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Maurice-Bernard Endrèbe (Autre)
EAN : 9782226010292
757 pages
Albin Michel (22/10/1980)
4.03/5   103 notes
Résumé :
Des cimes enneigées de l'Himalaya aux palais des maharadjas, de la Kyber Pass à Kaboul, ce roman retrace les années les plus tumultueuses du rattachement de l'Inde à l'empire britannique au XIXe siècle. C’est aussi une émouvante histoire d'amour, au-delà des tourments et de la fureur de son époque, celle d'Ash, un jeune Anglais élevé comme un Indien, et de Juli, une princesse indienne déchirée entre raisons du cœur et raison d'État. Et tandis que familles et castes,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Poids : 1,050 kilo
Longueur : 24 cm
Largeur : 15 cm
Epaisseur : 5 cm
Nombre de pages : 756

Vous l'aurez compris, "Pavillons lointains", dans son édition originale de 1980 par Albin Michel, est une brique, un pavé, une somme, le genre de bouquin qui casse les poignets et qu'il faut lire rehaussé sur un coussin posé sur les genoux. le genre de bouquin qui vous fait comprendre qu'une liseuse a finalement quelques bons côtés... Voilà pour la forme, vous ne m'en voudrez pas mais après plusieurs semaines de douleurs musculaires, je ne pouvais vous épargner ce paragraphe.

Mais "Pavillons lointains" ne casse pas que les poignets, il casse aussi la baraque. "Pavillons lointains" de M. M. Kaye est un des plus grands best-sellers d'outre-Manche et son absence dans le classement BBC des meilleurs livres interpelle tant les Anglais adulent véritablement ce roman-fleuve, à la fois grand roman historique, superbe histoire d'amour et incroyable voyage ethnographique au coeur de l'Empire colonial britannique. Les aventures de Ash et de Juli sont dignes des plus grandes sagas littéraires et on plonge avec délices aussi bien dans les descriptions que dans les dialogues de leur épopée.

Fascinante et inquiétante Inde. Mal connue des Européens, fantasmée et redoutée, elle est terre de mythes et de traditions. Au fil des siècles, Musulmans et Hindous ont façonné sa culture, ses rites, sa civilisation dans un équilibre fragile que les "habits rouges" de la Compagnie des Indes et de l'armée britannique sont venu bouleverser deux cent ans durant.

"Pavillons lointains" n'est pas le premier roman que je lis dont l'action se situe intégralement en Inde et, sans jamais y avoir mis les pieds, ce pays-continent commence à m'être quelque peu familier, pour le meilleur mais surtout pour le pire. Je dois l'avouer, l'Inde d'hier comme d'aujourd'hui me terrorise et ce n'est pas ce roman qui apaisera ce sentiment tant il me confirme qu'en Inde la vie humaine n'a pas d'importance.

"Pavillons lointains" est une très belle découverte que je me promettais depuis longtemps. Parfums et odeurs, bruits et musiques, soieries et cuisine exotique, chaque page dépayse. Toutefois, de mon point de vue, le roman pêche par sa dernière partie, représentant à peu près 1/5 du récit. L'auteure est née en Inde ; fille et petite-fille d'officiers anglais, sa connaissance pointue de l'histoire militaire indienne, son attachement à son pays natal, son écartèlement entre deux sociétés et deux identités, et enfin sa volonté de rendre hommage aux Guides, régiment d'élite auquel est consacré "Pavillons lointains", l'ont incitée à faire de ce grand roman un hommage vibrant à ce corps de soldats remarquables, notamment dans leur dévouement à leur reine et à leur devoir. La scène finale qui constitue l'apothéose et le dénouement du récit est d'une minutie digne d'un reporter de guerre, ce qui impacte considérablement le rythme auquel le lecteur s'était habitué au cours des six cent premières pages. le huis-clos de Kaboul, particulièrement violent et anxiogène, aura bien failli avoir raison de mon endurance, même si je ne regrette nullement d'être allée jusqu'au bout du voyage...


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Pavillons lointains - paru dans sa version française voilà près de quarante ans - s'il fait partie des nombreux romans qui ont l'Inde britannique pour cadre, présente cette fois l'originalité de ne pas placer la révolte des Cipayes au coeur de son intrigue, mais de la débuter après (même si cet événement majeur de l'Histoire de l'Inde est évoqué), nous évitant ainsi les descriptions sanglantes de massacres épouvantables.

Contrairement également aux habitudes du genre, il ne met pas en scène un officier britannique plus ou moins fraîchement débarqué en Inde - ses bagages pleins d'a priori et d'idées reçues sur le peuple qu'il va rencontrer, sa culture, ses croyances et son histoire - mais un jeune homme qui, certes deviendra officier de sa Gracieuse Majesté, mais qui, bien que de parents purement anglais, a la particularité d'avoir été élevé comme un Indien et de s'être pris pour tel jusqu'aux abords de son adolescence, lorsque lui sera révélée sa véritable ascendance.

