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William Olivier Desmond (Traducteur)
EAN : 9782226195968
416 pages
Albin Michel (03/03/2010)
  Existe en édition audio
3.45/5   504 notes
Résumé :
Juste avant le crépuscule... C'est l'heure trouble où les ombres se fondent dans les ténèbres, où la lumière vous fuit, où l'angoisse vous étreint...
L'heure de Stephen King.

Treize nouvelles jubilatoires et terrifiantes
Que lire après Juste avant le crépusculeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (86) Voir plus Ajouter une critique
3,45

sur 504 notes
C'est donc par ce recueil de nouvelles dont le sens du titre générique m'échappe encore après l'avoir refermé que j'ai fait connaissance avec le KING de la littérature à frissons, le maître incontesté du suspense, de l'angoisse et de l'horreur. Celui qui, à lire les témoignages de ses lecteurs les plus assidus, est capable d'inverser le sens de pousse des poils qui recouvrent vos bras et votre crâne, de celui qui, en un mot, s'y entend si bien pour "faire peur".

Hum... je suis tentée de croire que ce n'est peut-être pas la meilleure façon d'aborder son oeuvre car de génie narratif, je n'en ai point trouvé, de frissons, je n'en ai pas ressentis, d'angoisse je n'en ai pas éprouvé le quart de la moitié d'une seule et d'horreur je n'ai fait l'expérience que de celle de mon ennui, terrifiant quant à lui...

Loin d'être "transcendée" par le style de l'auteur que j'ai trouvé très souvent confus et alambiqué, tournant autour du pot avant de nous faire faire connaissance avec ses protagonistes, j'ai connu l'angoisse de tenir entre les mains un poche de plus de 500 pages dont les premières vous révèlent combien longues à tourner seront les suivantes.

Déjà, j'ai eu quelque appréhension en lisant le préambule de l'auteur qui semble se faire un devoir d'expliquer à ses lecteurs que non, ça n'est pas la crise qui le pousse à publier ces nouvelles mais qu'il a toute légitimité pour le faire et de nous dérouler son CV, donnant l'impression au lecteur d'être un directeur des ressources humaines en train de faire passer un entretien d'embauche à celui qui prétend monopoliser quelques unes de ses heures de lecture.

La première nouvelle, celle qui ouvre le bal et qui, de l'aveu même de son auteur (qui a inclus en fin de volume les motifs de son inspiration pour chacune des treize histoires, plus ou moins brèves, que compte le livre), n'est "pas la meilleure" (!), m'a vraiment fait peur mais pas dans le bon sens. Elle m'a juste semblé donner le ton de ce que serait l'ensemble de l'oeuvre or cette nouvelle m'a non seulement semblé peu crédible et capillotractée mais encore peu originale.

La seconde, la fille de pain d'épice (titre que seuls les Américains peuvent comprendre car il est basé sur une de leurs expressions qui ne trouvent aucun écho chez nous), m'a redonné un léger espoir car j'y ai trouvé quelques éléments susceptibles de l'étiqueter "histoire terrifiante" (la 4ème de couverture nous vendant 13 histoires terrifiantes, j'étais quand même heureuse d'en trouver une!) mais bien que je l'ai lue "juste avant le crépuscule", au fond de mon lit, éclairée par ma seule lampe de chevet, n'ayant pour seule compagnie dans ma grande maison que mon reflet dans le miroir, je n'ai pas frémi de ce frémissement dû à la peur et à l'angoisse sensées caractériser le récit qui défilait devant mes yeux, lesquels ne brillèrent pas d'un éclat trouble où aurait dû se lire l'inquiétude de voir un psychopathe se présenter à ma porte à la nuit tombée... Je reconnais cependant à cette seule nouvelle le mérite de proposer un peu d'action.

Bien, je n'en dirai pas plus et me garderai de décortiquer les autres récits de "Juste avant le crépuscule". Je pense que vous avez compris mon opinion générale.

