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Un écrivain retourne dans sa ville natale.Il tombe sur un vieil ami qui lui propose l'hospitalité dans sa vaste demeure où il lui sera facile de finir son roman en cours.
Il tombe de suite sur un enfant qui vole des fleurs dans le jardin...

Pa Kin est un auteur phare du XXème siècle . Ecrit en 1944 , le jardin du repos nous plonge dans le quotidien d'une famille de l'aristocratie chinoise mais également dans celui de la famille qui possédait la vaste demeure.
Le texte est très policé, poétique avec une Galemeister 's touch .On plonge les yeux fermés dans le Feng Sui.
mais au delà de cela , il y a l'étude d'une famille fortunée qui permet à l'auteur d'exprimer la thèse de son oeuvre : L'argent n'est rien face aux rapports humains. Il est éphémère, volatil , "ne fait pas le bonheur" et surtout ne préserve ni du malheur ni de la maladie.
Il y a une réelle harmonie qui se dégage de cette lecture tout en finesse.
Les rapports parents enfants sont au coeur de l'intrigue avec des visions manichéennes qui poussent le lecteur à s'interroger .
Enfin , un peu comme chez Lao Tseu , il y a un profond respect du "bas peuple", celui de l'ombre qui contribue de façon invisible à l'harmonie de la vie.
Une belle lecture , extrêmement compatible avec la chaleur d'un foyer et la quiétude d'un brouillard matinal.
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Parfois, je m'amuse à imaginer ce qui a poussé un écrivain à écrire tel ou tel livre. Imaginer, c'est vraiment le verbe qui convient, car c'est bien plus un jeu qu'une réflexion rondement menée, bien plus une intuition qu'une pensée … Pour ce « Jardin du repos », il me plait à imaginer Pa Kin dubitatif sur le sens de sa vie, lui l'écrivain « improductif » dans cette Chine laborieuse. L'écrivain obnubilé par ce besoin d'écrire à tout prix, et en même temps conscient de la futilité de son travail, de ses écrits, de sa vie. Tout n'est-il que néant? Ecrire pour qui et pour quelles raisons ? Y a-t-il moyen par le pouvoir des mots et des histoires d'alléger le poids de la détresse humaine ? En lisant la page 90 (édition de poche chez Folio), je le voyais presque, attablé à son petit bureau, le front couvert de sueur, les mots jaillissant de sa plume. J'entendais sa respiration courte et rapide. Plus loin, une centaine de pages plus loin, il propose une justification au métier d'écrivain. Et à nouveau, son excitation est presque palpable dans ses mots, dans ses lignes.

Alors je me dis même que peut-être il a commencé son roman par cette page-là. Et ensuite il n'y avait plus qu'à imaginer toute l'histoire autour de cette page. La chair autour de l'os, pour paraphraser l'un de mes profs. Ce passage était tellement vivant, tellement parlant, tellement habité, … qu'au final je pense que c'est le souvenir que je garderai de ce roman.

Bon tout ça m'éloigne en fait de l'interprétation généralement faite de ce livre, c'est-à-dire un témoignage de l'intérêt, de la sympathie, de l'attachement même de l'auteur pour les petites gens. Oui, c'est vrai, il est ici aussi question de cela. Et de la Chine à la fin de la deuxième guerre mondiale, une Chine en pleine mutation, en pleine évolution (et quel siècle que ce vingtième siècle pour cet immense pays), à la croisée entre confucianisme (où, entre autre chose, la loyauté filiale est essentielle. Loyauté que l'on retrouve dans la relation entre le petit Yang et son père Yang-le-troisième) et course débridée aux richesses matérielles, entre capitalisme bourgeois et société égalitaire.
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Pa Kin a écrit le Jardin du repos en 1944.

le narrateur est un écrivain chinois qui revient dans son pays natal après seize ans de vagabondage.Il rencontre un vieil ami qui l'invite à venir écrire son nouveau livre dans sa propriété luxueuse qu'il vient d'acquérir. Il s'installe donc dans un petit bungalow du jardin du repos.
Dans ce jardin, voyant un enfant de la famille des anciens propriétaires venir y cueillir des fleurs, il cherchera à comprendre cet enfant et découvrira la vie des anciens et nouveaux propriétaires.

Agréable à lire, le Jardin du repos donne un éclairage sur la vie pas toujours rose des riches chinois du début du XXème siècle.
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Le roman diffuse une atmosphère rétro, l'ambiance surannée de la Chine traditionnelle – à Shanghai, première moitié du XXème siècle – et du milieu aristocratique, bourgeois et propriétaires terriens.

Le destin tragique de deux familles dans cette Chine où d'importants bouleversements politiques et sociétaux s'annoncent. La fin d'une époque se dessine.

« Mon roman n'est que le chant funèbre de l'ancienne société agonisante ».

Un roman là où l'argent acquis sans travail entraîne et pousse ces familles sur la pente des malheurs, déclin et ruine.

