J'adore
Yasmina Khadra.
J'aime les personnages qu'il crée comme dans
Les anges meurent de nos blessures, j'aime la force de ses récits comme dans
La dernière nuit du Raïs, et j'aime ses livres qui secouent comme
Les hirondelles de Kaboul dans lequel il a utilisé son écriture la plus belle et la plus poétique pour dénoncer avec force des horreurs terribles.
Dans
La rose de Blida, il raconte un souvenir de jeunesse : le coup de foudre qu'il a éprouvé pour une inconnue éblouissante croisée très rapidement.
Dans le cadre austère et rigide de l'école militaire cette apparition va faire fantasmer l'adolescent qui n'aura de cesse de tout faire pour la revoir.
J'ai bien aimé la façon de raconter l'histoire, je trouve que l'auteur a su retrouver l'état d'esprit qui caractérise cette période de la vie où l'on s'enflamme rapidement, où tout prend des proportions démesurées, les espoirs les plus insensés comme les déceptions les plus cruelles.
Nous avons tous des souvenirs ponctuels forts et précis de notre enfance, cette enfance dont
Jean-Jacques Reboux dit dans la préface qu'elle est "toujours là, prégnante, prête à vous attraper par le bras, et à ne plus vous relâcher".
Pour
Yasmina Khadra, le souvenir de cet amour impossible est certainement encore fortement présent.
Il nous le partage, et c'est assez émouvant, car si l'aura de la dame est certainement enjolivé, il ne cherche pas à se donner le beau rôle, n'hésitant pas à montrer sa naïveté, ses maladresses et son manque d'assurance.
Cette nouvelle n'est pas le texte le plus fort de
l'écrivain, mais elle n'est pas dénuée d'intérêt, surtout pour les inconditionnels comme moi.