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EAN : 9782221157534
288 pages
Robert Laffont (20/08/2015)
2.73/5   11 notes
Résumé :


Été 1659. A vingt ans, Louis XIV aime à la folie Marie Mancini, nièce du cardinal Mazarin. Cette passion, qui va changer sa vie et la France, n'a eu qu'un seul témoin... Un roman insolent, moderne, où la splendeur et la férocité du Grand Siècle battent dans le coeur de la jeunesse.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
En 1659, Louis XIV a vingt ans et il est amoureux. Celle qui lui a ravi son coeur s'appelle Marie Mancini, elle est italienne, nièce de Mazarin, un peu garçon manqué, peu attirée par les intrigues de la cour.
Marie n'est pas le premier amour du roi. Avant elle, il y a eu Olympe, sa soeur aînée. Mais pour elle, il est prêt à tout, même à demander sa main à l'oncle cardinal. Pourtant, le roi ne s'appartient pas. La raison d'État prévaut sur les raisons du coeur. Louis doit épouser l'infante d'Espagne, il en va de l'avenir de l'Europe. le jeune roi se résigne, sa belle retourne en Italie.

Cette histoire d'une royale passion devient sous la plume de Jean-François KERVÉAN le prétexte à un exercice de style. Ce n'est pas Louis qui raconte, ce n'est pas non plus Marie, ni même Jean-François qui n'est que le nègre du témoin privilégié de l'histoire, à savoir l'âme du roi (anima rex). Une mise en abîme qui permet à l'écrivain de se mettre en scène assoupi dans son salon parisien ! le procédé est risqué et je n'y ai malheureusement pas adhéré. A cela, et au ton général du livre. Cette espèce d'irrévérence, de modernité poussée à l'extrême ont pesé sur ma lecture. Et même si je comprends les intentions de l'auteur qui a voulu rendre compte du tourbillon des jeunes années du roi, je suis restée hermétique à sa verve et à son style.
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Avis de Scarlett (Chroniqueuse chez Léa Touch Book) :

Chouette, un de mes personnages historiques préférés Louis XIV, le grand Louis, le roi Soleil, alors évidemment je ne pouvais passer à coté de cette période ou l'on « commémore » le tricentenaire de sa mort. Mais pour cela, il me fallait une approche nouvelle, originale, et Animarex et Monsieur Kervéan m'ont servi cette petite merveille sur un plateau. Merci à eux.

Le roman est construit sur deux périodes ; tout d'abord les jeunes années de Louis avec l'évocation de certains événements qui ont construits à la fois le monarque et l'homme et ensuite une époque de sa vie de jeune adulte ou les émois amoureux qu'il éprouve pour Marie Mancini se disputent avec les obligations de son statut.

La narration est ainsi faite et si originale qu'on se demande de prime abord qui nous parle et puis au fil du livre on découvre qu'on est très proche de Louis puisque c'est en quelques sortes son âme, sa conscience qui nous interpelle. Elle sait nous conter l'histoire de manière sérieuse, touchante et parfois elle devient facétieuse et drôle. Elle nous mène au gré de la vie du Roi dans les secrets de ce que fut et de ce qui fut l'homme avant le monarque.

L'écriture est imagée, envolée, et d'une sincérité qui rend le roman émouvant. En effet, avec une justesse lyrique et poétique Monsieur Kervéan nous emmène vers un Louis humain qui doit taire souvent ses émotions pour laisser place au souverain. Tout ceci est écrit subtilement avec grâce et parfois un ton résolument décalé et moderne qui donne au récit des étincelles d'une drôlerie rafraichissante.

Le livre nous permet de côtoyer en plus de Louis Dieudonné dans ses premières amours, Mazarin et ses nièces, la reine mère Anne d'Autriche, Monsieur frère du Roi , mais aussi D Artagnan. Plus surprenant on y croise « l'homme qui dort » le nègre de ce magnifique roman celui qui donne vie et corps à tout cette histoire en fait et puis notre échange se fait bien évidemment avec notre narrateur. (Saviez-vous comment on traduit l'âme du roi en latin : animarex…).

