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Bernard Cohen (Traducteur)
EAN : 9782266154642
340 pages
Pocket (04/05/2006)
3.05/5   209 notes
Résumé :
Douglas Kennedy ne fait rien comme tout le monde. Quand il décide de partir en voyage, il choisit la « Ceinture de la Bible », ce sud si désespérément profond des Etats-Unis.
Comme Douglas Kennedy est un homme curieux des autres, il aime les rencontres insolites : un ancien mafieux transfiguré par la foi, de jeunes musiciens chevelus fans de heavy metal chrétien, un prêtre guérisseur de paralytiques, un télévangéliste cynique, une redoutable femme d'affaires ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Douglas Kennedy est un auteur très agréable à lire , c'est vivant et très humain comme écriture .
Il porte un regard critique sur la société américaine . Si bien que son fonds de commerce en Europe est un peu l'antiaméricanisme .
Cependant chacun de ses ouvrages est une véritable peinture sociale de la civilisation américaine .
De ce point vue , ce sont de beaux tableaux je trouve . Leur traitement des thèmes spécifiquement américains , vole d'ailleurs beaucoup plus haut que l'antiaméricanisme primaire d'inspiration gaucho-tiers-mondiste qui a pignon sur rue dans les salons parisiens , mais qui est démenti systématiquement , par les touristes français qui se jettent chaque année sur les états unis pour leurs vacances .
Il y a dans ce récit une foule de détail éloquents qui viennent donner l'impression non moins éloquente d'un contact intime avec les mentalités américaines .
Les états unis sont vraiment en effet une autre planète , avec de significatives différences avec l'Europe .
C'est une société où la précarité sociale est exacerbée et dans ce contexte les aléas de la vie résonnent autrement plus fort qu'en Europe , où par exemple il y a assez peu de chance pour qu'une famille soit dans l'obligation de réaliser l'intégralité de son patrimoine , pour financer un traitement médical lourd pour un membre de la famille .
C'est aussi le pays des revirements ( collectifs et individuels ) réguliers spectaculaires. C'est le pays du mouvement constant , des remises en cause cycliques et répétitives , des élans solidaires spectaculaires . Tout bouge constamment ( même si c'est souvent plus fantasmé que réel souvent ) , des remises en causes personnelles , des mobilités géographiques banalisées , des fréquentations sociales fluctuantes , du statut social fluctuant . Rien n'est acquis , tout est mouvant , glissant . Il en est de même partout ? Certes oui ? mais un peu plus aux « states « sans doute , que dans les autres sociétés occidentales , en tout cas c'est ainsi que la vie et l'environnement social sont intensément et dynamiquement perçus dans cette culture ..
Au final il s'agit d'apprivoiser la vie , avec une once de volontarisme héroïque au besoin .
La vie vous façonne et il vous revient de la façonner à votre tour . C'est certes une lapalissade , mais à mon humble avis c'est une théorie de la vie qui est intimement états-unienne et c'est un mode d'être très conscientisé dans cette civilisation , où vous êtes évalué constamment à l'aune de votre capacité à gérer et à exprimer ce paramètre .
Une différence majeure porte aussi sur la religiosité , c'est massivement une société religieuse , qui présente quelquefois des archaïsmes sidérants , mais aussi souvent des modes d'être en rapport avec le numineux qui peuvent êtres ultra contemporains . C'est globalement une société , principalement façonnée par le protestantisme . Avec une grande valeur accordée au travail ( en-soi et quel qu'il soit ) et à ses fruits , avec également une valorisation de la confession publique et de l'auto amendement public .
Il n'est pas mal vu non plus d'être « le gardien de son frère « , d'où une surveillance collective de chacun par chacun , qui est valorisée et reconnue comme parfaitement naturelle , du moins en matière d'intérêt général . Avec le paradoxal corolaire d'une véritable sacralisation exacerbée de l'individu et de l'individualité qui n'est pas moins exigeante . On trouve ainsi par exemple , des sites internet listant , les anciens délinquants sexuels , avec leurs adresses , photos , et tant qu'à faire , un résumé de leur casier judiciaire et on peut savoir de facto , si une personne figurant dans ce fichier réside près de chez soi . Par contre le domicile personnel est sacré , et l'intimité personnelle est inviolable , au point que : vraiment pas besoin de rideaux aux fenêtres .
