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Lorris Murail (Autre)Natalie Zimmermann (Autre)
EAN : 9782277213550
410 pages
J'ai lu (04/01/1999)
3.85/5   1426 notes
Résumé :
Ce recueil de nouvelles regorge d'inventions et de violence. Le fantastique et l'horreur surgissent au détour des réalités les plus familières. Ainsi…

Quand un tueur à gages rentre de voyage, mission accomplie, et qu'il découvre des soldats de plomb, il a envie de sourire, non ? Il aurait tort…
Quand des camions mènent un train d'enfer sur le parking de votre motel et vous assiègent, n'y a-t-il pas de quoi devenir fou ? Surtout quand on s’aperç... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (101) Voir plus Ajouter une critique
3,85

sur 1426 notes
Mon troisième recueil de nouvelles signé Stephen King, les deux premiers étaient constitués de titres longs voire de novellas pour certaines (Brume et Différentes saisons).
Ici il s'agit de vingt courtes nouvelles, toutes nettement orientées horreur ou épouvante et plus où moins scénarisées, du bon et du moins bon. J'ai pour ma part préféré les histoires thriller/épouvante avec des titres comme : "La corniche", "L'homme qu'il vous faut" ou encore "Le dernier barreau de l'échelle" qui est probablement la plus touchante du lot.
J'ai bien aimé aussi certains titres plus orientés horreur comme : "La presseuse", "Petits soldats", "Poids lourds" et "Cours Jimmy, cours".
Quant aux autres nouvelles ma foi, je les aies déjà à peu près oubliées, ce recueil se révélant assez inégal au final, ce qui est logique avec autant de titres proposés.
Notons qu'une fois encore, le King nous offre un petit bonus en introduction avec une préface instructive, une façon de créer une connivence avec le lecteur que j'ai bien aimée.
J'ai lu ce recueil en quatre mois, à raison d'une nouvelle intercalée entre deux titres longs, une habitude désormais, j'ai toujours un recueil en cours.
Il me reste à dire que j'ai bien aimé, même si j'ai nettement préféré les deux premiers recueils lus et leurs textes plus longs et plus travaillés.
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Danse Macabre , en anglais Night Shift (que l'on pourrait traduire par Ronde de Nuit) est un recueil de nouvelles paru en 1978 (1980, en France). La première « Celui qui garde le ver» nous replonge dans l'environnement de Salem, mais dans un style très XIXe siècle, assez amusant et plus inhabituel chez SK : « le 2 octobre 1850.
Cher Bones,
Comme il fut bon, en entrant dans le salon réfrigéré par les courants d'air de Chapelwaite, les os brisés par cette abominable carriole, la vessie dilatée par un besoin pressant, d'apercevoir sur l'obscène petite table de merisier, près de la porte, une enveloppe griffonnée à ta façon inimitable...»
Dans la 3ème nouvelle -quasi prémonitoire- « Une Sale Grippe »- un virus A.6 venu de Chine (!!!) a fait disparaître la majeure partie de la population. Comment survivre en échappant à la contagion mortelle et inéluctable…?
La suivante, « Comme une Passerelle » me fait vraiment penser à certaines nouvelles d'Edgar Allan Poe à qui d'ailleurs SK rendait un hommage discret dans Shining ( cf le Masque de la Mort Rouge )
Vingt récits courts bien sûr, découpés avec une grande maitrise et une précision diabolique, des nouvelles haletantes et captivantes dans le sens où l'auteur nous tient captifs dans l'attente d'un dénouement salvateur ( ou pas…)! Une très belle lecture qui nous secoue et nous transporte au travers de l'âme humaine… Bravo!
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Stephen King est pour moi une énigme. J'avoue qu'il a du talent, une imagination. Ce que je lui reproche ce sont ces longueurs pas souvent justifiées, ce rythme lent où il ne se passe pas grand-chose, son style littéraire souvent familier et son obsession pour la religion. J'aimerais bien être prendre plaisir comme ceux et celles qui écrivent des articles, critiques plus que positif sur cet auteur. Je suis frustré. Je m'ennuie bien souvent lors de ma lecture. Pourtant, il ne manque pas grand-chose. Il est capable de basculer dans la folie par certains moments comme j'ai pu m'en apercevoir avec « Shinning ».
Stephen King c'est très populaire, tout le monde a au moins lu un de ces livres, c'est un peu comme Windows®, non en fait, c'est comme Apple®, il faut que ses fans se jettent sur le dernier de ses écrits.
J'ai envie de comprendre, d'apprécier comme tous ses adorateurs. C'est pourquoi, j'ai souhaité lire ses nouvelles, un format court qui, je l'espère, devrait gommer ces longueurs indésirables.

