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Rosie Pinhas-Delpuech (Traducteur)
EAN : 9782742735488
90 pages
Actes Sud (06/11/2001)
3.57/5   36 notes
Résumé :
La colo de Kneller c'est cet endroit où arrivent tous les suicidés - en majorité des jeunes.
Certains ont mis fin à leurs jours pendant leur service militaire, d'autres ont succombé à une overdose ou n'ont pas surmonté une déception amoureuse. Hayyim ("vie"), le narrateur, est à la recherche d'Erga ("nostalgie"), dont il était son vivant amoureux.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Hayimi s'est suicidé. Depuis, il vit dans un monde parallèle peuplé uniquement de personnes qui ont mis fin à leurs jours. Il y habite une petite ville à l'image de celle qu'il a quittée. Il a un colocataire allemand et travaille à la pizzeria « Kamikaze ». le soir, il fréquente le pub « Mort subite ». C'est là qu'il croise un certain Kurt (qui n'est pas sans rappeler le chanteur de Nirvana), mais c'est surtout là qu'il rencontre Ari Ghelfend dont il se fait un ami. Hayimi pense souvent à Erga, celle qu'il aimait. Un jour, rencontrant une ancienne connaissance, il apprend qu'Erga s'est également suicidée. Comme elle aimait la nature, qu'elle rêvait d'une maison avec jardin, Hayimi quitte la ville avec son ami Ari, et part sur les routes à la recherche d'Erga. Leur chemin va les conduire dans une maison fréquentée par toutes sortes de gens de toutes les nationalités, qu'on appelle « la colo de Kneller »…

Ce court roman d'Etgar Keret est assez déroutant, le monde dans lequel vivent ses personnages très original. Dans ce monde le suicide d'un proche est une bonne nouvelle, car il annonce des retrouvailles. C'est ainsi que toute la famille Ghelfend se trouve réunie. Dans le monde des vivants, la mère d'Ari était très malade et avait préféré abréger ses souffrances. Son mari l'avait accompagnée dans la mort. Puis Ari s'est également suicidé quelque temps après, et son petit frère vient de les rejoindre. de ce qui a conduit les deux frères à commettre ce geste, nous ne saurons rien. Mais dans leur monde parallèle, toute la famille se réjouit de pouvoir de nouveau vivre ensemble. Dans le contexte d'Israël, le mot « kamikaze » a une résonance particulière. le périple d'Hayim à la recherche de son Eurydice est l'occasion de faire allusion à la cohabitation avec les Palestiniens, aux attentats, au service militaire des jeunes israéliens, etc. Mais ces questions ne sont qu'effleurées. Etgar Keret leur préfère la poésie, l'humour, et laisse le soin au lecteur de projeter sur son roman ses propres réflexions et émotions. C'est un joli roman, mais peut-être un peu trop court et surtout un peu trop superficiel.
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Hayim s'est suicidé. Il se retrouve dans un monde post-mortem qui ressemble étrangement au monde qu'il vient de quitter. Dans un bar, il rencontre Ari qui lui raconte qu'Erga, la fille aimée d'Hayim, s'est elle aussi suicidée, peu de temps après lui. Hayim décide donc de prendre la route accompagné d'Ari pour partir à la recherche de sa dulcinée...

Ce petit roman, sorti en poche dans la collection Babel chez Actes Sud, me faisait de l'oeil, déjà par sa couverture étrange mais aussi par sa 4e de couverture originale. Ce court roman d'à peine 90 pages a été lu en même pas une journée.

Ce livre est assez déroutant, voir un peu glauque ! Bon déjà le thème du suicide et d'un monde parallèle, bien que l'idée soit originale et bien trouvée, il n'en reste pas moins qu'elle me gêne un peu, surtout le côté "le suicide à la mode !". Mais bon étant d'un naturel curieux, je me suis plongée dans cette histoire.
Ce premier roman de l'auteur apporte son lot d'humour noir. Par exemple, le bar où Hayim rencontre Ari s'appelle "Mort subite", de quoi être rapidement dans l'ambiance !

J'ai bien aimé qu'à chaque début de chapitre, une phrase en italique nous expose le contenu sommaire du chapitre : "Où Ari essaie de ...". Un peu comme les titres des épisodes de Friends : "Celui qui ..." !

Enfin, malgré le début prometteur, je n'ai pas accroché du tout à la fin. Je l'ai d'ailleurs lu plusieurs fois sans forcément tout bien comprendre... La fin est trop bizarre à mon goût et me laisse donc un peu perplexe ...

