendre attentive aux changements et, tout en respectant le devoir de mémoire, à relativiser les événements liés au passé.
Le style de dessin et le dialogue sont un peu brouillons et on a de la peine à suivre l'histoire. Mais dans l'ensemble c'est une lecture instructive.
Commenter  J’apprécie          30
Miriam Katin est née en Hongrie durant la Seconde Guerre mondiale. Elle a survécu à l'Holocauste en fuyant son pays dans les bras de sa mère. Elle a vécu en Israël puis émigré aux États-Unis en 1963. Elle a travaillé pour des studios de dessin animé et habite désormais à New-York avec son mari.
Miriam a raconté l'histoire de sa fuite de Hongrie dans sa première bande dessinée, Seules contre tous, en 2006, alors âgée de 63 ans. Une auteure de BD tardive !

Avec Lâcher prise (2013), elle aborde ses tourments personnels, quelques soixante années plus tard.
Le récit se passe à l'époque actuelle. Elle vient justement de publier son autobiographie dessinée dans laquelle elle raconte les atrocités dont elle a été le témoin durant la Seconde Guerre mondiale et son fils Ilan lui annonce qu'il désire s'installer à Berlin avec sa fiancée. Il sollicite son aide pour obtenir la nationalité hongroise et devenir ainsi membre de l'Union européenne.
C'est l'horreur pour Miriam qui continue de détester l'Allemagne et la Hongrie du plus profond de son être.
"Moi vivante, ça n'arrivera pas ! Ils ont voulu nous tuer !"

le passé remonte à la surface et Miriam va devoir affronter ses démons intérieurs pour accéder à la demande de son fils.
Elle en est malade dans un premier temps, passe son temps à gamberger, en discute avec son mari, avec sa mère, avec une copine.
Bravant ses préjugés, elle se rend une première fois visite à son fils à Berlin en 2009 et découvre une ville harmonieuse qui a fait le deuil de son passé douloureux.

Une seconde visite, à l'occasion de l'exposition de certaines de ses planches de dessin, sera nécessaire pour se confronter à son passé et arriver à le maîtriser (le fameux "vergangenheitsbewältigung" allemand)...

Je ne connaissais pas du tout cette femme ni son oeuvre artistique et c'est vraiment par hasard que je suis tombée sur cette bande dessinée. J'ai été immédiatement séduite par le sujet, par l'humour et l'autodérision de l'auteure, et surtout par ces délicieux coups de "crayons de couleurs".


Lien : http://linecesurinternet.blo..
Commenter  J’apprécie          20


critiques presse (5)
BulledEncre
23 février 2015
Miriam Katin signe un album surprenant au crayon de couleur. Cette manière de dessiner, renforce le ton du livre : naïf, primesautier, espiègle et donc libre de toute entrave. Pour autant, le fond du livre – dont le lecteur peut assister aux douloureuses étapes de conception mentale – n’est certainement pas anodin.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
Du9
10 mars 2014
Entre journal intime, carnet de croquis et carnet de voyage, Lâcher prise semble donc indiquer un processus de création qui ne se déroule pas a posteriori des événements racontés, mais bien de façon simultanée.
Lire la critique sur le site : Du9
Sceneario
14 février 2014
Une BD contre les idées reçues, contre les vieilles façons de penser et de croire qui n’ont plus de raisons d’être, et définitivement pour un avenir optimiste, sans oublier le vergangenheitsbewältigung : la confrontation avec le passé.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Bedeo
03 février 2014
Au final que dire de plus de cet album si ce n’est que derrière ses aspects simplistes, il offre un récit intime et profond bref une belle leçon de vie.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Auracan
27 janvier 2014
Après le bouleversant récit Seules contre tous que les éditions Futuropolis rééditent à l'occasion de la sortie de Lâcher prise, l'auteure Myriam Katin nous livre une petite pépite de sincérité et une bonne leçon d'introspection qui ne devrait pas laisser pas le lecteur indifférent.
Lire la critique sur le site : Auracan
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Alors. Voyons voir ce qu'ils veulent savoir [pour t'accorder la nationalité hongroise]. Des questions. Des questions. Encore des questions. Sur les grands-parents, par exemple. Ils veulent savoir qui ils étaient. Ils veulent aussi connaître leur dernière adresse. Eh bien, ils sont partis « Arbeit » et ensuite, ils ont été « frei ». Ou frits.
(p. 37)
Commenter  J’apprécie          100
L'expiation est puissante : c'est le verrou sur la porte que l'on referme sur le passé.
Commenter  J’apprécie          40
- Eh bien, Ilan a décidé de s'installer à Berlin.
- Berlin ! C'est génial !
- Génial ! ? Comment tu peux dire ça ? Vivre à Berlin ? En Allemagne ? Mon fils ?
Commenter  J’apprécie          10
J'exagère avec Berlin ? J'exagère, oui, j'exagère. La vérité, c'est que depuis soixante ans, environ, je me suis débrouillée pour oublier ...
Commenter  J’apprécie          10
L'ours est le symbole de Berlin. Comme les vaches à New York.
Commenter  J’apprécie          20

autres livres classés : berlinVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus

Autres livres de Miriam Katin (1) Voir plus

Lecteurs (77) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5220 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}