Je suis assez déçue car ce livre m'a été envoyé dans le cadre de la Masse Critique de novembre. En demandant à le recevoir, je pensais ne pas prendre beaucoup de risque, confiante en la réputation du KING mais ça m'apprendra à vivre un peu plus dangereusement.... au moins en littérature !
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Je dois commencer par vous confier ma peine et mes angoisses inutiles, parce qu'il y a trop de temps que je garde ça pour moi. Une unique question n'a cessé de me tourmenter ces mois derniers : pourquoi, pourquoi, pourquoi « Just After Sunset » de notre cher Stephen King a été traduit « Juste AVANT le crépuscule » ? C'est certainement pour jouer sur mon mental. « Sunset », c'est le crépuscule, le coucher de soleil. Comment passe-t-on de après à avant le crépuscule ? Est-ce pour la musicalité du titre ? Pfiouuuu, ça m'éprouve.
Enfin, trêve de plaisanteries et abordons l'oeuvre. J'avais déjà relu récemment un recueil du King (Tout est Fatal) et en avait eu une impression globalement bonne mais tout de même mitigée. On pourrait dire que c'est normal, un recueil de nouvelles étant très varié par essence. Mais depuis Brume, je ne peux plus dire ça, puisque ce fut une expérience fantastique de bout en bout. Qu'en est-il pour ce tome-ci, composé de treize nouvelles toutes très variées sur les registres et la longueur?
Eh bien je suis un peu déçu, voyez-vous. Je ne garde pas un souvenir bien flamboyant de cette lecture. J'en garde même un souvenir un peu morne, malgré quelques éclats indéniables. J'ai ponctué la lecture du recueil de grandes pauses, du fait de mon travail qui prenait du temps, mais c'est là normalement l'avantage des nouvelles. Il n'y a pas de risque de « perdre le fil », de « sortir de l'ambiance » car chaque nouvelle est un nouveau point de départ. Et pourtant, bien qu'appréciant beaucoup l'auteur, j'ai eu beaucoup de mal à repartir dans ses nouvelles. Certaines furent jubilatoires, mais c'était souvent un jugement post-lecture, lorsque j'y repensais. Sur le moment, je ne parvenais pas à baliser le terrain, à débrider mon imagination. La vraie déception fut donc que certains critiques déplorant ces derniers temps un style trop alambiqué chez King, trop descriptif, avaient raison. C'est un peu douloureux quand on sait que bien souvent je les contredisais avec fougue. C'est d'autant plus choquant que ceci m'est apparu à la lecture de nouvelles, procédé tout de même court... Alors je ne vais pas généraliser une tendance quelconque de l'auteur à se perdre dans un style parfois un peu trop complexe, mais cela n'a cessé de m'inquiéter dans Juste avant le crépuscule. Espérons que c'est là un concours de circonstances, ou une indisposition de ma part à adhérer aux histoires. En tous les cas, il me semble que Stephen King est en proie à une incapacité à céder à la facilité. Aucune phrase n'est simple, et même sur une nouvelle de dix pages, les personnages sont profondément complexes. Cela pourrait être une qualité sur une novella ou un roman, mais ici, cela ne fait que lester le récit, l'empêchant de s'envoler et de disperser sur nous des charmes inavoués. A confirmer, donc, sur ses prochaines nouvelles ; et peut-être même sur son prochain roman (Joyland, je crois).
le recueil commence habituellement par un avant-propos de Stephen King. Je me dois d'indiquer ici un gros bémol. Si j'aime par-dessus tout ces instants privilégiés où un auteur s'adresse directement à son lecteur, j'ai été ici profondément lassé. Effectivement, j'ai l'impression d'avoir relu une énième fois la même chose. King qui nous parle des nouvelles qui meurent, qu'il n'en écrit pas pour l'argent, que c'est un besoin, qu'il aime ça... C'est au moins, j'en suis sûr, la troisième fois qu'il nous confie ça. du coup, j'en ai eu assez cette fois-ci, et cela m'a un peu énervé à la lecture de la première (mauvaise) nouvelle.
Mauvaise, j'y vais fort, car ce n'est pas rendre justice à « Willa » que de dire ça. Ce n'est certes pas très bon, mais il y a des qualités indéniables. C'est au fond assez poétique, les images données au lecteur sont décidément très belles. J'entends ici ces clichés avec les loups, le bar vide, c'est très beau. Et cela joue sur le tableau des revenants. Un thème au fond très complexe, du fait de sa surinterprétation. Ici, rien d'horrifique, juste un peu de poésie. Mais on a du mal, car c'est un peu ennuyant. L'intérêt ne vient pas, et on est un peu ensommeillé à la sortie de cette première nouvelle, pourtant assez courte.
La nouvelle suivante est en revanche bien plus intéressante, du moins un temps. « La Fille Pain d'Epice » (titre incompréhensible aux français puisque tiré d'une expression populaire anglaise, tout comme pour la nouvelle « le chat d'enfer ») brille initialement par son originalité. Une jeune femme, suite à une rupture amoureuse qu'elle a provoquée devient une obsédée de sport. On se demande bien où cela va nous mener, et j'avoue avoir été agréablement surpris par le point central du récit : son enlèvement par un psychopathe. L'histoire fournit donc son lot d'action, mais j'avoue encore une fois que ma concentration s'est un peu évaporée une fois que l'héroïne fut vraiment enlevée. le final est pourtant très sympathique, surtout grâce au contexte : les plages de Floride.
« le rêve d'Harvey » m'a beaucoup plu de par sa brièveté et son inquiétant réalisme. C'est si facilement mené, si clairement dit, et cela paraît puissamment réel. Alors oui, le champ de la prémonition a été maintes fois traité, mais cela reste pourtant efficace. de quoi se réveiller un peu.
Terrain de jeu très familier à Stephen King, j'en ai l'impression, pour la troisième nouvelle : les aires de repos. On se retrouve dans la tête d'un personnage légèrement schizophrénique qui assiste indirectement à une scène de violence conjugale sur une femme enceinte. Nos interrogations font miroir à celles du personnage central. Sa double-identité imaginaire est assez jouissive au fond, et les scènes de violence font froid dans le dos par leur véracité. Cependant, cela reste une nouvelle de qualité moyenne, non pas par manque d'intérêt, mais par une ambition trop détournée. Effectivement, plus de complexité dans la trame-même de l'histoire aurait été bienvenue, hors toutes les complications résident dans le dialogue intérieur du personnage. C'est bien le but du récit, mais je m'y suis un peu noyé, à bien y penser.
La nouvelle suivante, « Vélo d'appart », en plus d'être bizarre et très originale, me fit beaucoup rire. J'ai aimé cette histoire d'homme qui entrait en combat contre ses kilos et devenait dépendant d'un univers imaginaire construit autour de son vélo d'appartement. Une sorte de description de l'étreinte brisée entre réalité et songes... « Laissés-pour-compte », la sixième nouvelle m'a beaucoup marqué, surtout en contraste avec le reste. On y retrouve une humanité, une compassion grandissante chez King (qui se faisait sentir dans des écrits comme La Ligne Verte et dernièrement dans Duma Key). On est vraiment très touché par ce récit poignant d'un homme qui a échappé de peu au 11 septembre, et qui voit apparaître chez lui une multitude d'objets ayant appartenu un jour à ses collègues et amis morts dans les tours jumelles. Un passage réussi pour Stephen King, le sujet étant quelque peu inévitable chez les écrivains américains modernes. Très beau, donc. Autant que la nouvelle suivante, beaucoup plus courte, « Fête de diplôme ». C'est succinct, mais si vrai que j'ai adhéré en quelques lignes, toutes les descriptions de cette jeune vie étudiante faisant instantanément écho en moi.
On arrive au grand moment du recueil (et il me semble que ce fut pareil pour tous les lecteurs, au vu des autres critiques). C'est « N. », donc, qui est pour le coup une très grande nouvelle, presque un chef-d'oeuvre dans le genre, mais c'est peut-être aller un peu loin. Les influences de Lovecraft sont ici criardes, complètement affirmées. Les hommages à Lovecraft (surtout du club de Derleth) sont souvent très mauvais. Ici, c'est une belle réussite, menée par une main de maitre (de roi, plutôt, sans mauvais jeu de mot). Un (des seuls) grand(s) moment(s) à la lecture de « Juste Avant le crépuscule ».
Il est clair que tout ce géni disparaît soudainement avec « le chat d'enfer », nouvelle complètement inutile, qui date apparemment des années 70 et que King a décidé de ressortir. Là, on baigne dans l'horreur et le gore, mais j'ai trouvé ça d'une médiocrité étonnante. J'ai vraiment été effaré d'avoir ça dans le recueil du King. Cela m'a même un peu peiné. Heureusement que ce ne fut pas trop long, et que l'auteur a l'excuse des « écrits de début de carrière », même si pour King, ce n'est pas vraiment une excuse (on sait tous que Carrie est un de ses meilleurs romans, son premier, aussi...) !
« le New-York Times à un prix très spécial » est heureusement bien meilleur. On retrouve cette sensibilité superbe qu'on avait déjà perçue dans « Laissés-pour-compte ». Une femme reçoit un coup de fil de son mari mort, ce qui lui permet d'avoir avec lui une conversation des plus émouvantes. J'ai eu les larmes aux yeux devant tant de beauté, tant de sincérité dans les mots jetés sur la page. Un très grand point du recueil.
« Muet » fut une nouvelle également très sympathique. En fait, je mens, je l'ai aussi beaucoup aimée (comme quoi le recueil a quelques attraits quand même...). C'est très original, très frais, rapidement addictif . C'est le King qu'on aurait aimé lire plus souvent dans le recueil. Un très bon moment de lecture, donc, que je conseille à tout le monde pour démontrer ce que vaut King dans l'art de la nouvelle.
« Ayana », en revanche, fut quelque peu exaspérante. Loin d'être mauvaise, elle fut très facile à lire et plutôt agréable. le problème est en fait les ressemblances frappantes, notamment sur les guérisons miraculeuses, avec le roman de King La Ligne Verte. On a vraiment l'impression d'en lire un plagiat très réduit et c'est un peu dérangeant. du déjà-vu. Et pour ceux qui ont lu ce chef-d'oeuvre qu'est La Ligne Verte, très lassant.
La dernière nouvelle est jouissive à souhait, sans aucun doute. « Un très petit coin » relate le désespoir d'un homme enfermé dans des toilettes de chantier retournées par un voisin fou. C'est angoissant, c'est prenant, et c'est surtout très divertissant. Certainement pas une nouvelle qui aspire à de grandes choses mais un divertissement bienvenu en fin de recueil, presque amusant par moment. Et encore une fois, ce fut très original (ça, on ne l'enlèvera pas à Stephen King, même si j'ai toujours trouvé Clive Barker supérieur sur ce plan...).
Ce recueil, vous l'aurez compris, est très mitigé. Comme toutes mes critiques, je peux concevoir aisément un point de vue extrêmement antagoniste au mien, car les goûts et les couleurs ne se discutent pas (on le comprend aisément sur Sens critique, heureusement). Il est vrai que j'ai eu au cours de ma lecture peu du frisson qui m'a autrefois habité à la lecture de Stephen King. Je n'ai pas eu, à aucun moment, cette petite jouissance de me dire « Ouah, je lis un livre de King, et putain qu'est-ce que c'est bon! ». Non. Juste un peu d'ennui entrecoupé de quelques rares envolées (il faut bien noter que dans le genre, « N. » est quand même sacrément puissante). En conclusion, je ne conseille pas ce recueil à quelqu'un qui voudrait découvrir King dans le style des nouvelles. Encore moins à quelqu'un qui veut découvrir King dans sa globalité. En fait je ne le conseille pas. Il vaut mieux se jeter sur Brume.
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Hello, my friend, stay awhile and listen.
Celle-là, si je ne l'ai pas entendue douze mille fois dans Diablo… Deckard Cain attaquait chacun de ses speechs sentencieux avec cette ouverture aussi invariable que des haut-le-coeur provoqués par des vol-au-vent.
Fallait rester planté là comme un radis et écouter le baratin de l'ancêtre, alors qu'il y avait tant de choses plus constructives à faire. Par exemple semer des tas de pognon sur la grand-place du village et élever Tristram au premier rang des paradis fiscaux.