Je vous laisse découvrir par vous même l'explication du titre ! Bah oui un peu de suspense, ça ne fait pas de mal ... ;)

Lien : http://lespetitslivresdelizo..
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Hayim vient de se suicider. Il rejoint alors le purgatoire de tous les suicidés. Il commence à travailler dans une pizzeria appelée Kamikaze et boit des bières avec Kurt Cobain. Quand il apprend que la femme qu'il aime met fin à ses jours, il décide de partir la chercher. Avec son ami Ari, ils sillonnent les contrées des âmes perdues, un rien désoeuvrés. Dans ce monde morne et sans éclat, chacun peine à trouver un sens à sa nouvelle existence et la tentation d'un second suicide est grande.

Dans ce roman étrange, apprendre qu'un proche s'est suicidé est une bonne nouvelle car elle présage de retrouvaille. Ici les corps portent souvent les marques qui ont conduit à la mort et on aime à plaisanter là dessus. le ton de l'auteur chargé d'humour et de malice permet d'aborder la question de la mort avec une forme de légèreté. Dans cette fable il montre aussi que la mort ne résout pas les questionnements existentiels qui nous torturent. La quête de sens continue au- delà de la mort. Hayim semble pris dans une boucle sans fin de recherche de réponses. Une satyre des religions et de la manière dont elles traitent de la mort se dessine.

