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EAN : 9782081250925
117 pages
Flammarion (02/05/2013)
4.05/5   52 notes
Résumé :
Vladivostok, hiver 1919, la ville est «un étalage de détresse». Les affrontements entre Russes blancs et rouges font rage, sous l'oeil des contingents de soldats occidentaux stationnés dans le port. Joseph Kessel, engagé volontaire pendant la Première Guerre mondiale, effectue une mission en Sibérie. Il va écumer la ville et se perdre dans cette antichambre de l'enfer.

Dans le sillage du cosaque Semenof qui a profité du chaos de l'après-guerre pour s'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Un petit livre déroutant dont je ne sais quoi penser.
Assis dans un bar, un aviateur français raconte au narrateur, son ami, ses nuits passées à Vladivostok -en russe "le seigneur de l'orient"-, fin hiver 1919 .
Une ville, qui en "fin de guerre, fin d'un ordre social, peau neuve d'un peuple ", voit débarquer soldats de toutes nations, travailleurs annamites, prisonniers allemands, turcs, hongrois, roumains, bulgares, polonais, lettons, cavaliers hindous et brigands de grands chemins dont l'ataman Semenof qui y sème la terreur. Ce qui fut dans le temps un grand port commercial, n'est plus qu'un grand dépotoir où s'entassent les civils fuyant la révolution.Bref le chaos total ! Qui est l'ennemi de qui, qui protège qui, difficile à cerner. Mais à ouï-dire, les vrais maîtres sont les japonais qui détiennent la maîtrise du port gelé.

Que peuvent faire durant ces nuits des hommes seuls, de surcroît violents, coincés dans une ville lugubre au fin fond de la Sibérie , quelque soit leur nationalité , à part s'enivrer et chercher la compagnie des entraîneuses à l'Aquarium, le fameux cabaret de Vladivostok ? le livre en raconte une épisode,
épisode vécue par l'auteur.

Un récit fortement autobiographique , Joseph Kessel , d'origine russe, lui-même aviateur, s'étant porté volontaire pour la Sibérie en septembre 1918, à 21 ans, dans le corps expéditionnaire envoyé par la France, pour soutenir le gouvernement provisoire de la Sibérie autonome de Vladivostok.

Après le trés beau livre de Victor Remizov, j'ai voulu rester encore un peu en Sibérie,mais la ville, l'époque et la durée du récit que j'ai choisi m'ont laissée sur ma faim.
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Avec les premiers frimas de l'hiver russe, Vladivostok est, encore plus, un coin perdu. Tous les paumés de la Révolution de 1919 s'y retrouvent pour mourir dans le froid et la faim.
Des soldats de toutes les armées viennent dans les bars trouver du bon temps. Mais Kessel s'intéresse surtout à la bande de cosaques de Semenof qui sème la terreur dans la région.

La curiosité et le dégoût qui accompagnent leur violence élémentaire éveillent paradoxalement un attrait grâce au talent de Kessel. Il semble réellement fasciné par cette vie de bandit qui n'obéit qu'à des instincts et à leurs déchaînements.

La centaine de pages se lit très vite mais impressionne durablement, comme si on y était.

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J'ai adoré ! Vraiment !
C'est un court récit, celui d'une journée et d'une nuit, d'un officier français dans le port perdu de Vladivostok peu après la Révolution Bolchévique.
Narré à la première personne s'adressant au lecteur ou un personnage connu du héros, nous déambulons dans cette ville alcoolisée, sale, lugubre, aux filles faciles et au pouvoir corrompu où toutes les armées se jaugent et se soulent.
Les russes dans tout cela vaquent à leurs crimes, leurs trafics, leur prostitution tentant de prendre l'argent qui n'est plus à personne puisqu'il serait à tout le monde.
On y comprend le désespoir et l'agonie, nous nous prenons de pitié pour cette perdition géographique et culturelle, sans aucun repère, sans aucun fondement.
Le style est fluide, riche, il contraste par sa netteté avec la souillure de la ville décrite. C'est laconique et tranchant, mélancolique et attristé.
Nous aimerions que l'histoire soit plus longue, mais la gradation de la violence, et la vacuité des destins de la ville nous laissent à penser que tout a été dit.
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LES HORREURS DE LA GUERRE

Cedric Gras a écrit un très beau livre sur Vladivostok années 2000...Là il s'agit de Vladivostok, tel que Joseph Kessel l'a vu en 1919, au moment où la mission française du général Janin, déjà présente en Russie pendant la guerre de 1914-1918 détache des soldats français pour organiser la circulation des trains russes afin d'aider les contre-révolutionnaires...
Tableau apocalyptiques mêlant misère, la plus extrême, folie meurtirère de cosaques soudards, affairistes douteux, cabaret minable, viol et mise à mort d'une cruauté sans limites...La lectrice ou le lecteur lit une aventure de Corto Maltese revue et corrigée par Jacques Callot *ou Hans Grimmelhausen**.
Un reportage "kesselien"...A lire.

