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Le Tour du malheur - Intégrale tome 1 sur 3
EAN : 9782070404353
680 pages
Gallimard (24/02/1998)
4.39/5   118 notes
Résumé :
ATTENTION, SPOILERS

La Fontaine Médicis, qui se trouve dans les jardins du Palais de Luxembourg à Paris, est le leitmotiv artificiel, point de rencontre de Richard et son frère Daniel avec d'autres collégiens, puis des femmes. Richard, à 17 ans, s'ouvre de façon un peu frustre à l'amour des femmes, tandis que son frère à 14,5 ans, se vante d'être aimé par des femmes mûres.

Etienne Bernan, fils d'un haut fonctionnaire riche, ami de Rich... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Dans son avant-propos, Joseph Kessel confie « Quand le dessein m'est venu d'écrire ce roman, je n'avais pas encore trente ans. L'achevant, j'en ai plus de cinquante… » Plus de vingt ans de la vie d'un homme, consacrés, par intermittence, à cette épopée, en deux tomes, mêlant le romanesque et L Histoire, vingt ans d'une vie d'écrivain pour enfanter et accoucher de cette intrigue foisonnante presque 1600 pages au total – 670 pour le premier tome, 860 pour le second-
Beaucoup d'anecdotes sont inspirées par ce qu'a vécu Kessel, on retrouve certains traits de l'auteur, cependant il précise « Ce livre devait être une nécessité intérieure, ma forme de vérité […] mais « cette vérité, pourtant, ne va pas jusqu'à une biographie déguisée […] un indivisible amalgame de souvenirs, de transfert, de fiction pure ».
On sent le souffle épique des Thibault de Roger Martin du Gard, des Semailles et des Moissons de Troyat, des Boussardel de Philippe Hériat, on partage les joies, les peines, les affres, l'ascension, les illusions perdues des personnages, notamment Richard Dalleau, Etienne Bernan, les malheurs, la frénésie, la fureur de vivre de cette société . C'est puissant, bien documenté, et bien évidemment , écrit de façon magistrale.
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Roman en quatre volumes.
Le héros principal est Richard Dalleau, avocat d'abord jeune et inexpérimenté mais ambitieux qui va, grâce à un stratagème véreux du politicien Bernan , devenir riche et célèbre. Sa première affaire, l'affaire Étienne Bernan, met un terme aux années de jeunesse, partagées entre le domicile de parents modestes mais aimants et les tranchées de la guerre de 14-18. C'est l'époque de l'idéalisme, des grandes amitiés, des amours timides, de l'incommensurable admiration vouée au Capitaine Namur qui commande ses hommes au front et finira comme une loque après avoir été touché par une explosion. Tout semble permis au jeune Richard, tout lui semble offert. Mais jeune, armé de solides principes moraux et d'une éducation aux philosophes et écrivains par son père, médecin de quartier et sa mère, sereine et douce maîtresse des lieux, il n'a guère d'espoir de « faire carrière » .

Son jeune frère, Daniel, est d'une beauté émouvante et il va, avant son aîné, se lancer à la découverte de l'amour physique. Initié par une bourgeoise d'âge mûr, il fait ses premières armes dans le monde des « grands ». Argent reçu de sa maîtresse, amis douteux, il devient adepte du jeu et, sous ses allures juvéniles et pures, il s'engage sur une mauvaise piste.
Jusqu'au jour où Étienne Bernan, compagnon d'armes de Richard, tue sa mère à son retour de la guerre, sa mère , la bourgeoise qui « se paie des petits jeunes »  pour tromper sa frustration d'épouse dédaignée. Et c'est à Richard que Bernan demande d'assurer la défense de son fils.
Plaidoirie touchante, jurés achetés à l'insu de l'avocat: Étienne est acquitté.
Vanzone, criminel corse et malfrat bien connu n'aura pas la même chance: malgré la comparution bouleversante du capitaine Namur transformé en infirme cérébral et une plaidoirie grandiose, ce sera la peine de mort. Pourtant Richard a été si brillant que sa carrière est lancée et il entre dans le monde des gens riches, célèbres et...pourris.
Sexe, orgies, drogue, alcool, jeu, bassesses et magouilles politiques et judiciaires: il va tout connaître et s'y repaître, s'y vautrer, accumulant trahisons des gens « propres » et loyaux (Christiane,cousine du marquis de la Tersée, Lucie, sa secrétaire), suivant tous les corrompus et se jetant à corps perdu dans les plaisirs les plus destructeurs.
Certains pôles sont pourtant ses points d'appui et il les préserve un certain temps: sa mère Sophie et son père Anselme, dans le sombre et médiocre appartement de la rue Royer-Collard, son frère Daniel, qui lui voue un amour et une admiration sans bornes (mais qu'il va trahir en lui volant son amour, Geneviève), Dominique-Gloria, ex-petite jeune fille toute simple, apprentie comédienne devenue demi-mondaine, droguée, désintoxiquée et qui va l'entraîner dans l'enfer de l'opium puis de la cocaïne.
Sa vie est traversée de gens louches dont il finit par devenir dépendant: le malfrat corse ex-compagnon de tranchée Fiersi, devenu proxénète, indic et trafiquant de drogue, Mercapon, flic ripoux, Paillantet, vieux ministre libidineux amoureux un temps de Dominique etc...
Aucune bouffée de fraicheur dans ce roman, aucun personnage vraiment sympathique (même les femmes amoureuses et bafouées finissent par être navrantes, même les amis désintéressés au départ comme Daniel, Gérard Lambert, le prof de philo devenus tous deux accros à la drogue et au sexe).
Les personnages, solides au départ, des deux parents s'effritent à leur tour, usés, fatigués, malades dans leur si joli quartier riche du Luxembourg qu'ils vont finir par quitter, faute d'argent, quand le docteur deviendra incapable d'exercer.
En fin de compte c'est surtout ce quartier qui apporte sa fraicheur, le jardin, la Fontaine Médicis, la Sorbonne, la rue Royer-Collard. Et les premières bouffées de jeunesse, vite transformées en descente aux enfers.
Triste vision d'un monde jeune et plein de promesses, décimé par l'après-guerre et ses pourritures. Triste jeunesse qui croyait, parce qu'elle avait « sauvé la France », avoir droit à une vie heureuse, où l'amour et l'argent seraient faciles. Et découvre que les autres, les plus vieux, plus riches, les « planqués » qui ne sont pas montés au front, ne leur laissent aucune chance.