J'y suis repassé la semaine dernière. le coin n'a pas changé : un patelin quasi désert avec un vieux au milieu. On se croirait à la Table Ronde, quand Perceval raconte ses aventures.
C'est bien parce que j'ai besoin des lumières de papy Deckard…
Fidèle à son habitude, l'ancêtre bavouille à proximité de l'unique point d'eau. L'affable de la fontaine a beau mériter l'Oscar du gros relou et ne pas payer de mine, faut admettre que dans le domaine du pas ordinaire, le gars est une pointure.
Connaissant l'oiseau, surtout ne pas lui laisser le temps d'en placer une. Je lui balance direct un hello old ganache, ah, ha, ha, ha, stayin' alive and open your esgourdes. On excusera mon allemand approximatif.
Je lui sors mon machin. Non, pas celui auquel tu as pensé mais un recueil de nouvelles de Stephen King, Juste avant le crépuscule. Sauf qu'en américain, il s'intitule Just after sunset. Sur la couv', une tête de canidé, genre entre chien et loup. Soit pendant le crépuscule. Bref, cette histoire sent le paradoxe temporel à plein pif. Ou la traduction aléatoire – d'autres phrases dans le bouquin laissent la même impression, sans pouvoir trancher qui de l'auteur ou du traducteur était à côté de ses grolles.
Je pensais que Cain allait me déballer une explication de folie en police Exocet, cinématique 4K-3D-2Be3 à l'appui.
Tout ce que ce vieux débris a trouvé à me sortir, je te le donne en mille, Emile ! Hello, my friend, stay awhile and listen.


