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Yasmina Khadra est un auteur que j'apprécie beaucoup, avec cette nouvelle lecture je ne suis pas déçue. Ce roman est très dur, très brutal et les mots résonnent étrangement en ce lendemain d'attentat perpétré à Charlie Hebdo, suivi de traques et de prises d'otages. Ces événements ressemblent à ceux qui ont ensanglanté l'Algérie dans les années 1990, les intégristes fous de Dieu avides de sang et de vengeance sont toujours là perdus dans leur obscurantisme, la zone d'action s'est simplement déplacée. Un très bon roman à lire dans l'urgence, mais sans faire d'amalgame entre les musulmans et les intégristes.
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Résonnant comme un coup de sabre, avec des mots tranchants, des phrases lourdes et poignantes, A quoi rêvent les loups? est une histoire bouleversante d'une Algérie sanglante où la jeunesse est prise au piège de la violence...

Nafa Walid, un artiste, voit son rêve de devenir un grand acteur de cinéma se noyer dans les méandres de la vie. de la nécessité de survie, il accepte de devenir chauffeur dans une grande famille algérienne les Raja, témoin du maquillage du crime d'une adolescente par junior, le plus jeune des Raja, écoeuré par la violence avec laquelle Hamid, le garde-corps de Junior bousille la tête de la jeune victime, il démissionne...

En fuyant la violence de la famille Raja, Naja se retrouve coincé par la violence collective, celle qui est enrobée d'un espoir adulé, celle qui ne vise qu'à transformer malicieusement la jeunesse désoeuvrée en une machine à destruction massive...

Comme sur un écran, on reste longtemps bouleverser par l'atmosphère du livre avant de pouvoir juger si on a aimé ou pas le livre, le style de l'auteur...enfin c'est un livre pas agréable à lire mais bon à lire!
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"Les islamistes, au moins, ont des chances de nous secouer, de nous lancer sur de grands projets. Ce que je veux, c'est faire quelque chose de ma putain de vie. Être utile. Participer à un ouvrage, pas forcément un édifice grandiose ; juste une activité sérieuse et collective, avec des gens fiers de leur petite contribution, et d'autres attentifs à leur enthousiasme. Servir sans avoir le sentiment de ramper, de lécher les bottes et les paillassons. Bouger, merde ! Ne pas croiser les bras en attendant de moisir à l'ombre de l'exclusion. Tu comprends, toi ? Faire quelque chose."
Ainsi s'exprime l'un des personnages, l'un des "loups" dont il est question dans ce roman.

Il y a deux sortes de loups.
Les jeunes sont un peu paumés, un peu désoeuvrés, ce sont des louveteaux. Mais les vrais loups, les chefs de meute, sont ceux qui tirent les ficelles.
Les jeunes loups ne se sentent pas intégrés dans la société, ils ne se voient aucune perspective d'avenir, et ne veulent pas rester des laissés-pour-compte.
Les vieux loups sont habiles et savent merveilleusement bien tirer parti de cette aubaine que représente le nombre de jeunes loups, la masse de ces naïfs qui sont facilement manipulables et à qui quelques beaux discours et belles promesses font vite tourner la tête.

Yasmina Khadra analyse la mécanique bien huilée mise en place par les mouvements islamistes : la façon dont ils entraînent les jeunes dans leurs rangs et les méthodes qu'ils utilisent pour terroriser la population et anéantir tout désir de résistance.
Ce qui est frappant, c'est la rapidité et la facilité avec lesquelles tout se met en place. le temps de se rendre compte de ce qui est en train de se passer, et il est trop tard : le pays entier est pris, les terroristes font la loi, toute tentative de révolte est immédiatement matée.
La situation est d'autant plus préoccupante que les jeunes embrigadés le sont de façon irréversible : une fois le doigt mis dans l'engrenage, ils ne peuvent plus le retirer ; toute défection est vue comme une haute trahison... et punie comme telle.

