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EAN : 9787780037037
(20/01/2005)
3.9/5   110 notes
Résumé :
En voulant empêcher la justice algérienne de gracier un dangereux psychopathe, le commissaire Llob va devoir se plonger dans l'histoire tragique de son pays et remonter jusqu'à cette nuit du 12 au 13 août 1962, où furent massacrées des familles de harkis. S'enchaînent alors manipulations, meurtres et intimidations jusqu'à la révélation de l'enjeu véritable de ce complot diabolique.
A travers ce roman terrible et fascinant, Yasmina Khadra poursuit son implacab... >Voir plus
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LA PART DU MORT

Gallimard publie en un seul volume intitulé le «Quatuor algérien», les 4 romans de Yasmina Khadra se déroulant durant la période 1988-2000 en Algérie où le FIS fit régner la terreur dans le pays après l’interruption par le pouvoir en place du processus électoral qui devait permettre aux islamistes de remporter les élections.
Le premier roman s’intitule la part du mort, il nous permet de découvrir le héros de Yasmina Khadra, le commissaire Brahim Llob, un ancien maquisard qui s’est battu contre l’armée française au sein de l’ALN pour libérer le pays. du joug colonial.
Une fois l’indépendance obtenue, Llob ne se retrouve pas dans l’Algérie nouvelle. Les valeurs qui l’avaient amené à combattre les colonisateurs.
L’intérêt de ce roman est notamment, la vision qu’il nous donne de l’Algérie post coloniale. La référence permanente à la guerre et à ses héros empêche d’accéder à une véritable démocratie et de conduire le pays vers le développement économique que la population appelle de ses voeux. L’indépendance, paradoxalement, ne conduit pas immédiatement au bonheur...
Digérer la période coloniale s’avère tout autant difficile réduisant le débat politique à une opposition caricaturale entre les héros et les traitres.
Si la plupart des leaders du FLN ont été formés à l’école de la France, une telle vérité dot être occultée car elle n’est pas politiquement correcte.
Yasmina Khadra, un ancien commandant de l’armée algérienne, sous le couvert de la parole de Brahhim Llob, ne mâche pas ses mots.
Selon Llob, le malaise de la société algérienne vient de ce qu’après le 5 juillet 1962, l’histoire officielle s’est bâtie sur une vision simpliste. D’un côté «Les Colons», c’est à dire tous les non-algériens et leurs séides (Harkis et Musulmans non encartés au FLN, «neutres» pour leur plus grand malheur) ; de l’autre, les glorieux combattants qui ont conduit le pays vers la liberté.
Cette vision entraîna une épuration durant laquelle certains chefs locaux du FLN ont épuré «très large», un peu comme le chirurgien qui pour prévenir la réapparition du mal coupe bien au-delà de la tumeur dont il libère le patient.
Les Algériens qui ont combattus au côté de la France entre 1954 et 1962 sont suspects au premier chef, mais les familles dont les ascendants ont combattus en 1914-1918 et en 1939-1945 sont également jugées suspectes.
Une façon comme une autre de se débarrasser d’élites devenues encombrantes, de témoins gênants ou de propriétaires terriens dont on accapare les biens.
Ces exactions sont le plus souvent le fait de résistants de la dernière heure ou de résistants au parcours hasardeux.
Air connu que nous avons chanté en France au sortir d’une 2ème guerre mondiale où le pouvoir avait collaboré avec l’occupant montrant le chemin à des citoyens égarés qui pour se racheter, une fois les alliés présents, ont décidé avec courage de tondre des femmes supposés avoir couché avec l’occupant....
Llob a la dent dure contre ces «bergers» devenus «notables» qui considèrent le peuple comme leur cheptel.
- Mes voisins immédiats, deux nababs taciturnes flanqués d’une grosse truie enrobée de soie et de pierres précieuses me dévisagent, (Page 413)
Il persiste et signe en dénonçant la nomination à des postes importants d’anciens chefs de guerre supposés avoir des compétences universelles et la mise au placard des experts, des érudits et des intellectuels :

Il a été ami avec Frantz Fanon. Mais que peut faire un érudit dans un pays révolutionnaire où le charisme s’applique à être l’ennemi juré du talent, où le génie est traité en hors-la-loi ?
(La référence à Frantz Fanon n’est pas neutre si l’on se réfère à son ouvrage sur les femmes et la révolution en Algérie)

