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4,18

sur 3895 notes
Coup de coeur ! ce livre va me suivre sur mon île déserte ! Il est possible que d'autres lecteurs ne partagent pas ce sentiment mais cette oeuvre, sous forme de livre audio m'a parlé et continue à résonner dans mon esprit.
Ce que le jour doit à la nuit, c'est d'abord un récit poétique, une écriture merveilleusement musicale ! C'est ensuite un récit d'un style particulier : Jonas, le narrateur se raconte en livrant les moindres recoins de son existence à Oran, puis à Rio Salado. Personnage transparent qui se pose en témoin des événements heureux, tragiques, violents qui sculptent son être.
Ce que le jour doit à la nuit, c'est le roman des amoureux de l'Algérie que dis-je des amoureux, des nostalgiques de ce pays perdu pour eux, pays où les confessions se côtoyaient pacifiquement, se respectaient et partageaient leurs richesses, c'est le cri de l'Algérie déchirée par la guerre, c'est l'histoire d'un amour magnifique parce que défendu.
Je n'ai pas envie d'en écrire davantage, ce roman ne se livre pas, il reste dans un coin de l'âme, continue à s'y diffuser.
J'espère rencontrer Yasmina Khadra, ce très grand écrivain un jour, pour lui dire merci.
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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« Ce que le jour doit à la nuit » c'est le roman sur l'amour d'un pays, amours tumultueuses, violentes, meurtrières, charnelles, sanguines, nostalgiques. Sur plusieurs décennies, on suit le destin de Younes (rebaptisé Jonas), il se rappelle son Algérie avant que la guerre, la tragédie ne s'abattent sur ces protagonistes. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire Khadra une nouvelle fois, on est en empathie avec ces personnages, sa manière de les rendre profondément humain et complexe est toujours une réussite. le mépris colonialisme qui engendre frustration, haine et colère est aussi le coeur du roman, (j'ai d'ailleurs pensé aussi au livre de Mathieu Belezi « C'était notre terre » qui parlait du même sujet et ces dégâts irréversibles), Khadra d'une écriture simple mais pas simpliste livre un roman lumineux que l'on referme avec beaucoup d'émotion. Et rien que pour ça, cela vaut bien quatre étoiles. A noter l'adaptation cinéma d'Alexandre Arcady bien loin de l'émotion suscitée par le livre.
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Ce que le jour doit à la nuit est un roman qui va droit à son but fixé .... au coeur. Yasmina Khadra emmène le lecteur dans l'Algérie d'autrefois sans mélanger romantisme avec excès d'historique politique, n'étant pas le but. Car c'est avant tout un roman sur l'amour, l'amitié, le fait de donner sa parole, l'honneur, l'amour de sa patrie. Un roman sur la complexité des relations entre les êtres humains de cultures différentes et où chacun est attaché à son lieu de naissance: l'Algérie.

On a un développement concret et entier de l'intrigue, qui prend bien le temps de se mettre en place, de se dérouler et de se conclure. L'immense avantage de l'histoire est de s'ancrer dans des évènements précis tout en ne s'y attardant pas trop longtemps. Les évènements constituent simplement un contexte dans lequel est placé une romance, qui du coup passe beaucoup mieux elle aussi. On suit l'évolution des personnages au travers de ces longues années, le changement de comportement, leur amitié... Certes l'amour contrarié à perpétuité des deux protagonistes suscite plus l'agacement que l'émotion, mais permet de survoler une tranche de notre histoire qui laisse encore des plaies ouvertes.

Ce roman est profondément humain, généreux. Et il nous ramène à la dignité d'être, et de ne rien oublier, du pire mais du meilleur aussi. Il parle des racines, de tout ce qui construit une vie, du courage d'être, sans mièvrerie, sans concession, sans facilité, et sans mensonge. Il est vrai. Il témoigne de la complexité d'être … entre deux rives. Et il se veut réconciliant, ce qui, par les temps qui courent, tient de la bouteille à la mer.

La terre appartient-elle à ceux qui l'on vu naître? À ceux qui la défendent? À ceux qui croient en elle? Ne pourrait-elle simplement appartenir à ceux qui l'aiment?... Quelle qu'elle soit... J'aime la sagesse que prend l'oeuvre de l'auteur, et le travail remarquable dont il fait preuve. " L'avenir appartient à ceux qui croient à la beauté de leurs rêves."...

Merci à Yasmina Khadra pour cette belle fresque humaine et historique.
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« Un jour, sans doute, on pourrait rattraper une comète, mais qui vient à laisser filer la vraie chance de sa vie, toutes les gloires de la terre ne sauraient l'en consoler. » Ayant vu récemment le très beau film d'Alexandre Arcady, je n'ai eu de cesse de lire le roman original. C'est désormais chose faite et ce premier contact avec Yasmina Khadra a sonné pour moi comme une révélation.