À quoi rêvent les loups est une lecture glaçante.
L'auteur ne prend pas de pincettes et n'édulcore pas son texte. Il nous plonge dans une violence inouïe, parfois à la limite du supportable.
Il nous bouscule et nous fait prendre conscience de l'universalité du danger totalitaire.
Car c'est bien de cela qu'il s'agit : l'islamisme est un totalitarisme. Un totalitarisme qui ne dit pas son nom et se cache derrière le paravent de la religion.
L'islamisme n'a plus rien à voir avec une quelconque croyance religieuse, c'est juste de la haine et de la barbarie assorties d'un désir effréné de conquête.

Yasmina Khadra est bien placé pour parler de ce qui s'est passé en Algérie dans les années quatre-vingt-dix : officier dans l'armée algérienne, il combattit les groupes terroristes qui cherchaient à renverser le gouvernement algérien pour instaurer un état islamique. Mais à travers cet ouvrage et d'autres, ce n'est pas que de son pays qu'il nous parle.
Ce qui s'est produit lors de la décennie noire en Algérie peut très bien advenir ailleurs, n'importe où dans le monde.
Il suffit que quelques conditions soient réunies... et si elles ne le sont pas, ceux qui tirent les ficelles savent les installer, c'est malheureusement très simple. La meilleure arme contre nos sociétés est la manipulation de la jeunesse, et ils l'ont très bien compris : persuadez les jeunes loups qu'ils sont malheureux et maltraités dans leur pays, faites naître du ressentiment ou mieux de la haine, et vous n'aurez aucun mal à les regrouper, à en faire des bandes fraternelles dans lesquelles ils se sentiront exister et pour lesquelles ils seront prêts à tout.

Lisez À quoi rêvent les loups, vous comprendrez que lorsqu'ils commencent à chasser en meute, c'est un cauchemar qui s'installe pour toute la population, et particulièrement pour les femmes.
Vous prendrez conscience que ce n'est pas en cherchant à amadouer la bête que l'on s'en sort, mais en la combattant. Fermement.

Féministes de pacotilles qui faites croire que vous oeuvrez pour les femmes en mettant des petits points et des petits "e" dans cette stupide, laide et illisible écriture que l'on qualifie à tort d'inclusive, vous êtes complètement à côté de la plaque.
Les vieux loups se réjouissent de vous voir occupés à des futilités qui vous détournent du vrai combat qu'il faudrait mener.
Si par malheur ils venaient à prendre le contrôle de la France, vous ouvririez les yeux... mais il serait trop tard. Vous verriez quel sort ces barbares réservent aux femmes, et vos petits points et vos petits "e" ne vous seraient d'aucun secours. le problème, c'est que vous ne seriez pas les seules victimes de votre aveuglement ; c'est toute la population qui serait entraînée en enfer.

Yasmina Khadra a dit lors d'une interview dans un hebdomadaire français : "Le malheur déploie sa patrie là où la femme est bafouée."
Toute mon admiration va à cet homme courageux et engagé, vrai féministe et lanceur d'alerte, qui est bien conscient des risques qu'il prend dans un combat qui dérange certains.
Le moins que l'on puisse faire est d'entendre ce qu'il nous dit livre après livre, et surtout, d'en tenir compte.
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J'ai entendu et lu tellement de choses sur Yasmina Khadra ( et pas toujours des compliments) que j'ai longtemps hésité à le lire. Et puis je me suis enfin décidée avec ce titre A quoi rêvent les loups que j'ai choisi notamment à cause de son sujet. L'action se passe en Algérie pendant la sinistre décennie noire. On suit Nafa, un jeune homme de pauvre condition qui rêve de devenir acteur, dans sa marche progressive vers le terrorisme.