Voyage au pays de dieu , est à mon humble avis à classer dans la littérature de voyage .
D'abord parce que dans ce récit , l'auteur est vraiment sur la route et il rencontre des gens qui deviennent des sujets et qui témoignent d'eux-mêmes et de leur intimité religieuse , de leurs motivations . le texte est très enraciné aussi dans des paysages ( pas seulement humains ) , des couleurs , des routes et des voitures .
C'est un texte engagé , qui s'efforce malgré tout de prendre une certaine distance avec son sujet , même si le plus souvent c'est une peinture au vitriol du croyant comme du prêcheur et des assemblées . On est pour information , au coeur de la très influente et de la très puissante ceinture biblique , du grand sud des Etats-Unis .
L'auteur dresse une lecture très détaillée des processus qui organisent les communautés religieuses , en mettant en lumière les dynamiques individuelles et communautaires . Il tente d'approcher sérieusement les dynamiques qui portent : le prêche et l'adhésion au prêche , ainsi que les techniques élaborées de communication mises en oeuvres par les églises américaines .
C'est un texte hautement recommandable à toute personne qui souhaite ressentir intimement la singularité de la civilisation américaine . C'est également et vraiment un document très pertinent sur le protestantisme américain qui est à la source de bien des aspects concrets et de bien des ressorts intimes , de la civilisation américaine .
Malgré sa prise de recul assez réussie , l'auteur de par son regard caractérisé par un remarquable sens du détail lourd de sens , donne un témoignage indirect sur le discours type des gauches américaines , car oui , il existe des gauches américaines , qui n'ont d'ailleurs rien à voir avec les nôtres , normal elle sont américaines ....
Dans la présentation de ce texte , il est dit que l'auteur ne fait pas preuve d'arrogance . C'est assez vrai je trouve . Mais il y a chez lui une volonté absolument constante de mettre lumière ce qui est pathétique . Des fois c'est vraiment curieux comme effet , parce que certaines rencontres sont pathétiquement touchantes . C'est assez réussit et percutant d'ailleurs , même si c'est aussi et incontestablement copieusement vicieux , comme démarche .
Et c'est alors qu'il faut penser à allumer les « Warnings « et réaliser , ( anglicisme volontaire et assumé ) dans ces moments en particulier , que l'auteur est copieusement engagé ( pauvre pécheur ! ( je blague ) ) .
La culture protestante des Etats-Unis est incontestablement à la source d'un certain conservatisme qui est fréquemment absurde , mais qui est encore plus fréquemment , nuancé , très raisonnable et généreux .
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Entre deux best sellers, Douglas Kennedy nous propose dans « Au pays de Dieu » une immersion dans le monde du fondamentalisme chrétien chez l'oncle Sam. Sans jugement mais avec le recul nécessaire, Kennedy enquête, donne la parole et montre aussi les dérives de certains, le portrait des télévangélistes en étant un des exemples frappant. le voyage est en soi assez révélateur sur le pouvoir et l'attraction exercée par la religion. Certaines rencontres prêtent à sourire, d'autres à la réflexion d'autre encore à l'inquiétude . le pouvoir des croyances est en cela très bien décrit par Kennedy. A L'heure ou les fanatiques de toute obédience portent leur voix, « Au pays de Dieux » montre que le fanatisme religieux est un danger pour la démocratie et la liberté. Instructif.
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En 1988, après avoir revu un de ses anciens camarades de fac devenu un chrétien fondamentaliste, Douglas Kennedy décide de partir 3 mois dans la Ceinture de la Bible américaine (Alabama, Arkansas, Caroline du Nord et du Sud, Géorgie, Kentucky, Louisiane, Mississippi, Missouri, Okhlahoma, Tennessee, Texas, Virginie mais aussi le nord de la Floride) pour essayer de comprendre ce « renouveau » chrétien qui touchait les États-Unis à cette époque. Il raconte son périple dans ce livre.