Ce qui donne au jeune Ashton/Ashok (raccourci selon cette - horripilante, selon moi - habitude anglo-saxonne en Ash) une vision de l'Inde du temps du Raj britannique bien différente de celle d'un Anglais né dans les brumes d'Albion ou élevé comme tel.

Bien sûr, la parfaite maîtrise de plusieurs langues indiennes, liée à sa toute autant parfaite connaissance du fonctionnement et de la culture de la société dans laquelle il est né, font de notre jeune homme une - là encore - parfaite recrue pour les services de renseignements de l'Empire. Pavillons lointains rejoint ici le Kim de Kipling et nous vaut pareillement des moments d'aventure décoiffants à souhait.

Bien sûr, nous n'échappons pas à l'inévitable histoire d'amour avec une princesse locale, mais, sur ce point, M.M. Kaye a eu le bon goût d'éviter de tomber dans le mélo, la mièvrerie et l'orientalisme de bazar réunis.

Au final, Pavillons lointains est un roman agréable à lire, de ces livres qui, lorsque l'on relève la tête à la fin d'un chapitre, nous font sentir tout surpris de nous trouver assis dans notre canapé, notre chaise longue, ou sur le siège du bus, tant il nous plonge dans les paysages des territoires de l'Inde du Nord (rattachés depuis au Pakistan). Cela tient au fait que l'auteur elle-même est née dans ces décors de montagnes et de déserts et y a vécu une partie de sa vie d'adulte.

Un bon roman donc, que l'on pourra, si on le souhaite, comparer avec l'autre roman du même auteur dont l'action se passe également en Inde (mais avant et pendant la révolte des Cipayes cette fois) : L'ombre de la lune.
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Pavillons lointains est pour moi un de ces livres qui marquent l'esprit. Lu pour la première fois il y a plus de 20 ans, ce fut pour moi une plongée inoubliable dans ce pays aux mille facettes qu'est l'Inde. Et plus précisément, l'Inde coloniale.
c'est bien simple j'avais adoré au point de le relire déjà 2 fois !!
On sent que l'auteur a vécu en inde et surtout qu'elle a aimé profondément ce pays.
L'histoire est passionnante, et on vit au rythme des aventures d'Ash, tiraillé entre son devoir envers l'Angleterre et son amour pour l'Inde.
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Quand on commence ce style de livre, une épopée de plus de 700 pages, on a toujours une petite appréhension. Ici, les premières pages vous happent immédiatement. Une vrai machine à voyager dans le temps. Vous vous retrouvez en Inde, au milieu du XIXe siècle, au moment où le Royaume-Uni fait la conquête de cette immense contrée entre l'Océan Indien et l'Himalaya (ces Pavillons lointains ! Quel superbe titre !).
L'histoire raconte la destinée de Ash, un Anglais, depuis sa naissance, son enfance dans un de ces petits Etats typiques de l'Inde de l'époque dirigé par un maharadjas, à son entrée dans l'armée des Indes. On suit ses aventures en lisant ce pavé avec une facilité déconcertante. L'autrice connait les Indes et nous propose une immersion dans le fonctionnement des palais, de l'armée britannique, des relations entre colonisateurs et colonisés. Les préjugés, le racisme, la religion, les traditions. Tout y passe et de façon fluide car complètement mis au service de l'histoire. Une épopée à l'ancienne avec amour, trahisons, embuscades, etc.
C'est absolument magique.
Seul bémol (4,5 étoiles et non pas 5), les 150 dernières pages sont un peu trop politiques (la guerre d'Afghanistan est bien décrite, et même un peu trop) et on perd de vue les personnages principaux. Cela reste agréable à lire, mais les 600 premières pages sont tellement envoutantes !
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Des monts enneigés de l'Himalaya aux plaines désertiques du Gujarat, M.M. Kaye nous entraine dans les paysages enchanteurs de l'Inde coloniale. Ce livre m'avait complètement dépaysé lorsque j'étais adolescente et j'avais envie de le relire, tout en ayant peur que le charme ressenti à la première lecture se soit émoussé.


