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4,29

sur 4044 notes
Vous êtes fan du King, jetez vous là-dessus.
Vous ne connaissez pas le King, jetez vous là-dessus.
Vous n'êtes pas friand de science-fiction, ça tombe bien ce roman n'en n'est pas vraiment un, donc jetez vous là-dessus.
Vous êtes fan de SF, ce n'est peut-être pas le sujet principal, mais ça vous parlera tout de même, donc jetez vous là-dessus.
Vous aimez les longs romans, jetez vous là-dessus.
Vous prenez un peu peur devant la taille de celui-ci, mais je vous le dis : vous n'avez rien de mieux à lire, donc jetez vous là-dessus.

Le King nous propose là une oeuvre foisonnante, pleine de pages, d'idées et d'émotions.
22/11/63 est un roman d'ampleur, par sa taille et son sujet. Mais c'est également une oeuvre d'ampleur par l'émotion qu'elle suscite auprès du lecteur.
936 pages, cela peut paraître démesuré, mais croyez-moi, si vous arrivez à plonger comme moi dans ce récit, elle vous paraîtront presque insuffisantes.
Le propos, la construction, les descriptions, tout respire l'intelligence. A certains moment, ça en est presque déstabilisant.
Oh non, pas que le King veuille ramener sa science, bien au contraire ! le récit est d'une fluidité quasi miraculeuse, prouvant que l'auteur maîtrise le sujet et son art sur le bout des doigts.
La description des années 50 et 60 est passionnante, détaillée, mais surtout vivante. On n'est pas dans un livre d'histoire.
Certains trouveront peut-être que ses 936 pages n'ont pas toujours la même intensité. C'est, pour moi, au contraire une qualité, le King alternant parfaitement moments de tension, suspense et moments de respiration.
Et cette histoire respire par tous ses pores. Elle respire d'intensité, de crédibilité et d'émotion. Parce que, oui, le King fait la part belle à l'émotion dans ce roman, loin de ses anciens récits horrifiques. Et il touche en plein coeur.
me concernant, une lecture qui restera inoubliable, j'en suis certain.
Je n'aurais maintenant qu'un seul souhait : pouvoir revenir dans le passé, atteint d'un légère amnésie, et pouvoir me replonger dans ce roman, comme neuf.

Je pose un genou à terre et je me prosterne devant le King. le roi est vivant, vive le King.

(Sur mon blog, mon journal de cette lecture, jour après jour, pages après pages, émotions après émotions)
Lien : http://gruznamur.wordpress.com
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King...King...King...
Alors oui, je sais, ça fait un peu midinette énamourée mais je ne peux que scander fiévreusement son nom, ici prédestiné, histoire d'exprimer l'émotion qui mes trains, qui m'étreint, papa bossait à la SNCF, ceci expliquant cela...
J'avoue avoir été plus qu'échaudé à la lecture de ses dernières moutures et notamment de son gargantuesque Dôme qui m'avait surtout donné l'impression d'avoir été pris pour une cloche !
Mais à la lecture d'une critique fort logiquement dytir, dithry, élogieuse de la part d'un Babéliaute que je ne citerai pas, discrétion oblige, le pas fût allègrement sauté, l'intérêt immédiat et l'addiction totale !

Pause détente :
Consonne ! Le R . Re-consonne ! Le Z . Voyelle ! U . Re-re-reconsonne ! Un G .
Mon tout est l'anagramme de l'avisé conseiller fort actif sur le site...
Encore merci Gruz...Nan j'l'ai pas dit...Ou alors pas fort...

En découvrant un tel pavé, l'image de l'éventuel parpaing indigeste s'imposait d'emblée .
Mais que le pitch est alléchant! Se balader dans les couloirs du temps dans l'optique d'empêcher l'assassinat de l'impétueux JFK à Dallas Texas, prononcé Dalleiysse Teczas, le 22/11/63. Comme le titre du bouquin dis donc! C'est bien foutu quand même...Moi qui ai toujours cru que John avait cassé sa pipe lors d'une épique partie de curling perché - variante américaine du chat - , en plus, j'apprends des trucs .

Très malin ce bougre de Stephen !
Première bonne idée, les sauts dans le temps, toujours potentiellement accrocheur .
Second éclair de génie, se pencher sur l'un des plus grands mystères politiques du siècle dernier concernant l'un des présidents les plus charismatiques à défaut d'être emblématiques .
Trimo-tertio, le petit côté  nostalgique des sixties qui joue à plein .

OK mais une fois que l'ami Jake Epping aura validé sa mission qui ne saurait prendre plus de 200 pages, écriture gros caractères en sautant une ligne sur deux, quid des 700 restantes? Et c'est là que le King fait montre de toute sa maitrise en développant un ingénieux procédé narratif, l'histoire s'auto-alimentant judicieusement car tout bouleversement du passé, aussi infime fût-il, induit forcément d'inévitables altérations futures...