Monsieur Li, écrivain de retour à Shanghai, revoit Monsieur Yao son vieil ami d'enfance. Ce dernier lui offre l'hospitalité dans sa belle résidence où bungalow et jardin du repos seront propices à l'écriture de son futur roman…

Gentiment accueilli chez son ami, Monsieur Li surprend le jeune Yang venu cueillir quelques fleurs dans le jardin…
La curiosité de Monsieur Li est attisée par l'attitude du jeune garçon, la confiance et la lucidité des domestiques lui vaudront quelques confidences éclairantes…

« (…) nous avons beau ne pas avoir étudié, nous autres domestiques, nous savons distinguer le bien du mal et le vrai du faux, et tout cela nous fait aussi beaucoup de peine. »

Un père fortuné, réputé pour sa vantardise et sa futilité, peu clairvoyant envers son fils paresseux, gâté à l'excès, égoïste… Une deuxième épouse, jeune, belle et intelligente qui apporte chaleur et bienveillance, dotée d'une grande patience, résignée… Et ce jeune garçon chassé du jardin par les serviteurs, et dont l'histoire intrigue…

Le jardin de cette belle demeure en commun, l'histoire de deux jeunes adolescents du même âge et pourtant très différents, à la destinée bien sombre…

« J'ai toujours pensé que le romancier avait une âme de bodhisattva pleine de compassion pour la misère humaine. S'il n'en était pas ainsi, comment pourrait-il compatir aux malheurs de tant de personnes, comment sa plume pourrait-elle mettre au jour la tristesse de tant de gens ?»

De confidences intimes et douloureuses en émotions intenses et contenues, en consolations pudiques ; le roman raconte des histoires d'honneur et de dignité, où il s'agit d'assumer, toute sa vie durant, les faux pas de son existence.

C'est un jardin paisible et silencieux, là où le camélia fleurit, et sur son tronc quelques caractères gravés… Les gardénias et les jasmins parfument l'air de leurs effluves ainsi que les osmanthes aux jolies fleurs, un ravissement pour les yeux et l'on entend les moineaux se chamailler dans les branches.
Une riche demeure au jardin inspirant, pourtant empreint d'histoires tristes, de lumière aussi, de tendresse et de nostalgie.
Les secrets s'y dévoilent, sur les histoires de famille, d'héritages, chagrins et préjugés au rendez-vous.

Pudeur, sensibilité et poésie dans l'écriture. Un roman portant des valeurs d'humanité et d'humilité.

« Mon coeur est lié aux autres. Si l'on rit, je suis heureux ; si l'on pleure, je suis triste. Je vois bien toutes les souffrances et tous les malheurs de ce monde, mais j'y vois encore davantage d'amour. Il me semble entendre dans les livres des rires de reconnaissance et de satisfaction. Mon coeur en est souvent réchauffé comme au printemps. La vie est après tout une belle chose… »
*
Pa Kin, grand écrivain chinois reconnu, est né dans cette superbe demeure, et son roman est inspiré de son vécu.
*
Si une partie de l'histoire est très développée à un certain moment, j'aurais aimé, dans la lignée, une fin moins précipitée à mon goût. Mais l'essentiel était dit.
*
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Les romans de Ba Jin sont toujours un délice, qu'est-ce que j'aime cet auteur ! Nous sentons dans son écriture l'enthousiasme qui l'anime, il jette toutes ses émotions sur le papier, et donne vie à des personnages attachants. Cet auteur est enjoué, même si ses récits ne sont pas toujours joyeux. Ba Jin est un réel reflet de la société des années 20-30 en Chine, époque où il y avait un foisonnement d'idées, où les cercles littéraires poussaient comme des petits pains, où il y avait de nombreux débats, époque de changements et de grande liberté.
Le jardin du repos est très touchant, il est beau et nous présente des personnages plutôt aisés, mais ayant des difficultés, ou des personnages ayant tout perdu presque du jour au lendemain. C'est triste, mais finalement doux dans la manière dont l'auteur nous présente les choses.
Je ne me lasserai jamais des écrits de Ba Jin, cet idéaliste enjoué et inépuisable !
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Un roman emprunt d humanité qui ne peut que nous faire réfléchir sur la place que nous voulons donner aux êtres et aux choses dans la vie.
Un écrivain chinois, Monsieur Li, séjourne chez un vieil ami où il va être confronté aux problèmes d éducation qu à cet ami avec son fils.
Fuyant l école pour les jeux d argent auxquels il s adonne chez sa grand mère, ce fils est loin de la sagesse dont fait preuve Petit Yang, un jeune garçon qui doit ,à l inverse, assumer les déboires de son père ayant dilapidé la fortune de la famille du Petit Yang.