« Danse macabre » est un recueil qui regroupe vingt nouvelles, une préface de John Dann MacDonald – que je ne connais pas – ainsi qu'un laïus de l'auteur sur le thème de la peur.

→ Celui qui garde le ver (Jerusalem's Lot)
Il s'agit de lettres écrites par Charles. Oh que je me suis ennuyé durant cette lecture. J'ai retrouvé tout ce que je déteste, à savoir le manque de dynamisme, des longueurs et le récit centré sur la religion. C'est comme « Salem » mais en plus ennuyeux. J'espère que le reste du recueil n'est pas comme ça.

→ Poste de nuit (Graveyard shift)
Alors là, il m'a bluffé. Après la désillusion de la première nouvelle, j'ai été comme hypnotisé par ce récit. On suit un gars qui travaille de nuit. Il est mal payé et accepte de faire des heures pour quelques dollars de plus. J'ai bien aimé cette ambiance un peu claustrophobie, cette tension entre le personnage central et son responsable. J'ai trouvé cela immersif. Bref, tout aurait été parfait sauf cette fin un peu absurde.

→ Une sale grippe (Night surf)
Trois individus se trouvent sur une plage. Ils sont visiblement les derniers humains sur la planète. Une grippe virulente a sévi sur toute la planète. Ça se lit bien. Je reste toutefois mitigé. La narration se fait du point de vue d'un des survivants. Son langage est familier voire vulgaire. Pourtant l'auteur emploie des phrases construites quand il s'agit de décrire le paysage. du coup, j'avais l'impression d'avoir une autre narration. Un final abrupt plutôt décevant pour se dire tout ça pour ça. Dommage puisque le concept était intéressant.

→ Comme une passerelle (I am the doorway)
Début délicat, j'ai apprécié le voyage dans le système solaire. L'auteur s'est bien renseigné. Par contre, le retour sur Terre m'a laissé perplexe. Son personnage principal devient fou et la lecture est de plus en plus laborieuse.

→ La presseuse (The Mangler)
Après un début plutôt poussif, l'histoire commence à prendre une tournure intéressante. J'ai surtout apprécié le passage avec l'homme chargé de maintenance sur l'engin. La fin est bien également.

→ le coque-mitaine (The bogeyman)
C'est un homme qui se confie à un thérapeute. L'ensemble est une histoire toute mignonne. Ça se lit bien et vite. J'ai bien aimé et cette fin qui fait sourire.

→ Matière grise (Grey matter)
L'avantage avec celle-ci, c'est qu'elle est courte. Rien à dire de spéciale puisqu'il n'y a rien d'exceptionnel dessus.

→ Petits soldats (Battleground)
Voilà une histoire qui aurait pu être mieux développé. C'est dommage parce que c'est original. J'ai trouvé la chute ratée.

→ Poids lourds (Trucks)
J'ai eu du mal à rentrer dans le récit pour au final une sombre histoire de révolte machine contre l'espèce humaine. La mécanique prend vie. Je trouve que Theodore Sturgeon a mieux réussi avec Killdozer.

→ Cours, Jimmy, cours (Sometimes theu come back)
Oh comme je me suis ennuyé durant cette lecture. Nous suivons un professeur d'une classe difficile. Les trente pages m'ont paru bien longues.

→ le printemps des baies (Strawberry spring)
Encore un texte ennuyeux mais qui a l'avantage d'être court. Au final, c'est lu et vite oublié.

→ La corniche (The ledge)
Pas sur la même structure scénaristique mais sur un fond proche de « Running man », « La corniche » est avant tout une lutte contre la puissance. Bien évidemment, j'ai été happé par cette nouvelle puisque j'ai le vertige. La moindre vue du haut d'un gratte-ciel à la télé me donne des sueurs froides. M'imaginer à la place du personnage principal fut une situation délicate. L'histoire est captivante pour un rendu très bon. C'est la deuxième nouvelle que je trouve excellente dans ce recueil.

