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EAN : 9782277224341
J'ai lu (05/03/1993)
4.06/5   1544 notes
Résumé :
On ne lit pas un roman de Stephen King, on le dévore. Avec Différentes saisons, notre plaisir est quadruplé, car King nous offre cette fois quatre histoires qui sont en fait des romans à part entière.

Un innocent condamné à perpétuité cherche à s'évader ; un jeune garçon démasque un ancien nazi dans une petite ville de Californie; des gamins partent à la recherche d'un cadavre ; un médecin raconte l'histoire d'une jeune femme célibataire et enceinte d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (113) Voir plus Ajouter une critique
4,06

sur 1544 notes
Ce recueil de quatre nouvelles est d'une qualité incroyable, il serait d'ailleurs plus juste de parler de "novellas" si l'on considère le format long des trois premières.
Ayant déjà écrit un billet sur les trois premières histoires intitulées :
- Rita Hayworth ou la rédemption de Shawshank
- Un élève doué
- le corps
je me contenterai de parler du quatrième récit, à savoir "La méthode respiratoire" qui est aussi la plus courte du recueil. Un récit à la construction subtile puisque nous suivons en fait deux histoires. Pour commencer, celle d'un employé qui se voit coopté par son supérieur pour intégrer un club très fermé dont les membres aiment se raconter des histoires, un club assez mystérieux dont le majordome se révèle être assez inquiétant. Les observations et les réflexions de cet employé sur ce cercle mystérieux nous amènerons tout doucement au récit du docteur Emlyn McCarron et de cette fameuse méthode respiratoire.
McCarron, alors jeune médecin dans les années 1930, reçoit une jeune femme célibataire (situation sociale très mal vue à cette époque) du nom de Sandra Stansfield qui lui demande de suivre sa grossesse.
McCarron qui est conscient des limites de la médecine d'accouchement d'alors, propose à sa patiente une méthode novatrice. J'ai été fasciné par la description des moeurs de l'Amérique des années 30 ainsi que par l'état de la médecine d'alors. Il est à noter que ce récit a l'épilogue spectaculaire sera le seul à être teinté de fantastique.
Cerise sur le gâteau, le King va nous offrir un chapitre de fin intéressant car autobiographique, il y évoque ses débuts, son premier livre publié, ainsi que ses rapports avec ses agents littéraires.
Il nous instruit aussi sur le caractère "technique" de la nouvelle et de la novella, les nuances et la complexité de ce type de format, c'est assez fascinant.
Pour conclure c'est l'un de mes meilleurs moments de lecture, ces quatre histoires sont efficaces et maîtrisées, elles sont aussi différentes que le titre le suggère, qui, comme vous l'apprendrez, n'a pas été choisi au hasard.
Il est à noter de plus que, trois de ces quatre nouvelles ont été adaptées au cinéma, ce qui n'est sûrement pas un hasard.
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(Lecture de 2017)
C'était mon 1er Stephen KING... Une révélation ! Un cadeau d'une amie, que je remercie encore.
A part la troisième histoire, à laquelle je n'ai pas accroché (Un langage de jeunes, pas très châtié, auquel je n'ai pas adhéré ? La longueur ?), j'ai été complètement fascinée !!!!!
Jusqu'à cette lecture, j'étais convaincue que cet auteur et ce type de lecture n'était pas pour moi... Depuis, je me suis bien rattrapée comme les livres que je l'ai lus à ce jour le démontrent.
Stephen KING reste pour moi le maître du thriller, même si, depuis lors, je trouve qu'il existe des écrivains de talent qui n'ont pas les défauts du maître (longueurs inutiles surtout).
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Une prison comme il y en a tant en Amérique, mais un prisonnier très spécial ; une amitié glauque entre un jeune garçon et un ancien nazi ; des gamins en compétition à la rencontre d'un cadavre ; une jeune femme enceinte pleine de volonté … surnaturelle : à mi-chemin entre nouvelles et romans (on appelle ça des « novellas »), ces 4 récits racontent de bien troublantes histoires.


Nous sommes tous voyeurs, chacun dans notre genre, et Stephen King comble ce voyeurisme. En effet, il adore mettre le doigt dans les rouages coincés de l'Amérique profonde, que ce soit dans les années 30 ou les années 70. Règne des apparences, de la bienséance, marchés hideux, cruauté, bas-fonds de la pauvreté, alcoolisme, bas-instincts… tout remonte à la surface des pages du King.
Son écriture s'adapte à tout, à tous. Que le narrateur soit omniscient ou se cantonne au « je » auquel on s'identifie à la perfection, qu'il ait 70 ans ou 13 ans, qu'il soit médecin ou gamin des rues, l'histoire est véridique grâce au ton employé.
Chapeau ! Il est rare en effet de rencontrer un auteur aussi apte au changement, particulièrement grâce à son style vivant et percutant.


