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Pierre-Emmanuel Dauzat (Traducteur)
EAN : 9782271070692
588 pages
CNRS Editions (07/10/2010)
4.17/5   20 notes
Résumé :
Voici enfin rééditée l'étude fondamentale qui a révolutionné notre connaissance de l'opinion publique sous le IIIe Reich.
Une histoire des " Allemands ordinaires " dans une région hautement emblématique, la Bavière, qui vit Adolf Hitler faire ses premiers pas d'agitateur et de démagogue raciste.

La reconstitution vivante et minutieuse d'un quotidien marqué par le conformisme, l'inertie, l'adhésion, la peur ou le renoncement et beaucoup moins s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans cet ouvrage,l'auteur nous parle de l'opinion des Allemands sous le nazisme au sein des différentes couches de la population.Il y parle de la recession du chomage;des obligations de travail,de la baisse des salaires,de l'augmentation des heures de travail,et de leurs conséquences au quotidien.
Il y parle ensuite de la classe bourgeoise,des paysans et des artisans.Toutes ces classes ont paye un lourd tribut a l'economie et a la politique menee pour soutenir l'effort de guerre;toutes ces classes mecotentes,n'ont rien pu faire pour ameliorer leur sort.
puis il nous parle de l'eglise protestante et la,toutes les classes confondues ont dit"non",se sont soulevees,ont manifeste leur mecontentement jusqu'à l'obtention de leur prerogative.En ce qui concerne l'eglise catholique,la population s'est soulevee,a manifeste son mecontentement quant aux mesures discriminatoires prises par l'Etat;il ne faut pas toucher a la religion.
Dans le chapitre concernant la persecution des Juifs,on apprend qu'une partie de la population s'est laissee facilement endoctrinee et eprouve réellement de la haine vis-a vis des Juifs,et l'autre partie de la population est indignee,offusquee mais rien ne sera mis en oeuvre pour dire aux responsables leur mecontentement;ce qui les a le plus irrite,c'est l'incendie des synagogues,les gens cultives ne brulent pas les lieux de culte.O indignation pour un pays a la culture si superieure.
Ce livre se termine par une analyse des repercussions économiques du nazisme sur les différentes classes sociales.
Ce livre contrairement aux autres ecrits par cet auteur n'est pas une critique mais une analyse claire et precise,sans extrapolation,sans commentaires desobligeants
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Le travail présenté ici traite des classes sociales dans une région paysanne très catholique. On y découvre ce qui lie ces femmes et ses hommes au nazisme, ce que leur inspire la conduite des membres du Parti, ce qu'elles et ils sont prêts à défendre et leur attitude vis-à-vis de la Question Juive.

Il y a au sein des milieux conservateurs (majoritairement présents au sein de la paysannerie et catégories professionnelles rattachées à la « bourgeoisie») beaucoup plus de points de convergence que de divergence. La classe ouvrière est beaucoup moins concernée car très étroitement surveillée pour des raisons idéologiques et pratiques.

La « divergence conservatrice » réside dans le conflit Parti-Eglise. le nazisme, idéologie fascisto-raciale paganiste, heurte dans leurs croyances chrétiennes une foultitude de bavaroises et bavarois. Là l'Etat nazi plie devant l'opposition populaire, d'ailleurs vraiment courageuse.
La "Lutte du crucifix" enlevé ou maintenu dans les classes, l'exigence du maintien de l'enseignement confessionnel, le réflexe humaniste de protestation devant l'action « T4 » (liquidation physique des malades mentaux et des infirmes cérébraux) font reculer les "petits Hitler" bavarois.
Cette opposition ne se révèle tolérée que parce que qu'elle ne compromet pas la "Weltanschuung" hitlérienne.

Les convergences se font sur la lutte contre le Bolchevisme, la restitution à l'Allemagne du rang revendiqué, la Foi dans le Fuhrër, la haine de l'Etat démocratique constitutionnalo-parlementaire, le refus d'une certaine modernité (l'esprit Volkisch), le traitement de l'opposition politique par l'incarcération dans des camps de concentration (Dachau est construit en 1933 pour y emprisonner des Politiques), la liquidation par la violence non légale de l'opposition des SA à Hitler (La Nuit des Longs couteaux en juin 1934).
Il y a donc globalement une vraie convergence entre le peuple allemand, ici bavarois, et l'Ordre Nouveau.

La Question Juive, pilier porteur de l'idéologie national-socialiste, n'intéresse personne. le Régime se rappellera de l'indignation, liée à la vision des dégâts et à une personnalisation des victimes lors de la "Nuit de Cristal", pour faire en sorte que, sur un terreau d'antisémitisme "modéré" (pas d'intégration des femmes et hommes allemands de confession juive dans la "Communauté Nationale mais pas de violences physiques dirigés contre eux) les juives et juifs bavarois, d'ailleurs peu nombreux, soient exclus, dépersonnalisés, déportés et effacés simplement du paysage sans que personne se sente touché.. Cette phase finale avant l'extermination survenant durant les années de guerre où le devoir de cohésion s'impose de lui-même, l'Affaire passe aux oubliettes.