Après la déception du Bazar des mauvais rêves, le souk des nouvelles pas terribles, dire que je ne partais pas confiant relève de l'euphémisme. In fine, ce recueil crépusculaire se situe un cran au-dessus, ni génial ni immonde. Assez moyen pour du King, avec trop de textes pondus sur l'inspiration du moment et pas assez médités en amont et/ou retravaillés derrière. Ou peut-être que son éditeur ne s'enquiquine plus à lui demander de retoucher ses brouillons, qui se vendront de toute façon.
A l'image de Rocco Siffredi, il s'agit d'un fourre-tout. Aucune unité de genre, on trouvera du fantastique, de l'épouvante, du thriller, du conte gentillet. Loin de l'obscurité annoncée, la tonalité penche plutôt vers l'optimiste, le mélancolique, les happy ends.
Pas davantage de lien thématique, sauf à considérer que maladie, mort et vie après la mort en fassent office. Mais bon, vu les genres concernés, ce sont un peu les sujets de base.
Quant à la qualité des textes, même sensation de montagnes russes, avec une sensation de prédominante de “c'est pas mal mais ça aurait pu être mieux”.
Dans l'ensemble, les défauts tournent autour des classiques de King dans sa période années 2000. Phrases alambiquées avec leur lot d'incises et de parenthèses inutiles… Mise en place à rallonge… Faculté assez phénoménale à prendre le lecteur pour un demeuré et torpiller la chute en insistant trop sur certains détails des fois qu'il ne comprenne pas… Impression générale de ne pas savoir où on va, sans doute parce que la plupart des récits sonnent creux, faute d'un propos qui les sortirait de l'histoire anecdotique…


