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Michel Deutsch (Autre)
EAN : 9782253016076
407 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
  Existe en édition audio
4.19/5   709 notes
Résumé :
Devenu un classique contemporain, le roman de Ken Kesey, paru en 1962, n’a rien perdu de sa puissance. Il plonge dans le chaos d’un hôpital psychiatrique « un monde de carton-pâte peuplé de personnages en trompe-l’oeil, surgis de quelque histoire de fou qui serait vraiment drôle si ces héros n’étaient pas des types en chair et en os... »
L’infirmière en chef Ratched règne en maître sur son service. Jusqu’au jour où débarque McMurphy, un sacré énergumène bien ... >Voir plus
Que lire après Vol au-dessus d'un nid de coucouVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (82) Voir plus Ajouter une critique
4,19

sur 709 notes
Je ne chroniquerai pas en profondeur ce roman devenu culte, mais je peux néanmoins vous dire qu'on est ici en présence d'une histoire qui marque et qui remue… On comprend d'ailleurs sans peine la renommée de ce roman que je regrette de ne pas avoir lu avant d'autant qu'il se révèle particulièrement accessible. Peut-être en raison de la manière dont il met à nu des drames humains et des trajectoires individuelles qui, à un moment donné, ont dévié, mais aussi des interactions humaines touchantes et inattendues.

Il faut dire qu'en nous plongeant dans l'antre d'un hôpital psychiatrique, l'auteur a fait le choix de présenter des personnages atypiques qui n'arrivent pas à s'intégrer à la société et qui évoluent au sein d'une structure médicale, supposée les aider. Or, on comprend très vite que les choses ne sont pas aussi simples, les techniques de guérison employées se révélant parfois contestables, et c'est un euphémisme. Difficile de ne pas se révolter devant cette violence omniprésente qui ne peut que miner les progrès des patients… On en vient d'ailleurs à se demander si les soignants ont véritablement envie de les guérir ou s'il n'est pas plus commode de garder enfermés des patients qui se révèlent parfois plus marginaux qu'autre chose.

Loin de l'humanité que l'on serait en droit d'attendre d'un tel lieu, il se dégage de l'hôpital une dureté et un sentiment d'oppression, tous les deux symbolisés par une infirmière surnommée la Chef. Une sorte de croquemitaine à blouse qui a veillé à asseoir son autorité, de sorte que personne n'ose rien dire, que ce soit du côté des patients ou du personnel médical. Mais la situation change progressivement avec l'arrivée d'un homme, McMurphy, qui va apporter un doux vent de révolte et réveiller ses compagnons d'infortune.

Alors, on frémit et on s'insurge des méthodes pour « soigner », mais on s'amuse également beaucoup devant tous les pieds de nez que McMurphy fait à la Chef, bien plus dictatrice en puissance que professionnelle bienveillante… Son esprit rebelle, sa gouaille, sa personnalité haute en couleur et son charisme font du nouvel arrivant un porte-parole pour les patients qui osent à peine, pour certains, s'exprimer, si ce n'est respirer trop fort.

Mais à mesure que le bras de fer psychologique entre la Chef et McMurphy s'engage, on sent imperceptiblement le climat s'alourdir ! Il y a une sorte de tension sourde qui grandit, mais que le tonitruant McMurphy semble minimiser comme si les moments d'accalmie pouvaient le mettre à l'abri de la tempête. Les lecteurs, à l'inverse, ne peuvent s'empêcher de s'inquiéter et de se demander s'il ne risque pas de franchir la ligne rouge et déclencher des hostilités, dont les conséquences pourraient fort bien le briser…

L'auteur a effectué un véritable travail sur la construction de ses personnages, que l'on a, de fil en aiguille, l'impression de connaître et pour lesquels on développe une vive affection. Certains sortent néanmoins du lot comme McMurphy, bien sûr, mais aussi notre narrateur, colosse qui se prétend sourd et muet, et qui se pose comme observateur éclairé et éclairant, ou encore, un homme au délicieux humour pince-sans-rire !