Le gros avantage sur Dôme, c'est la restriction des personnages .
L'on se focalise sur trois acteurs essentiels et basta !
King assoit un récit, pour peu que l'on y adhère, parfaitement plausible quant à ses répercussions. Il déroule magistralement de concert les efforts de Jake pour contrer ce magicien de la gâchette qu'était Lee Harvey Oswald et pour s'arroger les prérogatives d'une jolie bibliothécaire prénommée Sadie .
King perd un lecteur qui en redemande encore et encore. Il distend le temps, le triture, joue avec tout en lui conférant une étonnante légitimité. Sa description des années 60 est totalement immersive et jouissive. Et que dire de cette touchante idylle aussi évidente qu'improbable...King a su trouver le juste équilibre entre tension et émotion, parfaits yin et yang d'un récit maitrisé de la première à la dernière page. Ajoutez-y ce prégnant sentiment de revivre l'Histoire heure par heure jusqu'au moment fatidique, l'auteur n'ayant pas été avare de recherches en la matière, et vous obtenez un bouquin inclassable si ce n'est au rayon des incontournables !

22/11/63 : le King est mort , vive le King !
4.5/5
http://www.youtube.com/watch?v=6jxoEyeoAow
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" I have a dream " . C'est par cette célèbre phrase de Martin Luther King que j'ai voulu commencer ma critique de "22/11/63" de Stephen king.
Quel rapport me direz vous, à part le nom de famille ! je vous répondrais les années soixante.
Je suis un grand nostalgique de cette période riche en évènement , la musique
la littérature, le cinéma....
Ce pays où tout est " XXL " où le pire côtoie le meilleur. Quand l'histoire rejoint la littérature ça donne "22/11/63"
Lors d'une correction d'un devoir Jake Epping prof d'anglais va être ému par le récit d'un élève Harry Dunning au point de verser des larmes lui qui n'a jamais pleurer.
Al Templeton cuistot et ami de Jake va lui révéler un secret et une mission; le secret, pouvoir voyager dans le temps grâce à une sorte de porte spatio-temporel au fond du restaurant.
atteint d'un cancer en phase terminale al va confier à Jake la mission la plus improbable qui soit, empêcher l'assassinat de Kennedy à Dallas. Ce qui va pousser jake à partir dans le passé c'est le récit de Harry Dunning. le voyage débute en 1958 il va durer cinq ans jusqu'à cette date du 22/11/63.
Jake va être pris dans le tourbillon de l'histoire. le début du rockn roll, le racisme n'oublions pas que les droits civiques ne sont pas à l'ordre du jour, la guerre froide pèse comme une épée de Damoclès sur le monde.
Jake va tenter de modifier le destin de quelques personnes, il va bien entendu rencontrer l'amour, Sadie "la plus belle chose qui me soit arrivé ". le temps passe jusqu'à la date fatidique, mais quelque chose va faire gripper la machine.
On est loin des romans horrifiques de Stephen King même si de temps en temps on a un petit clin d'oeil du clown de " ça" .
Si vous aimez les sixties lisez vite ce roman.
moi je cours acheter "Joyland"
" I have a dream"
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22/11/63 ou comment se plonger dans l'Amérique du début des années soixante. Jake Epping hérite d'un secret hallucinant? al Templeton un ami qui se meurt, l'invite à prendre la machine à remonter le temps pour changer le cours de l'histoire. Sa mission: empêcher Lee Harvey Oswald de flinguer JFK. Jake devient Georges Amberson et se lance dans une course contre la montre. Sacré challenge surtout que l'amour toque à sa porte, sous les charmants traits de Sadie la bibliothécaire.
Et la embarquement immédiat pour un gigantesque panard de plus neuf cent pages.
Immersion totale, mister King mène son récit avec un talent incroyable, ça foisonne, ça titille, ça émeut, ça vit, ça intrigue. le tout dosé aux petits oignons. du boulot d'orfèvre. Un très grand bouquin. Jamais un auteur n'a porté aussi bien son nom. Vive le King.
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Quand le papillon du destin perd ses ailes dans le vortex pour redevenir chenille…

King. le King. J'veux qu'il m'appelle Pépette moi aussi, avec des étoiles dans les yeux et des papillons au bas du ventre, qu'il me fasse danser, virevolter sur un bon rock, puis qu'il m'amène fissa dans sa Plymouth Fury rouge chromée, à travers une petite bourgade paumée du fin fond du Maine ou du Texas. Non pas Elvis. Pas Luther. Pas le terrifiant Kong. Non, Stephen. The King.

Pourquoi faut-il que j'atteigne l'âge que j'ai pour le découvrir ? Pourquoi ? Je le jugeais trop populaire ? Trop étiqueté horreur ? Trop américain ? Une forme de condescendance ? Des préjugés ? Tout cela sans doute, et, à présent, je le regrette…Comme j'aurais aimé le lire adolescente…ma vie en aurait-elle été changée ? Imaginons que je puisse ainsi retourner en arrière, ne serait-ce que de trente ans, c'est pas grand-chose trente ans, et que je change ce petit détail, adolescente je me mets à dévorer tous les livres du King, explorant ses milles et une facettes, cela pourrait-il modifier beaucoup de choses dans le présent, sous le coup du fameux effet papillon ? Serais-je devenue une spécialiste des livres d'horreur et de thriller détrônant par la même sur Babélio NicolaK ? Ecrirais-je des livres ? Aurais-je eu le même métier ? Aurais-je ce pseudo ? Ou au contraire, aurais-je délaissé les livres au profit du petit écran et des séries américaines à tire larigot ?

