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EAN : 9782264011466
10-18 (09/09/1998)
3.86/5   51 notes
Résumé :
Ils furent des centaines de milliers que la révolution russe chassa vers l'Ouest, et principalement vers la France, dont beaucoup avaient parlé la langue dès leur enfance. Il y avait parmi eux des chanteurs, des musiciens, des danseurs magnifiques, des jeunes femmes d'une grande beauté. Certains poursuivirent leur carrière ? dans un cadre à peine plus cosmopolite que prévu - tels ces guitaristes qui avaient joué quelques années plus tôt pour le tsar ou pour les gran... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Je ne m'étonne point que cet auteur ait marqué le monde éducatif, par son style et sa composition, Joseph Kessel n'innove pas. Cela reste très académique. Remarquable dans la progression narrative, dans la description des personnages et dans la peinture des paysages, tout est bien réglé, au point que parfois cela le devienne trop. Certaines scènes frôlent le cliché : un verre se brise dans une main piquée par la colère, des chaînes ne résistent pas à l'énergie d'un homme en révolte. Cette perfection narrative devient alors problématique à cause de la prévision des événements.
Du point de vue de l'histoire, Joseph Kessel évoque la vie de ses compatriotes exilés de la Grande Russie après la Révolution bolchevique de 1917. de nobles aristocrates déchus, confrontés aux difficultés des classes laborieuses, entament alors une nouvelle vie, assumant cette relégation sociale ou au contraire la niant dans l'ivresse des nuits parisiennes des Années Folles. le récit se focalise sur le personnage d'Hélène Borissovna, qui nourrira l'intrigue par sa terrible et noble fierté. Cette belle peinture est tout de même desservie par le manichéisme de Kessel. Pour l'auteur, Montmartre est un univers diabolique, malsain, anormal. On ne peut qu'y sombrer, que s'y souiller, ce qui crée un amalgame entre descente sociale et descente morale.
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Parmi les émigrés russes en France se trouvaient des chanteurs, des musiciens, des danseurs magnifiques et des jeunes femmes de grande beauté.
Des grandes dames vendirent des fleurs, des militaires de hauts rangs devinrent chauffeurs, cuisiniers ou portiers.
Dans le Paris des années 20 ils faisaient la fête dans les cabarets.
Proche de ces émigrés par ses origines Kessel a ardemment partagé leurs misères et leurs rêves et nous les décrit dans ce livre formidable.
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Ils étaient princes, amiraux, généraux, capitaines d'industrie ou comtesses et voici que la révolution russe les a jetés sur les routes de l'exil à travers toute l'Europe. Voici des médecins jouant les chauffeurs de taxis, des généraux portiers ou maîtres d'hôtel et des princes cosaques qui jouent les danseurs dans les boîtes de nuit.
Hélène Borissovna est le fil conducteur du récit: fierté, orgueil, colère, elle laisse tout cela la prendre au collet et se retrouve à descendre toujours plus bas dans le monde de la nuit.
C'est très bien écrit et le thème de l'exil m'a toujours fascinée: je suis bien contente d'avoir lu ce roman de Kessel. Néanmoins avouons que tout n'y est pas parfait: la descente aux enfers d'Hélène commence quand elle prend un amant pour la première fois. Femme avec une vie sexuelle, femme perdue, merci bien. Cela a été écrit en 65 et est censé se dérouler quelques années seulement après la première guerre mondiale, mais ça fait tout de même un peu grincer des dents.
Cela reste un bon roman pour ceux que les Russes blancs et les exilés dans la littérature intéressent.
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Bonjour
Dans ce livre J. Kessel nous fait partager la vie d un groupe d émigrés russes dans les années 20 à Paris. Ils ont quitté la Russie suite à la révolution bolchevique. Il me semble que certains personnages sont inspirés de personnes réels rencontrés dans la série de reportage " Nuits de Montmartre", sans parler d un écrivain qui me paraît être, dans une certaine mesure, une image de J. Kessel lui-même.
Certains d entre eux (mais pas tous, il faut le signaler) avaient beaucoup en Russie - Argent, titre, situation sociale ...- et beaucoup n ont plus rien. Toute leur vie est à rebâtir. Ils vivent souvent pauvrement de petits boulots précaires comme on dirait aujourd'hui.
Dans cette vie précaire, dont on ne sait pas de quoi demain sera fait, l issue est parfois tragique pour certains, mais parfois de nouvelles perspectives se présentent.
Nous suivons plus particulièrement l histoire d une jeune russe, qui loge dans une modeste pension de famille, et qui se retrouve entraîneuse dans un bar de Montmartre. Sombrera t elle dans l alcool ? Dans la prostitution ? Rebondira t elle ? ... Je ne veux pas briser le suspens de futurs lecteurs potentiels ...
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Le moins que l'on puisse dire est que Joseph Kessel sait manier les mots. Il sait merveilleusement bien raconter la complexité de l'esprit humain.