Dans l'Algérie rurale des années 30, la famille du jeune Younes a tout perdu avec l'incendie de ses récoltes. le père va tenter sa chance à Oran, mais le mauvais sort s'acharne... Confié à son oncle pharmacien, Younes devenu Jonas est sauvé de la misère ; il ne reverra plus jamais les siens.
C'est à Río Salado, bourg fertile proche d'Oran, où son oncle et sa tante déménagent, que Jonas va grandir, nouer de solides amitiés, puis s'éveiller à l'amour sans se douter des conséquences de cet élan de jeunesse...

L'écriture de Yasmina Khadra – de son vrai nom Mohammed Moulessehoul – est intense et poétique, pleine de sagesse et de bienveillance, à la gloire de l'amour et d'une terre : l'Algérie. Grâce à des personnages réalistes, dont certains, comme l'oncle de Younes, véritable humaniste, sont très attachants, l'auteur fait passer un message d'ouverture et de tolérance. Il rappelle aussi la place primordiale des femmes dans la société, à l'heure où l'islamisme cherche à les exclure. Choisir pour pseudonyme littéraire les prénoms de son épouse est un symbole fort qui montre son attachement à cette cause.

Livré aux caprices du destin, Younes / Jonas est le spectateur de sa propre vie et de la guerre qui déchire l'Algérie. En amour comme en politique, il retarde le moment de l'engagement, s'embourbant dans une situation ambigüe qui le frustre et le fait souffrir. Dans cet homme presque étranger à lui-même, sous le soleil de plomb d'Oran la luxuriante, on pourra déceler un clin d'oeil à Camus. Mais le parallèle s'arrête là, car sous cette apparente retenue, l'attirance de Younes pour Émilie a la force de la passion entre Solal et Ariane dans Belle du Seigneur. Sauf qu'ici le héros n'ose pas braver les interdits pour enlever sa belle, causant un gâchis à la démesure de leur amour.

Sur fond d'histoire coloniale, "Ce que le jour doit à la nuit" appréhende la complexité de l'être humain, le poids du passé et des origines dans la construction d'une personnalité, la part d'ombre et de lumière en chacun de nous. Une pépite à lire, et certainement à relire, tant on y trouve de vérités pour chaque âge de la vie.
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Les blonds épis se courbent gracieusement sous les yeux du paysan. Des épis qui sont tout pour lui, qui représentent la fin de la misère, une possibilité d'avenir après des périodes de vaches maigres. Mais les flammes anéantissent la récolte tant espérée, jetant sur les routes l'homme et sa famille.

Ils trouvent refuge dans les quartiers misérables d'Oran, où malgré ses efforts pour travailler, le manque de ressource contraint le père à confier son fils à son frère pharmacien. C'est le début pour Younes de son ouverture au monde. Il va découvrir une vie plus facile, l'amitié et l'amour, mais aussi les colons français, le racisme, la guerre et le débarquement des Américains, les nationalistes algériens et la lutte pour l'indépendance. Des éléments qui façonnent le jeune algérien, comme les coups du sort et les coups de chance de sa vie.

Par sa sensibilité, la beauté de ses images et la profonde humanité de ses personnages, Yasmina Khadra nous fait intimement vivre une magnifique histoire d'amour défendu, dans une Algérie contrastée, vivante et lumineuse que des Français ont regrettée et pleurée, après avoir cru à tort qu'elle resterait leur pays à jamais.
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Ce roman a reçu beaucoup de commentaires flatteurs et je me joins à cette pluie d'éloges. Ce n'est pour moi que le second livre lu de cet auteur et je me réjouis de savoir qu'il me reste un long chemin à parcourir en sa compagnie.
Le récit de la vie de Younes m'a promené, ému ,bouleversé tant au debut qu'à la fin.Né dans le plus grand dénuement, Younes accédera à un monde dont on peut se demander s'il sera un jour le sien.
Certaines valeurs inculquées par son père ,l'amour que lui portent son oncle et sa tante font de lui un privilégié qui ne saura toutefois jamais trés bien devenir lui même, un personnage "assis entre deux chaises"
Quelles belles images d'amour et d'amitiés, de complicités, de trahisons entre tous ces personnages qui évoluent sur un fond de drame, de guerre,de massacres,d'injustices et ,au final,d'incompréhension .
J'avoue que la première et la dernière partie du roman resteront gravées en moi.L'enfance de Younes montre à quel point une vie bascule vite en fonction du ciment social qui nous a façonnés, dépend de notre bon vouloir,peut être ,mais surtout de ceux qui nous entourent.En devenant Jonas,Younes a sans doute gagné un statut un peu lourd à assumer.
Quant à la fin,elle est sublime,reconfortante,pleine d'espoir.
Un très beau roman,vraiment,porté par un style sobre mais bigrement poétique et efficace.Les phrases portent en elles toutes les émotions, les odeurs,les lumières. .....Ce monsieur est un très grand auteur.
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Ce que le jour doit à la nuit, ce qui nous reste après tout, après une guerre, après un amour défunt, après des ruptures de territoires, d'histoires, ou d'amitié, quand nous sommes seuls et vieux, il nous reste l'amour de son prochain, l'amour de sa terre celle qui nous a vus grandir et nos amitiés d'enfance. J'ai adoré ce roman, la plume de Yasmina Khadra est splendide, envoûtante et nous ramène à la déchirure. Déchirure d'une famille, d'une terre, d'hommes qui choisissent un camp, par devoir, par sentiment profond, c'est tellement dramatique. Pourquoi devoir choisir. J'ai beaucoup pensé à la chanson « Né en 17 à Leidenstadt » de Goldman en lisant ce livre, si nous étions nés... et oui, pourquoi devoir choisir. C'est terrible de se retrouver dans ce schéma.