Le recueil démarre avec Willa, un conte fantastique gentil, sans rien d'horrifique. Pas la meilleure nouvelle du lot de l'avis de King – donc pourquoi ouvrir dessus avec le risque de perdre le lecteur d'emblée ?… Perso, j'ai trouvé que c'était au contraire une des mieux écrites. Pas d'exposition délayée, on plonge direct dans un contexte inconnu, flou. Et ça fonctionne, parce que les personnages se trouvent dans la même situation.


La fille pain d'épice et Un très petit coin apportent une touche de thriller.
La première est la meilleure des deux, un bon texte qui aurait gagné à être un peu plus ramassé sur son exposition et beaucoup moins explicite sur le personnage du tueur en série. Ce dernier n'est pas entré en scène qu'on a déjà subi QUATRE pages entières de sous-entendus sur les filles qu'il ramène chez lui et qu'on ne revoit jamais. Zéro pointé pour la subtilité. Par chance, la nouvelle se rattrape dans sa deuxième moitié.
La seconde part sur une idée intéressante de type coincé dans une sanisette renversée (et couvert de caca, ça, j'ai adoré, vu mon âge mental de trois ans). Un bon développement gâché par une fin à chier – tu me diras, c'est de circonstance. le dernier segment est dépourvu de sens, de réalisme et de crédibilité, du pur WTF.


Le rêve d'Harvey et le New York Times a un prix spécial sont assez proches, partageant téléphone, prémonitions… et chute prévisible. Pas trouvé d'intérêt dans la première qui se traîne en longueur. La seconde est mélancolique et gentillette, correcte sans casser des briques.


Aire de repos se classe dans les “oui mais”. La part des ténèbres du pauvre, vu que le côté sombre du personnage ne fonce pas plus loin que le gris pâle. Aurait pu donner quelque chose de mordant niveau thriller ou horreur mais fait plouf.
Vélo d'appart, il y a un peu de ça aussi. Bon texte dans l'ensemble, qui aurait pu donner du lourd en fantastique/horreur/épouvante et qui s'achève le nunuche et la guimauve.
Un chat d'enfer est très bon (sans doute parce qu'il s'agit d'un texte vieux de trente ans) mais avec une fin attendue dès les premières pages.
Muet propose un récit sympathique, avec pas mal de notes d'humour… sauf qu'il manque un propos, une direction, bref un truc un peu solide au-delà de l'histoire-anecdote.