→ La pastorale (The lawnmower man)
Texte court sans saveur qui a juste eu le malheur d'être à la suite d'une très bonne nouvelle. Aussitôt lu et aussitôt oublié. Je ne me rappelle même plus de l'histoire.

→ Désintox inc. (Quitters inc.)
Voilà un excellent texte. J'ai beaucoup apprécié cette histoire. C'est assez difficile de classer le texte dans un genre bien défini. Sur le thème de l'addiction de cigarettes. Stephen King est un fumeur depuis de longues années. On trouve régulièrement des fumeurs comme personnages dans ses récits. J'ai découvert un texte prenant teinté d'une parcelle d'humour. Dommage que l'ensemble de ses écrits ne soit pas aussi bon.

→ L'homme qui vous faut (I know wath you need)
Une étudiante amoureuse d'un ouvrier voit sa vie bouleversée. C'est exactement ce type de textes que je déteste. C'est trop dans les réflexions de problèmes psychologiques. de plus, les rêves, enfin plutôt les cauchemars, prennent une place importante au début de l'histoire. Lu en diagonale et j'étais pressé de passer à autre chose.

→ Les enfants du maïs (Children of the corn)
Ben voilà encore un récit lent où il ne se passe pas grand-chose d'intéressant. À vrai dire, le début m'a laissé de marbre et je me suis laissé dériver. Là-dessus je ne peux pas réellement la critiquer.

→ le dernier barreau de l'échelle (The last rug of the ladder)
Voyage dans les souvenirs d'enfance, ce récit immersif se veut mélancolique et émotif. le résultat est bon et j'ai bien aimé cette histoire un peu triste bien que j'aie eu du mal à y rentrer.

→ L'homme qui aimait les fleurs (The man who loved flower)
Une histoire toute mignonne. Je n'ai ni détesté, ni adoré non plus.

→ Un dernier pour la route (One for the road)
Voilà la suite de « Salem ». J'ai eu une appréhension au début de ma lecture. Je n'avais pas envie de retrouver les longueurs du roman. L'auteur mise une fois de plus sur l'ambiance et je dois avouer que c'est réussi. Toutefois j'ai noté quelques invraisemblances. L'un des personnages raconte que la ville fut détruite intégralement par un incendie. Quelques lignes plus bas, il raconte qu'il va de temps en temps s'abriter dans une maison abandonnée.

→ Chambre 312 (The woman in the room)
Le recueil se termine comme il a commencé par une nouvelle ennuyeuse.

Un recueil inégal en qualité, mais peu d'écrivains sont capables d'écrire des nouvelles différentes avec autant de qualité. Toutefois dans l'ensemble se trouvent de très bons textes voir excellent. Il y a un certain envoûtement qui fait que j'ai eu envie de continuer le récit et que j'ai été déçu d'arriver à la fin. J'ai retrouvé ces longueurs inutiles dans d'autres textes et c'est bien dommage. On peut le remercier d'avoir été un pionnier de l'épouvante en France. J'abhorre ces lecteurs qui se disent lecteur d'horreur, mais qui ne lisent que Stephen King. L'horreur ne se résume pas à Stephen King – bon auteur, mais pas l'excellence. Il me reste encore des pépites à trouver et de nouveaux écrivains à découvrir.
À noter que Stephen King jouit d'une haute popularité dans le monde du cinéma – ce qui appuie certainement ma thèse « de l'auteur qui faut lire parce qu'il est connu ». Je fus stupéfait de constater que les nouvelles de ce recueil ont été portés/interprétés/inspirés 33 fois à l'écran.
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"Danse Macabre" est un de mes recueils préférés puisque c'est aussi un des premiers que j'ai lu dans les années 90. Jadis, je le lisais tard le soir, seul dans mon lit, à la lueur d'une petite lampe de chevet et la fenêtre grande ouverte par une chaude nuit d'été.
L'ensemble des nouvelles sont incroyablement variées, les concepts sont amusants, contenant une bonne dose d'humour pour aller de pair avec la tristesse et notamment la terreur. le Maître nous transporte encore une fois du comique au tragique, de la joie à la peine et nous fait comme toujours, directement entrer dans l'intrigue. Vingt nouvelles en forme d'inventaire de nos peurs les plus enfouies, vingt récits serrés, efficaces et terrifiants, dont les chutes diaboliques résonnent comme un ricanement grinçant tout au fond de notre esprit. Voici donc mon avis personnel sur les vingt petites perles Kingiennes dont quelques unes sont vraiment géniaux et d'autres un peu moins.