Vous apprendrez aussi ce qu'est le minimum de Maunder , le laine d'arbre, vous vivrez certains événements de ce siècle là grâce à un narrateur appliqué à nous faire vivre l'histoire sans oublier l'Histoire.

Ce livre est un régal, un vrai petit bijou, ne passez pas à coté.
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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On connait plus ou moins la grande passion de jeunesse de Louis14 pour Marie Mancini.
Ses amours font souvent l'objet de téléfilms ou de documentaires, et on présente généralement Marie comme son grand amour, la seule femme qu'il aima vraiment.
Sur ce point, le roman ne tranche pas mais choisit de se concentrer sur ces quelques mois où Louis a aimé cette femme.
On le découvre dans plusieurs scènes isolées à des âges différents, puis il la rencontre et va la retrouver régulièrement avant de ne plus penser qu'à elle.

Le choix de l'auteur est original, il me semble, et je n'ai pas vu beaucoup de romans qui s'attachent à cette période finalement.
Mais son originalité va plus loin.
Le roman est raconté par l'âme de Louis 14, une âme intemporelle qui navigue du récit historique à la chambre de l'auteur qu'elle observe pendant son sommeil ou ses heures d'activités.
Elle ne cache rien des errances de l'écriture, des périodes difficiles, de la peur de finir le roman.
C'est original, mais cela permet surtout d'insister sans en avoir l'air sur le caractère fictionnel du récit.
Il n'est pas question ici d'étude historique, mais d'une variation sur un motif bien connu pour l'explorer en profondeur.
Ce dont on parle, c'est réellement de l'âme du roi, de ses détours et de ses errements.

Et effectivement, c'est assez fascinant de découvrir les petites faiblesses des grands personnages historiques, et je me rappelle de l'intérêt toujours grand du public pour les petites histoires quand j'étais guide.
L'auteur joue ici sur cette curiosité pour "le petit bout de la lorgnette" en resserrant l'histoire au fil des pages sur l'histoire de Louis et Marie, sur leur chambre et leurs nuits.
Son écriture sert le propos à merveille, parfois très contemporaine pour rappeler encore une fois qu'il s'agit d'un récit, parfois très romanesque mais toujours tournée vers les pensées de Louis 14.

Il est vraiment dommage que ce livre ne soit pas plus visible parce qu'il le mérite.
J'ai passé un très bon moment dans ses pages, notamment lorsque je passais dans le Louvre le matin pour aller au bureau et que je venais de lire la course de Louis et Marie dans les escaliers de ce même Louvre.
Si vous le croisez, n'hésitez pas, vous plongerez quelques heures dans de bien jolies pages, même si cette histoire est d'une infinie tristesse.
Lien : http://lirerelire.blogspot.f..
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Le roman est curieux, déjà de par son titre Animarex et sa 1e partie, où il n'est quasiment pas question de Marie, mais surtout de Louis XIV contrairement à l'annonce de la 4e de couverture.

