AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Rai tome 2 sur 4
EAN : 9782809450439
112 pages
Panini France (23/09/2015)
3.67/5   3 notes
Résumé :
Au Japon, après la terrible bataille qui a eu lieu au 41ème siècle, Rai poursuit ses aventures et fait face à une vérité surprenante concernant sa mission et lintelligence artificielle Père. Rai va-t-il rester le défenseur du peuple ou périr comme tant dautres avant lui ?
Que lire après Rai, tome 2 : La chuteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est la suite directe du premier, qu'il vaut mieux avoir lu avant pour bien situer tous les personnages (même si le scénariste effectue quelques rappels en cours de route). Il contient les épisodes 5 à 8, initialement parus en 2014/2015 réalisés par la même équipe que le premier tome. le scénario est de Matt Kindt, les dessins, encrage et couleurs (le tout à l'infographie) de Clayton Crain.

L'histoire reprend là où s'était arrêté le premier tome, en 4001, à bord de New Japan, un immense vaisseau artificiel évoluant dans la couche supérieure de l'atmosphère terrestre et abritant cinq cent millions d'êtres humains (chacun disposant d'un compagnon positronique (un robot anthropomorphe, avec une intelligence artificielle bridée). Dans la première séquence, Rai est de retour dans ses appartements, sous la houlette de Father (l'intelligence artificielle qui gouverne et pilote New Japan).

Peu de temps après, il effectue une mission clandestine, pour son propre bénéficie : kidnapper Toshiro (le criminel responsable de la fabrication et de la vente de la drogue appelée Økult), pour l'emmener à une réunion secrète, avec Docteur Silk et Spylocke. À eux 4, ils décident d'un plan d'action pour essayer de renverser, ou au moins de neutraliser Father. de son côté, Momo (une positronique à l'IA débridée) se rend ans les bas-fonds de New Japan, dans des secteurs sans surveillance électronique) pour requérir l'aide d'une créature appelée Izak. Lula Lee (une adolescente présentée dans le premier tome) profite du fait de s'être vue attribuer sa positronique Grace, pour lui demander de fabriquer une bombe.

Le premier tome avait plongé le lecteur dans un récit de science-fiction aux environnements très concrets, dans une intrigue en tirant pleinement parti, faiblement connecté à l'univers partagé Valiant. Il retrouve avec grand plaisir les 2 mêmes créateurs pour ce deuxième tome (ce sont également eux qui réalise le troisième).

La narration de Matt Kindt s'effectue à plusieurs niveaux. Il y a bien sûr celui de l'intrigue proprement dite. le lecteur avait bien compris dans le premier tome que Rai allait se révolter contre son père tout puissant, comme un fils devant prendre son indépendance. le scénariste évite le schéma du héros tout puissant, menant la révolution à lui tout seul. Il déroule une intrigue dans laquelle Rai (Sho Sugino) est contraint de s'allier avec des individus dont il réprouve plus ou moins les activités. Il y a quand même un dealer de drogue et un révolutionnaire aux méthodes expéditives. En outre cette révolution n'est pas la seule voie d'évolution, puisque Momo retrouve un personnage dont l'existence sous-entend une évolution sur Terre des plus inquiétantes pour New Japan.

En fait, au cours de ces 4 épisodes, Matt Kindt élargit l'ampleur de son intrigue pour englober plusieurs factions, mettant en évidence une situation politique complexe, dans laquelle la destitution de Father profitera à plusieurs groupes aux objectifs différents et pas forcément compatibles entre eux. de nouveaux groupes apparaissent. Certains personnages se retrouvent cantonnés à une maigre poignée de pages, alors qu'ils pouvaient sembler centraux dans l'intrigue. En particulier les actions de Lula Lee sont reléguées dans une intrigue secondaire dont le lecteur devine que les conséquences seront reportées à un tome ultérieur.