« Tu dois retourner d'où tu viens et voir exactement ce que tu as fait. Ce que tout ton travail, sans nul doute dur et bien intentionné, a accompli ». Tel est le sujet de ce livre incroyable de plus de 900 pages : qu'est-ce qu'il advient lorsqu'on modifie le passé ?

Jake Epping, professeur d'anglais à Lisbon Falls, n'a pas pu refuser la requête de son ami al Templeton, restaurateur mourant : empêcher l'assassinat de Kennedy le 22 novembre 1963. al a en effet trouvé dans son arrière-boutique un terrier, une sorte de bulle, de fissure temporelle qui permet de retourner en 1958, soit plus de cinquante ans en arrière vu que l'histoire se déroule en 2011. Que nous y restions une journée ou plusieurs années, lorsque nous revenons en 2011, c'est comme si nous étions partis deux minutes. Mais y retourner ensuite, c'est remettre les compteurs à zéro sur les changements éventuels opérés lors du précédent voyage temporel réalisé.


« Vous avez déjà fait cette expérience, par un jour de grand soleil, de fermer les yeux et de continuer à voir l'image rémanente de ce que vous étiez en train de regarder juste avant ? Eh bien, c'était comme ça. Quand j'ai regardé mon pied, je l'ai vu posé sur le sol. Mais quand j'ai cligné des yeux – un millième de seconde avant ou un millième de seconde après que mes yeux se sont fermés, je ne sais pas exactement – j'ai aperçu mon pied posé sur une marche. Et c'était pas non plus dans la pauvre lumière d'une ampoule de soixante watts. Mais en plein soleil ».

Avant d'empêcher l'assassinat du président, Jake va tenter de modifier des éléments du passé moins impactant, touchant non pas à la grande Histoire mais à la petite histoire, celle des faits divers, des violences conjugales, des accidents. Il se rend compte peu à peu que le passé est tenace et qu'il ne souhaite pas être modifié…et la réticence au changement du passé est proportionnelle à l'importance de l'élément à modifier…Notre ami est confronté ainsi à des embûches volant en escadrille, voire à devoir faire des efforts surhumains au fur et à mesure que le moment à modifier approche, en l'occurrence des efforts extrêmes, comme s'il était face à une machine infernale aux dents acérées lorsque le moment pour contrer Lee Harvey Oswald, le tueur de Kennedy, arrive. Un RDV avec L Histoire des plus incroyables !

De plus, plus on s'engouffre dans la fissure temporelle telle Alice au pays des merveilles bondissant dans le terrier, plus de cordes sont créées, images multiples de l'avenir. Plus il y a des dissonances, les cordes finissent en effet par s'emmêler créant une disharmonie faisant voler en éclat la notion même de réalité. Chaque voyage n'est donc pas une remise à zéro intégrale, vous me suivez ? C'est d'ailleurs ce que tente de faire comprendre ce clochard au carton vert, jaune ou orange, à l'entrée du terrier côté année 60, homme ou être surnaturel, simple gardien ou ange-gardien, simple passeur ? J'ai du mal à le déterminer mais cet aspect du livre est passionnant et apporte un soupçon de complexité étrange qui n'a pas fini de m'interroger…

« Les choix et les possibilités multiples de la vie quotidienne sont la musique au son de laquelle nous dansons. Ils sont comme les cordes d'une guitare. Pincez-les et vous créer un son agréable. Une harmonique. Mais commencez ensuite à ajouter des cordes. Dix cordes, une centaine de cordes, un millier, un million. Parce qu'elles se multiplient ! Harry ne savais pas ce qu'était ce grand son de déchirure liquide, mais moi je crois bien que je le sais : c'est le son de trop d'harmoniques créées par trop de nombreuses cordes ».

La recette d'un tel pavé, à priori indigeste, est composée d'ingrédients incroyables qui tiennent le lecteur en haleine tout en le régalant : une cuillerée, certes petite mais totalement addictive, de science-fiction au moyen de sauts dans le temps et de cordes de réalité entremêlées, une grosse louche de nostalgie en nous plongeant avec délice et de façon complètement immersive dans l'Amérique des années 60, une autre grosse louche d'émotion en imaginant une superbe histoire d'amour fusionnelle entre Jake, devenu George Amberson dans le passé, et Sadie, une charmante et touchante bibliothécaire, un zeste de politique et de géopolitique en évoquant la menace sur l'un des présidents américains les plus emblématiques et les conséquences si celui-ci n'est pas assassiné (le livre se faisant alors uchronie). Sans oublier un saupoudrage régulier et constant de caustique via la critique acerbe de la société américaine. Que ce soit celle des années 60, en dénonçant le puritanisme américain, le patriarcat, la ségrégation raciale que celle de 2011 avec ses technologies addictives, son manque d'authenticité, son dérèglement climatique… Chaque ingrédient est apporté avec équilibre et se mélange avec goût. Cela forme une recette unique cuisiné aux petits oignons à la saveur inoubliable.


