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Yeong-hee Lim (Traducteur)Françoise Nagel (Traducteur)
EAN : 9782809702583
304 pages
Editions Philippe Picquier (07/04/2011)
3.42/5   58 notes
Résumé :

Un type coincé dans un ascenseur, un homme que l’amour rend invisible, un écrivain qui n’a pas d’ombre, un vampire… quatre nouvelles drôles et savoureuses, au bord du fantastique, de l’auteur de La Mort à demi-mots, de Fleur Noire et de L’Empire des lumières. Une fois encore, Kim Young-ha nous surprend par sa façon particulière et pleine d’humour de traiter des thèmes connus. Chez ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Voilà quatre nouvelles sympathiques de l'écrivain coréen Kim Youg-Ha, né en 1968. le recueil date de 1999. La première est un petit bijou burlesque. Les trois autres sont intéressantes et originales.

1) Qu'est-devenu l'homme coincé dans l'ascenseur ?
Je ne vous le dirai pas, ne comptez pas sur moi.
Le narrateur, un jeune cadre dynamique est à la bourre. Les tuiles s'enchaînent tout au long de sa journée et il est sans arrêt empêché de prévenir les secours concernant ce pauvre gars coincé dans l'ascenseur. La nouvelle est rythmée, burlesque, on se croirait, c'est très vrai, dans un film de Buster Keaton. Kim young-Ha dénonce la vie moderne absurde et indifférente, l'aliénation du Coréen à son travail, à la technologie mais aussi l'extrême individualisme des gens.

2) Vampire
Une femme ( une fan) écrit au narrateur (qui a le même nom que l'auteur) pour lui raconter ses déboires amoureux. Après avoir fréquenté un écrivain macho qui la trompait, elle a épousé le poète qui l'en a délivré. Mais le poète devenu mari se révèle insensible et froid. Il semble avoir perdu tout son mordant. Une petite nouvelle fantastique à prendre au second degré. Je suppose que l'auteur se moque des écrivains ou scénaristes à succès, peut-être de lui-même, mais aussi des séries télé des années 90 style Buffy et les vampires .

3) L'amour à haute tension
Un devin avait prédit à un homme qu'il disparaitrait s'il tombait amoureux. Cet homme est marié mais le couple doit cohabiter avec sa mère très pénible. Il est employé dans une banque qui procède à des restructurations. Un jour une ancienne connaissance de la fac se présente au guichet...Ce conte fantastique est très réussi. Il dénonce la déshumanisation de la société et les mariages de convenance. Il m'a fait penser à la nouvelle de H.G Wells ( L'homme invisible) mais aussi aux nouvelles de Mishima.

4) L'homme qui n'avait pas d'ombre
Le narrateur angoissé est un écrivain solitaire qui doit rendre un manuscrit. Soudain, il reçoit deux appels téléphoniques. Deux anciens copains de fac. Paolo, le préféré des filles, était rentré au séminaire et Maekong qui était amoureuse de Paolo avait épousé un autre copain devenu expert comptable. La nouvelle est mélancolique et romantique, mêle rêve et réalité un peu comme chez Murakami.

Je poursuivrai ma découverte de cet auteur fort intéressant.

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Premiers pas dans l'univers littéraire coréen avec ce recueil de nouvelles au titre pour le moins surprenant. Qu'est devenu l'homme coincé dans l'ascenseur? La bonne question que voilà! Elle avait en tout cas de quoi m'intriguer et j'ai emporté le mince volume pour en découvrir la réponse.
La nouvelle éponyme est sans doute la plus marquante du recueil. J'ai beaucoup apprécié ce simple quidam confronté à cette situation inattendue d'un homme coincé dans l'ascenseur de sa tour d'habitation. Déchiré entre son soucis pour ce type et la crainte d'arriver en retard à la réunion, ce brave citoyen se retrouve pris dans un engrenage qui suscite à la fois sourire et compassion. C'est l'occasion aussi pour l'auteur de dépeindre le quotidien d'un employé de bureau lambda à un moment où cette routine déraille.

Les autres récits mettent également en scène des personnages anodins, le genre Monsieur ou Madame Tout le Monde que l'on croise au coin de rue partout dans le monde. Kim Young-ha les place cependant dans des situations inédites. On sent chez eux comme une résignation, un fatalisme plus qu'une opposition aux changements et au nouvel état de fait.