De la même manière, le passage de Spylocke sur Terre est très rapide, laissant le lecteur un peu frustré de ne pas avoir pu constater les conséquences de l'existence d'Izak. Ce tome comprend également la première apparition du Geomancer, un personnage de l'univers partagé Valiant qui avait déjà eu droit à une courte série dans les années 1990. À nouveau, son apparition est bien trop brève, plus une accroche qu'un réel développement. le scénario est vraiment dense avec beaucoup d'éléments qui restent à l'état embryonnaire. En outre, Kindt s'attache aussi à développer les éléments de science-fiction de cette société.

Le lecteur avait découvert dans le premier tome ce qu'est New Japan, et comment sa société est constituée. Il découvre ici d'autres facettes de cette société, à commencer par l'usage de drogues récréatives, et d'une zone de défoulement dans laquelle les humains peuvent exorciser leurs pulsions les plus noires, en les mettant en oeuvre sur des compagnons positroniques. Ces androïdes à l'intelligence artificielle (IA) bridée sont affectés aux adolescents pour leurs 16 ans. Avec cette idée Matt Kindt se sert de la liberté que donne la science-fiction pour explorer le thème de la solitude de l'être humain, de la façon de la pallier, des dérives consubstantielles à ce dispositif. C'est aussi inattendu que précieux et agréable de voir un scénariste utiliser le genre qu'il a choisi pour dépasser les clichés visuels qui lui sont associés et intégrer quelques réflexions révélatrices de la condition humaine.

Le lecteur constate d'ailleurs que scénariste et dessinateur travaille en phase pour développer ce futur d'anticipation lointaine. Kindt ne se contente pas d'intégrer des robots génériques et des voitures volantes pour faire futuriste, Clayton Crain ne se contente pas non plus de reproduire des stéréotypes visuels. Dans la première scène, alors que les cellules de pensée et de dialogues expliquent la stratégie de Rai vis-à-vis de Father, et la situation conflictuelle, les dessins montrent l'environnement pour partie holographique dans lequel évolue Rai.

Dans une scène suivante, Spylocke établit une boîte noire, où se tiendra la réunion des conspirateurs, à l'abri des mouchards électroniques de Father. Kindt peut se reposer entièrement sur Crain qui montre comment Spylocke procède de façon ingénieuse et spectaculaire, sans qu'il ne soit nécessaire d'ajouter des phrases explicatives. de la même manière, lors de la progression de Momo dans des galeries désaffectées, les dessins suffisent à expliquer pourquoi Father n'a pas rétabli de système de surveillance dans ces lieux, et à convaincre le lecteur qu'il peut tolérer qu'il existe des zones d'ombre dans son réseau de surveillance.

Les images conçues et réalisées par Clayton Crain intègrent également une dimension spectaculaire convaincante. La ferme des fungi constitue un exemple parfait de l'utilisation des fonctionnalités sans limites de l'infographie. le dessinateur conçoit un endroit qui évoque effectivement des grottes (pour l'humidité nécessaire à la croissance des champignons), avec des couleurs luminescentes que l'on peut associer à des mycètes phosphorescents, et des formes caractéristiques des champignons. Il en résulte un paysage spectaculaire, empruntant assez à la réalité pour être convaincant dans son degré d'anticipation.

Un autre exemple de de la cohérence de la démarche créatrice du scénariste et de celle du dessinateur se trouve dans l'épisode 8 alors que Rai affronte son successeur Rai XI. La force de leurs coups les fait perforer les séparations entre secteur, les faisant voyager d'un environnement à un autre. Une cellule de texte indique que cet affrontement était de l'étoffe dont sont faites les légendes, et les images en montrent tout le merveilleux, toute la dimension effectivement légendaire.

