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EAN : 9782253123217
279 pages
Le Livre de Poche (05/11/2008)
3.38/5   13 notes
Résumé :
" Magnifique. Je vais la surveiller, cette Lauren Kelly ! " Après avoir lu son premier roman, Elmore Leonard, le grand maître américain du polar, l'auteur culte de Tarantino, nous avait prévenus. Il avait raison. Derrière Lauren Kelly se cache en effet Joyce Carol Oates. Dans son nouveau roman, Cœur volé, portrait d'une jeune femme entraînée par ses obsessions jusqu'aux limites de la folie, on retrouve l'écriture magistrale et l'univers hypnotique de l'immense roman... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Merilee Graf est ce que l'on pourrait dire une "petite fille bien née". Fille unique d'un magnat industriel, dont la fortune est sans nombre.
Un Trump avant l'heure... la mèche en moins.
Merilee a, à ce qu'on pourrait penser, "tout pour être heureuse"...

Oui, mais ce qu'on pourrait dire ou bien penser n'est pas ce qu'en pense la divine Joyce Carol Oates, qui se cache ici, pour une raison que j'ignore, sous le pseudonyme de Lauren Kelly...

Si vous êtes comme moi, un inconditionnel de cette talentueuse écrivain, vous tomberez aussitôt sous le charme de cette plume, qui fait évoluer Merilee au fil des chapitres, et nous la dévoile, sans pudeur, dans son intimité de son âme...

Enfant, Merilee n'est pas heureuse. Son père, éternel absent lui manque. Elle idolâtre son père, icône flamboyante tout comme elle déteste sa mère, maladroite et maladive...

Merilee aurait aimé être aimé par Lilac Jimson, petite fille métisse, qui la snobe et qui du jour au lendemain disparait à jamais, et devient aux yeux de tous : "Cette pauvre petite fille qui a été enlevée, quelle histoire épouvantable....", qui devient quelqu'un alors qu'elle n'est rien...

Merilee grandit sans amour...

Merilee Graf est une jeune fille qui ignore tout de l'Amour, avec un grand "A"...

Puis Merilee devient une femme. Elle s'offre sans passion à des amants de passage, sans flamme ni ardeur...
Elle ne peut pas se construire car elle n'a aucun modèle de "construction"...

Merilee est ce qu'on pourrait dire "un coeur meurtri"....

Un jour, elle achète, à son vieux père veuf, un coeur en verre qui est en fait une loupe.... Son père ne semble pas touché par ce présent, infime soit-il, venant de sa fille.

Et pourtant quand ces jours commencent à décliner, il emmène ce coeur à l'hôpital....

Il y meurt peu de temps après...

Merilee a le coeur brisé.

Mais en rangeant les affaires de son père, elle s'aperçoit que la loupe en forme de coeur manque à l'appel...
Pour Merilee, ce manque de coeur devient obsessionnel et oppressant..

Son "oncle" Jedah, bras droit de son père, et homme au grand coeur, la prend sous son aile...
Est-ce un bien ?...
Cet oncle, en question est-il un coeur pur ?...
Jedah l'entraîne dans des ténèbres que Merilee ignorait....

Le monde dans lequel évoluait Merilee, enfant, état-il aussi idyllique qu'elle se l'imaginait ? Son père est il ce héros si incontestable ? Lilac Jemson ?...

L'oncle Jedah pollue le coeur de Merilee...

Merilee perd-elle la raison ? "le coeur a ses raisons que la raison ignore"

La vérité est-elle aussi affreuse et haïssable, tout comme le pensait sa propre mère ?
Un monstre peut-il se revêtir d'habits de lumière ?

Merilee a le coeur volé, et violé....

Oates nous livre une pure merveille dans ce court roman, qui n'a rien d'un polar, mais tout d'un très bon livre de Joyce Carol Oates.
Une fois de plus, dans son talent sans borne, Oates ne lève pas (volontairement) certains pans de l'histoire...On reste dans l'ombre, tout comme Merilee, mais connaissant (un peu) l'univers Oastien, certains détails clés doivent être enfouis dans ces phrases bien écrites, expliquant ainsi certains points...

Une deuxième lecture s'impose peut être... si le coeur vous en dit.
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Dans « Coeur volé », nous faisons la connaissance de Merilee, une jeune femme de 26 ans de retour dans sa ville natale pour être aux côtés de son père mourant. A cette occasion elle se remémore ses années d'enfance dans la vaste maison familiale, sa relation froide et difficile avec sa mère, son désir incessant d'être aimée de son père, et la mystérieuse disparition de Lilac Jimson, une de ses camarades d'école. Cette sombre affaire n'a jamais cessé de la hanter, même après avoir quitté Mount Olive pour New York et avoir vécu loin des lieux de l'enlèvement et du regard de ses parents.