- "Celui qui garde le ver" : Je suis directement tombé sous le charme de cette nouvelle au style épistolaire et au influence Lovecraftienne qui est également une préquelle à "Salem". Je trouve déjà que la forme, les lettres qu'écrit le protagoniste et les extraits du journal de son majordome, offre un excellent effet qui immerge tout à fait dans le XIXe siècle. Et de plus, cette nouvelle contient une vraie angoisse, une menace latente, sourde et diffuse qui à mon sens, est tout juste vraiment parfaite. Une excellente mise en bouche pour la suite que l'on connaît aujourd'hui avec "Salem". Une totale réussite magistrale, servie avec une chute réjouissante.
- "Poste de nuit" : C'est une histoire typique des débuts Kingiens, où le banal sert d'assise au fantastique et à l'horreur pure. le genre d'histoire que l'auteur aurait du mal à écrire aujourd'hui et qui marque bien la différence entre un Stephen King "jeune" et à celui qu'il est devenu de nos jours, c'est-à-dire, plus mature. Une nouvelle efficace, dégueulasse par certains aspects, glauque à souhait et assez trash, surtout la façon dont les rats sont décrits. J'ai bien kiffé.
- "Une sale grippe" : Mouais, mouais... Une nouvelle qui est plutôt une prémisse au roman "Le Fléau" d'une certaine façon, que le Maître avait
essayé de rendre originale par un traitement des personnages et des dialogues et qui en fin de compte, ne m'a pas vraiment emballé. On ressent l'ambition du jeune auteur qui aurait essayé de se démarquer tout en nous offrant autre chose qu'une simple histoire de pandémie "fin-du-mondesque" mais qui au final, manquait un peu le coche tout en faisant trop. Je n'ai pas accroché, mais la note d'intention est là.
- "Comme une passerelle" : En revanche, celle là j'ai bien kiffé. Un sujet assez original et traité de façon comme l'histoire précédente mais
d'une manière différente. L'idée de la "passerelle" humaine pour des êtres d'un autre monde, avec ces yeux monstrueux qui poussent sur les mains,
est assez aberrante dans son genre, je trouve. J'ai beaucoup aimé aussi le côté totalement étranger des choses les plus banales de notre quotidien, vues par des aliens... tout cela doit leur sembler étrange, mystérieux et invraisemblable... terrifiant ! Comme à l'accoutumée, Stephen King a toujours su trouver les mots adéquats pour retranscrire cette bizarrerie, cette "horreur" avec son talent et sa verve coutumière. Une très bonne histoire.
- "La presseuse" : Hum, bof. Autant la première partie de l'histoire était assez excitante et sordidement macabre, autant j'ai trouvé que la
suite la plombait, avec ces trips de démonologie-exorcisme complètement à côté de la plaque (c'est juste mon opinion personnel hein). Je ne dis pas ça parce que je suis athée, mais simplement parce que le Maître ne m'avait jamais habitué à ça et que j'ai trouvé cet aspect un peu trop "terre-à-terre" - dans le domaine du fantastique - et "facile". Ça fait un peu trop grosse ficelle de série B et indigne de l'imagination fertile d'un auteur qui a toujours su créer et prendre des chemins inattendus pour nous terrifier. Eh bien là je dois dire, même mes petits doigts de pied n'ont pas frémi. Dommage.
- "Le Croque-mitaine" : Sympathique histoire assez horrifique mais pas renversant non plus. J'ai eu comme l'impression de regarder un épisode pas
très inspiré des Contes de la Cryptes. Mais heureusement que la qualité de la plume est bel et bien là, même si je n'ai pas adhéré à fond à la trame. A une exception près, la fin est assez terrifiante.
- "Matière grise" : Là on retombe sur du très bon King, flippant et un poil glauque, on croirait presque sentir l'odeur de la moisissure et entendre le son spongieux de la "chose" infestée par ce mal étrange. Aucune réelle explication n'est donnée, on suit seulement la transformation progressive du bonhomme en cette chose informe qui donne la nausée. Flippante, bien écrite et plutôt dérangeante par certains aspects - le "dédoublement" à la fin - cette histoire se boit comme du petit lait.
- "Petits Soldats" : Marrant. Je ne vois pas quoi dire de plus sur cette sympathique petite nouvelle, qui pourrait s'avérer complètement anecdotique s'il n'y avait pas ce petit côté cruel et méchant, amené par la plume toujours aussi prenante du grand bigleux du Maine.
- "Poids lourds" : Une esquisse de huis-clos apocalyptique très réussie ! A la base le pitch ne m'emballait pas plus que ça, que je trouvais l'idée plutôt plate et sans intérêt. Et pourtant, dès les premières lignes, j'ai été happé dans cette histoire de destruction mécanique et assez pernicieuse dans son genre, où les véhicules sont habités des plus malveillants desseins. Les passages où les trucks se mettent à "barrir" (avec leurs klaxons) et à "dialoguer" avec les assiégés m'ont vraiment fait froid dans le dos ; et je ne parle même pas de la fin, pessimiste à souhait. Bref, cette nouvelle est vraiment horrible, menée de main de maître par un Stephen King qui sait toucher la corde sensible. Excellent !
