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Critique de Lutopie


Soleil levant, Soleil couchant, les Belles Endormies et le vieillard décrépit, couchant ensemble.

L'impuissance en puissance du vieillard, méditant sur sa jeunesse passée et sur les femmes de sa vie, en compagnie des femmes du sommeil, préfiguratrice de la mort.

Petite mort, jouissance, bonheur indicible du vieillard.

Sensualité exacerbée, sensibilité, sens de la vue troublé par la presbytie, souvenirs lointains du passés, sens de l'odorat, odeurs fortes, tenaces, douces, veloutées comme du lait, douces comme le velours de la peau.

L'honneur des vierges qu'on ne peut qu'effleurer de la main, la pudeur ou l'impudeur de ces gestes, l'honneur du vieillard qui respecte ses engagements, ses devoirs, vis à vis des femmes, vis à vis des codes qui régissent la société japonaise ou qui succombe.

Sphère intime, secrets rigoureusement gardés, au sein de la maison close. Ancienne geisha du toko-no-ma accueillant l'invité, présidant la cérémonie du thé, s'effaçant devant la chambre tapissée de velours rouge, pour laisser la place aux Belles Endormies, poupées droguées, plongées dans un sommeil de mort, poupées articulées, dociles, qui se laissent manipuler, qu'on respecte ou qu'on profane dans la chambre, au coeur de la nuit, comme on profanerait une tombe.

Des fleurs blanches, rouges, des feuilles qui s'apprêtent à tomber, dès l'aube, à l'automne d'une vie, jusqu'à ce que la neige tombe, un soir d'hiver, qu'elle disparaisse et qu'elle se transforme en pluie.
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