Après les manifestations en France de ces dernières semaines, emplis de ces groupuscules chrétiens, j'ai eu envie de lire quelque chose sur ce thème et je me suis souvenu de ce livre acheté par ma mère dans une foire à tout. Douglas Kennedy y raconte son voyage chez les fondamentalistes chrétiens américains avec beaucoup de détails. Sans voyeurisme, ni jugement de valeur, il nous décrit ses différentes rencontres faites par hasard ou selon des indications. Pentecôtistes, baptiste ou membre de congrégations plus diverses les unes que les autres, on découvre leurs rites et leurs croyances, leurs diverses interprétations de la Bible. Athée jusqu'au bout des ongles, certaines de leurs affirmations m'ont doucement fait rire mais c'est fascinant de voir à quel point les gens peuvent se raccrocher à un Dieu parce que leur vie ne leur paraît pas géniale. Il parle aussi de ces télévangélistes, ces nouveaux prédicateurs télévisuels plus souvent attirés par l'argent que par Dieu. Toujours sans juger, il raconte leurs histoires sordides avec beaucoup de tact. Ce tact permet à chacun de prendre du recul sur les dires retranscrit dans le livre pour ne pas être embrigadé par ce qui est considéré comme des sectes par certains Yankees.
Une enquête minutieuse sur les groupuscules chrétiens, documentée et travaillée. Elle montre qu'il n'y a pas que chez les musulmans que l'extrémisme est dangereux et que le christianisme à aussi ses dérives.
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Enquête dans la "Bible Belt"...
Je ne suis pas un fan (euphémisme) de Douglas Kennedy comme romancier (sauf Cet instant-là) J'en ai lu plusieurs que je n'ai pas du tout aimé. Pourtant ce livre-ci m'a tout à fait intéressé, on voyage avec lui dans ce Sud profond, les rencontres sont intéressants ou pittoresques, parfois plus inquiétantes. Quitte à voyager aux Etats-Unis je préfère le faire avec Bill Bryson (ce n'est pas Kerouac, mais il y a un tel plaisir de lecture !), mais Douglas Kennedy s'avère un bien agréable compagnon de voyage.
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Je ne connaissais pas du tout cet écrivain. Je ne suis pas trop attirée par les écrivains américains. Ce qui m'a attiré tout d'abord c'est la couverture. Ensuite, je m'attendais à un vrai récit, avec une véritable analyse des différentes religions aux Etats Unis. Il faut dire que le 4ème de couverture est attirant : "L'actualité politique récente des Etats-Unis ne cesse de rappeler le poids considérable que joue la religion - en particulier les fondamentalistes chrétiens - dans la vie publique de ce pays."
Donc, fatalement je m'attends à ce qu'on me parle de G.W.Bush et ses habitudes de prières, sa manière des plus discutable de prendre des décisions.... et la, pas du tout ! On rencontre l'auteur, athée pur et dur, je ne lui reproche pas du tout d'être athée, je lui reproche de manquer de distance, d'avoir écrit un bouquin en rencontrant, à mon idée, les personnes les plus caractéristiques de l'intégrisme religieux, et je lui reproche encore de manquer d'esprit critique.