Merilee est le personnage central du roman. le récit alterne entre ses souvenirs d'enfant et son ressenti de jeune femme, entre passé et présent, et l'auteure donne une grande place à ses pensées, souvent intimes et impudiques. On prend assez vite conscience de sa personnalité bancale, résultat d'une éducation lacunaire essentiellement assurée par sa mère, femme brisée ne survivant que par l'ingestion de doses massives de médicaments, et d'une vaine quête de reconnaissance et d'amour auprès d'un père distant, personnage public influent et apprécié.
En revenant dans sa ville natale, qu'elle avait quitté sans penser y remettre les pieds un jour, la jeune femme doit de nouveau composer avec ce père à la présence aussi attirante qu'écrasante et, toujours dans l'espoir d'une parole aimante de sa part, l'accompagner dans ses derniers instants et faire face aux responsabilités qui lui incombent en tant qu'héritière de sa fortune. Elle se retrouve malgré elle obligée de se replonger dans les lieux et la vie qu'elle avait laissés loin derrière elle et se confronte à cet encombrant passé en compagnie du protégé de son père, Oncle Jedah, exécuteur testamentaire à la personnalité et au physique enveloppants. Sans qu'elle comprenne vraiment pourquoi, l'homme – qui n'est en réalité pas de sa famille – se propose de l'aider à traverser cette difficile épreuve et de la conseiller pour disposer au mieux de son héritage.
Merilee, fragilisée par les circonstances, suit aveuglément cet homme au comportement si paternel qui semble pouvoir lui donner ce qu'elle a toujours désiré, de l'amour, et s'engage, sans en prendre conscience malgré les signaux et les évènements qui se succèdent, sur une pente dangereuse.
Qui est vraiment cet Oncle qui dit lui vouloir du bien? Qu'est-il réellement arrivé à Lilac Jimson? Quels secrets de famille lui reste-t-il à découvrir et à quel prix? Sortira-t-elle indemne de cette sombre période?
Ce sont toutes ces questions qui assaillent le lecteur au fil des pages et le tiennent en haleine jusqu'au bout.

« Coeur volé », bien qu'il soit qualifié de thriller, est en fait avant tout un portrait de femme et, en l'occurrence, celui d'une femme fragile physiquement et psychologiquement, sans cesse en recherche de l'amour qui pourra combler le vide qui l'habite depuis l'enfance et prête à tout pour y parvenir, y compris enchaîner les aventures sans lendemain dénuées de sentiments et placer son destin entre les mains d'un quasi inconnu aussi attirant que repoussant. En permanence sur le fil, au bord du gouffre, elle se débat avec ses souvenirs, son histoire familiale et ses tendances autodestructrices, tentant maladroitement de se défaire du poids du passé et de se construire un avenir.
Le mystère entourant la disparition de Lilac Jimson est présent tout au long du récit, mais en arrière-plan, servant à la fois de prétexte et de terreau à l'histoire de Merilee.
La plume de Lauren Kelly est brute, parfois violente, et le lecteur est dés le départ plongé dans une atmosphère lourde et oppressante, souvent malsaine, où le sexe est omniprésent dans ce qu'il a de plus glauque et dérangeant. La relation entre Merilee et Oncle Jedah est perverse à bien des niveaux et les secrets qu'il lui révèle sur sa famille donnent la nausée.
On est partagés entre une certaine compassion pour la jeune femme, la volonté d'en apprendre plus sur elle et sur ses parents, le souhait qu'elle réussisse à se reconstruire, et un profond dégoût pour cet homme qui s'invite dans sa vie avec des intentions d'abord floues puis clairement abjectes, et l'envie qu'il disparaisse du paysage aussi vite qu'il y est apparu.
C'est donc une lecture difficile et intense qui, même si elle nous donne parfois l'envie de refermer le livre et de l'oublier, sait nous attraper pour ne plus nous lâcher et nous emmène malgré nous dans les sombres et vils tréfonds de l'âme humaine.
Les amateurs du style si particulier de Joyce Carol Oates seront sûrement conquis par ce roman, les autres risquent de ne pas en garder un agréable souvenir…
Lien : https://mllejuin.wordpress.c..
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Publié en 2005 et traduit en français l'année suivante, "Coeur volé" est un thriller de Lauren Kelly alias Joyce Carol Oates, romancière américaine notamment auteure de "Délicieuses pourritures" ou encore "Premier amour".

A l'annonce du grave état de santé de son père, Merilee Graf plaque sa vie à New-York pour retourner à Mount Olive.
Elle y recroise la famille de son père quittée sans trop de regrets, son excentrique Oncle Jedah ainsi que Roosevelt Jimson, le frère aîné de Lilac, une petite fille noire enlevée 10 ans plus tôt et dont le corps ne fut jamais retrouvé.
Les souvenirs d'enfance ressurgissent : le décès d'Edith, cette mère qui ne l'aimait pas, la vie secrète de son père, le manque d'amour et de communication avec ses parents, la terreur dans laquelle elle et les autres fillettes de son âge vivaient suite à la disparition de Lilac, cette petite-fille que Merilee ne parvient pas à oublier...

Merilee Graf ne sera plus jamais la même après la disparition de Lilac Jimson. Se heurtant au mur de silence qu'ont érigé ses parents (père toujours absent, mère angoissée et accro aux médicaments), elle se met à offrir des cadeaux à ses camarades de classe pour gagner leur affection et dissuader quiconque de lui faire du mal.
Merilee grandit mais reste une petite fille qui nourrit un profond besoin d'amour, quitte à se contenter du peu que lui offrent les hommes.

