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Nadine Gassie (Traducteur)
EAN : 9782226179692
566 pages
Albin Michel (28/08/2007)
  Existe en édition audio
3.6/5   608 notes
Résumé :
Son meilleur roman d'après Stephen King, qu'il a qualifié ainsi lors d'un entretien à Paris.

Pendant vingt-cinq ans, Lisey a partagé les secrets et les angoisses de son mari. Romancier célèbre, Scott Landon était un homme extrêmement complexe et tourmenté. Il avait tenté de lui ouvrir la porte du lieu, à la fois terrifiant et salvateur, où il puisait son inspiration.

À sa mort, désemparée, Lisey s'immerge dans les papiers laissés par S... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (96) Voir plus Ajouter une critique
3,6

sur 608 notes
Un livre particulier dans l'oeuvre de King...Mais où l'on retrouve beaucoup de ses thèmes obsessionnels : la création littéraire, l'ombre, le génie et la folie, la raison et les pieds sur terre. Les pieds sur terre, c'est Lisey, l'épouse de Scott Landon, romancier prolifique, à la fois populaire et idole de certains étudiants et universitaires, une sorte de double de King. Au début du roman, Scott est mort depuis deux ans, et Lisey tente de vivre sans lui. Elle doit ranger ses papiers, sa bibliothèque, son bureau immense, et des professeurs d'université la harcèle pour tout récupérer, brouillons, manuscrits, tout et n'importe quoi sur lequel il aurait posé sa griffe. Elle s'y attelle avec une de ses cinq soeurs sur les bras, Amanda, par très en forme psychologiquement. le brassage des papiers et des souvenirs va faire ressurgir le mariage de Scott et Lisey, le meilleur et le pire.
Voilà un résumé bien léger de ce qui constitue la trame de base de ce roman absolument foisonnant que j'ai mis un temps infini à lire : dix jours ! Sont traités à fond : les personnages de Scott, Lisey, Amanda, mais aussi : la relation de Lisey et Scott, sur un mode d'une originalité folle : le langage personnel d'un couple. D'où certains soucis de traduction, visiblement. Dans un cercle plus large : les universitaires fous, les fanatiques d'un romancier (option Misery), les origines de la créativité, du génie et de la folie, qui prennent leurs sources dans les mêmes eaux. Globalement, le langage et la folie.
Le roman est aussi un chemin pour Lisey et la lectrice, menées par Scott post mortem de la réalité à ses frontières, puis à la source de l'imaginaire et des mots. Un ailleurs, presque accessible à tous, dangereux et féérique, la part d'ombre et de lumière. Nay'a lune est une magnifique métaphore de notre psyché. le romancier est celui qui peut conduire les autres à la sienne. Un talent qui se paie cher.
Mais ce n'est pas tout, il y a aussi : la catatonie, le truc des soeurs, le petit gars au flanc pie, Arrime le barda, toufu, que toufu ? les accents du sud des Etats-Unis, la bêche en argent, Sparky Landon, la crapouasse, Paul ...J'en aurais pour des heures tant l'oeuvre est riche...
Pour moi, c'est génial. Mais il faut savoir que c'est s'embarquer dans un voyage au long cours...
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J'ai lu "Histoire de Lisey" il y a quelques mois déjà et c'est le souvenir encore vivace que j'en ai qui m'a poussé à enlever mes moufles pour tabuler ces quelques mots. J'ai mis pas mal de temps à me lancer dans cette lecture; certains échos parlaient d'un livre différent, plus axé sur une histoire d'amour et je dois bien l'avouer, en livre autant qu'en film, les histoires d'amour me font peur (pas au sens où les amateurs d'épouvante l'entendent, hein…), je trouve qu'on tombe facilement dans les mièvreries mais peut-être est-ce simplement cette carapace masculine qui nous fait parfois s'éloigner de sentiments que nous tentons vainement de fuir… Bon... Attendez…Je sors Mireille Dumas de mon corps (bruit de succion et de chair qui s'écartèle) Voilà… C'est fait et pardon les âmes sensibles. Bref, où en étais-je? Ah oui voilà, après un essai infructueux, je me suis dit que c'était quand même un livre de Stephen King et qu'il m'avait rarement déçu; j'ai donc pris mes yeux à 2 mains et je me suis relancé. Et c'est effectivement une histoire d'amour mais quelle histoire d'amour… C'est également une histoire horrible qui m'a fait dresser les cheveux sur la tête et j'ai encore un souvenir très clair de passages qui m'ont marqué. J'ai appris un peu plus tard que c'était le premier roman que SK avait écrit après avoir frôlé la mort à cause d'une voiture qui ne l'a pas juste frôlé. À ses yeux, c'est une déclaration d'amour à sa femme et cela rend son récit encore plus beau (même si c'est une déclaration qui fait particulièrement peur…).
