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Bernie Gunther tome 11 sur 14
EAN : 9782757871300
408 pages
Points (03/05/2018)
3.71/5   304 notes
Résumé :
Inspecteur de la police criminelle à Berlin dans les années trente, devenu malgré lui officier de la SS quand la Kripo y a été intégrée, puis détective privé, Bernie Gunther a fui l’Allemagne et se retrouve, au début des années cinquante, concierge du Grand-Hôtel de Saint-Jean-Cap-Ferrat. Sous une identité d’emprunt, il se croit à l’abri des représailles et des poursuites. Pour tromper son ennui, il joue régulièrement au bridge avec un couple d’Anglais et le directe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (55) Voir plus Ajouter une critique
3,71

sur 304 notes
Quel plaisir que de replonger dans l'univers de Bernie Gunther! Espionnage, guerre froide, souvenirs des nazis et de la Deuxième guerre mondiale. C'était palpitant. Dans Les pièges de l'exil, on retrouve un Gunther un peu vieilli, qui tente de mener une existence loin des tracas dans le sud de la France. Il passe son temps entre ses responsabilités de concierge d'un grand hôtel et les tables des de bridge.

Les mystères s'accumulent, un meurtre, la rencontre d'une vieille connaissance de l'époque nazie… Et voilà Gunther invité à la résidence du célèbre écrivain Somerset Maugham. Ce dernier, victime de chantage (des photos compromettantes), demande à l'ancien détective de jouer les intermédiaires. Seulement, voilà, ce qui s'annonçait comme un simple échange se transforme en une histoire d'espionnage de haut niveau.

Les pièges de l'exil était intéressant que je ne le début ne le laissait supposer. Si mes souvenirs sont exacts, je crois que c'est la première fois que les Anglais jouent un rôle important dans une intrigue. On voit le MI5 et le MI6, empêtrés dans un jeu de contre-espionnage. J'ai été surpris d'apprendre que Somerset Maugham avait réellement été recruté par le service des renseignements. Je suis toujours épaté par la rigueur avec laquelle l'auteur Philip Kerr fouille à fond ses sujets et réussi à les reconstituer avec réalisme. La quantité de détails est hallucinante. En plus de l'intrigue d'espionnage, il donne un petit aperçu du monde des homosexuels dans l'entre-deux-guerres (et un peu par la suite) et de celui du Bloc de l'Est et des transfuges. le tout dans le décor idyllique de la Côte d'Azur, avec les villas, les garden-parties, les casinos, l'argent qui coule à flot…

Bref, Les pièges de l'exil est un roman qui commence tranquillement mais qui se révèle une histoire d'espionnage et de contre-espionnage tordue où tout s'entremêle. Éventuellement, on sent l'ombre de Mielke et de sa Stasi (police politique est-allemande) planer sur tout ce beau monde. Aussi, cette intrigue, campée en 1956, est aussi l'occasion pour Gunther de remonter dans ses souvenirs, à la fin de la guerre : un amour passé, terminé tragiquement, le naufrage du Gustloff (ce navire allemand contenant 9000 civils fuyant la Prusse et coulé par les Russes).

Un véritable joyau d'écriture! J'ai tellement hâte de lire les tomes suivants!
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Un policier qui se passe au milieu des années 50 sur la côte d'Azur. On y côtoie des personnages réels comme Somerset Maugham par exemple.
La bibliothécaire grande fan de l'auteur m'avait prévenu : ce n'est pas le meilleur de Philippe Kerr. L'est vrai que j'ai trouvé ça un brin embrouillé. de nombreux retours vers le passé ou des références aux livres précédents de la série nuisent au rythme du récit.
Bernie Gunther, ex nazi malgré lui, a trouvé refuge comme concierge du Grand Hôtel de St Jean Cap-Ferrat. Grand amateur de bridge il rencontra Somerset Maugham qui lui demandera de l'aide dans une affaire de chantage.
D'anciens nazis, des personnages qui jouent double-jeu, des qui sont bien glauques, une femme fatale, l'auteur à parsemé son récit de bons nombres d'ingrédients du polar mais chez moi la mayo n'a pas pris. La bibliothécaire m'a parlé d'un autre bouquin qui est un chef d'oeuvre, vais aller lui demander lequel.
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Si l'écriture de Philip Kerr est très plaisante, je me suis tout de même contrainte pour terminer ce livre.
Il a réveillé le schtroumpf grognon en moi - j'aime pas les histoires d'espionnage !
Pourtant ça se passait dans ma région, dans des lieux que j'ai souvent fréquentés (sauf le Grand Hôtel du Cap-Ferrat que l'on n'approche pas si on n'a pas des moyens largement au-dessus de la moyenne)

