Au Grand Socco est un roman qui s'articule autour de plusieurs histoires contées par un gamin des rues, dans la Tanger d'après-guerre, vers 1950.
J'ai aimé cet atmosphère d'orient, de désert et de parfums que restitue
Kessel. Entre aventures et rêve, l'auteur nous fait contempler une esthétique de la pauvreté qui s'oppose à l'inanité des riches sans désir.
En lisant
Au Grand Socco, on pense à
l'Atlantide de
Pierre Benoit ou aux Mille-et Une Nuits. On se laisse porter par le regard attendri d'un auteur passionné par l'unité de l'homme et la diversité des cultures.
Kessel a parfois été considéré de haut comme un journaliste plutôt qu'un écrivain. 70 ans après sa parution, la lecture d'
Au Grand Socco confirme le talent d'un très grand écrivain, en marge des intellectuels, mais capable d'aborder des sujets aussi différents que ceux de
Belle de Jour, de
L'Armée des Ombres, ou du Grand Socco, de jouer sur les cordes multiples de la psychologie, de l'histoire, de l'aventure, de l'épopée ou de l'onirisme.