Bref, un super livre dans lequel Stephen King nous emmène dans des endroits où il n'a pas l'habitude de se rendre sans pour autant perdre ce don qu'il a de nous faire (vachement) peur.
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J'ai mis un certain temps avant de me lancer dans la lecture de ce Stephen King, à cause de certaines critiques qui le disaient plus lent et centré sur une histoire d'amour. Moralité : ne jamais se laisser rebuter par des critiques, parce que j'ai été complètement embarquée par cette histoire. Comme toujours, on peut faire confiance à King pour nous faire plonger dans n'importe quelle histoire, ou presque, principalement grâce à une palette de personnages vivants et réalistes, réels, je dirai même.
Le roman est construit pour donner l'impression que le vrai héros, l'écrivain Scott Landon, est mort avant le début du roman, et que nous sommes forcés de suivre le personnage secondaire à la fois de l'histoire et de la vie de Landon : sa femme. Lisey Landon est en effet décrite comme transparente et ignorée aux côtés du célèbre écrivain qu'est son époux.
Stephen King parvient à nous faire ressentir le manque de ce personnage : au fil des pages, on apprend à le connaitre via les flash-back. On découvre un personnage plein de profondeur et de mystère, et l'on en vient à ressentir cette impression de deuil que l'on a parfois lorsqu'on termine un livre et que le héros meurt dans les dernières pages. Sauf que là, le héros en question est mort depuis le début.
Scott Landon apparaît comme le véritable intérêt de l'histoire : c'est un écrivain brillant, à l'imagination littéralement débordante, mais qui cache un passé très sombre, qui est atteint d'une sorte de folie douce et qui a un pied dans le surnaturel. Les scènes sur son passé, son enfance et toute la folie qui enveloppe sa famille, sont passionnantes et effrayantes.
Le personnage de Lisey semble, au début, n'avoir d'autre rôle que de nous entraîner dans les souvenirs qui la lient à son mari. Elle nous livre peu à peu les pièces du puzzle compliqué qui permettra de comprendre la vérité à son sujet. Un puzzle qu'elle peine elle-même à restituer, ayant refoulé beaucoup des souvenirs les plus bizarres qui concernent son époux.
L'intrigue est magistralement écrite, faite de récits enchâssés qui partent de Lisey nous racontant ses souvenirs de Landon, qui lui raconte lui-même ses propres souvenirs. Et à aucun moment on ne se perd.
En plus de cela, l'intrigue est mutliple : on meurt d'envie de connaître le secret de Scott Landon, qui l'a mené tout près de la folie, mais le présent de l'histoire recèle aussi ses péripéties : Lisey est en effet aux prises avec un homme dérangé qui veut récupérer les manuscrits inédits de Landon.
Au fil de l'histoire, on est impressionné par le courage que démontre Lisey, celle qui fut considérée tout sa vie uniquement en tant que "femme d'un écrivain célèbre" prend peu à peu le devant de la scène et fait face aux cauchemars de son mari. En effet, dans la dernière partie du roman, elle devient une héroïne à part entière, s'affranchit de la mémoire de son mari, en quelque sorte.