L'écriture, - c'est Kessel!- est d'une précision et d'une légèreté réjouissantes.
Mais était-il nécessaire de faire durer si longtemps (4 volumes) la longue et irrépressible descente aux enfers de Richard Dalleau?
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J'ai eu envie de lire le Tour du malheur après avoir vu une critique d'un internaute de Au revoir la haut, de Pierre Lemaitre, qui comparait les deux romans.
Le point commun est certes que les deux livres décrivent combien cette guerre a changé toute une génération de jeunes gens, et comment elle les a marqués dans leur esprit ou dans leur chair.
Le livre de Kessel commence en effet en 1915, et de nombreuses pages sont consacrées à la guerre, le principal protagoniste, Richard, jeune parisien de 17 ans, s'engageant volontairement.
Mais il se poursuit sur de nombreuses années. A la fin de ce premier volume, Richard a 24 ans et, devenu avocat, il a plaidé sa première grande affaire. Kessel a écrit un second tome, que je n'ai pas encore lu, qui suit Richard jusqu'à la trentaine.
Dans un premier temps, j'ai été happée par le récit, très dense, qui décrit un grand nombre de personnages gravitant autour de Richard : ses parents aimants, dénués de mesquinerie et de trivialité, presque de purs esprits dont les idéaux moraux inaltérables étouffent cependant Richard et son frère Daniel et les conduisent se dévoyer, son grand ami d'avant la guerre qui reviendra broyé, le père de ce dernier, influent conseiller à l'Intérieur, qui remue des ficelles, manie avec aisance le chantage et l'intimidation, ses camarades de guerre dont certains règnent sur les milieux interlopes, une apprentie comédienne devenue demi-mondaine, une jeune aristocrate vouant sa vie aux plus démunis …
Certaines phrases sont très belles même si des descriptions psychologiques me semblent un peu datées.
Mais au fil de ma lecture, j'ai commencé à me lasser d'une noirceur un peu systématique, les salauds étant très salauds, les sensibles proches de la neurasthénie, les bons présentés quasiment comme des saints, victimes plus ou moins consentantes de la brutalité, de la cupidité et de l'ambition d'autrui.
L'impression globale reste positive, mais je ne suis pas pressée pour le moment de lire la suite de ce roman (Les Lauriers roses et l'Homme de plâtre), d'autant que j'ai regardé les critiques et commentaires parus sur Babelio et que je trouve qu'ils révèlent trop de détails (c'est bien simple, j'ai l'impression que certains racontent toute l'histoire), ce qui a encore un peu émoussé mon intérêt.
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Ce roman méconnu de Kessel en quatre parties, m'a paru dans ces deux premiers tomes, bien sinistre. Les protagonistes ne sont ni attachants ni sympathiques. Les personnages féminins sont particulièrement pathétiques. Et même les personnages les plus frais et candides finissent par devenir vils.

Car ce que nous retrace Kessel à travers les péripéties qu'il fait vivre à ses personnages, c'est à quel point la guerre a pu changer toute une génération et en faire une jeunesse désabusée.

Même si l'écriture ciselée et précise de Kessel est agréable à lire, le tout traîne en longueur. Certaines descriptions sont clairement désuètes, notamment pour tout ce qui a trait à la folie, ou à l'homosexualité par exemple.

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« le tour du malheur », Kessel y à pensé pendant 20 ans, il a mis 10 pour l'écrire. Il voulait en faire son sommet, la critique la descendu. Heureusement le temps est la pour rattraper les erreurs, pourtant ce cycle de quatre histoires aujourd'hui regroupées en deux tomes reste méconnu. le héro Richard Dalleau a tout pour réussir, une famille, des amis, de l'intelligence. Son début dans la vie le fera rencontrer la première guerre mondiale. Après il veut vivre cette vie de club parisien que Kessel connaît si bien. Dans ce premier tome on s'accroche à ce personnage qui se cherche entre sa famille et son travail et ses différents amis. Un magnifique livre qui appelle le second tome.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Chez tous les hommes - Etienne le voyait avec une invincible assurance - chez tous, il y avait un pouvoir de beauté, de bonté, endormi, obscurci, entravé par des habitudes, des penchants, ou des vices, mais inaltérable dans son germe et toujours prêt à transformer la triste argile qui le contenait.
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Parfois le récit d'un rêve, la ligne d'un corps, le rappel d'une odeur livrent davantage et mieux un écrivain que lorsqu'il recopie des morceaux de son existence.
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Heureux Richard, toujours lui-même et toujours un autre.
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Il y avait eu le mois d'août 1914.
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Jusqu'où peut nous entrainer l'amitié avec un animal ? Surtout quand cet animal est farouche : ici, il s'agit du roi des animaux. le lion.
« le Lion », de Joseph Kessel, c'est à lire et à relire en poche chez Folio.
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