Ils ont volé la laïcité !

Essai écrit en 2012 au moment des élections présidentielles et avant les attentats qui ont meurtri la France. Le constat n'en est que plus lucide cinq ans après. L'auteur constate que le seul parti qui ose parler de laïcité est le Front National même s'il s'agit d'une laïcité vidée de la fraternité et de son exigence universaliste. Que l'extrême droite puisse récupérer cette valeur au détriment de tout esprit critique et de toute référence historique, elle qui a dans le passé toujours combattu cette valeur, témoigne d'une société sans mémoire et d'une faillite des partis traditionnels, ceux de gauche en particulier à la défendre.
La gauche (une partie en tout cas) non seulement ne défend plus la laïcité mais l'attaque, la juge intolérante (l'universalisme étant désigné comme l'ennemi, comme une valeur colonialiste), raciste et antireligieuse alors qu'elle est symbole au contraire de tolérance. Pourtant, à l'heure où le communautarisme gagne, la laïcité permettrait si elle était appliquée avec fermeté de lutter contre ces revendications religieuses incessantes (derrière lesquelles se cachent des revendications politiques). Plus que le modèle ethnique allemand et le modèle multi-culturel anglo saxon, il permettrait d'intégrer les populations étrangères. La laïcité a sans cesse été aménagée depuis 1981 et tout particulièrement sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Seule exception la loi courageuse sur les signes religieux ostensibles à l'école à l'époque de Jacques Chirac qui mit fin à une polémique qui durait depuis quinze ans.
Les droits de l'individu de la société libérale libertaire priment sur les droits de l'Homme ( et le femme en particulier). Au nom d'une conception victimaire de l'antiracisme, on oublie ses valeurs au moment où il serait plus que nécessaire de les défendre.
L'Islam n'est pas le seule religion visée dans cet essai car les autres religions monothéistes sont gagnées par ce repli. En revanche, le passage sur l'attaque de l'école privée des années 1982-1984, occasion ratée selon l'auteur, n'est guère convaincant. Nous ne sommes plus en 1984 et aujourd'hui rares sont ceux qui sont scolarisés dans des établissements privés pour des raisons religieuses et cela l'auteur feint de l'ignorer.