Llob a une position peu enviable, commissaire au central d'Alger, ancien Moudjahidin, il connait les travers de ses supérieurs, qu’il a souvent côtoyés au maquis, vus frémissant de peur, ou s’enfuyant face au danger, et dont il sait qu’ils n’ont jamais suivi le aprcours figurant sur leurs CV officiels.
Lui-même n’a pas voulu entrer dans les système «je te donne» «tu me donnes» - «je te tiens- tu me tiens» et pas que par la barbichette.
Comme il est un excellent policier et une enquêteur hors pair, on tolère une certaine indépendance de sa part, mais on lui montre que si la laisse est souvent longue, elle peut être parfois très courte, jusqu’à l'étrangler en le privant de moyens.

La voiture 14 est intangible, Llob. On ne la sort du garage que sur ordre exclusif du Ministère. (Page 405)

Il s’en accommode, la plupart du temps mais, quelquefois, la coupe est pleine et il explose...
Dans «La part du mort», il se retrouve au sein d’un règlement de comptes entre d’anciens maquisards devenus notables du régime. On instrumentalise sa probité et sa rectitude. Il s’extirpera du traquenard pour dévoiler la vérité en étant conscient que cela ne change rien. Une petite victoire qu’on lui autorise à condition que rien ne bouge.

Vous faites fausse route commissaire, je vous assure, il n’y a pas de complot. Haj Thobane a été rattrapé par son passé. Nous avons décidé de ne pas l’aider c’est tout. Ce n’était qu’un être immonde. Il a causé d'énormes soucis à la Patrie, l’empêchait d’avancer, s’opposait aux réformes, à l’ensemble des initiatives susceptibles d’améliorer les conditions de travail et de vie de nos citoyens et retenait le peuple en otage. (Page 439)

Quelquefois même, ses supérieurs se laissent aller à mettre en avant les talents multiples de ce commissaire qui est aussi un écrivain reconnu (Llob devient Khadra) :

C’est un écrivain, aussi, ajoute le dirlo.
C’est-à-dire ?
Ben, il écrit des bouquins.
C’est pas vrai !
Mais si, je vous assure. Il a même eu droit à des papiers élogieux dans la presse. (Page 79)

Le roman se termine en 1988 lorsque le président de l’époque, le Raïs Chadli Bendjedid demande au peuple de se révolter contre les élites, de secouer la Nomenklatura, et ouvre pour la première fois un processus électoral démocratique dont le FIS sort grand vainqueur.

Le roman présente un autre intérêt, il montre le quotidien des Algériens. L’écriture de Khadra se révèle, comme toujours, inventive, truculente, imaginative :

Je range ma bagnole au coin de la rue Baba Arroud, une venelle constipée, à peine assez large pour laisser passer l’air du temps. De part et d’autre de la chaussée, des immeubles croulants défèquent à même le trottoir. Le coin semble ne pas avoir vu l’ombre d’un éboueur depuis l'époque du volontariat estudiantin de 1970. Le relent des fondrières est tel qu’on est obligé de travailler à la machette pour avancer. (Page 167)

On a parlé de l’attentat à la radio. Même le speaker avait la tremblote. Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Depuis Khemisti, on n’a jamais ciblé un ministre chez nous.
Mon Dieu ! Si en plus des misères qui prolifèrent à toute vitesse on s’amuse à tirer sur les gens... (Page 186)

Je vais réchauffer ton dîner.
Pas la peine. J’ai seulement envie de prendre un bain.
Le quartier n’a pas été ravitaillé en eau cette nuit.
Encore ! (Page 186)

L’écran de mon vieux téléviseur Sonelec met une éternité à s’allumer ; il me porpose un documentaire insipide sur le complexe sidérurgique d’El-Hadjar, fleuron du projet socialiste à l’algérienne, bâti à coups de slogans triomphalistes et de détournements tous azimuts. Mes enfants m’en veulent parce que je refuse d’installer une antenne parabolique chez moi. (Page 102)

- La rue larbi Ben M’hidi pullule de paysans venus de contrées lointaines soudoyer des guichetiers malins et gourmands. De jeunes loubards se pavanent sur les trottoirs, la chemise ouverte sur des chaînes en or massif ; ceux-la se prennent pour des vitrines et ne sont pas contents lorsque les demoiselles ne s’arrêtent pas pour les contempler. (Page 116)

- A Alger pour passer d’un siècle à l’autre, il suffit de traverser la chaussée. Lorsque, en plus, vous êtes amené à sortir de la ville, ne vous étonnez surtout pas si, par endroits, votre voiture se transforme en machine à remonter le temps. (Page 145)

Dans ce quotidien, le femme est réduite au rôle de ménagère ou d’objet sexuel :

Je vois d’abord une jupe et une culotte dentelée par terre, ensuite une fille à moitié nue couchée à plat ventre sur un bureau, les fesses généreusement écartées tandis que, le phallus érigé en thermomètre, Ghali Saad est en train de lui prendre la température.