Alors certes il y a quelques longueurs sur ces 934 pages, c'est vrai. Il s'agit du temps de mijotage afin que la sauce prenne et soit onctueuse. Ce n'est pas un défaut comme j'ai pu le penser dans un premier temps, mais une force du livre, une réelle qualité. Parfois ça mijote à petits bouillons permettant l'immersion progressive, la mise en place de personnages très fouillés auxquels le lecteur se sent de plus en plus proche ; parfois ça bout à gros bouillons laissant place à l'action, à l'intensité du moment. Alternance de respiration lente et de respiration saccadée faisant tout le charme de ce récit de haute voltige.
De bons ingrédients, des histoires dans l'histoire pouvant chacune faire l'objet d'un tome, des rythmes variés, permettant à la crédibilité et à l'émotion de s'épanouir en généreuses notes de fond, arômes persistants.
Quel talent ce King…bon vous n'y trouverez pas une écriture ciselée, on ne lit pas ce livre pour le travail fait sur l'écriture mais plutôt pour sa fluidité et son rythme permettant au talent de conteur du King, talent absolument hors norme, de faire son oeuvre. La simplicité de l'écriture sert admirablement et agréablement l'intrigue.

Allez, si je cherche, j'ai peut-être été plus dubitative sur le côté uchronie du livre…les conséquences de l'éventuel assassinat évité m'ont parues quelque peu exagérées, l'effet papillon absolument énorme. Là, étonnamment, il m'a manqué quelques briques pour comprendre, une centaine de pages peut-être…là, Je n'y ai pas vraiment cru, j'aurais préféré quelque chose de plus atténuée, de plus amortie, je crois.

Mais malgré ce bémol, sans doute le seul, je me suis régalée. La fin est de plus sublime et surprenante, l'auteur a évité la solution de facilité à laquelle nous nous attendions. Une fin particulièrement touchante avec la danse pour point d'orgue, comme régulièrement dans le livre d'ailleurs.
De plus je ressors de cette lecture avec un livre à lire d'ores et déjà dans ma PAL : « H.H. Muro. Connu sous le nom de Saki. Sa nouvelle intitulée La fenêtre ouverte. Lisez-la Hosty. Ca traite de l'art d'inventer des salades de façon spontanée, c'est très instructif ». Ce livre, parait-il, montre qu'un événement est terrible ou banal selon la perspective donnée par le récit le précédant…un effet domino…ou un effet papillon…
En tout cas, les livres sont de merveilleuses bibliothèques et qui sait l'impact que peut avoir un livre sur notre vie…le livre a un effet papillon inestimable…sans parler de celui des lectures communes qui permettent de sortir de nos zones de confort et de nos préjugés. Merci infiniment Doriane, grâce à toi et cette lecture commune j'ai découvert tout un univers et un très grand auteur !
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Imagine. Ton pote-patron-du-bar-du-coin t'entraîne un jour au fond de sa cambuse pour t'y faire découvrir un genre de passage ultra-secret. Là, façon sorcier à lunettes franchissant le mur de King's Cross (l'on notera qu'il est encore question du King quelque part, c'est dingue) te voilà transpropulsé (propultransposé ça marche aussi) dans la quatrième dimension. Juste quelques soixante piges en arrière en fait. An de grâce 1958 plus précisément.

Du coup l'idée c'est quoi ? Ben tant qu'à musarder en terrain d'antan, autant accomplir au passage LE truc qui dépote. Empêcher l'assassinat de Kennedy par exemple…

En voilà un chouette projet qu'il en jette.

OK, mais bon il se passe quoi quand on veut changer le passé Doc ? Et l'effet papillon, on y pense à l'effet papillon ? Parce que Stephen, lui, il y a pensé. Stephen il a pensé à tout. Et il s'est aussi copieusement documenté sur l'Amérique des années soixante, que du coup t'apprends plein de trucs sur le sujet, même que ça te donnerait presque envie d'y rester pour de bon d'ailleurs.

En attendant tu signes pour mille et quelques pages de préparatifs minutieux, de galères surréalistes (tu m'étonnes) et de journées à peu près tranquilles au coeur des riantes sixties, rythmées de ci de là par quelques menues péripéties, attention ça tressaute un peu. Et puis ça palpite aussi. Mais c'est cool.

Voilà, j'ai lu un King. Pour la première fois – shame on me, je sais Stephen. Et super coup d'essai pour une débutante, cette saisissante excursion spatio-temporelle m'aura bien embarquée. Stephen, darling, je repars quand tu veux, où tu veux.



Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Cher Monsieur Stephen King,

Tout d'abord je tiens à vous présenter mes plus humbles excuses. Longtemps je me suis couché de bonne heure en vous considérant un peu comme un écrivain relevant de la littérature de gare. J'ai toujours souri à cette expression bizarre que je devine bien sûr plutôt condescendante voire méprisante de la part de certains lecteurs intellectuels. Certes, les gares évoquent pour moi la féérie des voyages improbables. Et certaines gares sont de véritables monuments historiques : la gare de Porto par exemple avec ses magnifiques azulejos, la gare de Perpignan visitée par Salvador Dali, la gare d'Anvers, la gare de Chhatrapati Shivaji à Bombay... Je n'ose évoquer celle d'Obiralovka et l'image de cette chère Anna Karénine dans cette ultime gare...
Mais je m'égare...
Sottement, je pensais un peu cela jusqu'à ce qu'un papillon se pose un jour sur mon épaule, histoire de me faire de l'effet. C'était une invitation en bonne et due forme pour que je lise 22/11/63. J'ai retenu poliment ma joie à cette idée, je suis d'une nature peu expansive, et je vous avoue un peu honteusement que ce choix m'a un peu aidé à contenir toute expression délurée.
Cher Monsieur Stephen King, vous n'êtes pas présent, - du moins pas encore, dans mon Panthéon littéraire, et quand j'ai vu la taille de l'exemplaire que je venais d'emprunter auprès de ma médiathèque préférée, - 934 pages ça impose, j'ai senti le sol trembler sous mes pieds, je me suis accroché à ce que j'ai pu trouver sous la main, - pas une pile de livres elle serait tombée, non un vulgaire kiosque d'accueil. Les bibliothécaires sont accourues à mon secours, affolées. Ça va, Bernard ? Reprenant mes esprits, je les ai rassurées du mieux que j'ai pu en précisant qu'elles ne me verraient pas durant un certain temps... J'ai senti une tristesse se dessiner sur leurs visages, c'est dur le métier de bibliothécaires...
Cher Monsieur Stephen King, il existe des romans de 150 pages qui sont d'une langueur éprouvante et épouvantable. Chaque soir, je suis venu à votre livre avec la même joie débridée que Jake Epping se glissant dans cette faille temporelle qui le ramenait en 1958, quelques cinquante ans plus tôt...
22 novembre 1963. L'événement lié à cette date fatidique ne vous aura pas échappé. Elle scelle un événement majeur de l'histoire des États-Unis, l'assassinat de John F. Kennedy à Dallas.
22 novembre 1963, j'avais un an et cinq mois... Mais brusquement je n'avais plus un an, grâce à vous, Cher Monsieur Stephen King. J'avais vingt ans, j'avais trente ans, j'avais votre âge, j'avais mon âge... J'existais dans cette faille temporelle que je venais de franchir à mon tour...
J'avais bien compris l'intrigue : remonter le temps et tenter d'inverser le cours des choses, les petites choses, les grandes choses, si on peut considérer que dans ce fil du destin la vie d'un certain John F. Kennedy compte plus qu'un Jojo La Bidule, qu'un Dodo La Saumure, qu'une Gisèle, qu'un Jean-Jacques ou qu'une certaine Sadie Dunhill...
Ah, tiens ! Sadie Dunhill...
Inverser le cours des choses, torturer ce passé infernal, inexorable, le fatiguer. Nous y avons tous rêvé.
Empêcher que le 22 novembre 1963 devienne une date majeure dans l'histoire des États-Unis.
Cher Monsieur Stephen King, chaque soir, j'ouvrais les pages et j'avais l'impression de frotter une sorte de lampe d'Aladin et je me plongeais alors dans le monde tourbillonnant des personnages de ce récit. Je me suis aperçu peu à peu que ce livre représentait pour moi une sorte de talisman, me protégeant du reste du monde. Je ne lisais plus l'histoire, j'étais dans l'histoire, aux côtés des personnages, j'étais dans la turbulence des années 60, là-bas voyageant entre le Maine et le Texas, dans cette Amérique rude et attachante, avec l'insouciance de la jeunesse, la légèreté d'un tourbillon qui vous enivre, mais aussi la tension liée à ce tumulte social, politique, géopolitique, la haine, la ségrégation, toutes ces minorités dont les droits étaient bafoués piétinés, et puis aussi les espérances qui se forgeaient pour construire un monde meilleur... L'Amérique a-t-elle changé pour de bon, changera-t-elle un jour ? Il faudrait une autre faille temporelle pour me projeter en 2063, mais là c'est une autre affaire.
Brusquement cette histoire totalement insensée, non seulement devenait crédible à mes yeux, mais était la seule vérité, la seule à mes yeux...
J'ouvrais les pages et mes pas brusquement se retrouvaient sur cette première marche d'un escalier invisible, enfouie sous le sable, qu'il fallait chercher, qu'il fallait trouver. Oui chercher cette première marche à travers les pages du livre, chaque soir, c'était le miracle accompli, le nirvana, le geste magique qui me délivrait de la torpeur des jours ordinaires...
