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Critique de Folfaerie


Voici le premier volume d'une autre célèbre saga maritime qui met en scène le capitaine Richard Bolitho durant les guerres napoléoniennes.

Rappelons nous que c'est dans les années 1940 qu'Horatio Hornblower est né sous la plume de Cecil Scott Forester, série qui a toujours beaucoup de succès. En 1968, Kent accouchait du capitaine Bolitho, héros d'une autre saga et deux ans plus tard, le génial Patrick O'Brian nous offrait le tandem le plus épatant de la création littéraire, Jack Aubrey et Stephen Mathurin.

J'ai lu quatre romans de la série Hornblower sans que cela ne bouleverse ma vie de lectrice. Je me suis promis de les relire dans quelques temps et de terminer la saga pour un futur billet. Quant à ce Richard Bolitho, il me plait beaucoup mieux et ce premier volume est vraiment bon. Cependant, ayant lu trois autres aventures depuis cette chronique, je dois avouer que cela finit par me lasser un peu.

Mais revenons à ce premier volet. le récit, bien mené et bien écrit (traduit) alterne les passages émouvants et les scènes d'actions. Nous sommes en 1782 et le capitaine Richard Bolitho est affecté à une nouvelle mission : prendre le commandement de la frégate la Phalarope dont l'équipage s'est mutiné contre son précédent capitaine. Rien de plus difficile et délicat pour Bolitho que d'avoir à gagner le respect d'un équipage qui n'attend qu'un faux-pas pour se révolter à nouveau.

Heureusement, Bolitho a beaucoup de qualités. Il est de plus flanqué de son ordonnance, un ex-lutteur peu loquace mais pacifique, qui n'est que loyauté et dévouement envers celui qui l'a sauvé d'un passage à tabac. L'équipage de la frégate nous donne l'occasion de côtoyer quelques personnages dignes d'intérêt. le premier lieutenant Vibart, officier dénué de la moindre compassion et fort redouté des matelots, les autres lieutenants, Herrick, loyal et humain, Okes un couard, le vieux Proby, premier maître, les jeunes enseignes Maynard et Neale et le hautain Farquhar, neveu d'un amiral, l'immonde Evans, commis aux vivres qui nourrit l'équipage de viande avariée, et le chirurgien Ellice, toujours ivre, qui ressemble davantage à un boucher (d'ailleurs, après la première bataille, lorsque les matelots blessés sont envoyés au chirurgien, des aides doivent les immobiliser de force tandis que ces pauvres diables se débattent en poussant des hurlements !).

Après l'épisode de la presse (c'est l'action d'enrôler des terriens de force pour compléter des équipages), deux autres figures intéressantes prennent place dans l'histoire : Allday, sobre et résistant, qui a pris ous son aile l'infortuné Fergusson, désespéré à l'idée de ne plus revoir sa femme, continuellement malade et tout à fait incapable de se rendre utile sur la frégate.

Du côté des Antilles où patrouille la Pharalope, les péripéties ne manquent pas : nouvelle conspiration en marche, batailles avec un corsaire américain et des navires français, prise d'un fort qui se solde par un dramatique retournement de situation... A ce propos, Kent se démarque de O'Brian par un réalisme cru et sans fard des scènes de bataille. Chaque confrontation entre deux navires ennemis implique une effroyable boucherie : corps déchiquetés, plaies béantes, matelots agonisants et fous de terreur... Kent ne nous épargne guère les détails sans cependant s'appesantir sur les détails atroces.

Un excellent roman qui donne forcément envie de suivre le capitaine Bolitho dans d'autres aventures. Il est certain que si je n'avais pas lu O'Brian, j'aurai aimé cette saga maritime au point de la lire dans son intégralité. Les amateurs du genre devraient apprécier sans problème. Une seule réserve, le prix des livres. Phébus ne regroupe pas la série comme Omnibus l'a fait avec les aventures de Jack Aubrey (20 livres en 4 volumes seulement) de sorte que la saga complète de Kent revient assez cher.

Comme d'habitude chez Phébus, les couvertures sont superbes, et la traduction est signée Florence Herbulot. Disponible en format Libretto (poche).

Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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