Si "Coeur volé" est signé Lauren Kelly, la patte de Oates reste toutefois pleinement reconnaissable !
Déboussolée, fragile, Merilee trouve en un homme de son entourage l'épaule paternelle sur laquelle reporter son manque d'affection et sa détresse.
Mais, parce que c'est Oates, on se doute que cet homme-là n'est évidemment pas si bien intentionné qu'il ne le laisse croire.
Excentrique, manipulateur, il exerce sur Merilee un sentiment étrange, mélange d'attirance et de répulsion.
Encore une fois on retrouve dans ce roman la figure de l'homme plus âgé (à nouveau décrit comme un serpent), autorité supérieure qui fascine, effraie et finit par isoler une jeune femme en pleine confusion. Cet homme qui la cerne si bien qu'il peut ensuite la manipuler à souhait, prétextant toujours oeuvrer pour son bien.

Les récits de Oates se partagent entre les songes, ambigus, qui disent les souvenirs enfouis, et cette petite voix intérieure qui tente d'avertir la jeune femme du danger à venir si elle ne se détourne pas de la voie sinueuse dans laquelle elle s'est engagée.
La chronologie brouillonne utilisée par Merilee, la narratrice, ne fait qu'appuyer le désordre de son esprit.
Le climat est à la méfiance ( ici au racisme aussi !) et au secret. Il y règne toujours une ambiance brumeuse qui se dégage d'une région aux endroits dangereux (les Chutes du Niagara dans "Les Chutes, un ravin dans le cas présent), porteurs du drame passé.

A l'instar d'un film d'horreur où l'on se cache les yeux tout en écartant les doigts, "Coeur volé" a exercé sur moi ce curieux magnétisme. Attirant et repoussant à la fois, comme ce bourreau qui attire insidieusement Merilee dans ses filets.
Joyce Carol Oates excelle à nouveau dans l'art d'évoquer un drame profondément intime.
J'ai beau identifier des caractéristiques communes dans chacun de ses romans, je me demande toujours : "Mais jusqu'où ira-t-elle cette fois ?"
C'est sans doute en cela, plus que dans le déploiement lent de l'intrigue, que "Coeur volé" répond efficacement au critère du thriller.
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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C'est un livre qui se lit facilement, une écriture rapide, des paragraphes cours. L'histoire, sous sa face cachée, traite de pédophilie mais on reste plus ou moins sur sa faim........Une fois le livre fermé, des questions subsistent. Franchement, ça ne m'a pas donné l'envie de lire un autre livre de cet auteur.
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Ce polar de Lauren Kelly (alias Joyce Carol Oates) ne m'a pas transportée en tant qu'enquête mais j'en ai trouvé l'ambiance très angoissante et accrochante.
Lilac a disparu. Petite fille noire dans une école blanche, on sent encore le poids des préjugés racistes dans cette Amérique des années 80. Merilee était dans sa classe. Jamais elles n'ont été amies et pourtant le traumatisme de Merilee reste vivace.
Dans un récit à deux temps, cohabitent la Merilee trentenaire et la Merilee petite fille. La plus âgée tient compagnie à son père, sur son lit d'hôpital. Son père si fort, maire de la ville, grand voyageur, est mourant. La plus jeune vit avec une mère étrange, hyperactive, accro aux médocs, et un père qu'elle attend tardivement pour lui montrer ses devoirs. C'est une petite fille gentille, qui veut être aimée de tous. Avec la mort de son père et la compassion de l'oncle Jedah, Merilee s'embarque sur des sentiers troubles. Pédophilie et alcool au rendez-vous.
Un polar qui ne m'a retenue qu'à la moitié du livre, la première partie m'ayant pesé par sa lenteur. Bref, à retenir plus pour l'aspect malsain que pour l'intrigue... car la fin ne laisse aucune surprise.
Lien : http://pralinerie.blogspot.c..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Les yeux de Papa s'écarquillèrent , montrant un peu de blanc au - dessus de la pupille. Je tentai de la calmer , en lui prenant les mains , mais il me repoussa , tout agité.
" Ne me touchez pas ! Qui êtes...... Vous ?.
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Je serai quelqu'un de bien , si mon père est épargné , je promets que je serai fidèle au prochain homme qui m'aimera. La reine des cadeaux qui ne reprend rien lorsqu'elle a fait don de sa personne.
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Je peux partir a la dérive , je peux m'égarer n'importe où , je suis libre de me réinventer à l'infini parce que j'ai derrière moi ce point fixe à Mount Olive , dans l'Etat de New York : mon père Dennis Graf.
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Mais le bonheur n'est que pour les autres , pas moi. Et ne croyez pas pouvoir vous y fier.
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p.190:"La musique était un bruit rythmé conçu pour chasser le silence."
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Vidéo de Joyce Carol Oates
Après seize ans de négociations, le réalisateur Stig Björkman a convaincu Joyce Carol Oates, 85 ans, de lui ouvrir les portes de son univers. Portrait sensible de l’immense romancière, inlassable exploratrice de la psyché noire de l'Amérique.
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