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Critique de frandj


Qui se souvient des Turcs Selkjoukides ? personne. En revanche, le nom d'Omar Khayyam - dont la vie s'est entièrement déroulée sous cette dynastie - reste immortel. Sa célébrité tient seulement à quelques dizaines de brefs poèmes: des quatrains. Dans ces "roubaïyat", écrits dans la langue persane (farsi), les deux premiers vers riment ensemble avec le dernier, le troisième étant un vers libre. La fidèle traduction de ces poésies est sans doute difficile mais, pour autant que je puisse en juger, elle est réussie dans l'édition dont je dispose; la langue me semble fluide, le vocabulaire simple, la poésie dépourvue d'enflure lyrique.

Omar Khayyam démontre qu'il est un esprit libre, aimant la vie, indépendant des imams bigots et des princes de son époque, fasciné par l'impermanence humaine et par la force du destin. On est sidéré par l'audace de certains de ses vers, que les fanatiques ont sans doute considérés comme gravement provocateurs. Par exemple, il a écrit:
"Dans la cellule ou à l'école, au monastère et à la synagogue,
S'abritent ceux qui redoutent l'Enfer et recherchent le Ciel.
Celui qui connait les secrets de Dieu
Ne sème pas de telles semences dans le coeur de son coeur".

Le poète chante inlassablement les plaisirs de l'existence, et surtout le vin: une boisson prohibée dans l'Islam rigoriste. Il insiste tellement là-dessus qu'on peut se demander si, dans ses poésies, le vin n'est pas pour lui la métaphore de l'amour divin. Ainsi, certains critiques ont fait l'hypothèse que son orientation religieuse était le soufisme. Mais il est difficile d'être affirmatif à ce sujet. Quoi qu'il en soit, un grand nombre de ces quatrains sont des merveilles ciselées comme de minuscules chefs d'oeuvre.
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