*Né à Nancy en 15921 et mort à Nancy le 24 mars 16352, Jacques Callot est un dessinateur et graveur lorrain, dont l'oeuvre la plus connue aujourd'hui est une série de dix-huit eaux-fortes intitulée Les Grandes Misères de la guerre, évoquant les ravages de la Guerre de Trente Ans qui se déroulait alors en Europe (Wiki).
**Auteur du "Simplicius Simplicissimus". Nait en 1622 dans une famille bourgeoise en Hesse. Il fréquente l'école pendant environ 6 ans jusqu'au pillage et la destruction de sa ville natale en 1634, pendant la guerre de Trente Ans (1618-1648).Commencent alors ses tribulations. L'extrême pauvreté, la solitude de la vie des réfugiés dans la forêt, les atrocités de la guerre lui fourniront les éléments autobiographiques de ses écrits. Il meurt en 1676 (Wiki).
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Vladivostok, 1919. Fin de la guerre en Europe, temps agité en Russie, entre les Rouges, les Blancs et les profiteurs. C'est dans ce contexte qu'une jeune aviateur nous raconte la nuit la plus saisissante qu'il a passé dans cette ville.
Violent et alcoolisé, cela m'a pourtant laissé de marbre. Il manquait le souffle, la dimension mythologique, épique des Cavaliers ou du Lion. Je pense que le souvenir en aura vite disparu.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Mais dès qu'elle se mit à chanter, je compris son empire. Elle chantait, celle-là, comme seules peuvent chanter certaines voix russes, éraillées, cassées par la fumée et l'alcool, mais sublimes de violence contenue, de pathétique, de terrible jeunesse. Je ne sais si tu en as jamais entendu, mais je les aime plus que tout au monde. Elles me tiennent captif, en suspens ; elles répondent à ce qu'il y a de plus naturel en moi, aux battements du sang, à la vie obscure des cellules, à tout ce qui, dans un corps, s'apparente aux sources, aux grottes, aux forêts, aux fleuves. Elles prennent à l'ordinaire comme motif les mélodies les plus banales, les mots les plus usés, mais elles les rechargent d'une jouissance nouvelle, elles leur rendent leur sens brut, explosif. Quand ces voix-là parlent d'amour, de vin, de neige, de guerre ou de galop en troïka - alors le vent de la course, la chaleur du combat, la blancheur des plaines, l'extase de l'ivresse et la brulure luxurieuse pénètrent dans l'âme en flots pressés, tumultueux, vivants.
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Il n'y a pas que l'amour que la raison ne contrôle point. p.36
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Elle [l'espèce des tenanciers de bordel] calcule avec raison que rien ne dessèche autant la gorge que cette trouble espérance, que rien n'est assez violent alors pour les nerfs tendus. L'alcool, même à doses toxiques, n'opère plus. Il ne fait qu'épaissir la fermentation charnelle, cette fermentation qui se faisait à chaque instant plus dense sous le plafond de l'Aquarium.
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Sur le vaste empire en convulsions d'étroites fenêtres s'ouvraient à des milliers de lieues l'une de l'autre : Arkhangelsk en mer Blanche, Odessa en mer Noire, et Vladivostok au bout de l'Asie, au fond du Pacifique. Qu'allais-je voir par cette meurtrière sibérienne entrebâillée sur le faux jour des mystères et des révolutions ?
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Quand un peuple se lève, il faut changer d'habitudes. Si l'on reste passif on est écrasé.
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Jusqu'où peut nous entrainer l'amitié avec un animal ? Surtout quand cet animal est farouche : ici, il s'agit du roi des animaux. le lion.
« le Lion », de Joseph Kessel, c'est à lire et à relire en poche chez Folio.
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Mais si, vous connaissez Joseph Kessel !

Avec son neveu, il est l'auteur des paroles d'un hymne à la révolte et à la résistance écrit à Londres dans les années 40 :

L'affiche rouge
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Le chant des partisans

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