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Marc Porée (Préfacier, etc.)Paul Gallimard (Traducteur)
EAN : 9782070328703
272 pages
Gallimard (05/03/1996)
4.16/5   115 notes
Résumé :
De toutes les figures de la mythologie, ce sont celles qui ont trait à la beauté que Keats privilégie, faisant ainsi de Psyché, Apollon et Endymion non seulement des allégories de la création poétique, mais aussi des êtres qui souffrent, des poètes dont les chants sont destinés à s'évanouir, des bergers dont l'errance évoque le questionnement ontologique du poète... Chez Keats, le lyrisme n'est pas seulement un ton. C'est aussi et surtout l'indice d'une quête identi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Keats fascine encore, lui qui fut pourtant si décrié, à cause des excès de sa sensibilité, de ses enthousiastes juvéniles, de ses plaintes presque macabres, comme s'il eût très tôt la pleine conscience de son destin tragique – la maladie allait l'emporter à 25 ans, lors d'un séjour en Italie – bref de tous ces élans du coeur et de l'esprit qui devinrent la marque du Romantisme. Il y a une sorte d'Orphée en Keats, de barde d'un temps ancien, quand la Nature et les Dieux parlaient encore aux hommes, et en regardant un visage aux yeux aussi ardents, sous ses boucles légères, il semble qu'il scrutait aussi bien les cieux que les enfers, des mondes lointains et la terre.
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Pourquoi en suis-je venue à lire les poèmes de John Keats ? Tout simplement grâce à la lecture du roman précédent dont l'héroïne du roman de Angela Huth "Quand rentrent les marins" adore ce poète anglais du 19ème siècle. Quelques extraits de ses poèmes disséminés dans ce livre m'ont donné envie d'en lire davantage. Et ma curiosité a été récompensé.
Une belle découverte.
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Me fais régulièrement "une journée plaisir" , et mes pas
me dirigent immanquablement vers ma librairie préférée, où je cherche un nouveau poète à découvrir ; cette fois ce fut John Keats.

John Keats jeune poète romantique, qui est resté jeune d'ailleurs puisque décédé à 25 ans de la tuberculose.

Issu d'un milieu Londonien très humble, son père maître d'écurie, sa mère tenait une auberge , seul poète d'extraction aussi modeste avec John Care qui devait finir à l'asile.

(p.11) Les images naissent spontanément sous sa plume ; écrivant au hasard, il tend de toutes ses forces vers quelques particules de lumière au milieu d'une grande obscurité ....

- Hypersensibilité maladive qui entraîne chez lui un profond malaise existentiel, à la recherche des mots pour le dire.

(p;13) Surtout on s'empressa de salir ses élans de volupté à la désarmante candeur, dans lesquels on voulait voir une démangeaison d'adolescent enfiévré, relevant de l'onanisme poétique ou de l'énurésie verbale ; devant ses glissements progressifs, parfois immatures, vers le plaisir, on ressentit au mieux de l'embarras et au pire du dégoût : " Il dépassa Hunt en faisant preuve d'un genre de lubricité émasculée qui ... semblait être le fruit de la Muse imaginaire d'un eunuque, assortie à l'inspiration mélancolique du Harem".

A lire et à parcourir tranquillement de temps à autre, pour comme il dit :
" Je grimperai à travers les nuages et j'existerai"!

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John Keats est le James Dean de la poésie. Etoile filante talentueuse et rebelle disparue prématurément dans sa vingtaine d'années. N'hésitant pas à affronter l'adversité de la vie et de la société envers sa classe sociale laborieuse, au besoin en se bagarrant, il est le symbole du poète romantique incompris à la fois par l'establishment que par les critiques littéraires qui le snobent avec mépris.
Pourtant quel génie poétique, abordant tous les styles et une variété de thèmes infinis, avec un lyrisme unique.
De la contemplation de la beauté de la nature, anglaise et écossaise en particulier avec les montagnes, les lacs et la mer.
A l'exhalation onirique de l'antiquité gréco-romaine et surtout sa passion pour la mythologie qui en découle.
Au mythe de la chevalerie courtoise moyenâgeuse jusqu'à l'univers de conte de fées et légendes peuplées de personnages imaginaires.
Keats dans un réflexe de classe rendra un vibrant hommage dans son oeuvre à un autre poète anglais maudit surdoué, Thomas Chatterton décédé lui aussi très jeune à l'âge 17 ans.
Curieusement, Keats deviendra une idole iconique de ses contemporains, rendant enfin justice à une plume d'exception.
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John Keats est l'un des plus grand poètes romantiques anglo-saxons du XIXe siècle. Et quand on lit des chefs-d'oeuvre comme la "Belle Dame sans merci", "Isabelle ou le pot de basilic", "This living hand" et bien d'autres... on ne peut que chavirer face à temps de beauté dans l'écriture, tant d'émotion à fleur de peau. Certains poèmes sont présentés en bilingue, ce qui est un plus. Personnellement, je l'ai lu à raison de 2/3 poèmes chaque jour, afin de mieux savourer ces petits bijoux de beauté. Keats se déguste, se savoure avec douceur, on ne peut pas le dévorer comme ça d'une traite, il faut s'en délecter lentement, savourer chaque mot, chaque phrase, chaque idée.
A lire encore et encore, sans modération.
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
La mer de ma vie a été pendant cinq ans à sa marée basse ;
De longues heures ont laissé rouler le sable par flux et reflux ;
Depuis que je fus enlacé dans les rets de ta beauté,
Que je fus séduit par le dégantement de ta main.
Et maintenant je ne fixe plus le ciel à minuit,
Sans que m'apparaisse la lueur de tes yeux restée vivace en moi ;
Jamais je n'admire la couleur d'une rose,
Sans que mon âme prenne son élan vers ta joue ;
Il m'est impossible de regarder une fleur en bouton,
Sans que mon oreille passionnée, en pensée à tes lèvres,
Et guettant un amoureux soupir, se rassasie
De sa douceur en sens inverse: - Tu éclipses
Avec ton souvenir toutes les autres délices,
Et mélanges de chagrin mes plaisirs les plus chers.
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SUR LA SAUTERELLE ET LE GRILLON