J'ai adoré trois de ces histoires, dont j'ai suivi le rythme avec un malaise grandissant.
Et j'acquiesce au souhait de Stephen King, dans sa postface :
« J'espère que vous avez aimé ces histoires, lecteur, qu'elles ont eu sur vous l'effet que doit avoir n'importe quelle bonne histoire – vous faire oublier quelque temps les vrais soucis qui pèsent sur votre esprit en vous emmenant là où vous n'êtes jamais allé. C'est la plus aimable des magies que je connaisse ».
C'est ce que je vous souhaite également !
Et je ne résiste pas à recopier sa dernière phrase :
« Okay. Faut qu'je me taille. Jusqu'à ce qu'on se revoie, gardez les pieds sur terre, lisez de bons livres, soyez utiles, soyez heureux ».
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Dans ce recueil de nouvelles, affûtées comme un scalpel, l'auteur américain autopsie les ressorts de l'âme humaine tout en égratignant sans complaisance la société américaine, qui est souvent la chair qui nourrit sa mélodie narrative.
Ses récits d'horreur peuvent tout à fait s'intégrer dans un cadre urbain, et même de proximité, exploitant l'éternelle confrontation entre le Bien et le Mal

Comme à son habitude, les personnages vivants et colorés jouent avec nos peurs les plus primaires.
Son style familier, fluide, facile, lui permet de jouer avec les nerfs du lecteur, tout en étant une source constante de stimulation intellectuelle doublée d'un plaisir de lecture.

Les deux premiers « romans courts » sont exceptionnels et laissent une véritable empreinte.

Stephen King maîtrise la puissance colossale des mots comme personne et quel qui soit le sujet qu'il aborde,
l'on sait qu'on sera suspendu à ses lèvres, sans lourdeurs ni temps morts.
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Différentes saisons...voilà un recueil de nouvelles qui mérite qu'on s'y attarde quelque peu. Pour les plus cinéphiles d'entre vous, vous savez certainement que trois des nouvelles du recueil ont été adaptés :
- Rita Hayworthe et la Rédemption de Shawshank sous le titre Les Evadés (bien que la nouvelle soit infiniment meilleure, j'ai une certaine tendresse pour ce film, certainement due au jeu impeccable du duo Freeman/Robbins)
- Un élève doué (il me semble que l'adaptation porte le même titre que la nouvelle) : je n'ai pas le film, donc je ne peux pas vraiment comparé. Je sais juste que Ian McKellen joue Düssander, ce qui est quand même un très bon argument pour voir le film (oui, pour certains acteurs je ne suis absolument pas objective)
- le Corps plus connue sous le nom de Stand by me : allez, vous pouvez me l'avouer, vous avez tous un jour plus ou moins fredonné cette chanson. Là encore, je n'ai pas vu le film. Il paraît qu'il est bien...

Je sais, ici nous sommes sur un site de critiques de livres pas sur un site de critiques d'adaptations de livres (encore qu'on pourrait en dire un rayon à ce sujet). Alors, critiquons mes amis.

- Rita Hayworthe et la Rédemption de Shawshank : symbolisant le printemps, cette nouvelle est de très loin ma préférée. Elle est la seule à intégrer mon top 10 et même mon top 5. L'histoire est vraiment magnifique, même si ça ne semble pas sauter aux yeux au départ.
Le narrateur est Red, le Géo Trouvetout de la prison. Vous souhaitez vous procurer un objet? Peu importe sa rareté, il vous le trouve. Comme il aime le rappeler, Red est l'un des rares prisonniers à reconnaître sa culpabilité.
Un jour, un nouveau prisonnier arrive à Shawshank. Il s'appelle Andy Dufresne, banquier de son état. Il a été reconnu coupable du double meurtre de sa femme et de l'amant de cette dernière. Comme beaucoup de prisonniers, Andy clame son innocence...et Red, qui en a vu en vingt ans de cabane, va le croire.