Est-ce alors qu'on lit pour fuir la vie ? Ou pour regarder celle-ci droit dans les yeux ? Ou bien pour recommencer autre chose ?
Remède à la mélancolie, remède à l'indifférence, remède aux rebuffades de la vie...
Je sais que les livres ont un pouvoir, un pouvoir magique, une magie que je ne trouve nulle part ailleurs en dehors bien sûr de ma vie personnelle cela va de soi, je sais que les livres m'offrent ce don de devenir magicien à mon tour, m'accordant ce pouvoir.
Et c'est peut-être cela qui est vertigineux, abyssal...
Cher Monsieur Stephen King, j'ai retrouvé ce pouvoir magique dans vos pages, j'ai été épris de ce vertige, grâce à vous, l'écrivain populaire, ha haha ! - pardon c'est un rire nerveux...
930 pages, c'est un temps qui s'étire, longuement, un bonheur incommensurable à l'heure du tweet, du sms, des phrases prémâchées...
J'aime ce temps que vous savez inventer à merveille, où les morts parlent aux vivants, où les morts redeviennent vivants le temps de leur donner un nouvelle chance...
Cher Monsieur Stephen King, lire 22/11/63 m'a ébranlé dans mes certitudes de lecteur. Il est difficile de qualifier votre roman. Uchronie ? Roman fantastique ? Thriller historique ? Et si c'était avant tout un roman d'amour...
Un roman d'amour au sens large, un roman où l'on s'éprend de personnages attachants, où l'on s'éprend de l'humanité qui porte ce récit. J'ai aimé votre humanité qui dénonce l'hypocrisie d'une Amérique puritaine qui finalement est complice et nourrit toute cette violence sous-jacente qui traverse ces 930 pages. J'ai comme le sentiment que cette humanité est en vous, vous porte...
Cher Monsieur Stephen King, je dois vous avouer, je vous en veux un peu... Je crois bien que j'ai fini par tomber amoureux de Sadie Dunhill, à cause de vous. Enfin, tout de même il ne fallait pas me la présenter cette fameuse Sadie... J'ai eu l'impression de danser avec elle le madison. J'ai eu l'impression de la serrer dans mes bras, de sentir son coeur battre contre le mien... Mais elle était l'amour de Jake Epping et pour rien au monde je n'aurais trahi un ami. Alors elle devenait elle aussi une amie, une complice, une frangine... Celle qui me tenait la main quand je lisais, par-delà les années qui nous séparaient... Je sais bien qu'elle était là toute proche de moi, je sentais même son parfum...
On s'était dit elle et moi qu'on se ressemblait, on avait tous deux une cicatrice qui traversait le visage. Moi c'était à cause d'un accident de voiture à l'âge de onze ans... Elle, c'était... C'est alors qu'elle a posé un doigt en travers de mes lèvres. Ne leur raconte pas tout, c'est notre secret...
Je me souviens alors de la dernière fois où nous nous sommes vus... J'abordais les dernières pages du livre et j'avais le coeur qui se resserrait en moi, j'avais le souffle court, je me demandais si je n'allais pas faire de nouveau une crise d'asthme... Ils étaient là tous les deux et je voulais me retirer sur la pointe des pieds, tout doucement, sans faire de bruit...
J'étais en train de revenir à la surface de l'onde, remonter le cours des pages, sortir du livre par cet endroit magique où j'étais entré, elle m'a pris par la main... J'ai senti cette main affectueuse sur ma main, elle a déposé un baiser d'amie sur ma joue gauche en feu, celle de ma cicatrice... Je suis remonté à la recherche du fameux escalier, tâtonnant vers la fameuse marche, je me suis retourné une fois encore, il y avait une séparation entre nous, un chemin devenu vertigineux, comme celui d'Orphée lâchant la main d'Eurydice, la regardant une dernière fois...
Cher Monsieur Stephen King, votre écriture n'a peut-être rien d'extraordinaire, - quoique, nous pourrions en discuter... Quel talent formidable de conteur vous avez pour m'avoir tenu en haleine à chaque page, m'avoir embarqué dans cette histoire ! Je vous en veux de m'avoir fait croire que tout ceci était vrai comme si j'y étais.
Après la dernière page lue, je me suis endormi et je ne saurais dire si j'étais serein ou énervé. Toujours est-il que j'ai eu droit à un vif reproche de mon épouse le lendemain matin, me posant moultes questions au sujet de cette trace de rouge à lèvres que j'avais sur la joue presque encore en feu, marquée comme un dernier baiser du passé datant de soixante ans, mon âge...
Je me suis réfugié dans la salle de bain pour effacer l'outrage. Je vous avoue être resté là longtemps, enfermé. Jamais je n'ai traîné autant dans une salle de bain... Je n'avais pas remarqué ce papillon qui venait à cet instant de quitter mon épaule pour d'autres voyages. Quel effet !
Cher Monsieur Stephen King, je vous remercie pour l'émotion que vous m'avez transmise. Si ce don appartient à la littérature populaire, croyez-moi que j'y souscris totalement.