Le ton de l'ensemble est souvent grinçant. Une scène m'a tout particulièrement marquée : la réunion autour des mesures à mettre en oeuvre pour économiser le papier toilette, dans la première nouvelle. Ou comment s'assurer que les employés recourrent désormais à tant de centimètres du précieux papier. Jubilatoire et certainement vécu. Par les temps qui courrent, il n'y a pas de petite économie!
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D'emblée faut avouer qu'avec un titre pareil, ce recueil de nouvelles ne pouvait pas passer inaperçu. Et pour cause puisqu'en quatrième de couverture on nous annonce un humour croisant Buster Keaton et Kafka. Il n'en fallait pas plus pour que je succombe et bien m'en a pris !
C'est dans un style simple mais non moins clair et limpide qu'on suit des personnages confrontés à des absurdités de la vie. Certaines sont drôles, d'autres étonnent et d'autres mettent même les nerfs en pelote (comment réagiriez-vous si personne ne vous écoutait?). Je prenais en exemple l'aveuglement et l'indifférence car c'est le thème d'une des nouvelles : un homme tombe amoureux, passe à l'acte et devient au fur et à mesure transparent non seulement pour les autres mais aussi pour lui. Je ne vous dévoile pas la fin mais ça ne va, bien évidemment, pas aller en s'améliorant. Pour ce qui est de la première nouvelle, elle tient énormément du Kafka en cela qu'un homme qui descend, comme chacun matin, les étages de son immeuble, tombe nez à nez avec un homme souffrant coincé dans l'ascenseur. Promettant de lui porter secours, celui-ci s'empresse de sortir, d'interpeller les gens mais personne ne semble prêter attention à l'urgence de la situation. de plus, les événements abracadabrantesques s'enchainent (les tuiles semblent bien parties pour toutes lui tomber dessus le même jour) et le pauvre homme immobilisé dans sa cage fait figure de danger sous-jacent. Il est latent qu'il y a un malaise, une urgence à ce que tout rentre dans l'ordre et pourtant ce n'est la journée ni du narrateur, ni du malheureux bloqué sans assistance.
C'est la troisième nouvelle qui m'a littéralement scotchée. Une femme écrit à un auteur à succès (le nom de Kim Young-ha renforce la mise en abyme) pour lui conter ses déboires amoureux. Au fil du récit, elle en vient à parler de son mari actuel, un homme étrange et assez insensible aux plaisirs charnels. Et la conclusion, pour elle, est sans appel : et s'il était un vampire? Comme pour s'assurer le soutien d'un être à l'imagination fertile, elle dévoile des pans de vie qui ne pourraient que renforcer l'hypothèse. C'est un régal de lire la lettre de cette femme et on se demanderait presque s'il n'y a pas un peu de vrai dans tout ça.

C'est tout à fait jubilatoire que de lire un tel recueil ! Je l'ai d'ailleurs dévoré car j'ai trouvé les nouvelles savoureuses, diversifiées tout en étant particulièrement addictives. J'en aurais bien lu quelques unes de plus car la plume de Kim Young-ha fait son effet : on ne peut que tout lire d'affilée sans autre arrêt que son propre souffle. L'auteur est très connu en Corée du Sud et rencontre un vif succès. Quant à moi, il ne fait pas de doute que je relirai un autre de ses livres.

Rien de tel pour se mettre en jambe pour la nouvelle année !
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Ce recueil de nouvelles m'a permis de découvrir un nouvel auteur dont j'ai beaucoup apprécié le style et l'humour! Je ne connaissais pas du tout Kim Young Ha et j'ai un peu ouvert ce livre par hasard. Pour tout vous avouer, je ne sais même plus quand ni comment je suis entrée en possession de ce livre...Mais ayant besoin de lectures courtes et de valider une lettre en Y pour le challenge ABC, ce recueil s'est révélé parfait et surprenant sur bien des points.