- "Cours Jimmy, cours : Un concept plutôt intéressant mais dont j'ai trouvé le traitement un peu bancal, comme dans "La Presseuse". le King et l'ésotérisme oui, mais le King et la théologie de comptoir, non ! Mais pour rattraper le tout, je dois dire que j'ai quand même bien aimé le portrait du héros, hanté par son passé et poussé à des actes assez extrêmes pour enrayer le processus. Bien, mais pas suffisant pour rattraper le sentiment mitigé que m'a inspiré le reste.
- "Le Printemps des baies" : J'ai eu du mal à accrocher à celle-ci, malgré une atmosphère mélancolique et brumeuse assez réussie. Mais ce récit ne jouant surtout que pour son "twist" final (et vu que celui-ci m'a semblé assez convenu), j'ai eu du mal à rentrer dedans. Mais au niveau de la plume et du style c'est du tout bon, s'émancipant un peu du style fantastique-horreur basique. Donc je dis oui sur la forme, mais moyen sur le fond - c'est déjà pas si mal après tout.
- "La Corniche" : Quel beau saligaud ce Steevie ! Était-ce possible d'écrire une histoire aussi vicieuse ? Venant du Maître, ça ne devrait pas m'étonner, mais celle-ci est quand même bien perverse dans son genre. Et honnêtement, je m'attendais pas à ça et j'ai été très agréablement surpris. Tension constante, Némésis crapuleuse à souhait et ambiance "sur la corde". Une intrigue savoureuse.
- "La Pastorale" : Tordue et plutôt plaisante dans son genre, cette nouvelle est aussi l'occasion pour le King de rendre hommage à une de ses grandes influences. C'est assez grotesque et décalé par rapport au reste, mais aussi un brin malsain et c'est tout à fait le genre de sentiments que j'aime ressentir en lisant du fantastique. C'est du très bon.
- "Desintox, Inc." : On s'aperçoit dans cette nouvelle, toute l'ampleur du talent de notre conteur favori qui nous a pondu une très bonne
histoire avec un côté assez glauque et malsain, mais traité de façon bien différente, avec un petit soupçon de "Big Brother" ou de "The Box" bien flippant, avec ces dernières lignes aussi sombres que les poumons d'un cancéreux. Pernicieux et machiavélique à souhait. J'ai absolument adoré.
- "L'Homme qu'il vous faut" : Là par contre, on est (pour moi en tout cas) dans le domaine de l'anecdotique ; en plein dans le mille. Des idées sympas mais je n'ai pas du tout adhéré. Une prochaine fois peut-être ?
- "Les Enfants du maïs" : Partant d'une introduction simple et à priori "inoffensive", le récit ne cesse de franchir peu à peu les grades d'une
folie collective et meurtrière. Ça aurait pu être une histoire cliché et baignant dans un bain de sang inutile, mais à la place, elle se transforme en survival cru et viscéral, rendue assez dérangeante par les gosses. On est dans la folie propre de ces régions rurales et reculées, où la loi et la raison n'ont pas droit de cité. Et cette espèce de "totem" monstrueux à la fin, dont on ne connait pas trop l'origine, renvoie au symbolisme halluciné de cette communauté religieuse qui a littéralement pété un plomb. On est dans la fiction, mais quand on voit les tueries dont certaines sectes sont à l'origine, on ne peut s'empêcher d'y songer. Peu probable, mais plausible néanmoins. Ça fait quand même froid dans le dos, n'est-ce pas ? En tout cas, c'est une nouvelle qui m'avait bien plu.
- "Le dernier barreau de l'échelle" : Attrayant pour l'écriture du King, mais je n'ai pas vraiment été pris dans l'histoire. A classer dans la catégorie des "histoire de" (hum... pourquoi pas, ceci dit ?). J'ai bien aimé quand même les passages de saut dans le foin. le Maître arrive toujours a restituer la beauté des images, même dans les choses les plus simples, grâce à sa plume. Mais cela n'a pas suffit. Je pense que le registre "drame intimiste", n'était pas encore vraiment maîtrisé à l'époque. Ma foi, tant pis hein !
- "L'Homme qui aimait les fleurs" : Bof... elle est où l'histoire, là ? Je n'ai même pas envie d'en dire d'avantage que je me suis méga-ennuyé.
- "Un dernier pour la route" : Et là, je dis oui ! On retrouve le Stephen King fantastique qui prend son sujet à bras-le-corps, enthousiaste, ne faisant qu'un avec son histoire. Moi qui suis un grand amateur de vampire, j'ai trouvé l'intrigue totalement réussit et bien faite, avec un lien sympathique entre le premier récit du recueil et le roman "Salem". Dès le début de sa carrière, l'écrivain aimait se créer son univers propre, avec ses différents embranchements et ramifications, où on pouvait retrouver des personnages ou des lieux d'une histoire à l'autre. Et ça, ça me fera toujours autant plaisir. Puis sinon, la nouvelle se situe chronologiquement après "Salem".
- "Chambre 312" : Une histoire assez amère et douloureuse sur l'euthanasie qui dérange un brin, tout en nous mettant à la place du personnage. On le comprend, on n'adhère pas forcément, mais on ne peut pas lui jeter la pierre tant ses motivations sont simplement humaines. Mais ça n'enlève pas cet arrière-gout désagréable de la bouche, lorsqu'on ferme le bouquin. Au final, je ne sais pas trop si j'ai vraiment trop aimé cette histoire ou non, mais elle ne laisse pas insensible, là c'est sûr et certain.

