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EAN : 9782072576034
448 pages
Gallimard (01/12/2014)
4.39/5   306 notes
Résumé :
Né dans l'Aisne à Aubenton le 9 décembre 1901 et disparu en 1936 à bord de l'hydravion Croix du Sud au large des côtes de Dakar, Mermoz a eu un destin unique : il fut le plus prestigieux et le plus aimé des pilotes à l'époque où l'aviation comptait encore des aventures qui tenaient de l'épopée et inspiraient au monde entier une admiration sans borne.
Kessel, son ami et son biographe dit de lui : " Archange glorieux, neurasthénique profond, mystique résigné, p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Merci Joseph KESSEL et merci Jean MERMOZ. Pour ainsi dire, je ne suis pas descendue de l'avion. le désert, la cordillère des Andes... Cachée comme un passager clandestin, j'ai tout entendu, j'ai tout vu. Des éléments, des hommes et des machines. le chaud, le froid, le vide, le merveilleux. Et, si je n'ai rien senti en mon enveloppe charnelle, c'est une énorme tristesse qui m'habite maintenant que je tourne la dernière page. Un chagrin et une sorte de hargne contre tous ceux qui contrarièrent les élans d'un tel homme. Que de cupidité, de déraison et de manquements qui furent opposés aux desseins de grandeur. La grandeur pour son pays et pour lui la simplicité. La jeunesse mais l'engagement. le respect mais ce sens inné des responsabilités et cette reconnaissance envers ses semblables. Ce don d'amitié et ce don tout court. Aimer la vie à tel point qu'on la vit sans compter. Cette passion et cette grande humanité qui constituèrent tout à la fois l'homme que fut Jean MERMOZ. On en viendrait à renier l'amour avec ses concessions, ses sacrifices qui condamnent dès leurs acceptations tout élan de spontanéité et donc de vérité. Cette amitié qui ne contient pas de nuance et de faux semblants, accessible à ceux qui cessent de jouer un rôle. Celui qu'on joue et dont on se joue du matin jusqu'au soir quand il en va de notre sociabilité, de nos automatismes. Mais si nous ne pouvons égaler de tels hommes et de telles passions. Si de tels défis ne se présentent pas ? Est-ce que nous ne pouvons pas aspirer vers un état qui lui ressemble ? Ne pouvons-nous égaler quelque héros chéri de nos livres juste pour nous sentir plus vrai que nature !
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Joseph Kessel était un ami de Jean Mermoz. Ce témoignage d'un ami a pourtant assez de recul . Il ne montre pas que les épopées victorieuses du pilote mais aussi ses journées sans gloire. le contraste met en valeur la force virile de Mermoz.
Le témoignage est très bien documenté et précis.
Joseph Kessel, n'a pas pu s'empêcher , avec à propos, de laisser son talent de romancier s'exprimer afin de compléter le portrait de Jean Mermoz pour ceux qui ne l'ont pas connu.
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Résidant avenue Jean Mermoz, j'avais depuis longtemps le désir de découvrir plus à fond sa vie . Appréciant la plume de Joseph Kessel, cette biographie, presque une hagiographie, était toute indiquée pour partir à la rencontre de cet illustre aviateur qui, par sa vie fougueuse, ses exploits , ses traversées, est entré glorieusement dans l'histoire légendaire de l'aviation française. Une lecture entreprise à quelques jours de la date anniversaire de sa naissance - le 9 décembre 1901- et de la date de sa disparition – 7 décembre 1936-
Mermoz avait l'intention de confier ses souvenirs à Kessel, il n'en a pas eu le temps.
Un an après, Kessel entreprendra d'écrire cette biographie qu'il achèvera le 13 mars 1938.
Pour cette rédaction, il se nourrira de ses propres souvenirs, de ceux de la mère de son ami, il imaginera aussi, en tentant « d'être honnête », en respectant, la personnalité de son ami.
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On a tous côtoyé un Jean Mermoz quelque part dans une vie citadine, une avenue, un boulevard, une rue voire une impasse. Pour moi ça a été l'avènement du métro toulousain et une station dédiée du côté parental, qui a réussi à me faire différencier un Mermoz d'un Jaurès grâce à ses décos. L'adolescence peut vite s'embrouiller avec les Jean du côté de Toulouse. Kessel y voit très clair en tout cas puisque Mermoz il l'a bien connu, ils ont été potes. Il l'a aussi bien compris apparemment. le portrait qu'il en tire s'envole en longueur et en détails psychologiques du côté de l'hagiographie, porté par un puissant souffle romanesque de l'époque Latécoère suivi par l'Aéropostale, au dessus du désert ou de la pampa. C'est à la fois virtuose dans l'écriture, passionnant dans les faits, fin dans la psychologie (avec toujours ce côté Zweig, d'autant plus ici pour une bio comme celles de l'autrichien). Pas grand chose à jeter de mon côté, le côté suranné de la passante du Sans-Souci s'est évaporé dans les strates aériennes (à moins qu'à force de m'abreuver à la source Kessel je n'eusse été formaté sans le savoir aux tournures parfois subjonctives). Toujours est-il, je continue de découvrir Kessel après la passante du Sans-Souci et l'Equipage... Et celui-ci m'a passionné dans l'ensemble, malgré quelques redondances (à mon goût).
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Hélas, je viens de terminer cette biographie magnifique.
J'ai pris mon temps. C'est ma façon de lire Kessel dont j'admire tant l'écriture.
Cette biographie, Kessel avait projeté de l'écrire avec son ami Mermoz. Hélas, le destin en a décidé autrement.