In fine, ce livre ne m'a pas plu, je n'aime pas la façon qu'à se D.Kennedy de s'exprimer (style ado), je n'aime pas la façon dont il décrit les paysages qui l'environnent (ce qui ne donne meme pas à ce récit la qualité d'être un intéressant guide de voyage), je n'aime pas la manière dont il a abordé l'intégrisme chrétien car je pense qu'il avait déjà tellement de préjugés au départ que, même s'il avait croisé Jésus en personne accompagné des apôtres, il n'y aurait pas cru. La seule partie intéressante de son bouquin c'est sa rencontre dans le couloir de la mort, ou, là les gens sont tellement au désespoir qu'ils n'ont plus que la foi pour ne pas sombrer dans la folie.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Façonner sa version terrestre de la félicité éternelle, c'est une vieille histoire, en Amérique. On peut même dire que la tentative de constituer le Royaume de Dieu sur le plancher des vaches est un élément essentiel du paysage religieux de ce pays. Depuis que les colons puritains du Massachusetts ont fondé leur "Ville sur la colline" au début du XVlle siècle, d'innombrables communautés, généralement dirigées par un "visionnaire" mâle ou fort tempérament, ont cherché à fonder leur petit bout de "terre promise" au milieu d'un monde désespérément séculier. Ainsi des villages des shakers du XVlll'e siècle, secte qui faisait l'apologie du célibat et d'un ascétisme qui devait placer les élus au-dessus de leurs semblables "trop humains". Ainsi des mormons qui, se prenant pour les Hébreux du Nouveau Monde, fuient les persécutions pour aller créer leur ville-état dans le désert de l'Uth. Ainsi, même si la comparaison peut paraître choquante, de Jim Jones et son Temple du Peuple, ce sinistre charlatan et prophète qui a attiré neuf cents de ses plus ardents fidèles loin de la "répression tyrannique" de l'Amérique contemporaine pour qu'ils s'immolent collectivement dans la jungle de Guyana, conclusion dramatique de cette tentative d'Eden spychologique.
"Que Son nom Règne arrive, que son Royaume sanctifié" : tout au long de l'histoire des pratiques religieuses en Amérique, cette consigne a encouragé nombre de chrétiens à imaginer une production terrestre de l'espace divin tout là-haut.
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"Salut, Zack ! a hurlé quelqu'un.
- Hé, Pete ! J'te présente mon pote Doug !"
Pete était un homme d'une quarantaine d'années, un air d'intellectuel, avec ses lunettes à monture d'écaille, sa moustache filandreuse, ses cheveux raides. Sa cellule ressemblait d'ailleurs à un bureau, une large planche en bois faisant office de table à dessin, éclairée par une lampe articulée. Pete - qui s'appelait autrement, puisque Zack m'avait demandé de ne pas utiliser la véritable identité des détenus du couloir de la mort - était en train d'achever une nouvelle série de cartes postales. "Sur quoi tu bosses aujourd'hui ?" lui a demandé mon guide. Il nous a désigné un dinosaure peint en vert : "C'est pour mon projet en cours.
- Pete est un vrai artiste, m'a expliqué Zack. Il dessine ces cartes et il les envoie à des amis dans tout le pays." C'était aussi, comme je devais l'apprendre par la suite, le pire "serial killer" de Caroline du Sud, avec douze meurtres recensés avant que la police ne lui mette enfin la main dessus.
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Les trois offices du dimanche généraient environ 125 000 dollars, ce qui signifie 20 dollars par tête. Mais cela c'est seulement la quête dominicale. Beaucoup de nos Moissonneurs donnent à l'église dix pour cent de leurs revenus, parce qu'ils savent que la générosité envers son église est une garantie de prospérité. Pour nous la dîme est un élément très important de l'Alliance avec Dieu. Ce n'est pas un choix, en fait, mais une obligation.
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"Avant de rencontrer le Seigneur, vous voyez, m'a-t-elle expliqué, ma première réaction était d'attraper mon flacon de Valium si je me sentais sur le point de craquer. Maintenant, il me suffit d'atteindre l'Esprit saint et d'activer ma langue de prière. Le Valium n'a jamais pu me procurer un soulagement et un bien-être pareils"
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Mais c'est aussi l'ensemble de l'électorat américain qui se montre encore plus religieux, tendance amplifiée par les attentats du 11 septembre 2001, lorsque le terrorisme international est passé à l'attaque sur le sol américain, mettant le pays en état de choc. depuis ce traumatisme, le nombre d'Américains affirmant croire en l'existence de l'enfer -et par ce terme je n'évoque pas quelque concept existentialiste, non, j'entends un vrai brasier engouffrant les pécheurs et les damnés -atteint presque soixante-dix pour cent de la population adulte. Précisons néanmoins que seules cinq pour cent des personnes convaincues de la réalité infernale, selon ce sondage récemment publié par le Guardian de Londres, estiment qu'elles y finiront elles-mêmes...
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