Qui est-il ? Ashok, fils de l'indienne Sita, serviteur au palais du maharadja de Gulkote ? Ou Ashton, fils d'Isabelle et Hillary Pelham-Martyn, de la bonne société anglaise ? Jusqu'à l'âge de 11 ans, Ash n'a aucune raison de se poser la question. Mais devant fuir les intrigues de palais qui menace sa vie, Sita, sur le point de mourir, lui apprend la vérité sur ses origines et lui fait promettre de rejoindre sa vraie famille. C'est ainsi qu'Ash se retrouve dans l'Angleterre victorienne pour apprendre à devenir un gentleman. La différence des cultures est difficile, aussi bien pour lui que pour sa famille. Il comprend toutefois qu'en s'appliquant à ses études, il pourra repartir en Inde : sept ans plus tard, il rejoint le régiment des guides à Mardan, sur la frontière avec l'Afghanistan. Pourtant, il ne tarde pas à s'apercevoir que son éducation anglaise et militaire a laissé ses marques, tout comme son enfance en tant qu'Hindou. Ash doit apprendre à concilier ses deux parties. Ses chefs voient l'avantage d'un officier pouvant se fondre dans la population mais en même temps se méfient de ses liens trop forts. Ils l'envoient donc loin de la frontière, toujours séditieuse, en mission d'accompagnement pour arranger le mariage des princesses de Karidkote avec le rana de Bhitor. Bien vite, Ash comprend que le Gulkote de son enfance et Karidkote sont en fait la même principauté et que l'aînée des princesses, Anjuli, est son amie d'enfance. Amitié qui se transforme bientôt en amour. Toujours partagé entre l'orient et l'occident, Ash va-t-il choisir de rester dans les guides et essayer de sauver ses amis lors d'une mission difficile ou partir à la recherche d'une vallée perdue de l'Himalaya où les préjugés raciaux et de castes sont absent ?


M.M. Kaye aime l'Inde. Cela se ressent à chaque mot. Cet amour pour son pays natal ne la rend pas aveugle et au travers de son héros, elle critique la société anglo-indienne. Elle met en parallèle la rigidité victorienne et les traditions indiennes, toutes aussi fermées. "Pavillons Lointains" est avant tout un roman d'aventures et d'amour. Mais personnellement c'est la dualité du héros qui m'a le plus intéressée. Ash est un véritable anglais (le métissage étant mal perçu par les anglais aussi bien que par les indiens, comme nous le voyons au cours du roman), mais élevé en indien. Son origine l'oblige à agir en anglais mais son éducation le fait penser en indien. Toujours en équilibre précaire, il finit par ne pas vouloir choisir entre Ashton et Ashok. Je comprends le point de vue de l'auteur : une sorte de rejet de l'intolérance. Toutefois si nous suivons la suite logique du roman, une partie va fatalement s'imposer à l'autre. Mais ceci est une autre histoire que M.M. Kaye ne dévoile pas. Et si j'ai adoré cette relecture, j'avoue avoir regretté la fin qui m'a encore laissé avec beaucoup de questions….

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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Rien dans son existence n'avait jusqu'alors préparé Ash à la vie que l'on mène dans un collège anglais, et il y trouva tout odieux : l'embrigadement, le manque de vie privée, le conformisme, à quoi s'ajoutaient les brutalités et vexations dont étaient victimes les faibles ou ceux dont l'opinion différait de celle généralement exprimée, le sport obligatoire avec ce culte témoigné à des dieux tels que le chef des Sports et le capitaine de l'équipe de cricket.
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- [..] Kaboul ! Ne seriez-vous pas aussi prêt à tout pour y aller ?
- Non, répondit Ash. Une fois suffit.
- Une fois... Oh ! oui, bien sûr, vous y êtes déjà allé ! Qu'est-ce que vous n'y avez pas aimé ?
- Un tas de choses. Certes, l'endroit ne manque pas de charme, surtout au printemps lorsque les amandiers sont en fleur et les montagnes environnantes encore blanches de neige. Mais ses rues et ses marchés sont sales, ses maisons croulantes, et ça n'est pas pour rien qu'on l'appelle le Pays de Caïn !
Ash ajouta que, selon lui, il n'y avait rien d'étrange à ce qu'une ville passant pour avoir été fondée par le premier assassin de notre monde ait cette réputation de violence et de fourberie, ni que ses dirigeants aient suivi la tradition de Caïn en s'adonnant au meurtre et au fratricide. Le passé des Emirs afghans n'était qu'une longue et sanglante histoire de pères tuant leurs fils, de fils complotant contre leurs pères et s'entre-tuant, d'oncles supprimant leurs neveux.
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- La jalousie est un horrible défaut, dit pensivement Kara-ji, mais bien rares sont ceux qui ne la connaissent pas. Moi-même dans ma jeunesse, je n'ai pas fait exception et il m'arrive encore d'en éprouver les affres, alors que l'âge aurait dû m'apprendre à vaincre de tels sentiments.
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Bombay se cachait encore derrière l'horizon, mais le vent en rapportait les odeurs : des relents d'égouts et de végétation pourrissante s'y mêlaient à la poussière, aux senteurs des marchés enfiévrés, avec, planant sur le tout, un léger parfum de fleurs...œillets d'Inde, frangipaniers, jasmins et fleurs d'oranger...Tout concourait à lui faire sentir qu'il était de retour au pays.
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Les quatre éléphants d'apparat étaient surmontés de splendides howdahs incrustés d'or et d'argent, dans lesquels prendraient place le jour du mariage les Rajkumaries avec leurs dames d'honneur, ainsi que leur jeune frère et certains hauts dignitaires.
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