J'ai, pour ma part, beaucoup apprécié les interactions entre les différents personnages, et la dynamique de changement insufflée par notre esprit rebelle qui, bien qu'il devienne un héros pour ses camarades, veille à ne jamais se présenter tel quel. Car si la révolte de McMurphy face à l'autorité écrasante et arbitraire de la Chef est réelle, il n'en demeure pas moins un homme mû par ses propres plaisirs et sa propension à tirer profit de chaque situation. Une dualité qui inscrit le personnage dans la réalité…

Quant à la fin, plutôt abrupte, elle m'a quelque peu déstabilisée même si finalement, tout était mis en place pour nous y amener !

Intelligent et cynique, voici un roman que je ne peux que vous conseiller que ce soit pour les thématiques abordées, du monde psychiatrique à ses dérives en passant par l'oppression d'un peuple pour s'approprier ses terres, ou les personnages atypiques pour lesquels on développe un certain attachement.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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Paru en 1962, un roman très fort qui secoue toujours autant.

Le personnage principal, McMurphy, est un noceur un tantinet exubérant, adepte des plaisirs que la vie peut offrir, et rétif à l'autorité. C'est un électron libre.
Pour éviter une peine de prison, il a simulé la folie, et il est interné dans une unité psychiatrique dirigée d'une poigne de fer par Miss Ratched, une infirmière-chef psychorigide qui a toutes les qualités d'un bon dictateur.
Autant dire que l'arrivée de McMurphy dans la routine cafardeuse de ce service, où les patients sont menés à la baguette et opprimés, est un gros pavé jeté dans la mare. Qui va faire des vagues.

Ratched use des médicaments pour garder ses « sujets » calmes et dociles. Elle utilise la thérapie de groupe (séances de confessions publiques forcées et humiliantes) pour les installer dans leur fragilité et exacerber leurs angoisses. Les récalcitrants sont traités aux électrochocs, la punition ultime qui terrorise les malades.
Tout ce mal quelle se donne, pour leur bien, les tient à l'écart de la vie, qui présenterait pour eux d'innombrables dangers. Elle joue sur leurs faiblesses et en fait des entraves.
Machiavélique, grâce à des méthodes inquisitoires, elle a la main mise sur chacun d'entre eux. Sauf sur « Grand Chef ».

Toujours en retrait, « Grand Chef » est un géant indien, une force de la nature, et un « malade irrécupérable », que tout le monde croit sourd et muet. Un balai à la main, il erre ici et là, absent, englué par la « machine à brouillard ». Il est devenu un meuble que personne ne remarque plus. Mais il observe et le lecteur voit à travers ses yeux.

Pour les patients, McMurphy est une bourrasque d'air frais, un vent de liberté. Il les aborde comme des personnes à part entière, les aide à s'affirmer, les encourage à s'affranchir de l'autorité. Il les engage à se soustraire à l'emprise de Miss Ratched et les pousse à la révolte.
Il s'évertue à les ramener à la vie.
Charismatique, il deviendra le meneur de cette troupe d'éclopés meurtris.

McMurphy va s'opposer aux manigances de Ratched, à ses principes et à ses règles. Il se dressera contre l'oppression et contre les restrictions à la liberté qu'elle impose.
Et à travers leur affrontement, c'est non seulement la psychiatrie qui est fustigée (la guérison n'est jamais envisagée), mais aussi la société dans son ensemble, une société qui se limite aux normes établies et ne prend pas l'humain en compte.
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Vol au-dessus d'un nid de coucou étant un de mes films favoris, porté par l'immense talent de Jack Nicholson, j'ai décidé de me plonger dans le roman dont il est tiré et quel plaisir de retrouver un univers et des personnages qui m'ont tant marquée !