J'ai bien aimé ce roman. Mes premières craintes concernaient surtout le style de l'auteur. J'ai lu pas mal de critiques qui reprochaient à Khadra son style ampoulé tombant dans l'exagération avec usage de qualificatifs non appropriés ( aux dires des lecteurs), bref d'après eux, Khadra en fait trop, cherche à impressionner le lecteur par l'utilisation d'un vocabulaire peu commun.
Et bien moi, je n'ai rien eu à reprocher à ce style. Je n'ai pas trouvé que c'était exagéré et je n'ai remarqué aucune formulation biscornue ou quoi que ce soit du genre.
Au contraire, j'ai trouvé son style très imagé et j'ai en particulier beaucoup apprécié un passage où il décrit une Alger gangrenée par les mouvements islamistes. Ce passage est magnifiquement bien écrit, il y a de la force, du panache, de la violence même, la forme reflète parfaitement bien le fond.

Quand au sujet, je l'ai trouvé vraiment bien traité. Yasmina Khadra décortique tout le mécanisme qui a mené Nafa vers le terrorisme. Il nous décrit les conditions qui ont formé le terreau nécessaire à la naissance et l'expansion des mouvements islamistes ainsi que les procédés utilisés pour rallier la population. Il montre comment étaient organisés ces mouvements et illustre leur mode de fonctionnement, de gestion nous fournissant des détails sur l'organisation, l'intendance de ces groupes.
J'ai compris beaucoup de choses grâce à ce roman et notamment comment les islamistes ont pu prendre ainsi le contrôle d'un pays et aussi comment ils l'ont perdu.
J'ai été surprise par les multiples visages que se donnaient ces extrémistes. D'abord solidaires au point de ne jamais laisser tomber l'un des leurs, les luttes pour la tête du mouvement, l'arrivisme et la soif de gloire de certains dévoilent le mécanisme de règne par la terreur qui se cache derrière la façade dorée. Les discours semblent alléchants mais les actes sont répugnants et inhumains.

La seule chose que je déplore c'est que le roman soit trop court. Je n'arrive pas à me familiariser avec les personnages quand un roman fait moins de 400 pages. L'avantage c'est qu'on entre dans le vif du sujet assez rapidement et que l'auteur va droit au but mais j'aurais aimé encore plus de détails, plus de romanesque surtout et plus de sensations.

Finalement, je suis plutôt contente de cette première rencontre avec Yasmina Khadra qui m'aura fait oublier tous les avis négatifs que j'avais lus sur son compte jusqu'à présent.

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Fin des années 80, les rêves de gloire d'un jeune algérien. Devenir acteur, voilà son objectif. Il n'a qu'un petit rôle dans un navet à son actif. Il entre alors au service d'une riche famille d'Alger, comme chauffeur, dans l'attente illusoire de croiser le chemin d'un dénicheur de talent. le temps passe. le poids de la servitude est compensé par une sécurité financière pour sa famille et lui. Un événement inattendu va marquer la fin de cette passivité professionnelle. Il est contraint de faire disparaitre un corps pour le fils de ses patrons. Cet acte traumatisant le conduit à s'interroger sur sa vie, sa condition, ses désillusions et à quitter son emploi. Perdu dans cette Algérie inégalitaire, il prend le chemin de la mosquée pour se reconstruire. L'Algérie est à l'aube d'une guerre civile. Une décennie noire. Quel sera le destin, les choix, de ce jeune algérois ? Après la lecture de " L'attentat " et de " Les hirondelles de Kaboul ", Yasmina Khadra est en passe de devenir l'un de mes auteurs fétiches. Une plume toujours poétique et aiguisée. Il apporte à nouveau son analyse d'un cheminement vers l'extrémisme religieux et l'obscurantisme avec brio.
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Nafa Walid, avec sa belle gueule et ses grands yeux, rêve de gloire.
Il croit en sa bonne étoile, c'est sûr il sera acteur !
En attendant, il devient chauffeur pour une riche famille d'Alger.
Mais les horreurs qu'il voit dans ce milieu de privilégiés le laissent au bord du désespoir.
C'est à la mosquée, puis enrôlé par le FIS que Nafa trouve un nouveau sens à sa vie. Mais bientôt la guerre civile éclate.
Au côté des fanatiques islamistes Nafa franchit le seuil de non-retour, celui de la violence, du crime et de la barbarie.