« L'Algérie algérienne naissait au forceps dans une crue de larmes et de sang ; l'Algérie française rendait l'âme dans de torrentielles saignées. Et toutes deux, laminées par sept ans de guerre et d'horreur, bien qu'au bout du rouleau, trouvaient encore la force de s'entredéchirer comme jamais. »

Alors j'écoute « Too good at goodbyes » par Sam Smith en pensant à cette histoire d'amour impossible. Mais que s'est-t-il passé pour que tu ne puisses surpasser cette promesse faite à sa mère ? Je sais, le respect de soi. Mais deux vies brisées. Je suis triste mais j'aurais peut-être fait la même chose.

« Je pensais offrir ces roses à l'amour de ma vie, et elles ne sont bonnes qu'à fleurir la tombe de mes rêves... »
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Une histoire d'amour dans l'Algérie du vingtième siècle.

C'est d'abord l'histoire d'un jeune garçon qui vit avec ses parents sur une terre agricole, des paysans ruinés par le mauvais temps et escroqués par les banques. Réfugiés à la ville, c'est toujours la lutte pour la survie, avec un père dont l'orgueil oblige à refuser toute aide.

Recueilli par un oncle, le jeune Younes est divisé entre ses origines et son éducation française. Il côtoie les propriétaires de grandes exploitations dont les employés arabes vivent dans les douars dans des conditions indignes.

Pendant que le pays est à feu et à sang, pendant que l'histoire se déchaîne, c'est l'amour que Younes cherche. Il est plus ou moins aveugle à ce qui se passe autour de lui. Je trouve que le roman ne raconte guère plus l'histoire de l'Algérie que l'histoire américaine n'est racontée dans « Autant en emporte le vent ».

Il s'agit surtout d'un livre pour les amateurs de grands sentiments contrariés, un texte avec de belles citations sur l'amour et le but de la vie. Personnellement, j'aime bien les émotions fortes et les élans du coeur, mais je me lasse vite des inconsolables « malades chroniques » de l'amour,

Un ouvrage très différent de « L'Attentat », chapeau à Khadra qui passe avec brio d'un genre à l'autre, mais qui prend ainsi le risque de décevoir des admirateurs qui l'ont apprécié précédemment.
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Ce que le jour doit à la nuit éclaire sur les liens forts qui se tissent entre les hommes et leur patrie. Certains d'entre eux ne sont là que depuis quelques générations, mais ils sont déracinés lorsque l'Algérie réclame son indépendance et les pousse à faire leurs valises. Ils ne sont plus chez eux ni là ni ailleurs, et lorsqu'ils parlent de leur passé, la « nostalgérie » les prend à la gorge.

Sous la toile de l'amitié mais aussi de la haine engendrée par la violence des colonisateurs, qui s'installent sans partage, sans respect pour la différence, sans écouter et s'enrichir de l'histoire de l'autre, Yasmina Khadra raconte une histoire d'amour.
Amour de la terre, amour tout court.

Les fils de l'intimité se mêlent à ceux de l'Histoire, au ton de la littérature orientale, tout de pointillés et de pudeur. C'est peut-être ce qui m'a un peu dérangée ; cette hésitation permanente du personnage principal, son incapacité à choisir sa vie, à s'affirmer, à trop facilement laisser derrière lui son passé, sa famille, son histoire.

Premier roman lu de cet auteur, j'hésite à découvrir ses autres romans. Il me manque quelque chose.
Sans doute y a-t-il trop de romantisme voilant l'impression de réalité d'une fiction, la rendant trop fade.
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Quel roman. Yasmina Khadra m'a emporté dans l'Algérie d'avant-guerre et dans l'Algérie déchirée par la guerre.
Un univers, une ambiance, parfois triste, parfois gaie, tantôt légère, tantôt dramatique ; dans les amours, les amitiés, les drames...
Pour moi, le personnage principal de cette histoire, c'est l'Algérie, dans toute sa beauté, sa musique, ses odeurs que l'auteur nous fait découvrir.
Un très beau coup de coeur que ce roman. Merci M. Yasmina Khadra.
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