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Critique de Fab72


« Dôme » va enchanter les fans de Stephen King mais ne convaincra pas ses détracteurs. Son dernier roman est long mais lui reprocher d'écrire des livres longs c'est comme reprocher à Tarantino de faire des films bavards : c'est sa marque de fabrique, on l'accepte ou non dès le départ.

Comme dans la plupart des Stephen King, le vocabulaire en VF (parfois grossier) et l'intrigue sont simples. de même, il y a peu de suspense et l'histoire est linéaire. Mais l'intérêt n'est pas là. Comme l'auteur nous l'a indiqué par le passé dans une de ses préfaces : il écrit plus avec son coeur qu'avec sa tête. En détaillant les faits et gestes de ses personnages dans les moindres détails même les plus anodins, en mentionnant de nombreuses marques de produits (pour bien ancrer ses histoires dans l'Amérique d'aujourd'hui), l'auteur rend ses personnages plus proches de nous et donc plus attachants, ceci il est vrai, au détriment de la concision. On notera que dans ce roman et comme à son habitude, l'auteur fait référence à l'actualité de ses dernières années qui a marqué ses compatriotes (la crise financière, l'élection d'Obama, l'Irak, l'Afghanistan et bien sûr le traumatisme du 11 septembre).

L'histoire de « Dôme » commence de façon tonitruante avec l'apparition de « la barrière » et ses conséquences mortelles sur quelques habitants de Chester's Mill (crash d'un avion, accident de camion, main coupée etc.). Certains chapitres se terminent brutalement : « Il leur restait quarante secondes à vivre » ou encore « quand elle le revit, il était mort » (technique de l'auteur, efficace, déjà utilisée par le passé).

Ensuite, on fait la connaissance des habitants de Chester's Mill, typiquement américains dans leur façon d'agir et de penser (la religion…). Pour les amateurs de Stephen King comme moi, ils nous sont familiers : les gentils vraiment gentils (Barbara, le couple Rusty et Linda) et les méchants très méchants (le machiavélique Big Jim, et son fils, Junior), la traditionnelle bande de gamins futés (un peu agaçants).

J'ai lu le milieu du roman tranquillement, sans vraiment être surpris ni par les événements (l'arrestation de Barbara : prévisible et très longue à venir, les crises d'épilepsies prémonitoires un peu ridicules des enfants de Chester's Mill etc.) ni par les personnages, peut-être, parce qu'après avoir lu la totalité de l'oeuvre de Stephen King traduite en français, je suis gagné par une certaine lassitude. Certaines scènes comme la réunion des « résistants » chez Piper ne dégagent pas la tension nécessaire à ce genre de situation. J'ai trouvé aussi des redondances, par exemple lorsque Joe rapporte ce qu'a donné l'expédition à Black Ridge (défaut que l'on retrouve dans d'autres romans de l'auteur).

Heureusement, de nombreux passages m'ont « bousculé » : les suites du viol par Carter Thibodeau et ses copains, de Sammy, une jeune femme vivant seule avec son bébé « Little Walter », l'emprise sur la ville et les coups tordus de Big Jim, les meurtres, les suicides (surtout les proches du malheureux Ollie), la confrontation dans l'hôtel de police entre Junior (de plus en plus mal en point) et Barbie pendant le discours de Big Jim devant ses administrés, la fuite de Linda pour Black Ridge etc. Selon moi, le meilleur passage du livre est à la fin quand les survivants luttent pour ne pas mourir asphyxiés (certaines scènes sont réellement poignantes). Quant à l'origine du « Dôme », je trouve l'idée excellente.

Moins intimiste que ses derniers romans « Histoire de Lisey » et « Duma Key », « Dôme » est au final, également, un très bon King.
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