La poésie de la terre ne meurt jamais :
Quand tous les oiseaux abattus par la chaleur du soleil
Se cachent sous la fraîcheur des arbres, une voix courra
De haie en haie le long des prés nouvellement fauchés ;
C'est celle de la Sauterelle - qui conduit le concert
Dans la volupté de l'été ; inépuisables
Sont ses délices ; et, lorsqu'elle est lassée de ses jeux
Elle se repose à l'aise, abritée sous quelque roseau hos-
pitalier.
La poésie de la terre ne cesse jamais :
Par une solitaire soirée hivernale, quand la gelée
A imposé un silence général, dans l'âtre grince
Le cri du Grillon, dont la chaleur augmente l'acuité ;
Il semble au dormeur à moitié assoupi
La voix de la Sauterelle parmi les collines herbues.
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Quand je crains de cesser d'être
Avant que ma plume ait glané mon fertile cerveau,
Avant qu'une pile élevée de livres, dans leurs caractères imprimés,
Renferme, comme de pleins greniers, une moissons bien mûre;
Quand j'étudie sur la face étoilée de la nuit,
Les vastes symboles nuageux d'un haut poème,
Et sens que je ne vivrai jamais pour retracer
Leurs ombres, avec la main magique de la chance;
Et quand je sens, exquise créature d"une heure !
Que je ne te verrai jamais plus devant moi,
Que je ne savourerai plus l'enchanteur pouvoir
De l'inconscient amour ! alors sur la grève
Du vaste monde, je me tiens seul, et je médite,
Jusqu'à ce qu'Amour et Gloire plongent dans le néant.
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Ô Solitude ! Si je dois habiter avec toi,
Que ce ne soit pas parmi les entassements confus
De sombres masures ! Gravis avec moi le pic escarpé , ...
Observatoire de la nature, - d'où le vallon
Avec ses pentes fleuries et le gazouillis cristallin de sa
rivière,
Puisse sembler un empan ; que je passe tes veillées
Sous des voûtes de branches où le daim, par ses bonds
rapides,
Ecarte l'abeille sauvage de la digitale à clochettes,
Mais, quoique je sois heureux d'assister à ces scènes en
ta compagnie,
Pourtant, l'aimable causerie avec un esprit naïf,
Dont les propos sont des images de pensées délicates
Est la joie de mon âme ; et, sûrement ce doit être
A peu près la plus haute félicité de la race humaine,
Lorsque dans tes retraites se réfugient deux âmes soeurs.
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Et toujours elle dormait d'un sommeil aux cils azurés,
Dans la toile blanche et fine, fleurant la lavande,
Quand de sa cachette il rapporta un monceau
De pommes candies, de coings, de prunes, de courges,
Puis des gelées plus savoureuses que le lait caillé,
Et des sirops rutilants, colorés avec de la cannelle ;
De la manne et des dattes transportées par la mer,
Cueillies à Fez ; et des friandises aromatisées, préparées
chacune,
De la soyeuse Samarcande au Liban couvert de cèdres.
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Vidéo de John Keats
John KEATS – Une Vie, une Œuvre : L’ardeur (France Culture, 2004) Émission "Une Vie, une Œuvre », par Francesca Isidori, diffusée le 23 mai 1991 sur France Culture. Invités : Robert Davreu, poète, traducteur de la Poésie et de la Correspondance de Keats ; Christian La Cassagnère, professeur de littérature anglaise (Université Lumière Lyon 2), qui a dirigé l'ouvrage collectif : Keats ou le sortilège des mots (Presses Universitaires de Lyon) ; Marc Porée, éxégète et traducteur des Poèmes et poésies de Keats aux éditions Gallimard ; Robert Ellrodt, traducteur et exégète de Keats.
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