En bref, chaque nouvelles sont des pures bijoux de virtuosité, assez courtes certes, mais quelques-unes sont Ô combien passionnantes et condensées d'angoisse et d'horreurs. Un recueil vraiment abouti avec des récits aussi variés que terrifiants puis des suspenses bien entretenus. Il est vraiment l'un des plus riches en émotions diverses. A lire au fond de votre lit avec en guise, une lampe torche. Enjoy !
Je le recommande hautement à tous les fans du grand Master King et à tous les amateurs de récits d'épouvante. Indispensable.
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Danse macabre est probablement le recueil de nouvelles écrites par Stephen King que je préfère. Je l'ai lu pour la première fois en 1993, j'avais douze ans et il m'a fichu une trouille effroyable.

Je me souviens bien de la date de la lecture parce que mon grand-père était hospitalisé et mes parents, le sachant mourant, allaient le voir tous les soirs en sortant du boulot. Ils ne rentraient jamais avant 21 heures ce qui fait que je me sentais doublement triste : mon grand-père allait décéder et mes parents me manquaient.

Je lisais ce bouquin pour me changer les idées mais mon jeune âge, couplé à un état d'esprit désastreux, ont rendu la lecture terrifiante. J'en ai fait des cauchemars et je fermais à double tour les portes de mon armoire (c'est véridique).

Les deux nouvelles qui m'ont le plus impressionnée sont Celui qui garde le ver et le croquemitaine.
Celui qui garde le vers est un superbe hommage Aux rats dans les murs de Lovecraft. Chaque craquements de la maison, chaque petits bruits venant du grenier me faisaient sursauter. Et comme c'était l'hiver, la maison craquait beaucoup...
Le croquemitaine fait clairement appel aux peurs de l'enfance et il n'a pas fallu me pousser que je sois terrorisée. Comme je l'ai déjà mentionné, j'en suis arrivée à verrouiller les portes de mon armoire.

Les autres nouvelles ont heureusement eu un effet moins dévastateur sur mon esprit - encore que Petits soldats, Toy Story sinistre avant l'heure, a eu le don de me faire regarder mes peluches d'un autre oeil.
Et Matière grise est assez... vomitif !