Pour venir à bout de ma lecture, je suis parti à la pêche aux friandises qui parsèment la lecture :

"Lorsque je ne m'apitoie pas sur moi-même, je joue au bridge, ou je lis des bouquins sur le bridge, ce qui, pour bon nombre de gens, pourrait sembler en soi une excellente raison de se tuer." p 13

"Il souriait par-dessus le marché, tel le loup venant de dévorer la grand-mère, ce qui ne fit qu'exacerber ma haine à l'égard de ce type au physique avantageux et plus jeune que moi. Je sentis une forte odeur d'eau de Cologne, pris note de la coûteuse montre en or Cartier attachée au poignet hâlé du bras posé sur le comptoir et fus soudain saisi de l'envie de couper ce bras pour le lui faire bouffer. p 102

Mais ces délicieuses petites phrases n'ont pas réussi à faire passer mon désintérêt pour l'histoire.
Que les personnes qui apprécient l'auteur, ne me tombent pas dessus… je reconnais son talent, c'est seulement un problème de goût personnel. Depuis un certain temps déjà, je n'arrive plus à lire de romans policiers, alors l'espionnage… n'en parlons pas !
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Inutile de le préciser en introduction, je suis un inconditionnel de Philip Kerr et je n'ai donc décelé aucune usure dans le style de l'auteur, de redites, d'ennui et autres balivernes que les critiques s'empressent de mettre en évidence lorsqu'ils voient un auteur s'installer dans le coeur des lecteurs.
Je me suis au contraire délecté une fois de plus à la lecture de «Les pièges de l'exil», roman dans lequel on retrouve la capacité incroyable de Kerr à mettre en scène des personnages connus en flirtant avec une réalité proche de la fiction et inversement.
Une thématique chère à cet auteur dont il ne faut jamais oublier qu'il n'écrit pas de simples polars, mais se plait à jouer avec les notions de bien et de mal, de morale, de compassion, d'amour, d'intégrité, chez des personnages que leur histoire a conduit à inverser ces valeurs universelles.
Somerset Maugham dont on connait les passions, le talent littéraire et les travers, déclare ainsi et on ne sait s'il galèje ou non :
«Etre victime d'un chantage de la part d'un gars qui va chez le même bottier que vous est tout simplement odieux.»
Les traits de caractère que Bernie Gunther, psychologue de l'immédiat, prête à ses personnages sont toujours savoureux :
«Anthony Blunt (...) avait (...) l'air d'un type qui vient de goûter un sherry de qualité moyenne...»
«Il me fit l'effet d'un individu à la fois plein de charme et extrêmement intelligent, mais absolument pas digne de foi.»
«Sa voix était probablement aussi familière à la Reine d'Angleterre que la sienne propre.»
L'histoire des pièges de l'exil met en scène, outre Somerset Maugham, qui fut agent secret pour le MI6, la guerre entre services de renseignements anglais, la supposé présence d'agents doubles dans chacun de ses services et le jeu de dupes des services soviétiques qui n'hésitent pas à sacrifier une de leur taupe pour en protéger une autre...
Bernie Gunther est toujours mis face à son passé de collaborateur de Heydrich, d'ancien de la KRIPO, par des personnages dont le passé n'est guère plus reluisant que le sien. Mais à la différence de Bernie, eux sont dans le camp des vainqueurs.
Tel un super héros, Bernie parviendra à vendre sa propre version de la vérité, celle qui ne dérange personne mais l'arrange lui. Il veut éviter à tout prix de passer à la casserole, quitte à supprimer certains de ses anciens «collègues» qui feraient de même.
Comme toujours à la fin d'un roman de Philip Kerr, le lecteur reste sans voix, partagé entre la perplexité, l'empathie, et la conviction que les événements et les scènes décrites avec l'humour et la légèreté de plume de l'auteur ne sont pas très loin d'une réalité qui a encore cours ici et maintenant.
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Ne pas blairer les nazis, c'est évident!
Ne pas blairer les nazis quand on est flic allemand à Berlin dans les années 30, c'est déjà nettement plus complexe!
Aller sur le front russe, être obligé d'endosser l'uniforme SS et de côtoyer les Heydrich, Goebbels, Goering et compagnie, çà vous dégoûte des autres et de vous même.

