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Citations sur Mermoz (42)

J'ai demandé une fois à Mermoz s'il avait peur dans ses luttes avec la mort.
- Peur ?avait-il répété pensivement.Non ça ne peut pas s'appeler ainsi. Je ne peux pas te l'expliquer. Les camarades seuls pourraient comprendre. C'est une affaire entre nous.
Il réfléchit quelques secondes et ajouta :
- Vois tu la vraie peur, la sale peur, je l'ai éprouvé sur le pavé de Paris, quand j'étais clochard, à l'idée de ne plus pouvoir voler, c'est à dire vivre ma seule vie possible.
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Vol, périls, pureté, amitié, Mermoz avait appris à Palmyre tout ce qui lui était nécessaire pour vivre. Il avait subi le sortilège que connaissent les êtres de qualité dont une partie de l'existence a été donnée au désert. Dans sa substance souterraine s'était glissé le démon des sables et de la solitude. Ces longues journées de soleil accablant, cette nuit lunaire, inhumaine où près des barbelés il avait sangloté, faisant écho aux chiens de Palmyre, l'épais vent jaune qui déracinait les tentes, comptaient pour autant d'enchantements inexplicables. Sans le savoir il avait connu sa vérité. Il n'en mesura le privilège qu'à l'instant où il dut envisager l'heure du départ.
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J’ai dit que toute l’existence de Mermoz a été hanté de symboles. Leur jeu magique continue au-delà d’elle. Dans la maison de Rocquigny parmi les tapis de Palmyre, les soieries de Damas, les nattes maures, les étoffes du Maroc et les cuirs d’Argentine, je vis, l’été dernier, près de la mère de Jean Mermoz, une jeune femme timide et simple avec deux enfants : - Ce sont les petits Collenot et leur mère, me dit Madame Mermoz. Quand nous fûmes seuls, elle ajouta : - Ils sont ici chez eux.
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Ce que je crois de toute mon âme c'est que, se voyant mourir comme il l'avait voulu, après avoir vécu comme il l'avait fait, libre de toute compromission, pur de toute souillure, n'ayant fait qu'aimer, combattre, rire et souffrir, [...]Jean Mermoz connut le sacre de la vérité. On ne peut être certain d'elle que sur le pas de la mort.
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Chacun sur terre a son œuvre, son amour à enfanter et assouvir, et, alors qu'il les achève, il se sent le plus près des dieux.
Pour Madame Mermoz, c'était son fils. Pour son fils, c'était la conquête des éléments et des mondes. L'un est l'autre pendant quelques années ont atteint à la plénitude. Ils sont à envier.
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Mermoz fut attiré par ce nouveau camarade. Son originalité puissante le séduisit. Ils se lièrent sur un plan qui ne relevait pas de leur métier. Saint-Exupéry reconnut en Mermoz un être exceptionnel par la sève, la chaleur vitale, la sensibilité. Il lui parla comme il ne parlait à personne. Sa culture, son esprit aigu, ses préoccupations abstraites, toute l'étonnante machine à penser que contenait son front bombé, firent sur Mermoz une impression décisive. Mermoz a toujours admiré - avec une ferveur d'enfant ébloui - l'intelligence, le savoir, le talent. Ces biens immatériels, Saint-Exupéry en était prodigieusement riche. Les rapports qui s'établirent entre les deux jeunes hommes furent empreints d'une déférence mutuelle assez singulière dans ce milieu. Ils ne se tutoyèrent que dix années plus tard. Mais c'est à Juby que Saint-Exupéry mit Mermoz dans la confidence de ses travaux nocturnes : il écrivait un livre qui aurait pour titre : Courrier Sud.
Un soir, il vint lui en lire des passages.

549 - [Le Livre de poche n° 1001/1002, p. 194]
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Vous n'êtes pas né pour obéir ou exécuter toute votre existence, reprenait Pranville avec le même feu. Vous avez les dons, l'étoffe pour instruire, guider, organiser. Il faut que vous preniez rang de chef.
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Pierre Latécoère fournissait des avions Salmson à l’armée. Ce méridional n’avais pas de connaissances particulières en aéronautique. C’était un homme d’affaires. De grandes affaires. Tous ceux qui mont parlé de lui l’ont fait sans sympathie excessive. A la fin de sa vie, Mermoz le jugeait durement[...]Mais les collaborateurs de Latécoère, comme ses adversaires, comme ses pilotes ( et Mermoz le premier) reconnaissaient qu’il avait eu, quant aux possibilités de l’aviation postale et commerciale, ne prescience de génie.
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Ils cheminent de concert. La solitude inflexible des sables et de l'océan défile sous leurs yeux. De temps en temps, ils écoutent plus attentivement leurs moteurs - c'est le rythme de l'inquiétude. De temps en temps, chacun d'eux considère la tache brillante et si petite qui l'accompagne. Et c'est le rythme de la sécurité.
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Chacun sur la terre a son œuvre, son amour à enfanter et assouvir, et, alors qu'il les achève, il se sent le plus près des dieux.
Pour Madame Mermoz, c'était son fils. Pour son fils, c'était la conquête des éléments et des mondes. L'un et l'autre pendant quelques années ont atteint à la plénitude. Ils sont à envier.
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