Enfin voilà, ce recueil est épouvantable dans le bon sens du terme. C'est du bon, très bon King.
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
La presseuse
(The Mangler)
L'inspecteur Hunton arriva à la blanchisserie au moment où l'ambulance repartit - lentement et tous signaux éteints. Epouvantable. A l'intérieur, le bureau était bondé de gens qui s'agitaient en silence; certains pleuraient. L'usine proprement dite était déserte. On n'avait pas même pris la peine d'arrêter les grandes machines à laver automatiques, la-bas, tout au bout.
Hunton s'attendit au pire. La foule aurait dû se presser autour du carnage et non dans le bureau : il est dans la nature de l'animal humain de se précipiter sur les lieux de l'accident. Ça ne devait pas être beau à voir. Comme toujours en pareille situation, Hunton sentit son estomac se nouer. Quatorze années passées à nettoyer les débris humains éparpillés sur les autoroutes, les chaussées et les trottoirs au pied des immeubles de grande hauteur, n'avaient pu avoir raison de cette petite boule qui semblait toujours sommeiller dans son ventre.
Un homme en chemise blanche aperçut Hunton et le rejoignit à contrecœur. C'était un colosse à la tête directement vissée aux épaules, aux joues et au nez couperosés soit par l'hypertension, soit par de trop nombreuses conversations avec la bouteille.
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Le blizzard du Maine, vous connaissez?
La neige tombe en flocons si serrés que, quand ils frappent les flancs de votre voiture, on dirait une tempête de sable. Impossible de mettre les pleins phares car la neige absorbe la lumière d'une telle façon que vous ne voyez plus à trente mètres. Avec les codes, la visibilité est un peu meilleure. Mais la neige, je la supporte. Ce que je déteste, c'est le vent quand il forcit et commence à mugir, sculptant la masse des flocons de mille façons éphémères; on dirait qu'il charrie alors toute la douleur, toute la haine et toute la peur du monde. C'est la mort qui parle par la bouche d'une tempête de neige, une mort blanche et, peut-être, quelque chose qui se trouve au-delà de la mort. Ce n'est pas une rumeur agréable à entendre quand vous êtes confortablement bordé dans votre lit, bien à l'abri des volets fermés et des portes verrouillées. Mais c'est bien pire encore quand vous conduisez. Et nous nous dirigions  tout droit vers Jerusalem's Lot.
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Les ampoules ne pouvaient vaincre douze années de ténèbres; elles ne parvenaient qu'à les repousser un peu et à jeter sur ce capharnaüm une lumière d'un jaune maladif. L'endroit évoquait la nef délabrée d'une église desacralisée, avec ses hauts plafonds et ses gigantesques machines disloquées que l'équipe n'arriverait jamais à déplacer, avec ses murs humides où une mousse jaunâtre poussait par plaques, et le choeur discordant de l'eau jaillissant des tuyaux puis s'écoulant dans le réseau des rigoles à demi bouchées avant de se perdre finalement dans la rivière souterraine.
Et les rats..., d'énormes bêtes auprès desquelles celles du troisième semblaient naines.
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- "Quand vous lisez des récits d'horreur, vous ne croyez pas vraiment à ce que vous lisez. Vous ne croyez pas aux vampires, aux loups-garous, aux camions qui, de leur propre chef, démarrent et se mettent à rouler. Les horreurs auxquelles nous croyons sont celles dont nous entretiennent Dostoïevski, Albee et MacDonald : la haine, la folie, la misère affective de la vieillesse, les premiers pas vacillants de l'adolescent confronté à un monde hostile. Tout comme les masques de la tragédie et de la comédie, nous avons souvent deux visages : l'un, visible, qui sourit, et l'autre, plus secret, qui grimace. Il y a, quelque part en nous, une sorte de commutateur auquel ces deux masques sont reliés et c'est en cet endroit précis que, si souvent, le récit de terreur nous pique au vif."

~ Avant-propos ~
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Vous savez, on peut toujours tomber sur une boîte pourrie. De la bière éventée, malodorante ou verte comme la pisse d’un singe. Une fois, un type m’a dit qu’il suffisait d’un minuscule petit trou pour laisser entrer les bactéries qui sont responsables de ce résultat dégoûtant. Même si le trou est minuscule au point que la bière ne s’écoule pas, les bactéries peuvent entrer. Et la bière fait le délice de ces bestioles.

« Matière grise »
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