J'ai une nouvelle fois été emportée au sein de ce service psychiatrique américain, dirigé d'une main de fer par la sévère Miss Ratched, où l'incroyable Patrick Randle McMurphy va bouleverser l'équilibre du service et changer la vie de ses co-pensionnaires.

Quelle oeuvre ! Quelle histoire ! A travers la dénonciation du système américain et des conditions de vie dans les asiles et hôpitaux psychiatriques, Ken Kesey nous dresse des portraits d'hommes considérés comme des « lapins » mais qui sont en réalité plus humains que leurs « geôliers »…Les émotions sont au rendez-vous jusqu'à la scène finale, d'une si grande beauté et inoubliable.

Un chef d'oeuvre à découvrir immédiatement !

A lire !
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VOL AU-DESSUS D'UN NID DE COUCOU
de Ken Kesey

Traduit par Michel Deutsch

Éditions Stock (GF) / le Livre de Poche

C'est un livre ABSOLUMENT GÉNIAL... même si les 200 premières pages ont été un peu laborieuse pour moi...

Tout d'abord le film de Miloš Forman (que j'adore) a désagréablement parasité ma lecture et il y a eu ensuite la comparaison avec un autre livre de Ken Kesey (ET QUELQUE FOIS J'AI COMME UNE GRANDE IDÉE) qui fait partie de mes livres préférés)...

Alors il a fallu que je m'accroche jusqu'à ce que je comprenne ce qui fait la force de VOL AU-DESSUS D'UN NID DE COUCOU et, à partir de là, je ne l'ai plus lâché !

C'est vrai que le film (qui est cultissime !) colle beaucoup au livre et, mis à part la couleur de cheveux de McMurphy (dommage que Jack Nicholson ne soit pas roux), Miloš Forman a eu beaucoup de respect pour le livre de Ken Kesey.
Donc, inutile de répéter que Ken Kesey dénonce les conditions d'internement des personnes atteintes de "troubles mentaux" (entre guillemets parce qu'on sait très bien que les vrais dérangés du ciboulot se retrouvent toujours à la tête de grands pays et qu'eux ne subissent pas des séances d'électro-chocs)...

Mais ce qui fait la force du livre (par rapport au film), c'est son NARRATEUR, le chef Bromden (l'inoubliable Will Sampson dans le film) !

Grâce à ce personnage et à son rôle d'observateur de première ligne, le livre apporte une dimension particulière. le chef Bromden est un homme partagé entre son métissage entre une femme blanche et un chef indien. Cette dualité, qui l'amena aux portes de la folie, fera de lui le témoin privilégié du face à face entre McMurphy et l'infirmière Ratched (sans aucun doute le plus beau personnage de méchant de tous les temps et qui renvoie Dark Vador au jardin d'enfants).