Clayton Crain se montre tout aussi impliqué dans le développement d'un environnement de science-fiction qui ne se limite pas à une collection de clichés visuels. Il utilise les capacités de l'infographie en fonction de ses besoins pour créer des images très précises, ou au contraire plus impressionnistes, pour réaliser des textures minutieuses, ou au contraire peindre à large trait, pour intégrer des effets spéciaux sophistiqués, ou au contraire être le plus naturaliste possible. À chaque page, l'attente de divertissement du lecteur est comblée par des éléments de nature diverse, la propagation de cercles concentriques à la surface d'un breuvage, l'impression produite par les pétales roses d'un arbre en floraison, le drapé des nappes dans un restaurant, le scintillement de la bulle de protection de la boîte noire, les câbles techno-organiques partant ou arrivant à Izak, le personnage sur la boîte de céréales de Lula Lee, la texture de bois des meubles du bureau du docteur Silk, la haute technologie flambant neuve du vaisseau spatial arrivant sur Terre, etc. À chaque page, le lecteur découvre un nouvel enchantement visuel.

Ce deuxième tome confirme l'excellence de cette série, réalisée par Matt Kindt et Clayton Crain. L'interruption de publication mensuelle entre chaque tome leur permet de disposer du temps nécessaire pour peaufiner leur oeuvre. le scénariste réalise un récit qui amalgame intrigue, anticipation et réflexions sur la condition humaine. le dessinateur crée des planches à la hauteur de l'exigence du scénario prenant à son compte une large part de la narration, pour une complémentarité exemplaire. Arrivé à la fin de ces 4 épisodes, le lecteur a l'impression d'en avoir lu 6 bien denses, sans que cela n'ait été fastidieux. Il regrette que ces créateurs n'aient pas disposé d'une pagination supérieure pour développer plusieurs situations ou concepts qui le méritaient amplement, tout en se félicitant qu'ils aient profité de cette concision pour d'autant plus s'investir dans leur oeuvre.

À la fin du tome, le lecteur trouve 7 couvertures variantes (dont 3 réalisées par David Mack qui a déjà été plus inspiré), ainsi que l'annonce du tome 3 "The orphan" réalisé par les mêmes auteurs.
Commenter  J’apprécie          50


critiques presse (1)
ActuaBD
07 octobre 2015
Le protecteur du Japon est de retour pour de nouvelles péripéties et un résultat toujours aussi efficace, aussi bien d’un point de vue narratif que graphique.
Lire la critique sur le site : ActuaBD

Videos de Matt Kindt (31) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Matt Kindt
La conclusion de la saga épique de l'immortel B., créée par Keanu Reeves, co-scénarisée par Matt Kindt (Folklords, Grass Kings) et dessinée par Ron Garney (Wolverine, Captain America), bientôt adaptée sur Netflix. Dans cet ultime tome de la trilogie, les anciens mystères sur les origines de notre anti-héros et son destin final sont dévoilés ! Alors que la fureur de B. se déchaîne, une nouvelle découverte promet d'apporter les réponses qu'il cherche depuis des siècles. Mais alors que l'équipe voyage pour enfin comprendre les mystères de la naissance de B., va-t-il atteindre son objectif, ou tous ses efforts auront-ils été vains ?
Retrouvez-nous sur le site internet et réseaux sociaux pour plus de BD : https://www.editions-delcourt.fr/ https://www.facebook.com/editionsdelcourt https://www.instagram.com/delcourt.bd/ https://twitter.com/DelcourtBD
Achetez cette BD : -Amazon : https://www.amazon.fr/dp/2413045163/ref=nosim?tag=editidelco-21 -leslibraires.fr : https://www.leslibraires.fr/livre/23016174-3-brzrkr-t03-ron-garney-delcourt -placedeslibraires.fr : https://www.placedeslibraires.fr/livre/9782413045168-brzrkr-tome-3-matt-kindt-keanu-reeves-ron-garney/ -Fnac : https://www.fnac.com/a18565627/BRZRKR-Brzrkr-t03-Matt-Kindt#omnsearchpos=1 -Cultura : https://www.cultura.com/p-brzrkr-t03-9782413045168.html -BDfugue : https://www.bdfugue.com/brzrkr-tome-3 -Momie.fr : https://www.momie.fr/product/show/9782413045168/brzrkr-t03
+ Lire la suite
autres livres classés : anticipationVoir plus


Lecteurs (4) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4864 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}