La métaphore de l'imaginaire d'un écrivain en tant qu'autre monde est à mon avis très juste : un monde à la fois fascinant et dangereux, qui peut créer des monstres, vous hypnotiser et vous perdre.
On décèle le message caché, derrière ce roman très dense, un double message et une sorte de mise en abime : l'entourage du héros d'un roman est aussi important que lui et rien ne serait possible sans lui, et on peut en dire exactement la même chose de l'entourage d'un auteur.
C'est dont un roman qui parle d'amour, d'accord, le genre touchant plutôt que larmoyant, mais c'est aussi un roman drôlement effrayant !
PS : à propos du titre... pourquoi avoir traduit "Lisey's story" par "Histoire de Lisey" et pas "L'histoire de Lisey" ? ça m'intrigue, j'avoue...
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Stephen King reste un de mes auteurs préférés. "Histoire de Lisey", est pour moi, un de ses romans les plus personnels. Une histoire qui parle du travail de deuil, du manque qui ronge celui qui reste, du langage secret du couple et la frontière ténue qui existe entre la folie et le génie.
En 2003, quand Stephen King sort de l'hôpital après une pneumonie, il retrouve son bureau repeint, ses affaires stockées dans des cartons. Il a pensé que ce serait à ça que la pièce ressemblerait à sa mort et a imaginé ce que son épouse, Tabitha, aurait à gérer après sa disparition.
"Histoire de Lisey" raconte l'histoire de la veuve de Scott Landon, un romancier tourmenté et angoissé. Lisey est son alliée précieuse qui reste dans l'ombre de sa gloire. À sa mort, perdue, Lisey se plonge dans ses papiers mais est sans cesse dérangée, par l'aggravation de la santé mentale de sa soeur et par les harcèlements de Jim Dooley, qui réclame les écrits inédits de Scott. Elle s'immerge dans ses souvenirs, les débuts de leur vie commune, comment elle lui a sauvé la vie lors d'une tentative d'assassinat, les circonstances de sa mort. Elle se souvient aussi des choses étranges chez lui : le don de se transporter dans un autre monde appelé « Na'ya Lune », un endroit merveilleux le jour mais terrifiant la nuit, avec un lac dont les eaux guérissent et où il l'avait emmenée une seule fois. Finalement , la raison pour laquelle ils n'ont pas eu d'enfants car la famille de Scott était marquée par une terrible maladie mentale : son frère, qu'il adorait, en avait été victime ainsi que son père.
A sa manière coutumière, King assemble les pièces du puzzle lentement avant de laisser le récit s'emballer. Et lorsque cela arrive, on plonge dans un univers magique. Il faut accepter de se laisser embarquer dans l'incroyable jusqu'à l'absurde. Ce livre résulte d'un travail de langage impressionnant," la mare aux mots", les codes de langage, comme « Cigarette-moi », « Tout idem » ou « Il est temps d'arrimer le barda ». Les accents, les expressions personnelles qui caractérisent les personnages et surtout les relations qui existent entre eux. C'est un hommage à ce qui permet à Stephen King de s'accrocher et de continuer à écrire, donc de vivre, à savoir sa femme, mais aussi au pouvoir de l'imagination, celle qui se trouve en chacun de nous, à un endroit que nous seuls connaissons.


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J'ai failli ne pas acheter ce livre. Je me revois le 15 août dernier, debout devant un stand de brocante, ce livre en main et me disant que 4€, c'est toufument cher pour un livre vendu en brocante. Telle Lisey, j'ai été poussée par je ne sais quelle force (je n'ai pas de mari défunt, moi) à acquérir ce livre. J'aurais trouvé ces 4€, j'aurais emprunté ces 4€ à un de mes chers amis, mais je sentais que je devais acheter ce livre. Pire : je le savais.