En 1956, Bernie Gunther approche de la soixantaine, il est las, à deux doigts du suicide: il ne croit plus en rien ,surtout en lui. Mais une forte autodérision, et surtout l'habitude de survivre reprennent le dessus et il continue sa vie, concierge dans un grand hôtel de la cote d'azur,en ponctuant ses moments libres d'alcool et de parties de bridge
Lorsqu'il rencontre fortuitement Somerset Maughan,grand auteur exilé en France à cause de son homosexualité (c'est seulement en 1967 que le délit pénal d'homosexualité sera aboli en Grande Bretagne) celui ci lui confie qu'il est victime d'un chantage.
Ce n'est pas la meilleure aventure de notre héros : enquête laborieuse, confuse et trop bavarde
Mais on retrouve tout de même avec plaisir l'humour acerbe de l'auteur, sa recomposition minutieuse de certains faits historiques

Bref, ce cru ressemble plus à un bon rosé bien frais qu'à un grand Bordeaux mais j'attends impatiemment de lire les prochains millésimes!

Mais ce n'est que mon humble avis

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critiques presse (4)
En signant la 11e aventure de Bernie Gunther, l’écrivain britannique d’origine écossaise Philip Kerr nous confronte une fois de plus aux turpitudes du passé.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Lexpress
18 avril 2017
A son meilleur, Philip Kerr orchestre l'affaire de main de maître. Un régal.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LesEchos
22 mars 2017
Un roman d'espionnage, diabolique et tourmenté, comme sait les fabriquer Philip Kerr.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LeMonde
03 mars 2017
Philip Kerr trace une voie que nul autre, avant lui, n’avait explorée dans le roman policier. Jamais ce Britannique n’a déçu les lecteurs tant il s’agit d’un maître conteur.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
Tu me traites comme quelqu’un de précieux. Comme si j’avais de l’importance pour toi. Tu écoutes ce que j’ai à dire comme si tu t’en souciais réellement. Je ne peux pas t’expliquer ce que cela signifie pour une femme… C’est tout ce que je désirais : être entendue par l’homme que j’aime.