Comme dans les autres romans, Llob est entouré d’une équipe aussi récalcitrante que lui.
Il y a :
Lino, le play-boy malheureux :
- Lino se relève de sa mésaventure amoureuse comme se relève d’entre deux bottes de foin une fermière dont on vient d’abuser ; c’est à dire hagard, souillé, humilié. (Page 173)
L’inspecteur Serdj, le scrupuleux, l’intégre, le consciencieux :
Il se tue à la tâche, Serdj. Ses joues sont sur le point de déboucher sur ses arrière-pensées. Les cheveux blancs, la moustache pleureuse, il n’est plus qu’une loque enfouie dans un costume à attendrir un SDF. (Page 32)
Baya sa secrétaire fantasque :
Baya prend son temps puis, la nuque droite et le nez haut, elle s’amène avec son calepin, le pas mesuré au millimètre près, rappelant une hôtesse de l’aire défilant pour un spot publicitaire vantant le sérieux de sa compagnie.



Llob reste fidèle à ses propres valeurs :
Son amour du pays enchâssé dans ses souvenirs d’enfance :

Nous portions le même amour pour les mamelons qui s’encordaient jusqu’au pied de l’horizon, les vergers qui s’étalaient à perte de vue, les amandiers chenus, les oliviers taciturnes, le grelot des clochettes au cou des chèvres, la rivière telle une couleuvre fabuleuse parmi l’échancrure des tertres et la montagne hiératique veillant sur la tribu...C’est bien joli de croire son pays le plus beau du monde - encore faut-il le mériter. (Page 260-270)

Sa famille, sa femme Mina et ses enfants :
Tu n’as donc pas que des soucis ménagers dans la tête, dis donc. où t’as appris à causer comme ça ?
En raccommodant tes chaussettes.
Tu aurais du tenter ta chance du côté de l’université pendant qu’il était encore temps. (Page 119)

- Lorsque ma fille s’esclaffe, j’ai envie de tout pardonner. Mais ma gaité est si brève que je n’ai même pas le temps de m’en inspirer. (Page 31)


A LIRE ABSOLUMENT
Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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Alger, années 90. le commissaire Llob s'ennuie ferme dans son commissariat quand sa secrétaire Baya lui annonce que son ami le docteur Allouche veut le voir. Brillant psychanalyste malmené à l'ère socialiste, il vivote à l'asile au fond d'un réduit. D'après lui un dangereux psychopathe est sur le point d'être gracié. Cet individu sans identité, surnommé SNP, doit être mis sous surveillance policière dès sa sortie. Par ailleurs le lieutenant Lino, coureur de jupons, s'est épris de la petite amie d'un grand manitou...et se trouve pour cette raison en danger.

Le commissaire va se retrouver, accompagné d'une charmante historienne, Soria, elle même en quête de son passé et sur les traces de SNP, assassiné suite à une tentative de meurtre dont il aurait été l'auteur ; ils vont se retrouver dans un arrière pays écrasé par la misère, figé par ses non-dits et confrontés à l'histoire récente de l'Algérie tombée depuis l'indépendance dans le chao de régimes meurtriers et corrompus. Et tous deux vont rouvrir des charniers et découvrir des vérités que personne n'osait dévoiler, dans la terreur d'un régime installé sur un tas de cadavres.

Un roman qui dépasse de loin la simple enquête policière car il dénonce une réalité politique longtemps niée et aide à comprendre le basculement dans l'intégrisme islamiste, autre source de corruption d'un pays qui a du mal à se construire. Et si notre commissaire semble s'en tirer, il est lui-même le jouet d'une machination beaucoup plus vaste qui nous laisse entendre que la partie est loin d'être gagnée…
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Le seul point positif de ce livre, c'est le récit historique.
Les évènements tragiques de l'Algérie, la mise à mort des harkis, le massacre qui en découle…
Les descriptions de la vie, de la politique, du pouvoir dans ce pays méconnu à mes yeux.