Ici, ce n'est pas l'histoire de Red qui est racontée. C'est l'histoire d'Andy, racontée par Red. Et je vous l'affirme, il s'agit d'une magnifique narration. Cette nouvelle est une véritable oeuvre d'art, un bijou à avoir dans sa bibliothèque. Je suis incapable de trouver un défaut, peut-être est-ce par manque d'objectivité, je n'en sais rien. Lors de ma lecture, j'ai vu les personnages s'animer, la prison de Shawshank se dessiner sous mes yeux. J'ai, pour un temps, oublier où je me trouvais. Il y aurait tout aussi bien pu y avoir Brad Pitt à côté de moi, je ne l'aurais même pas remarqué.
Je vous conseille vraiment de lire cette nouvelle, vous en ressortirez changés!

- Un élève doué : l'été s'est installé. Nous sommes en Californie, dans la famille de Todd Bowden, 13 ans. Un élève très brillant, surement trop pour son propre bien. Il découvre par hasard que l'un de ses voisins est un ancien nazi. Il décide de le faire chanter, en l'obligeant à lui raconter ses souvenirs de guerre, surtout ses souvenirs de camps de concentration, sous peine de le dénoncer.
Je n'ai pas du tout aimé cette histoire. Non pas à cause de la manière dont King l'a écrite. Au contraire, la rédaction est absolument parfaite, et c'est justement cela qui est dérangeant. L'histoire suit Todd pendant toute son adolescence, mais justement, on finit par se rendre compte qu'il n'a jamais eu d'adolescence. Ce gamin a été perverti dès son plus jeune âge, et - contrairement à La rédemption de Shawshank, où l'espoir et la rédemption sont deux éléments intrinsèquement liés aux personnages principaux - lorsque l'on arrive à la fin de la nouvelle, on finit par se rendre compte que le destin de Todd était scellé bien avant sa rencontre avec Düssander.
Ce que j'ai trouvé dérangeant, voire carrément malsain, c'est la manière dont King dépeint le caractère de Todd. Il est issu d'une famille aisée. Ses parents l'aiment. Il est un garçon brillant. Alors comment a-t-il pu aussi mal tourné? Finalement, la seule chose que j'ai aimé c'est la morale véhiculée par la nouvelle : qui est le véritable monstre? Celui qui a passé sa vie à torturer, massacrer des Juifs? Ou celui qui prend plaisir à se faire raconter ces histoires, à fantasmer dessus? Vous jugerez par vous-même.

- le Corps : Véritable ode à l'amitié, cette nouvelle se situe à Castle Rock (la ville fictive préférée de l'auteur). Gordon Lachance, est le narrateur de cette nouvelle. Il a 12 ans, un âge où l'on profite des derniers moments de tranquillité et d'insouciance avant de plonger dans la dure réalité du monde. Gordon a perdu son grand frère, mort dans un accident de voiture. du fait de cette perte, ses parents ont tout simplement ignoré Gordon (il se qualifie lui-même d'homme invisible). Ce dernier a donc trouvé du réconfort auprès de ses meilleurs amis, aussi paumés que lui : Vern Tessio, Teddy Duchamp et Chris Chambers.
Un jour, les garçon apprennent la localisation du corps d'un garçon de leur âge, percuté par un train. Poussés par la curiosité morbide et surtout par un désir d'aventures, les quatre amis décident d'aller le trouver et d'en revendiquer sa découverte auprès de la police locale.

Le Corps est une très bonne nouvelle. A travers les yeux de Gordon, on découvre les joies de l'amitié mais aussi ses peines. La nouvelle s'apparente également à l'apprentissage de la dure réalité de la vie. Ici, pas de happy end en perspective. Ce n'est pas parce qu'on est jeune qu'on est invincible. Mais qu'importe...pendant un automne, Chris, Teddy, Vern et Gordon l'ont cru...et c'est ça qui compte.
Je vous la conseille, avec un petit paquet de mouchoirs à côté...juste au cas où

- La méthode respiratoire : Cette nouvelle m'a laissé un sentiment mitigé, qui est probablement dû à la manière dont King introduit l'histoire. Il s'agit de son classique "histoire dans une histoire". La méthode respiratoire n'est pas l'histoire racontée par le narrateur, le Dr Emlyn McCarron, mais celle narrée par un de ses confrères, lors d'une réunion d'un club new-yorkais, plus que mystérieux, où les membres aiment se raconter des histoires macabres (un peu comme nous, quand nous étions en colo...si, attendez vous n'allez pas me faire croire que vous n'aimiez pas vous serrez autour d'un feu de camp en imaginant des histoires horribles et terrifiantes?).
Si la première partie - la découverte du club par le narrateur - ne me paraît pas très intéressante, la seconde - où l'histoire de la Méthode respiratoire apparaît - a plus capté mon attention.