Partagé en 4 nouvelles, la lecture est très rapide. J'adore la culture asiatique mais je suis parfois sceptique face au style de certains auteurs, c'est donc avec une petite appréhension que j'ai débuté ma lecture, pour finalement être happée par la première histoire, vraiment tirée par les cheveux. La seconde m'a intriguée, la troisième m'a amusée, aux dépens du personnage principal et la dernière est le seul bémol car elle m'a un peu laissée sur ma faim...Mais ce tout petit bémol n'est finalement pas grand chose comparé à la surprise que j'ai eu en découvrant cet auteur. Son humour est subtil, comme j'aime, son style fluide et léger, comme j'aime et son imagination, plutôt loufoque, est de celle que j'apprécie beaucoup. Il lie habilement routine et événements exceptionnels, le quotidien ennuyeux et le fantastique. Ses personnages sont lambdas sans caractère fort et ils réagissent de façon plutôt zen à ce qui leur arrive. Ma préférence va à la première nouvelle, je me retrouve un peu dans ce personnage maladroit qui enchaine les catastrophes malgré lui...et comme lui, je me demande encore ce qu'il a bien pu arriver à l'homme coincé dans l'ascenseur ?! Moi qui ne raffole pas du format nouvelle en général, je me rends compte que finalement ça peut être un excellent moyen de découvrir rapidement de nouveaux auteurs, je vais donc arrêter de zapper systématiquement ce format !

Donc voilà, encore une sympathique découverte littéraire qui me permet d'ajouter un auteur à ma liste d'auteurs à suivre et qui m'a fait passer un très bon moment.

Challenge ABC 2015/2016 25/26
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C'est la deuxième fois que je lis un roman coréen et comme la fois précédente, c'est un plaisir. Cet auteur est très réputé. Je ne le savais pas mais je vais m'intéressais de très près à ce qu'il fait. Ici, nous avons un recueil de nouvelles. Je vais vous dire ce que j'ai pensé de chacune d'elle :

La première porte le titre du livre. Au moment où j'écris ces lignes, sachez que j'ai une poisse phénoménale depuis un mois. Apparemment, elle aurait tendance à s'arrêter (espérons). Si je vous explique ça, c'est parce qu'il est question de la journée désastreuse d'un homme. En lisant cette nouvelle, je me suis dit que je n'étais pas si poissarde que ça finalement. En plus de donner le sourire, parce que avoir la poisse à ce niveau là, quand même, il faut le faire, cette nouvelle rassure pour les personnes comme moi. C'est même de l'art au niveau de ce monsieur. Elle est excellente. le plus incroyable surtout, c'est qu'on s'aperçoit qu'on ne sait pas finalement ce qu'il advient à la fin. Et le pire, on s'en fout un peu. L'auteur nous montre tout de même certains aspects pas très reluisant de l'humanité et ses conséquences.

Deuxième nouvelle : L'auteur a publié le récit d'une de ses lectrices qu'il a reçu sous enveloppe. Habituellement, je ne lis pas ce genre de choses. Ça ne m'intéresse pas. Mais j'avoue que, comme l'auteur, l'histoire nous prend et nous transporte sans qu'on ne s'en aperçoive. Avis à mes proches, si vous voulez me caser, je veux bien un homme comme son mari. Il est certes un peu bizarre mais au moins il respecte les femmes et n'est pas un obsédé. Bref, trêve de bavardages. Sachez tout de même qu'elle y parle de sa vie privée. Elle est un peu loufoque et un peu fantastique mais on se retrouve embarquer dedans sans s'en rendre compte.

Troisième nouvelle : L'amour à haute tension. J'ai été moins enthousiaste pour une raison un peu stupide. Je suis toujours un peu gênée lorsqu'il est question de relation physique écrite de cette façon. J'avoue que ça m'a un peu rebuté même si ça fait partie intégrante de l'histoire. J'ai eu le sentiment que la femme n'était pas respectée. Maintenant la question est de savoir qui des deux se fait vraiment avoir...J'ai tendance à penser que c'est monsieur mais bon. Je pense que chacun aura sa vision de cette nouvelle. Elle puni plus ou moins le comportement de l'homme mais la femme on ne sait pas. On y découvre également une facette de la société coréenne. le mariage n'est pas forcément amoureux, les difficultés financières. L'invisibilité reflète le fait que l'humain n'existe pas tant que ça. Tant que tu peux permettre de rapporter de l'argent on te voit sinon tu es inexistant. Un peu comme partout ailleurs.