Le constat d'Ian Kershaw est d'autant plus inquiétant que le propos est nuancé fondé sur une analyse approfondie des faits et des statistiques, non influencé par des visions "extrêmes" allant du "tous militants fanatiques" à "pauvre peuple soumis à la peur et à la répression".
Les Peuples même cultivés, voire "civilisés" ont décidément beaucoup de difficultés à assumer la part de Liberté (cet état si précieux) consubstantielle aux Démocraties Libérales Occidentales.
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Ian Kershaw est un grand expert et un maître en ce qui concerne l'analyse pragmatique des faits. Un historien que je ne peux que conseiller à quiconque s'intéresse à l'Allemagne hitlérienne, un Lord anglais dont les livres ornent ma bibliothèque.
Dans cette ouvrage, les chiffres et les analyses se succèdent pour nous montrer comment les allemands ont, ou n'ont pas, suivi le mouvement insufflé par le Führer. Il nous décrit une société en manque d'un changement, plein d'espoir et qui, en partie, se laisse entrainer. Il ne s'agit pas là de personnes déjà engagées dans les SA ou le parti nazi, mais des civils qui voient en Hitler une issue à cette longue période de troubles.
A lire, sans réserve.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Lorsqu'on cherche à définir les grandes lignes de l'évolution des attitudes politiques sous le IIIe Reich, l'une des difficultés majeures vient de ce que les expressions directes et authentiques de l'opinion sous leur forme originelle sont rares et peu nombreuses. Dans le climat envahissant de peur et de répression, les commentaires politiques directs, dans les journaux intimes, les documents et les lettres de particuliers étaient naturellement peu nombreux. Pour se faire une idée de l'opinion sous le IIIe Reich, il faut donc s'en remettre à l'opinion rapportée, dans des sources qui étaient de surcroît compilées à des fins administratives et politiques et qui sont donc fortement entachées de partis pris. Mais il est un autre obstacle évident : la répression draconienne de l'opinion critique encourageait la dissimulation, voire le mensonge, les paroles masquant alors les vrais sentiments : souvent, les gens ne disaient pas ce qu'ils voulaient dire ni ne voulaient dire ce qu'ils disaient ; par peur, ils préféraient plus souvent encore se taire. Nous pouvons donc affirmer, sans crainte de nous tromper, que les commentaires hostiles aux régimes rapportés n'étaient que la pointe émergée de l'iceberg.
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Reste que ce serait simplifier à outrance que d’attribuer à la seule paranoïa idéologique et criminelle de Hitler, de Heydrich et de quelques autres dirigeants du IIIe Reich la mise en œuvre des politiques qui aboutirent aux camps de la mort. [...] Elle eut été impossible enfin, sans le silence des hiérarchies ecclésiastiques, qui se gardèrent de dire leur opposition aux politiques raciales des nazis, et sans le consentement, pouvant aller jusqu'à la complicité active d'autres sections éminentes des élites allemandes : de la bureaucratie, de l'armée et, ce qui ne fut pas moins important, de certains grands secteurs industriels.
En fin de compte, la haine dynamique des masses s'avéra inutile. Leur antisémitisme latent et leur apathie suffirent à donner à la haine "dynamique" et de plus en plus criminelle du régime nazi l'autonomie dont elle avait besoin pour mettre en œuvre l'holocauste.
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[] dans son étude pénétrante de la montée du nazisme à Northeim, en Basse-Saxe, où le NSDAP fit un score près de deux fois supérieur à la moyenne nationale en 1932, W.S Allen en est arrivé à la conclusion que les juifs de la ville étaient intégrés suivant les clivages de classes avant 1933 et que les habitants "se laissèrent attirer par l'antisémitisme parce qu'ils étaient attirés par le nazisme, non l'inverse".
On ne saurait donc, apparemment, accorder à l'antisémitisme un rôle significatif dans l'accession de Hitler au pouvoir, même si le fait que l'on s'accordât généralement à reconnaître dans la Question juive un problème politique - que les nazis n'étaient pas seuls à exploiter - ne fit rien pour enrayer sa propagation accélérée. Reste qu'en raison de la relative indifférence de la plupart des Allemands envers la Question juive avant 1933, les nazis eurent fort à faire, après la "prise du pouvoir", pour les persuader de la nécessité d'une politique active de discrimination et de persécution des juifs.
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Largement indifférente et imprégnée d'un antisémitisme latent que la propagande s'employait à cultiver, l'opinion populaire définit le climat dans lequel l'agression nazie contre les juifs pu se déployer sans rencontrer d'obstacle. Mais ce n'est pas elle qui fut à l'origine de cette radicalisation. Si elle fut le fruit de la haine, la route d’Auschwitz fut pavée d'indifférence.
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Les nazis avaient promis de tendre la main aux ouvriers,mais ils ont manque leur coup et nous ont pris a la gorge
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Vidéo de Ian Kershaw
Entretien avec l'historien Ian Kershaw à la librairie Millepages le 12 octobre 2016.
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>Processus sociaux>Coordination et contrôle>Opinion publique (7)
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