Au final, il n'y avait peut-être pas de quoi. La Méthode respiratoire raconte le combat d'une jeune femme, Sarah, qui se retrouve enceinte alors qu'elle n'est pas mariée. Or, à l'époque, ce n'était pas très bien vu (à ce propos, il y a une scène que je trouve absolument magnifique dans ce récit, celle où Sarah achète une alliance pour éviter le regard des autres...elle est tellement juste et criante de vérité, j'avais vraiment envie de pleurer).
Sarah va poursuivre sa grossesse toute seule, jusqu'à l'accouchement...qui est quelque peu surréaliste voire carrément hallucinant.

Au final, l'histoire n'est pas macabre...pas vraiment, et c'est la raison pour laquelle j'ai été un peu déçue. Je me suis dit qu'avec un club d'histoires macabres j'allais être au paradis. J'ai mis ça sur le compte de l'esprit de Noël.

Différentes saisons est un recueil que je vous conseille de lire. Toutes les nouvelles sont bien écrites (encore une fois, mes critiques portent sur le fond et non sur la forme...à part pour La Méthode Respiratoire. Mais je ne suis pas fan du style d'écriture de l'histoire dans l'histoire dans l'histoire en règle général).
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Citations et extraits (83) Voir plus Ajouter une citation
Il est parti en riant, d'un pas souple et gracieux, comme s'il n'avait pas mal, autant que moi, comme s'il n'avait pas des ampoules, autant que moi, comme s'il n'avait pas été piqué et taraudé par les moustiques, les chiques et les mouches noires, autant que moi. Comme s'il n'avait aucun souci au monde, comme s'il allait retrouver un appart superbe au lieu d'une maison de trois pièces (une baraque, plutôt) sans eau courante, avec des carreaux cassés recouverts de plastique et un frère qui l'attendait probablement à l'entrée.
Même si j'avais su ce qu'il fallait dire, je n'aurais peut-être rien dit. La parole détruit les fonctions de l'amour, me semble-t-il - Qu'un écrivain dise ça peut paraître énorme, mais je crois que c'est vrai. Ouvrez la bouche pour dire à un cerf que vous ne lui voulez aucun mal et vous le voyez filer avec un bref coup de queue. Le mot fait mal. L'amour n'est pas ce que ces trouducs de poètes comme McKuen veulent vous faire croire. L'amour a des dents et ses morsures ne guérissent jamais. Aucun mot, aucune combinaison de mots, ne peut refermer ces morsures d'amour. C'est l'inverse qui est vrai, ironiquement. Quand ces blessures cicatrisent, ce sont les mots qui meurent. Croyez-moi. j'ai fait ma vie avec les mots, et je sais que c'est vrai.
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On peut en venir à révéler ce qui vous coûte le plus à dire et voir seulement les gens vous regarder d'un drôle d'air, sans comprendre ce que vous avez dit ou pourquoi vous y attachez tant d'importance que vous avez failli pleurer en le disant. C'est ce qu'il y a de pire, je trouve. Quand le secret reste prisonnier en soi non pas faute de pouvoir l'exprimer mais faute d'une oreille qui vous entende.
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Ce qu'il y a de plus important, c'est le plus difficile à dire. Des choses dont on finit par avoir honte, parce que les mots ne leur rendent pas justice - les mots rapetissent des pensées qui semblaient sans limites, et elles ne sont qu'à hauteur d'homme quand on finit par les exprimer.
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Nous sommes contents qu'il soit parti, mais un peu tristes aussi. Certains oiseaux ne sont pas faits pour être mis en cage, c'est tout. Leurs plumes sont trop colorées, leur chant trop libre et trop beau. Alors on les laisse partir, ou bien ils s'envolent quand on ouvre la cage pour les nourrir. Une part de vous, celle qui savait au départ qu'il était mal de les emprisonner, se réjouit, mais l'endroit où vous vivez se retrouve après son départ d'autant plus triste et vide.
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"L'amour n'est pas comme ces trouducs de poètes comme McKuen veulent vous faire croire. L'amour a des dents et ses morsures ne guérissent jamais. Aucun mot, aucune combinaison de mots ne peut refermer ces morsures d'amour. C'est l'inverse qui est vrai, ironiquement. Quand ces blessures cicatrisent, ce sont les mots qui meurent. Croyez-moi. J'ai fait ma vie avec des mots, et je sais que c'est vrai."

Stephen King

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