Sinon l'enquête est « LONGUE » pour arriver à l'essentiel. Tout ça pour ça !
Le commissaire est un brin « énervant », vulgaire, coriace, mais un peu trop « cowboy ». Rien ne lui fait peur. Même si tout Alger se met contre lui…

Heureusement, les critiques sont unanimes, Yasmina Khadra a écrit mieux… Il me reste plus qu'à découvrir d'autres ouvrages de lui.

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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Une description au vitriol d'une Algérie qui est au bord de la guerre civile.
Le commissaire Llob, honnête et droit, nous entraine chez les "tout puissants" qui détiennent certains pouvoirs et des richesses (argent bien mal acquis !) et qui contribuent à l'élimination/au massacre d'êtres humains.

L'écriture incisive et percutante de Yasmina Khadra met en lumière l'insondable nature humaine qui se révèle destructrice et ravageuse.
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Cette fois, nous voici partis ... en Algérie avec Yasmina Khadra et La part du mort.
Un ancien militaire algérien, Mohammed Moulessehoul, se cache derrière ce pseudo.
L'islam attise les curiosités et cet écrivain très à la mode surfe sur le succès.
Sa prose s'en ressent qui donne dans les effets de style savamment orchestrés, qui nous agacent passablement comme chez Barbery, Claudel, et d'autres encore, si prisés aujoud'hui.
Du Fred Vargas puissance dix où la moindre phrase est prétexte à un exercice de style et de vocabulaire.
La première partie de son polar s'en ressent : on traîne un peu les pieds derrière le commissaire Brahim Llob dans une Alger désoeuvrée, en proie aux magouilles en tous genres entre les pattes velues des politiciens affairistes.
Le commissaire Llob est une grande gueule intègre, le seul flic honnête de cette ville gangrénée de corruption, et visiblement Yasmina Khadra veut en découdre avec les profiteurs et les prévaricateurs.
Mais comme lui, on ne croit pas vraiment à cette histoire de serial killer qui ne tue personne, ni à celle de cet autre lieutenant de police, un gigolo qui ne trompe personne, et certainement pas sa call-girl de luxe.
Et puis tout d'un coup, à mi-parcours, au détour d'un chapitre, le bouquin décolle.
C'est parti et on ne le lâchera plus jusqu'à la fin.
On croit vite tout comprendre mais on se laisse mener par le bout du nez jusqu'à l'utime dénouement, pressé de découvrir qui tirait les ficelles derrière le manipulateur qui agissait dans le dos de celui qui en coulisse ...
Yasmina Khadra, ou plutôt Mohammed Moulessehoul, fouille là où ça fait mal dans le passé de son pays et de ses compatriotes.
Un passé que l'on partage aussi, puisqu'il est donc question, je cite : de la guerre de libération et de la révolution qui a permis de se débarasser de l'ennemi impérialiste (toujours salutaire de voir L Histoire écrite de l'autre côté de la barrière !).
Mais tout n'était pas rose, enfin vert et blanc, même dans le camp algérien et la libération de 1962 ressemble fort à beaucoup d'autres, celle de 1945 par exemple, quand certains se découvrent soudain le besoin de se refaire une virginité politique à moindres frais ...
Car c'est bien de ça dont il s'agit : les drames et les crimes d'aujourd'hui ne sont que l'écho des événements pas si lointains qui ont marqué l'affranchissement de l'Algérie : les héros ont vieilli et se sont compromis, les enfants ont grandi et aspirent à un monde meilleur.
Le passé si terrible évoqué ici ne date que de 1962 et Yasmina Khadra situe son bouquin en 1988 ... juste avant la montée de l'intégrisme islamique et la quasi-guerre civile qui ensanglantera de nouveau le pays.
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Les deux énergumènes, qui me tournent le dos, pivotent sur leurs sièges et se raidissent, estomaqués par mon intrusion. Le plus gros rabat immédiatement le couvercle d'une mallette remplie de liasses de billets de banque ; l'autre se contente de s'embusquer derrière d'épaisses lunettes de soleil. Je n'ai pas besoin de consulter une cartomancienne pour deviner ce qui se passe dans le bureau du maire. Les deux lurons puent la magouille à des lieues à la ronde. Le costume identique, noir avec des rayures fines, la cravate clownesque d'un jaune affreux et les souliers vernis trahissent les nouveaux riches du socialisme scientifique à l'algérienne, c'est-à-dire cette confrérie de canailles visionnaires qui a réussi à convaincre les apparatchiks de la nécessité d'abuser de leurs prérogatives pour élever des empires financiers afin d'entrer dans le nouvel ordre mondial mieux armés et plus avertis.