Je remercie mes amis pour m'avoir entraîné dans cette belle aventure, d'abord Doriane qui connaît admirablement l'oeuvre de S. King et qui nous a généreusement proposé cette invitation. Sont alors venus dans cette farandole commune : Chrystèle, Hélène, Nicola, Paul, Sandrine, qui furent de merveilleux compagnons de lecture...

♫ Love me tender
Love me sweet ♬
♫ Never let me go
You have made my life complete ♬
And I love you so ♩ ♩ ♩
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"Mes amis voici le temps venu, d'aller prier pour mon salut, le King, est revenu !".

Ah, Stephen King, tu es responsable de mes premiers frissons, de mes premières "vraies" frousses, tu es l'homme qui a enchanté mes après-midi de lecture avec tes nombreux ouvrages dont mes doigts aggripaient les couvertures, le souffle court et totalement immergée dedans.

Oui, Stephen (tu permets que je te tutoie, vu ce que tu m'as fait vivre) tu es l'auteur qui m'a fait regarder les voitures avec la sueur qui me coulait dans le dos et dont je n'ai jamais osé lire "Cujo" de peur de regarder mon chien de manière suspicieuse.

Stephen, c'est l'ami Gruz qui est LE responsable de ma lecture de ton livre, sa critique plus que dithyrambique m'ayant poussé à nouveau vers toi, quant à Laurence64, si elle avait publié avant lui, elle m'y aurait poussée aussi...

Et alors, Stephen ? Il paraît que tu es désormais en odeur de sainteté auprès des grands quotidiens francophones ? La faute au nouveau pape ou au fait qu'ils aient ENFIN remarqué ton talent indéniable de conteur-frissoneur hors-pair ?

Comme le dit si bien Le Figaro "Sans la liberté de blâmer, il n'y a pas d'éloges flatteurs" et dans ton cas, après t'avoir longtemps blâmé, ils te lancent ENFIN des fleurs, et sans le pot.

Ont-ils raison de encenser, comme le fit Gruz, Laurence64 et tous les autres ?

Ma foi (nouveau pape oblige), je dirais "oui" et "non"... et je commencerai par ce qui fâche d'abord :

Stephen, les préliminaires, c'est agréable, il en faut, on a le droit de prendre son temps et de me faire languir, mais, à un moment donné, il faut passer à l'acte ! Rentrer dans le sujet.

Trois cent pages en trop... trois cent pages de moins n'auraient pas été du luxe parce qu'à un moment donné, bien que j'ai passé du bon temps à suivre les tribulations de Jake Epping, je l'ai trouvée un peu longue, ton histoire.

Non, Stephen, ne t'en fais pas, cela n'enlève rien à la qualité de ton livre ! Il faut dire que l'assassinat de Kennedy à Daaallaaaas, cet univers impitoyable, ne m'intéressais pas plus que ça, mais que, depuis que j'ai lu ton ouvrage, et bien, cela m'a intrigué plus, surtout au niveau des implications que cela a eu sur le reste du monde et sur les événements qui ont surgi ensuite.

As-tu raison lorsque tu dis - à travers ton personnage de al - que si Kennedy n'était pas mort, tout ce qui a suivi n'aurait pas eu lieu ?

Hormis cette légère critique sur les pages en trop, tout le reste, c'est du petit lait et j'ai eu plaisir à te retrouver, mon ami que j'avais perdu de vue, bien que cette fois-ci, il n'y ait pas eu de véritables monstres caché dans les placards ou sous le lit pour me coller les sueurs froides.

Le "monstre" n'est d'ailleurs pas un habitué de tes livres (le renouveau du cheptel), mais "Carton Jaune" m'a fait me poser de nombreuses questions quant à sa présence. Une sacré trouvaille !

De plus, on sent que point de vue "références", tu les as pompée chez toi-même, mon grand. Ne dit-on pas que l'on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même ?

Oui, Stephen, tu nous a pondu un bon roman, j'ai vibré, supputant mille et une choses sur la fin, me demandant si "oui" ou "non", Jack allait y arriver et sur ce qu'il se passerait ensuite.

Tout son périple, ses amis, ses amours, ses emmerdes, je les ai suivi, m'agrippant parfois aux pages de ce livre, me délectant de cette plongée dans cette période qui va de l'année 1958 jusqu'à 1962.

Bigre, je m'y serais crue et j'ai souri avec tendresse devant ces vieilles années (que je n'ai pas connues) jusqu'à ce que Jake, ton personnage principal (ô combien délicieux), ne me rappelle qu'en 58, ce n'était pas "Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" et que nous étions loin de l'univers des Bisounours, bien que l'on y ait cru, durant un moment, à cet univers enchanteur.

Tu m'as bien étonné et je pense que dans ton explication finale, il y ait aussi une référence à Timon, le suricate du "Roi Lion" qui avait bien raison quand il expliquait au jeune Simba que...

Non, je ne spoilierai pas ! Visionnez le dessin animé (et trouvez la phrase) ou lisez le livre !

Bref, un grand moment de lecture, une plongée dans le passé, dans cette Amérique, avec ses bons et ses mauvais côtés, des personnages aussi attachants que la cervelle et le sang de Kennedy sur la veste de son épouse (et les personnages m'ont bien plus collé, même après avoir fermé le livre) et un super travail de fond du King en personne (pas Elvis, mais Stephen).

Des dernières pages qui m'ont fait sourire et presque mit la larme à l'oeil...

Et puis, Stephen, ne t'inquiète pas trop, si j'ai trouvé le livre trop long de 300 pages, Gruz l'a trouvé trop court de 300 pages... la moyenne est faite, non ?

Stephen ? Pourquoi t'arraches-tu donc les cheveux ?

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" Boucle la boucle", a demandé carton vert.

Et je me suis acquittée de cette tâche, tournant la dernière page.

Plongé au coeur des années 1960, voici que Jack Epping , allias George, est pourvu d'une mission hors norme : Sauvé JFK...