Quelle merveille. Quelle splendeur. Quelle délicieuse odeur de frangipanier. Je me suis retrouvée embarquée à bord d'un tapis-volant-sachet-de-farine au travers d'un roman que je n'arrive pas à cataloguer. On commence avec un roman qui a les pieds sur terre, on passe à une histoire de psychopathes, pour revenir à une biographie, le tout soupoudré d'une atmosphère qui nous conduit droit à la magie. J'ai pleuré, j'ai eu peur. J'aime sa dangerosité car les expressions créées sont vacht'ment hénauuurmément cultes. Je les utilise maintenant dans mon langage quotidien. Je ne mange pas de fruits frais à minuit et je ne regarde pas dans un miroir après la tombée de la nuit.

A tous ceux qui hésitent à lire "Histoire de Lisey" : MIRALBA. To de GO. Arrimez le barda, quand faut y aller faut y aller. Foncez et embarquez dans le "Lisey Airlines".
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Citations et extraits (62) Voir plus Ajouter une citation
Elle ne croyait pas que Scott avait exactement prémédité tout ceci ; il ne préméditait même pas ses livres, si complexes qu'étaient certains d'entre eux. Monter l'intrigue de A à Z, disait-il, c'était se priver de tout l'amusement. Il affirmait que, pour lui, écrire un livre était comme trouver un fil de couleur vive dans l'herbe et le suivre pour voir où il pourrait bien conduire. Parfois le fil se rompt et te laisse les mains vides. Mais parfois -- si tu es chanceux, si tu as du courage, si tu persévères – il te conduit à un trésor. Et le trésor n'est jamais l'argent que tu touches pour le livre ; le trésor est le livre.
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Pendant qu’elle attendait, elle tenta de se dire que Scott ne pouvait pas savoir qu’elle venait d’avoir la pire prise de bec de tous les temps avec sa connasse de grande sœur, mais à mesure que six heures se changeaient en sept qui se changeaient en huit, quelqu’un a dit neuf, j’ai entendu neuf, neuf une fois, neuf deux fois, adjugé pour neuf, à mesure qu’elle picorait un peu plus de cheesecake et finissait par le jeter à la poubelle parce qu’elle était trop toufement… non, trop foutrement furieuse pour le manger, neuf c’est fait, je veux entendre dix maintenant, ça y est j’ai dix heures ici et toujours pas de Ford 73 avec un phare qui tremblote freinant devant son appartement de North Main Street, elle devient de plus en plus furieuse, j’attends que quelqu’un dise folle furieuse.
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Il y a quantité de choses qu'on ne te dit pas sur la mort, avait-elle découvert, et l'une des plus importantes, c'est le temps que prennent les êtres que tu aimes le plus pour mourir dans ton cœur. C'est un secret, pensa Lisey, et c'est tant mieux, car qui voudrait jamais s'attacher à un autre être en sachant comme c'est dur de lâcher prise ? Dans notre cœur, ils meurent tout doucement, un petit peu à la fois.
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Monter l'intrigue de A à Z, disait-il, s'était se priver de tout l'amusement. Il affirmait que, pour lui, écrire un livre était comme trouver un fil de couleur vive dans l'herbe et le suivre pour voir où il pourrait bien conduire. Parfois le fil se rompt et te laisse les mains vides. Mais parfois - si tu es chanceux, si tu as du courage, si tu persévères - il te conduit à un trésor. Et le trésor n'est jamais l'argent que tu touches pour le livre; le trésor EST le livre.
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Scott lit des auteurs comme Borges, Pynchon, Tyler et Atwood ; Lisey lit Maeve Binchy, Colleen McCullough, Jean Auel (encore que les hommes des cavernes en rut de Mme Auel commencent un peu à l'agacer), Joyce Carol Oates, et, tout récemment, Shirley Conran. Ce qu'elle a dans la chambre 319 c'est justement Sauvages, son dernier livre, et Lisey l'aime beaucoup. Elle en est au passage où les femmes perdues dans la jungle apprennent à faire des lance-pierres avec leurs soutiens-gorge. Tout ce Lycra. Lisey ne sait pas si les lecteurs et -trices américains de romans sentimentaux sont prêts pour ce dernier opus de Mme Conran, mais elle-même le trouve courageux et assez beau, à sa façon. Le courage n'est-il pas toujours beau en un sens ?
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