J'ai adoré ce moment étranger passé en compagnie d'Hayim et de ces compagnons suicidés, il se dégage de ce court texte une atmosphère, une douce mélancolie, une joyeuse affliction. En mêlant humour et désespoir, Edgar Keret nous offre une fable dans laquelle projeter ses propres interrogations sur la mort ou le sens de l'existence. Je suis maintenant vraiment curieuse d'en lire plus de cet auteur…
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Habituellement j'aime bien les recueils de nouvelles de Keret qui oscillent entre loufoque , fantastique et quotidien . Mais là bof, bof, la mayonnaise ne prend pas . Cette vie dans l'au-delà entre grisaille routinière et quotidien ordinaire avec une grosse dose d'incohérences narratives ne tient pas la route. On sourit parfois mais l'ensemble est bien faiblard .
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Ce livre, court et virevoltant, signé Etgar Keret nous entraîne dans un purgatoire aux airs bien vivants. Il y a de l'alcool, des êtres perdus, des voyages, des bars, des voitures. Tout au long de ces 90 pages, nous sommes dans un monde peuplé de morts, des suicidés toujours marqués par les raisons de leur sort. Ils semblent ne pas réaliser la portée de leurs actes et poursuivre ce qu'ils faisaient déjà chez les vivants. Ce qui sert de fil dans le périple de Hayim et Ari c'est de trouver l'apaisement. Sans se l'avouer véritablement, ces deux hommes se confrontent aux espoirs déçus et aux buts que l'existence n'a jamais atteint. Ils sont arrivés dans ce purgatoire avec plein de regrets. Peut-être est-il temps de les exprimer et de les soulager ? Là où certains pourraient fuir la déprime, Hayim cherche l'apaisement. Il espérait que la mort abrogerait son questionnement et donc enterrerait ses doutes. La mort est ici un prolongement. La quête de sens continue donc et c'est difficile.
La langue d'Etgar Keret est vive et s'amuse du désespoir de ces personnages. le livre est drôle et son humour renforce la tristesse des êtres et de cette société qui ne parvient pas à en être une. Une société où la mort est plus que présente mais n'est jamais une solution. Les promesses ne sont pas là quelle que soit la religion. L'auteur se moque des croyances religieuses et de ce qu'inspire la mort. Même après la vie, on continue à rouler pour retrouver une personne, entendre des explications pour soulager son coeur. Finalement, la marche aux réponses ne prend jamais fin. Alors il faut en avoir conscience et en rire, comme le fait l'auteur.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Après son départ, j’ai de nouveau essayé de lire le livre que j’ai emprunté à mon colocataire allemand. Une histoire déprimante sur un tuberculeux qui part agoniser quelque part en Italie. À la page vingt-trois, j’ai craqué et j’ai allumé la télévision. C’était une émission de variétés où on faisait se rencontrer toutes sortes de gens qui avaient fini à la même date, chacun racontait sur un mode humoristique pourquoi il l’avait fait, et l’usage qu’il ferait du premier prix s’il le remportait. Alors je me suis dit qu’Ari avait raison, que rester à la maison ce n’était pas une affaire, et que s’il ne se passait pas très vite quelque chose, je péterais les plombs.
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Où Kurt commence à pleurnicher et Hayim à se fatiguer.
Depuis que j’ai rencontré Ari, nous faisons la tournée des pubs tous les soirs. Il n’y en a que trois, et nous en faisons le tour pour bien nous assurer de n’avoir rien raté. Mais nous finissons toujours par atterrir au Mort Subite qui est à la fois le plus fréquentable et celui qui ferme le plus tard. Hier soir, c’était vraiment déprimant, Ari a amené son copain, Kurt, l’ancien chanteur de Nirvana, ce qui l’impressionne beaucoup, mais en fait le mec gonflant au possible. Bon, pour moi non plus ce n’est pas le Pérou ici, mais quand Kurt commence à se plaindre, on ne peut plus l’arrêter. Le moindre mot lui rappelle une de ses chansons, aussitôt il faut qu’il la récite et que nous l’admirions, parfois même il va demander au barman de mettre un de ses disques, et alors tu ne sais vraiment plus où te mettre. Je ne suis pas le seul, d’ailleurs : à part Ari, tout le monde le déteste ici. Une fois qu’on en a fini – avec toutes les douleurs qui vont avec, et je vous assure, vous ne pouvez pas savoir comme ça fait mal -, on n’a aucune envie d’écouter quelqu’un dont l’unique souci est de chanter à quel point il est malheureux. Si on en avait quelque chose à branler, au lieu d’arriver ici on serait encore en vie, avec un poster déprimant de Nick Cave au-dessus du lit. Mais hier soir, j’étais déjà déprimé, même sans lui. Le travail à la pizzeria, les tournées nocturnes, j’en ai un peu assez de tout ça. Voir toujours les mêmes têtes, boire du Coca sans bulles, avec leur air hagard même quand ils vous regardent droit dans les yeux. Je ne sais pas, peut-être que je suis négatif, mais quand on les observe en pleine action, quand ils s’embrassent, qu’ils dansent ou qu’ils rigolent avec vous, c’est toujours le même truc. Comme si rien n’avait d’importance, rien ne valait vraiment la peine.
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Où Hayim trouve du travail et un bon pub.
Deux jours après m’être suicidé, j’ai trouvé du boulot ici, dans une pizzeria qui fait partie d’une chaîne, le Kamikaze. Le responsable de garde était vraiment gentil avec moi, il m’a aidé à m’installer dans un appartement avec un associé, un Allemand qui lui aussi bosse dans cette succursale. Ce n’est pas un boulot passionnant, mais pour du temporaire c’est plutôt pas mal du tout, pour ce qui est de l’endroit, comment dire, quand on parlait d’une vie après la mort, s’il y en avait une ou non, etc., je ne savais pas trop qu’en penser. Et même quand je pensais qu’il y en avait une, j’imaginais des sons, comme un sonar, et des gens qui flottaient dans l’espace, alors qu’ici, comment dire, ça me fait plutôt penser à Allenby. Mon colocataire, l’Allemand, m’a dit que c’est exactement comme Francfort. À croire que Francfort aussi est un trou. Le soir, je me suis trouvé un pub plutôt sympa, le Mort Subite. Bonne musique. Peut-être pas tout à fait branchée, mais de la perspective, et beaucoup de filles qui viennent seules. Certaines, rien qu’à les voir avec leurs cicatrices aux articulations, on imagine comment elles ont fini, mais d’autres ont l’air superbe. Il y en a une, elle m’a fait de l’œil dès le premier soir, une fille vraiment bien, juste la peau un peu fripée, relâchée, elle a sans doute fini par noyade, mais un corps parfait, et les yeux aussi. Je ne l’ai pas draguée. Je me suis dit que c’était à cause d’Erga, que cette histoire de mort me faisait l’aimer encore plus, mais va savoir, c’est peut-être du refoulement.
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La veille, quand Ari est venu installer les boules de billard sur la table, j'ai vu l'une d'elles se transformer en œuf. Je dois dire que je brûle d'envie d'accomplir mon premier miracle, peu importe lequel, même un miracle stupide.
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Je lui ai raconté que le père d'Ari appelait l'endroit où nous avions atterri Ombredemort, parce que tous les gens qui se trouvaient ici ne désiraient plus rien, qu'en les côtoyant on avait l'impression que tout allait bien, alors qu'en fait on état déjà à moitié mort. Lihi a dit en riant que la plupart des gens qu'elle avait connus avant d'en finir étaient soit à moitié, soit complètement morts (...).
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Videos de Etgar Keret (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Etgar Keret
Alors que la culture, l'art et la fiction relèvent notre quotidien monocorde, la matinale de France Culture reçoit lundi 16 novembre Etgar Keret, écrivain, scénariste et réalisateur. Il est notamment l'auteur du recueil de nouvelles "Incident au Fond de la Galaxie" et des chroniques intimes "7 années de bonheur", publiés aux éditions de l'Olivier.
Il est rejoint en deuxième partie d'émission par l'ancienne ministre de la Culture Aurélie Filippetti, pour s'interroger sur la création sous contraintes.
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