Une intrigue complexe mais riche de philosophie ...
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C'est avec prudence que j'ai abordé ce livre : de la littérature chinoise , ne serait-ce pas trop intellectuel ? Et la lecture s'étant avéré tellement aisé, ce fût presque une déception. Je l'achève à l'instant et sans doute dans quelques jours les impressions seront différentes.
C'est beau, c'est poétique. On a du mal à s'imaginer que ce roman se situe en plein 20ème siècle tant l'univers est différent du notre aujourd'hui.
D'une manière générale je suis touchée par un livre dès qu'il a pour sujet un écrivain ou bien même le livre en tant que tel.
Ici il s'agit d'un écrivain assez pauvre qui étant recueilli dans la maison d'un riche ami s'y installe pour écrire. Et son nouveau roman sera différent de ceux écrits précédemment en raison de l'histoire des gens qu'il côtoie. Ce roman traite aussi de l'importance des liens familiaux et du pouvoir corrupteur de l'argent.
C'est donc à lire en toute simplicité.
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Lecture de qualité inégale. Monsieur Li, écrivain, rentre dans sa ville natale pour finir son dernier roman. On ne sait rien de sa vie sauf qu'il a fait des études de lettres; qu'il a beaucoup voyagé, qu'il est (peut être) issu d'une famille riche, mais en raison de son choix de carrière, il n'est pas aussi "riche" qu'il le faudrait, et c'est la raison de leur "rejet". Il rentre donc dans sa ville (probablement Shanghai), en guerre, loge dans un hôtel plus que miteux, et au cours d'une ballade en ville, rencontre un vieux camarade d'études, qui l'invite à séjourner chez lui, dans sa propriété récemment acquise: "le jardin du repos". Il y fait la connaissance de sa jeune épouse, de son fils issu d'un mariage précédent (la première épouse est apparemment morte en couches) et des domestiques du domaine. Tout le monde semble vivre un bonheur parfait, simple. Mais peu à peu, il découvre que tout n'est pas si parfait, et qu'ils existent lourds secrets concernant cette famille, et celle des anciens propriétaires; qu'il essaie de découvrir en toute discrétion, pas par curiosité, mais par empathie. Jusque là, la lecture est très agréable. le récit est très simple, et la découverte de ces secrets par bribes donne un suspense délicat, pas trop haletant. Sauf qu'à un moment donné, le ton change avec deux longs chapitres où un des personnages dévoile finalement, d'un trait, le long récit de l'histoire douloureuse de sa famille.Et c'est là que le charme se dissipe. C'est le récit d'une famille normale, avec des problèmes banals ( mari qui dilapide la fortune, déshonore sa famille en s'affichant avec des prostituées, entretient une liaison, et éprouve des remords et un amour sincères envers sa famille qui finit après de multiples disputes, réconciliations par ne plus supporter son attitude, et le jette dehors, d'où sa déchéance).Bon. Rien de bien particulier en somme. On découvre que la déchéance sociale et morale guette tout le monde à tout moment, que tout l'or du monde ne suffit souvent pas, et n'apporte certainement pas le bonheur.....et la pluie ça mouille.Ce qui sauve le roman, c'est que l'on sent que l'auteur "aime" sincèrement ces "monsieur tout le monde" et a une réelle empathie pour leur souffrance. D'ailleurs il finit par ceci:" Tout cela a été déjà dit des milliers de fois par des milliers de gens. Cela me réjouit d'être en mesure de le répéter une fois de plus et d'apprendre à tous (y compris à ce journaliste de Guiyang) que l'homme ne se nourrit pas de billets de banque et, qu'au delà de sa course aux richesses, il y a plus important, infiniment plus important." Lecture plutôt sympathique donc, reposante après un gros morceau, mais pas marquante du point de vue littéraire.
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Pa Kin nous propose une lecture reposante. le Jardin du repos est le roman de la destinée tragique de deux familles.
L'absence d'éducation, de valeurs morales et spirituelles, alliée à l'addiction de l'argent mènent inéluctablement à la décadence.
L'auteur pénètre les secrets de famille en toute humilité sans bousculer, en pleine empathie. Il s'interroge sur l'âme humaine et sur la quête du bonheur "Mon coeur est lié aux autres. Si l'on rit, je suis heureux ; si l'on pleure, je suis triste. Je vois bien toutes les souffrances et tous les malheurs de ce monde, mais j'y vois encore davantage d'amour. " Et il place au coeur de ses interrogations la place de l'écrivain, de son utilité parmi les hommes.
Roman tout en pudeur, Pa Kin est résolument du côté des humbles.
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Belle découverte de cet auteur chinois par ce petit livre « le Jardin du Repos ».Le narrateur, écrivain, guère fortuné, rentre au pays après une longue absence. Il croise un vieil ami qui l'invite dans sa somptueuse villa à séjourner pour écrire un livre. Notre Monsieur Li s'installe, mais que de découvertes va-t-il faire sur le genre humain : la pauvreté des uns, la perversité des autres, les méfaits de l'argent. Mais aussi les rapports familiaux bien conflictuels dans la famille de son bienfaiteur, mais aussi, dans celle d'un mystérieux petit garçon qui vient cueillir régulièrement des fleurs dans cette riche demeure : quelle en est la raison ?
Pa kin nous dévoile tous ces mystères avec une écriture précise, simple tant pour nous décrire cette vie de riche chinois sur le déclin que la beauté de la nature environnante. Cela me donne envie de lire « Famille ».
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