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Elle était belle, Alger, au temps des saisons bleues. Un rien nous gonflait à bloc ; le moindre chant nous glorifiait. Nous étions jeunes comme nos vocations et nous prenions pour argent comptant les promesses farfelues. Nous avions la main verte, le coeur à l'ouvrage et la naïveté franche ; nos ambitions étaient humbles et nos espoirs confiants ; nous voulions seulement vivre et aimer être là, parmi la prière des mosquées et les coups de gueule des ivrognes, chercher notre image dans la sympathie des autres, toucher du bout des doigts nos songes d'enfants, cueillr d'une main la fleur à offrir et tenir, de l'autre, l'ensemble de nos paroles.
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- N'est-ce pas somptueux ! s'exclame-t-il. La nature a du génie ; ce sont les hommes qui la défigurent pour ramener les choses à leur image. Visez-moi le village, là-bas. On dirait une grosse souillure sur un tapis volant. Jamais je n'irai habiter un foutoir pareil. Ici, c'est le travail sain, l'air pur et la paix. Je n'ai pas de voisins, donc ni tapage ni litiges. Et le soir, quand je m'allonge dans mon lit, il m'arrive d'entendre la planète tourner.
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- Dieu a donné aux hommes le meilleur de Lui-même. Il leur a conçu le monde comme une aquarelle pour que leur regard s'éveille à la beauté, mis dans le ciel des étoiles pour les guider, élevé autour d'eux des horizons fascinants pour les stimuler. Mais Il a omis de mettre un frein à leur besoin de cruauté, et toute Sa générosité est tombée à l'eau... Dieu n'aurait pas dû placer Ses espoirs sur ceux-là mêmes qui excellent à défigurer Son image. Il n'aurait pas du croire une seconde que nous étions incapables d'ingratitude. Tout le malheur du monde vient de cette confiance imméritée.
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Pourquoi tue-t-on ? Quand on tue, on ne se pose pas de questions ; on agit. Le geste devient l'expression unique. La mise à mort commence là où l'on n'attend plus d'explication. Autrement, on s'en serait abstenu. N'est-ce pas ? On tue pour ne pas chercher à comprendre. C'est l'aboutissement d'un échec, l'émargement d'un désaveu.
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Vidéo de Yasmina Khadra
Yasmina Khadra est l'écrivain algérien le plus lu au monde.
Il a passé 36 ans dans l'armée, et a notamment lutté contre les groupes islamistes pendant les années 1990. Parallèlement, son premier livre est paru dès le début des années 1980, sous son vrai nom. Mais pour échapper à la censure militaire, il a finalement décidé d'écrire dans la clandestinité, sous pseudonyme, dès 1997. C'est ainsi que Yasmina Khadra est né, en empruntant deux des prénoms de son épouse. Il est l'auteur de nombreux romans, qui ont conquis des millions de lecteurs dans le monde entier. Portés par son talent de conteur, plaçant le sujet humain au premier plan, ils racontent aussi notre monde, ses dérives et ses espoirs. Parmi ceux-ci, "Ce que le jour doit à la nuit", "L'Attentat" ou encore "Les Hirondelles de Kaboul". Plusieurs de ses livres ont aussi été adaptés au théâtre, au cinéma, en bande dessinée.
Au cours de cette rencontre, Yasmina Khadra nous parle de son nouveau roman qui vient de paraître en poche aux éditions Pocket, "Les Vertueux", un livre au souffle narratif puissant, qui nous fait aussi découvrir tout un pan de l'histoire algérienne oublié et pourtant fondateur.
Pour retrouver son livre, c'est ici : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22541521-les-vertueux-yasmina-khadra-pocket
Et pour nous suivre, c'est là : INSTA : https://www.instagram.com/librairie.dialogues FACEBOOK : https://www.facebook.com/librairie.dialogues/?locale=fr_FR TWITTER : https://twitter.com/Dialogues
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