C'est son ami al Templeton qui sur le déclin, lui a confié le secret de la porte, menant dans le passé. Un passage où il pourrait aller et venir, en retournant toujours, exactement à la même date. Un renouveau, infinis.

N'ayant rien à perdre ou sur quoi s'accrocher dans la vie, ... Jack accepte de reprendre la mission de son défunt ami. Et emprunte le passage, prêt à poursuivre Lee Oswald, l'espionner et empêcher sa mission meurtrière.

Mais l'amour, ho l'amour! Nous surprend toujours, et le voici piqué par la flèche de cupidon. Les plan de Jack, sont compromis. Saddie pénètre son esprit. Les complications s'enchaînent, quant sur le coté il prend goût à sa nouvelle vie, s'attache à ses nouveaux amis. Pourquoi devrait-il repartir?

Ce que j'en ai pensé?
Sujet à controverse!

Je mentirais en disant que je l'ai lu d'une traite, ce ne fut pas le cas. Je reconnais le travail gargantuesque qui découle de ce roman, et les recherches effectuées pour planter un décors concret et de juste descriptions. Mission réussie. Pourtant il m'a paru parfois lourd, et certains passage étaient inutilement long.

Je ne suis pas tombée sous le charme de la bien aimée Saddie, nunuche, maladroite et presque agaçante. Ce n'est que "MON" ressentie.

Et sachant que l'histoire d'amour, était importante pour sortir un peu de la filature, des passages d'espionnage et tout ce qui s'en suit , ce fut dommage pour moi de ne pas réussir à m'attacher d'avantage à elle, à eux.

J'aimais Jack, et sa façon de s'exprimer, de penser, le courage qui le caractérise. Et c'est pour cette qualité narrative, que j'ai repris à deux fois ce gros roman. Je voulais en découdre! Je l'aimais bien "lui".

J'ai été charmée par la description de ce lieu passé, de ces différences avec notre présent. Au revoir internet, au revoir téléphone portable, et tant d'autre chose. Bonjour doux parfum de tarte maison,....

La fin m'a pincé le coeur, même si je l'a comprends.
Simplement... à quoi bon....

Peut-être aurais-je été plus égoïste, je l'ignore.
Pourquoi tant de conséquence, juste pour un petit bonheur?

Je ne regrette pas de l'avoir lu, mais King m'a marquée bien plus profondément dans d'autre romans.










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Oh non, me suis-je dit en tournant la dernière page de ce roman ! J'ai dû quitter avec nostalgie ce monde des années 1958-1963 décrit avec tant de vraisemblance par Stephen King. Quitter aussi ces personnages tellement humains, que ce soit Jake, professeur d'anglais, ou encore le trop célèbre Lee Harvey Oswald, assassin de Kennedy et plein d'autres encore qui forment une cohorte de faiblesse et d'héroïsme.

Mais ce passé ne vient pas à nous naturellement, car ce prof d'anglais est notre contemporain, et sur les conseils pressants de son copain al qui a découvert une porte - qu'il appelle « le terrier » - entre notre monde et le passé, il dégringole des marches invisibles pour se retrouver au même endroit, mais en 1958. En effet, il est chargé d'une mission capitale pour l'avenir des USA et même de la planète entière : assassiner le meurtrier de Kennedy avant qu'il ne commette son crime. Il lui reste donc 5 ans pour peaufiner son plan, pour surveiller Oswald et ses agissements. 5 ans, c'est long...C'est le temps de venger un homme dont l'enfance a été traumatisée, de sauver une petite fille d'un accident paralysant, de « mesurer combien enseigner a été bien davantage qu'une simple façon de tuer le temps » et...de tomber amoureux. Mais attention ! le passé résiste, le passé n'aime pas être changé ! Et Jake qui aime engager des actions décisives, qui déteste tuer le temps, va devoir lutter de toutes ses forces pour mettre à mal ces résistances (in)opportunes. La bataille de la vie et de la mort a commencé, un combat dangereux dont il ne faut pas oublier « l'effet-papillon »...

C'est peu dire que j'ai adoré ! J'ai vécu au rythme de ces habitants du Maine, j'ai été trimballée dans une Ford décapotable Sunliner de 1954, j'ai téléphoné dans des cabines téléphoniques en tournant le cadran, j'ai supporté avec stoïcisme les fumées des cigarettes omniprésentes, j'ai regardé des films en noir et blanc sur des TV à une seule chaîne, j'ai mangé de la nourriture délicieuse non encore améliorée de ces conservateurs et additifs, j'ai dansé, surtout, car le héros n'aimait rien tant que danser sur « In the Mood » ...
Dieu que je me suis amusée !
Mais l'autre versant de la vie ne m'a pas épargnée, et j'ai côtoyé la lie de la société, ces hommes violents avec leur femme, fous à lier sous leur masque charmeur, ces assassins ...
Dieu que j'ai tremblé !

Une mélancolie infinie m'a donc étreinte à la fin de ce livre, car je quittais à jamais ce monde si vivant où la douceur de vivre côtoie sans vergogne le suspens et la terreur, où la petite histoire s'emmêle avec la grande Histoire.

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