On découvre, le roi de manière différente plus intime et tourmenté, on s'attache à ses sentiments et sa part d'ombre. Une sorte de malédiction plane sur lui, avec les différentes fois où il échappe à la mort.
Sa rencontre avec Marie est fortuite, imprévue. Il a du mal avec cette jeune femme qui n'est pas béate d'admiration devant lui et n'est pas comme les autres soeurs Mancini, nièce de son mentor Mazarin.Elle a une beauté sauvage d'italienne, adore Monteverdi. Elle est une grande cavalière et n'hésite pas à se moquer de lui ou l'ignorer. Ce jeu de séduction se développe dans la 2e partie et on découvre alors un Louis XIV amoureux et tourmenté car pour la 1ere fois, il est obsédé par une femme.
En parallèle à ce récit amoureux, il y a la présence de l'auteur. Celui-ci devient un personnage, un peu fantomatique, en quête d'inspiration sur le Grand siècle. On assiste à ses difficultés pour retranscrire ce couple, ses recherches, ses doutes, sa vie quotidienne. Il est caché derrière la figure du nègre, de la voix du narrateur. On a une sorte de mise en abîme de l'écrivain et des affres de la création qui m'a intéressé. En outre, les réflexions sur la politique, la corruption, le pouvoir, le regard sur le peuple, sont toujours d'actualité.
La question du narrateur de l'histoire est au coeur du récit. Ce narrateur qu'on ne nous présente pas, on s'interroge sur lui : est ce l'âme du roi ? Une conscience ? qui nous conte ces moments intimes de l'auteur et de louis XIV. Cela m'a intrigué et donné envie de poursuivre la lecture pour obtenir la réponse. le choix de ce narrateur, son ironie, son recul, sa réflexion sur l'écriture est pertinent.
On retrouve la rigueur des détails et des personnages historiques, mais aussi un style soutenu et particulier qui alterne avec un langage plus familier. Une description plus crue de la vie de château, loin de l'image policée passée à la postérité. Un roman historique atypique, l'auteur le dépoussière par ses procédés stylistiques.
Finalement, cette histoire entre Marie et Louis est très moderne, ce 1er affolement, bouleversement des sentiments et la façon de le gérer. Marie n'est pas à sa place, trop libre pour l'époque, franche dans ce monde d'hypocrisie et d'espion de la cour, fait qu'on s'attache à elle. On a l'impression d'être de l'autre côté du miroir et de découvrir le siècle du côté de l'intimité du souverain. Cette histoire est pour une fois incarnée, l'auteur donne un souffle au récit. Il insuffle de la tension, alors même que l'on connait la fin de l'histoire sans tomber dans la mièvrerie.
J'aurais aimé que la dernière partie soit un peu plus longue notamment sur l'année 1660 et le début de la construction de Versailles que l'auteur associe à cet amour. de même, j'aurais apprécié que l'analyse de la personnalité de Marie soit plus développée, connaître davantage ses pensées et l'histoire de la famille. La fin est un peu abrupte, ce qui est dommage. Une réactualisation du roman historique intéressante qui ne tombe pas dans l'écueil de l'hagiographie ou de l'autofiction. Un bon dosage que j'apprécie.
Donc partez à la découverte d'Animarex et découvrez la face intime de Louis XIV, sa folle passion et la difficulté d'écrire. Vous passerez un agréable moment suspendu, comme un songe ou un saut dans le passé qui vous fera voir le grand siècle et le roi soleil autrement.
Lien : http://eirenamg.canalblog.co..
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Connaissez-vous l'histoire d'amour entre Louis XIV et Marie Mancini ? Que la réponse soit oui ou non, vous allez être étonnés par ce roman. En effet, l'auteur apporte une vision originale de l'histoire d'amour entre ces deux personnages historiques. Jean-François Kervéan appose sa patte et prend le parti de les faire découvrir sous un angle différent avec un style bien à lui et une vision unique. Il détruit tous les codes habituellement utilisés pour ce genre d'exercice. L'écriture mérite d'être apprivoiser au début de la lecture car elle peut surprendre. Mais ensuite c'est un régal à découvrir. L'auteur n'hésite pas avec le langage familier mais aussi des expressions, des réflexions et des dialogues bien sentis qui nous offrent des sourires.

Malgré le côté romancé, on apprend des choses, des anecdotes. En effet, c'est aussi un roman historique qui dévoile un pan de l'histoire duquel ne subsiste que peu de preuves. Quelques passages bien mystérieux entrecoupent le fil du récit. Une espèce d'aura, de force supérieure intervient régulièrement. Celle-ci accompagne un homme dont on comprend vite qu'il s'agit de l'auteur pendant l'écriture de son livre. C'est intéressant de découvrir la façon dont il se voit pendant son travail. Il existe un vrai souffle romanesque entre nos deux protagonistes. Il s'agit d'un amour voué à l'échec par la grande histoire qui va forcément les séparer. Ils expérimentent les jeux de l'amour mais Louis XIV n'est pas un adolescent lambda et doit très vite assumer de grandes responsabilités.

Comme vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé ce roman malgré une certaine perplexité au début de ma lecture. Elle s'efface rapidement grâce au style, au rythme, à l'impertinence, à l'originalité et au souffle romanesque général. Ne vous laissez pas effrayer par Jean-François Kervéan et Louis XIV car ce livre décoiffe.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Un petit lapin.

Debout dans la luzerne, P’tit Louis enguirlande son épagneul. Le lapin dans une main, de l’autre il bat sa chienne à coups de chapeau.