VOL AU-DESSUS D'UN NID DE COUCOU est un livre aussi culte que le film et il est mis à l'honneur dans le #PicaboRiverBookClub dans le cadre de sa sélection "poches de l'été".
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Je viens de lire ce chef -d'oeuvre dans la collection Cosmopolite des Edts Stock, de nombreux portraits croqués par l'auteur en immersion dans un hopital psychiatrique en accentuent l'atmosphère qui règne dans l'établissement en question.
J'avais vu en son temps le film de Milos Forman et le souvenir dela performance de Jack Nicholson en Mc Murphy m'a grandement aidée à rentrer dans ce livre.
L'horreur de ces établissements dans les années 60 est révélée « à cru » ; la perversité de certains membres soignants va au-delà de ce qu'on imagine, mais comme ce sont des humains, la minutie exercée dans le mal n'a pas de limites …
Des vexations aux électrochocs en pagaille, jusqu'à la lobotomie , voilà la gradation des soins à apporter aux récalcitrants. Et voilà qu'arrive un « malade », un manipulateur de première et récalcitrant en chef. Il va essayer par tous les moyens et d'abord par le rire de desserrer les liens psychiques de ses coreligionnaires jusqu'à se perdre, en connaissance de cause à force d'insolence et de » créativité » dans laquelle il a entraîné tous ces pauvres hères. Un livre d'une grande force que l'on oublie pas.
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Et c'était toujours le même petit garçon. Les cinq mille enfants habitaient les cinq mille maisons appartenant aux types qui étaient descendus du train. Des maisons tellement semblables que, régulièrement, les gosses se trompaient de demeure et de famille. Nul ne s'en apercevait. Ils dînaient, ils allaient au lit. Le seul que l'on remarquait était le petit du bout de la file : il avait tant d'égratignures et de bleus que, où qu'il allât, on se rendait tout de suite compte qu'il n'était pas à sa place. Il était incapable de bavarder. Incapable, aussi, de rire. C'est dur, de rire, lorsque l'on sent peser sur soi les ondes venant de chaque voiture qui vous croise, de chaque maison devant laquelle on passe.
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Le docteur Spivey et moi-même estimons que chaque minute que vous passez ensemble est, à quelques exceptions près, thérapeutiquement bénéfique alors que chaque minute consacrée à la méditation solitaire ne fait qu'accentuer la cassure.
- C'est pour ça qu'il faut qu'on soit au moins huit pour aller à la thérapeutique d'occupation, à la thérapeutique physique, à toutes les thérapeutiques ?
- Exactement.
- Autrement dit, c'est malsain de vouloir être sans personne ?
- Je n'ai pas dit que....
- Vous considérez que si je vais aux cabinets, il faut que j'emmène sept types avec moi pour ne pas avoir le cafard sur le trône ? Avant qu'elle n'ait trouvé la réplique, Cheswick a bondi sur ses pieds : "Ouais, c'est ça que vous voulez dire ? - Ouais, c'est ça que que vous voulez dire ?" répète tout le monde en écho.
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Lequel d'entre vous prétend être le plus fou ? Hein ? Qui est le plus dingue ? Qui est-ce qui tient la banque, ici ? Je suis nouveau et je veux faire, d'entrée, bonne impression sur l'homme de la situation à condition qu'il me prouve qu'il est vraiment le caïd. Alors, qui c'est, le dingo trois étoiles ?
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Et McMurphy continue de passer les Chroniques en revue. Il serre la main du colonel Matterson, de Ruckly, du vieux Pete, la main des Brouettes, la main des Circulants, la main des Légumes. Des mains qu'il lui faut prendre sur les genoux où elles gisent comme autant d'oiseaux morts, oiseaux mécaniques, merveilleux assemblages d'os minuscules et de fils métalliques, oiseaux tombés d'épuisement. Il serre toutes les mains qui se présentent à mesure qu'il avance, sauf celle du gros George, notre maniaque de l'eau, qui s'écarte en souriant de cette patte insalubre. McMurphy se contente de le saluer d'un signe et en s'éloignant, il murmure à l'adresse de sa main droite:
- Comment ce bonhomme peut-il bien être au courant de tous les péchés auxquels tu as été mêlée?
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Papa dit que, si l'on n'y prend garde, les gens réussissent à vous obliger à faire ce qu'ils estiment que vous devez faire - à moins que vous ne vous entêtiez à faire tout le contraire avec une obstination de mule, rien que pour leur apprendre.
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Videos de Ken Kesey (40) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ken Kesey
Le choix des libraires vous emmène à Auxerre, à la rencontre de Grégoire Courtois qui anime avec passion la Librairie Obliques !
Voici ses conseils : le livre nécessaire : Platon, "Gorgias" (Flammarion) le livre pour une soirée confinée : Ken Kesey, "Et quelques fois j'ai comme une grande idée" (Monsieur Toussaint Louverture) le livre antidépresseur : Douglas Coupland, "La pire personne. Au monde." (Au diable vauvert) le livre clique et collecte : Hoai Huong Nguyen, "Sous le ciel qui brûle" (Éditions Viviane Hamy).
Retrouvez l'émission en intégralité ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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