(Seuil, p. 182)
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Être envoyé à Königsberg en 1944 – par nul autre que Joseph Goebbels – était censé être une punition et avoir des allures d’exil, mais, pour ma part, je me sentais presque chez moi, d’autant plus que, jusqu’à cet été-là, la ville, de même que la plus grande partie de la Prusse-Orientale, avait été largement épargnée par la guerre. En définitive, ce fut probablement une chance que je sois loin de Berlin et des pensées de qui que ce soit lorsque le comte von Stauffenberg fit sa tentative manquée de coup d’État en juillet, sans quoi j’aurais très bien pu être emporté dans la vague d’exécutions qui s’ensuivit. À une centaine de kilomètres au sud-est de Königsberg, Hitler annonça à la radio qu’il était toujours en vie. Et dans l’éventualité où quelqu’un aurait été là pour assister à une démonstration de loyauté et d’affection – et uniquement dans cette éventualité –, les gens poussèrent un profond soupir de soulagement.
J’étais un humble lieutenant, attaché à la 132e division d’infanterie et au FHO – la section du renseignement militaire allemand chargée du front de l’Est –, et mon travail consistait à effectuer des évaluations significatives des capacités et des intentions soviétiques, puis à les communiquer aux commandants de l’armée, basés à Paradeplatz. Ces évaluations significatives se résumaient en réalité à ceci : l’Armée rouge était sur le point de nous anéantir.
En tant qu’officier, j’avais droit à une chambre au Parkhotel, dans Huntertragheim, près de l’Oberteich. Construit en 1929, l’hôtel était le dernier cri du luxe moderne. Du moins, jusqu’à ce que deux cents bombardiers Lancaster de la RAF fassent leur apparition deux nuits de suite, fin août 1944, et mettent la ville en pièces. Presque tous les immeubles au sud d’Adolf-Hitler-Platz, y compris le célèbre château et la cathédrale où Kant était enterré, furent détruits ou endommagés. Trois mille cinq cents personnes furent tuées et des dizaines de milliers d’autres se retrouvèrent sans domicile – un avant-goût du sort effroyable qu’allait bientôt connaître Berlin. Les étages supérieurs du Parkhotel et de nombreux hommes qui y logeaient disparurent en fumée, mais le second étage, où j’habitais, fut épargné, et le restaurant d’à côté s’en sortit à peu près indemne lui aussi – une bonne chose, car c’était l’un des rares endroits où les officiers allemands pouvaient emmener des filles des services auxiliaires, lesquelles, même en 1944, étaient parfois chaperonnées de manière stricte.
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J'eus besoin de presque toutes mes forces pour le faire entrer dans l'ascenseur, et usai le peu qui en restait à le trainer hors de la cabine jusque sur son lit. Je m'abstins de le déshabiller. En tant que concierge, la dernière chose que vous désirez, c'est qu'un américain ivre mort reprenne brusquement conscience alors que vous lui avez descendu son pantalon jusqu'aux chevilles. Les Yankees n'apprécient guère être déshabillés, en particulier par un autre homme.
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Ne jamais faire confiance à un écrivain, avait l'air de me dire le chat, ils inscrivent toutes sortes de choses. Des choses qu'on ne voulait pas leur raconter. Celles là en particulier. Il connaît déjà ton nom, ne lui donne pas d'autres informations. Il s'en servirait dans un livre qu'il est en train d'écrire. Tu regretterais toute ta vie de lui avoir certifié quoi que ce soit.
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Après avoir commandé des boissons et de l'eau pour le chien, nous allumames des cigarettes, prîmes une table sur la terrasse face au port et essayames de manière générale de nous comporter normalement,ou du moins aussi normalement que possible quand l'un des deux interlocuteurs n'est pas homosexuel et sait que l'autre l'est, et que l'autre en a parfaitement conscience. Légèrement embarrassant, mais rien de plus.
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Vidéo de Philip Kerr
Emmanuel Couly reçoit Anne Martinetti pour son livre, "Mortels Cocktails" aux Editions du Masque, au Duke's bar de l'Hôtel Westminster, 13 rue de la Paix, 75002, Paris. « le vrai crime, c?est de ne pas savoir préparer un martini. » Francisco G. Haghenbeck, L?affaire tequila de Philip Kerr à Patricia Cornwell en passant par Ian Rankin, Stephen King, Fred Vargas ou l?éternelle Agatha Christie, les maîtres du genre vous servent leurs meilleurs cocktails et vous invitent à replonger dans leur univers? le temps d?un verre. 50 recettes de cocktails pétillants et dangereusement exquis à savourer comme un bon polar !
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Bernie Gunther, un privé chez les nazis...

"Je ne suis pas un nazi. Je suis un Allemand. Ce n'est pas la même chose. Un Allemand est un homme qui arrive à surmonter ses pires préjugés. Un nazi, quelqu'un qui les change en lois" On m'a viré de la Kripo en 1934, et comme il faut bien vivre, je me suis retrouvé déguisé en privé dans l'établissement le plus select de Berlin :

Hôtel Savoy
Hôtel Berlin
Hôtel Regent
Hôtel Adlon
Hôtel Otto

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