Quatrième et dernière nouvelle : l'homme qui n'avait pas d'ombre. Un écrivain suit son instinct. Il est fidèle et loyal mais n'a pas vraiment confiance en lui malgré ce qu'il peut montrer. Nous découvrons les relations assez complexes de ses deux amis. Au final, il est très peu question de lui. Il le fait même plus ou moins remarqué mais de manière subtile. C'est l'ami qui écoute mais ne se confie pas. Je n'en dirais pas plus de peur de spoiler. Elle m'a beaucoup touché. Je l'ai même trouvé triste au final. on ne s'en aperçoit qu'en fermant le livre.

Concernant le style d'écriture, l'auteur nous offre des phrases simples et efficaces. Pas de fioriture ni descriptions. C'est inutile et futile. Ces personnages sont très forts à chaque fois. On se retrouve embarquer dans leur quotidien involontairement avec force. Lorsque la nouvelle se termine, on en voudrait un plus sur l'avenir de ces personnages même si on se doute que l'on apprendra rien de plus.

En bref, je l'ai à peine commencer que je l'ai terminé. Tout de suite, j'ai voulu lire un autre livre de cet auteur voir si sur un roman l'effet serait aussi fort. Je crois que je préfère la plume coréenne à la japonaise.
Lien : http://lafetedesmots.blogspo..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
7h50. J'entrepris de dévaler les quatorze étages plus véloce qu'un livreur de restaurant chinois.. Arrivé au quatrième, je remarquai que la porte palière de la cage d'ascenseur était ouverte et la cabine immobilisée entre le quatrième et le cinquième étage. Deux jambes pendaient dans le vide, un des pieds avait perdu sa chaussure. Tandis que je me demandais si l'homme était mort, plusieurs résidents des étages supérieurs descendirent l'escalier à toute allure, me bousculant au passage. (...) Comment pouvaient-ils se soucier aussi peu de ce pauvre homme qui en cet instant, luttait peut-être contre la mort ? Remarquez, je ne pouvais moi-même faire grand chose pour lui. Je regardais ma montre. Huit heures pile ! Merde, j'étais à présent carrément en retard !
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Depuis la sortie de mon roman La Mort à demi-mots, l'an dernier, je reçois parfois des lettres et des coups de téléphone pour le moins insolites. A croire que les lecteurs me confondent avec le narrateur de mon livre, un personnage singulier, consultant en suicides. Certains m'appellent donc pour me demander conseil lorsqu'ils sont sur le point de mettre fin à leurs jours. Faut-il qu'ils soient désespérés pour s'adresser à moi!

"Vampires"
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Sa mère, qui, très possessive, refusait de se séparer de lui, vivait avec le couple. Ce qui ne manquait pas d'occasionner de multiples querelles entre les deux femmes de la maison. A cause de la présence perpétuelle de sa mère, il ne pouvait même pas faire l'amour tranquillement avec son épouse. La vieille femme dormait peu et avait l'ouïe fine. Sous les prétextes les plus futiles, elle n'hésitait pas à appeler son fils ou sa belle-fille au milieu de leurs ébats. En pleine nuit, elle avait tout à coup besoin de savoir, par exemple, où se trouvaient le thermomètre ou les nouveaux gants de caoutchouc.

"L'amour à haute tension"
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Puis je leur expliquai que le meilleur moyen d'économiser le papier toilette était de commander des rouleaux spéciaux se découpant selon des pointillés espacés d'un mètre. Sur la plupart des rouleaux ordinaires, précisai- je, le papier se déchirait tous les dix centimètres. D'après une enquête menée auprès des employés de la société, la majorité des gens consommaient 1,2 mètre chaque fois qu'ils allaient aux toilettes. Avec mes rouleaux, ils n'utiliseraient plus qu'un mètre de papier à la fois, ce qui aurait pour conséquence de substantielles économies.

"Qu'est devenu l'homme coincé dans l'ascenseur?"
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- Et si j'essayais d'écrire ? Comme toi ?
- Tu crois que c'est à la portée de tout le monde ?
- Être un écrivain ou un bon rien, ça revient au même. Tous deux sont inutiles à la société.
- Oui, mais ça ne veut pas dire qu'il suffit d'être bon à rien pour savoir écrire.
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