Dans ce livre, nous assistons à la déchéance de certains aristocrates russes, déracinés par la révolution de leur patrie. C'est la fierté déchue et la descente aux enfers de ceux qui s'enferment dans leur orgueil et qui s'accrochent à ce qu'ils ont été. Quand on avait tout, l'argent, le luxe et le pouvoir, il est parfois trop difficile de s'en détourner pour trouver sa place dans un monde qui ne nous correspond plus.

Mais il y a aussi Montmartre et Pigalle. Pigalle qui devient pour beaucoup un endroit de débauche et de perdition. Sous la plume de l'auteur, nous vivons ces nuits de perdition, les chants et les danses tsiganes, l'alcool et cette perte de soi-même et de ses valeurs.

C'est un merveilleux roman qui touche car les personnages sont réalistes et vrais dans leur complexité.
Lien : https://labibliothequedallys..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Il y a dans Passy une très petite rue. Son nom, ignoré de tous, s'efface sur la plaque mal entretenue. Serrée entre deux larges artères où gronde sans cesse le mouvement de Paris, chétive, elle sommeille. Il n'y passe, le matin, que les tricycles des garçons boulangers. Le reste de la journée, on y voit parfois paraître une voiture à bras. L'homme qui la traîne la range contre un trottoir et s'en va d'un pas fatigué chez le cafetier du coin, Auvergnat borgne qui fait en outre le commerce du charbon.
A la fin de l'année 1924, au numéro 12 de cette rue sans nom, sans couleur et sans vie, se trouvait une pension de famille. La façade en était grise, un peu lépreuse ; les volets qui n'avaient pas été repeints depuis des années se confondaient si bien avec les murs qu'au petit jour la maison semblait aveugle.
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Ce fut ainsi que le premier Russe vint habiter dans la pension de famille. Bientôt, par une multiplication, une prolifération mystérieuse qui laissaient Mlle Mesureux effarée et stupide, ils furent trois, puis cinq, puis dix et enfin tout ce qui restait de vacant dans sa maison fut occupé par des gens qui, tous, inscrivaient sur les feuilles de police : Passeport de la Société des Nations.
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Pour façonner le milieu et les êtres que décrit ce roman, composé en 1927, il a fallu qu'une révolution immense fit traverser l'Europe à des centaines de milliers d'émigrés russes, parmi lesquels se trouvaient des chanteurs, des musiciens, des danseurs magnifiques et des jeunes femmes d'une grande beauté, sans ressources ni métier.
Il a fallu en même temps les conditions économiques et morales de l'après-guerre - celle de 1914, bien entendu - l'euphorie de ces années, la facilité d'humeur et d'argent, pour que ces chanteurs, musiciens, danseurs et jeunes femmes russes trouvent des gens prêts à les écouter jusqu'aux heures hallucinées du matin et à jeter des fortunes sous leurs archets et sous leurs pas dans les usines à plaisir où ils travaillaient....
(extrait de la préface insérée en début de l'édition parue chez "Presses Pocket" en 1973)
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Il y avait là des hommes qui avaient passé toute leur vie à faire paraître les nuits plus courtes à ceux qui les payaient, vrais instruments de joie, nés, comme les violons dont ils jouaient d'instinct, pour chanter et pour plaire. C'étaient les tziganes des grands restaurants de Moscou, des îles de Petrograd et que le fleuve de l'émigration avait charriés jusqu'à Paris. Certains d'entre eux avaient joué pour les grands-ducs, pour le tsar, pour Raspoutine. On avait jeté des fortunes sous leurs archets. Bien qu'à Montmartre ils fussent plus chichement rétribués, ceux-là, s'ils avaient du travail et de quoi boire, étaient gais.
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Il avait près de soixante ans, mais son corps haut et droit comme une lance respirait une incorruptible vigueur. Il était chauve, mais ses dents brillaient d'un émail de jeune homme. Il portait la tête si fermement, que rien - semblait-il- ne pouvait la faire plier, et dans tous ses gestes éclatait une assurance souveraine. Le visage était beau encore par la régularité des traits, le feu presque insoutenable du regard et surtout par une sorte de folie lucide et ardente. Ce n'était que lorsqu'il riait qu'on distinguait chez cet homme quelque chose d'irrémédiablement fêlé, de satanique et de déchu.
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Jusqu'où peut nous entrainer l'amitié avec un animal ? Surtout quand cet animal est farouche : ici, il s'agit du roi des animaux. le lion.
« le Lion », de Joseph Kessel, c'est à lire et à relire en poche chez Folio.
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Avec son neveu, il est l'auteur des paroles d'un hymne à la révolte et à la résistance écrit à Londres dans les années 40 :

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Le chant des partisans

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