C'est avec un réalisme sanglant que Yasmina Khadra témoigne des événements qui ont marqués l'Algérie au début des années 1990 et décortique les méthodes d'enrôlement des jeunes désoeuvrés qui aspirent à donner un sens à leur vie.
Un roman coup de poing, noir et puissant, dénonçant la violence et la barbarie d'hommes assoiffés de haine.
Expéditions punitives, massacres, attentats, l'auteur n'épargne rien dans ce réquisitoire féroce sur la folie des hommes.
Captivant et...troublant.
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"A quoi rêvent les loups"est un livre du talentueux écrivain
algérien Yasmina Khadra . Ce denier sait employer les mots
nécessaires pour décrire ces journées de la fin des années
1980 , journées de tension , d' angoisse et de peur que
connurent les Algériens . Ces derniers vécurent cette
période traumatisante et ne savaient à quel saint se vouait.
Vraiment une période trouble , dure et difficile à vivre .
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Chaque fois, Khadra réussit à me faire vibrer avec ses mots... chaque, il réussit à nous dépeindre un climat trouble, déchirant, émouvant... Et cette fois n'a pas fait exception... Ici, il nous présente une Algérie où ses enfants sont acteurs d'un environnement d'une violence inouïe... Nous suivons cette histoire sombre au travers des yeux de Nafa Walid, jeune adulte, qui rêve de devenir acteur. Après une première apparition dans un film, il doit se rendre a l'évidence d'un avenir déchu. Il s'engage alors chez une riche famille où il devient chauffeur, mais écoeuré par l'opulence et tous les droits que se donneront ces riches, il quitte et s'engagera peu à peu dans les luttes extrémistes... Un livre percutant et dérangeant... mais nécessaire et émouvant... Une très belle lecture !
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Nafa Walid est un jeune Algérien qui rêve de gloire hollywoodienne et qui finit comme un loup assoiffé de sang, dans le sillage du GIA dont il est devenu un guerrier modèle.
Pourquoi un tel parcours ? Qu'est-ce qui prédestinait un jeune, fou de cinéma, désireux de se forger un destin moins trivial que celui de ses proches, à s'engager dans une telle escalade de sauvagerie, de barbarie ?
Des images violentes viennent hanter le jeune homme, surtout celle de cette jeune fille, littéralement massacrée, et dont il doit transporter le corps mutilé. Est-ce le moment où tout bascule pour Walid ?
Ou est-ce simplement la frustration ? Celle d'être né dans un quartier populaire où les ambitions se consument sous le soleil aveuglant de la Casbah ?
Ce roman très noir, qui s'enracine dans une période tout aussi noire de l'Algérie indépendante, nous oblige à réfléchir sur les mécanismes, le conditionnement de ces êtres peu à peu déshumanisés, capables de tuer, torturer, sans que leur conscience ne vienne, à aucun moment, les alerter.
J'aurais aimé que Yasmina Khadra aille plus loin dans sa recherche des motivations qui poussent ces êtres à tuer aveuglément, car l'être humain devient alors la pire des bêtes, celle qui tue pour tuer.
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Un livre très intéressant sur la période sanglante de la montée du FIS en Algérie et sur les ressorts de l'intégrisme islamique. Malheureusement, liste d'attente à la médiathèque oblique, cette lecture arrive à un moment où je sature un peu sur le sujet. Avec toutes les analyses suscitées par l'actualité, ce texte a un peu perdu de son intérêt documentaire. Un bon roman cependant, bien écrit et d'actualité, même si celle ci n'est plus aujourd'hui centrée sur le FIS algérien.
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