C'est donc seul que l'auteur retrace la vie de son ami, qu'il aima démesurément.
Il y a mis tout son coeur, tout son talent, il a fait des recherches, interrogé des proches, lu des écrits de Mermoz, il n'a rien laissé au hasard.
Vous souvenez-vous de ce film de 1965 « Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines » ?
Certes, la vie de Mermoz ne ressemble pas à ça...mais Mermoz était « un merveilleux fou volant » prêt à tout pour assouvir sa passion : l'aviation !
... Mais à l'époque, les avions étaient « de drôles de machines » rescapées de la guerre 14-18, tombant en panne, sans aucun moyen de communication, avec le pilote à la merci des éléments : le froid, le chaud, la tempête, les vents de sable etc.
Sa vie est une épopée dont l'auteur ne nous cache rien, le bon comme le moins bon. Mermoz était ivre de vie. C'était un explorateur, un génie de l'aviation, un passionné d'aventure, un homme qui croyait à l'amitié plus qu'à l'amour ( me semble-t-il ).
La naissance de l'Aéropostale fait partie de sa vie. Tous les grands aviateurs de l'époque font partie de sa vie. Le courrier passe avant tout, même si des hommes doivent y laisser leur vie.
Aujourd'hui, seulement 84,9 % des lettres prioritaires sont distribuées J+1 par La Poste. Qu'en penserait Mermoz ?
Certes, l'époque n'est plus la même me direz-vous. Certes. Et bien, je regrette celle qu'a connue Mermoz !
Je vous invite à participer à ce grand combat que fut l'ouverture des lignes postales aériennes à travers le monde, combat mené pour beaucoup par Mermoz.
Il y a laissé sa vie. Mais c'est ainsi qu'il voulait mourir...
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Vol, périls, pureté, amitié, Mermoz avait appris à Palmyre tout ce qui lui était nécessaire pour vivre. Il avait subi le sortilège que connaissent les êtres de qualité dont une partie de l'existence a été donnée au désert. Dans sa substance souterraine s'était glissé le démon des sables et de la solitude. Ces longues journées de soleil accablant, cette nuit lunaire, inhumaine où près des barbelés il avait sangloté, faisant écho aux chiens de Palmyre, l'épais vent jaune qui déracinait les tentes, comptaient pour autant d'enchantements inexplicables. Sans le savoir il avait connu sa vérité. Il n'en mesura le privilège qu'à l'instant où il dut envisager l'heure du départ.
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J'ai demandé une fois à Mermoz s'il avait peur dans ses luttes avec la mort.
- Peur ?avait-il répété pensivement.Non ça ne peut pas s'appeler ainsi. Je ne peux pas te l'expliquer. Les camarades seuls pourraient comprendre. C'est une affaire entre nous.
Il réfléchit quelques secondes et ajouta :
- Vois tu la vraie peur, la sale peur, je l'ai éprouvé sur le pavé de Paris, quand j'étais clochard, à l'idée de ne plus pouvoir voler, c'est à dire vivre ma seule vie possible.
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Mermoz fut attiré par ce nouveau camarade. Son originalité puissante le séduisit. Ils se lièrent sur un plan qui ne relevait pas de leur métier. Saint-Exupéry reconnut en Mermoz un être exceptionnel par la sève, la chaleur vitale, la sensibilité. Il lui parla comme il ne parlait à personne. Sa culture, son esprit aigu, ses préoccupations abstraites, toute l'étonnante machine à penser que contenait son front bombé, firent sur Mermoz une impression décisive. Mermoz a toujours admiré - avec une ferveur d'enfant ébloui - l'intelligence, le savoir, le talent. Ces biens immatériels, Saint-Exupéry en était prodigieusement riche. Les rapports qui s'établirent entre les deux jeunes hommes furent empreints d'une déférence mutuelle assez singulière dans ce milieu. Ils ne se tutoyèrent que dix années plus tard. Mais c'est à Juby que Saint-Exupéry mit Mermoz dans la confidence de ses travaux nocturnes : il écrivait un livre qui aurait pour titre : Courrier Sud.
Un soir, il vint lui en lire des passages.

549 - [Le Livre de poche n° 1001/1002, p. 194]
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J’ai dit que toute l’existence de Mermoz a été hanté de symboles. Leur jeu magique continue au-delà d’elle. Dans la maison de Rocquigny parmi les tapis de Palmyre, les soieries de Damas, les nattes maures, les étoffes du Maroc et les cuirs d’Argentine, je vis, l’été dernier, près de la mère de Jean Mermoz, une jeune femme timide et simple avec deux enfants : - Ce sont les petits Collenot et leur mère, me dit Madame Mermoz. Quand nous fûmes seuls, elle ajouta : - Ils sont ici chez eux.
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Ce que je crois de toute mon âme c'est que, se voyant mourir comme il l'avait voulu, après avoir vécu comme il l'avait fait, libre de toute compromission, pur de toute souillure, n'ayant fait qu'aimer, combattre, rire et souffrir, [...]Jean Mermoz connut le sacre de la vérité. On ne peut être certain d'elle que sur le pas de la mort.
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Jusqu'où peut nous entrainer l'amitié avec un animal ? Surtout quand cet animal est farouche : ici, il s'agit du roi des animaux. le lion.
« le Lion », de Joseph Kessel, c'est à lire et à relire en poche chez Folio.
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Avec son neveu, il est l'auteur des paroles d'un hymne à la révolte et à la résistance écrit à Londres dans les années 40 :

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