— Vilaine Friponne, voilà que tu l’as brisé !

Sans oser toucher l’animal, son index effleure le trait charbon de ses oreilles, sa truffe toute mignonne. Sur le dos, le lapin le fixe. Sa patte tressaille. Dans son œil brun-bleu s’ouvre une taie plus claire qui le grignote comme un microscopique nuage de lait dans un nuage de lait. Les secondes se fractionnent en milliers d’instants bien plus brefs. C’est l’invasion, la douceur de l’arrachement. L’œil est envahi lentement, puis s’éteint. L’effet ressemble au fermoir d’un collier, sans bruit, un clic d’abandon transforme le lapin en une chiffe entre ses doigts, au milieu d’une platitude écœurante. Le lapin n’est plus là. Plus nulle part, pense Louis. La disparition mécanique de la vie, réduite à son dernier souffle, l’épouvante. Au-delà du ciel ne gît qu’une autre couche de ciel, sous la terre de la terre et partout du vide. Il mord sa lèvre avant de m’appeler de toutes ses forces et je viens.
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Monsieur de Villeroy et Madame de Lansac ne descendent pas de voiture, somnolents sur les banquettes. P’tit Louis en profite pour ouvrir et sauter. Avec sa chienne Friponne, l’enfant se faufile entre les fougères jusqu’à un à-pic, devant un étrange panorama. En contrebas brille un lac à l’eau tellement bleue que Louis le baptise tout de suite : lac Bleu. Sans réfléchir, il y va. Sous ses semelles, des milliers de graviers dévalent la pente. Souffle coupé, il se fige sur un tertre de luzerne. Âgé de quatre ans, sept mois et douze jours, le premier fils de France porte l’uniforme bleu ciel du régiment des Sainte-Croix. De toute sa vie, il n’a jamais été seul, être libre pour la première fois le fait hurler de joie.

— Je n’ai plus mes pieds !

C’est vrai, la luzerne couvre ses souliers. Pour mieux sentir cette verdure, il les enlève et fourre ses bas dans sa poche.
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Son siècle l’a trouvé beau, moi non. Je ne ressens pas d’attrait. Désirer est un élan et je ne m’élance pas. Le temps est mon unique sentiment. En plus du jour et de la nuit, Louis s’est mis à former la montre de ma vie. J’ai cessé d’exister seule, le voir me comblait et m’annulait. Comme les autres, cet homme voulait être aimé et rayonner – phosphorer, disons. Longtemps, j’ai cru qu’il ne connaîtrait pas la nécessité du lien, qu’il n’en serait que l’objet, le répondant. Tant de gens ont le verbe aimer à la bouche quand leur bouche, comme le reste, n’est qu’un trou.
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Celui-là, la mort l’a avalé vers l’âge de cinq ans, un matin au bord d’un lac. À compter de cette date, mourir n’a plus cessé. Ce jour-là, un grain de ténèbres est allé se planter si loin en lui qu’il l’a arraché de l’enfance. Saisi d’effroi, Louis m’a appelée de toutes ses forces et je suis venue – quand on m’appelle, je viens, comme un chien. Depuis, nous sommes liés pour le meilleur et le pire. Mais être heureux ou malheureux n’a pas tant d’importance à mes yeux, les deux sont des leurres. Personne ne rate sa vie, personne ne la réussit, au bout du bout, toutes les existences se valent dans des décors changeants. Louis XIV l’a d’ailleurs dit : « Chacun est illustre devant Dieu. »
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Le jour où la mort va surprendre Louis, cet enfant n’a pas cinq ans. Le temps est doux, le vent tiède. La France vibre, rayonne, pousse et carillonne, l’angélus de midi berce un siècle paysan. Ciel bleu royal. Du soleil mitraille la voûte feuillue des platanes au-dessus de l’antique voie romaine entre Paris et Melun. Quatre cavaliers passent à fond de train. Derrière eux galope un carrosse aux chevaux écumants – une fleur de lys orne chaque portière. Les bêtes crèvent de soif. L’attelage s’arrête contre l’abreuvoir. Sans les bêtes, Louis et moi ne nous serions sans doute pas connus si tôt – les enfants n’attendent rien du ciel.
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