Laissés-pour-compte, nouvelle intéressante sur le 11-septembre. A la base, ce thème ne m'emballe pas du tout, gavé que je suis par la surreprésentation de l'événement dans les films et séries pendant les dix années qui ont suivi. le texte a le défaut de se perdre dans les redites mais reste une bonne étude sur la notion de souvenir à travers les objets de nos “chers disparus”.


Tout recueil comporte son étron, ici, c'est Fête de diplôme qui s'y colle. Peut-être que la nouvelle aurait pu faire mouche dans les années 50 (avant de vieillir bien comme il faut et se voir qualifiée de “datée”), pas au XXIe siècle.
Ayana n'a pas été loin de me laisser la même impression. Tu prends La ligne verte, tu enlèves tout ce qui en fait un excellent roman-feuilleton. Il te reste une histoire de miracle sans queue ni tête, coquille vide sans intérêt.


J'ai gardé pour la fin N. qui est de loin LA nouvelle du recueil. Bonne… sans atteindre l'excellence à cause d'éléments bancals qui la fichent par terre si on les regarde d'un peu trop près. En fait, elle résume mon sentiment sur le bouquin : toujours quelque chose d'insatisfaisant. Je ne sais pas si, comme l'annonce King en préface, il a perdu un temps le mode d'emploi de la nouvelle et éprouvé du mal à s'y remettre, mais le fait est que tous les textes présentent des défauts qu'on ne devrait pas trouver chez un auteur de sa trempe.
Quand tu lis N., tu penses à Lovecraft. D'après King, elle est inspirée d'Arthur Machen et son Grand dieu Pan, qui est d'ailleurs cité dans la nouvelle. Sauf que non, Stevie, désolé de te contredire sur ton propre terrain, mais N. tient plus de Lovecraft (qui t'a beaucoup inspiré et aurait mérité d'être cité aussi) que de Machen (qui a beaucoup inspiré HPL, c'est sûr). La créature que tu mets en scène s'appelle Cthun, c'est pas lovecraftien, ça, comme nom ? Et surtout, ton récit autour de ce cousin du C'thun de World of Warcraft est construit comme ceux de Lovecraft. Machen, oui, mais pas que…
Là-dessus, défaut classique de King, l'étalage, qui ne pardonne pas sur une nouvelle. Quatre-vingt-dix pages au total, dont les soixante premières sont excellentes avant de partir en vrille dans un dernier tiers pesant. le manuscrit du Dr Bonsaint n'avait pas besoin d'être aussi long, moitié parce qu'on sait comment il finit dès la première page de la nouvelle, moitié qu'il fait redite avec le récit de son patient.
Et comme si ça ne suffisait pas, les deux dernières pages (l'article et le mail) sont clairement de trop. Inutile d'enfoncer le clou avec un marteau XXL, on avait compris. Pourquoi en rajouter, pourquoi tant de N. ? Conclure sur la dernière phrase de Sheila aurait été beaucoup plus percutant.
Sans parler d'un défaut logique majeur : Cthun a plus de chances de se libérer de sa prison cosmique s'il a un gardien que s'il n'en a pas. Déjà, bonjour le concept débile. Pire, les gardiens le savent et s'obstinent à faire ce qu'il faut pour assurer leur relève. L'art de plomber une nouvelle avec un postulat d'une crétinerie abyssale…


Recueil moyen, moyen plus, avec de bonnes idées mais un manque de finition, de punch, d'ampleur, c'est selon. D'un débutant, je l'aurais trouvé prometteur pour la suite. de Stephen King, je trouve l'ensemble léger comparé à Danse Macabre ou Brume.
Pas assez angoissant, trop dans le conte moral lénifiant. Moins un recueil de nouvelles que de maximes en version longue : la curiosité est un vilain défaut dans N., profite de l'instant présent dans Willa, garde le sens de la mesure dans Vélo d'appart, méfie-toi de l'eau qui dort dans Muet… Rien de nouveau sous le soleil crépusculaire.
Juste avant le crépuscule ne restera pas dans les annales. Sauf pour Deckard Cain qui m'a gavé en sortant le stay awhile de trop. Au moins il ne manquera pas de papier quand il ira aux petits coins.
Lien : https://unkapart.fr/juste-av..
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Après avoir eu peur pendant 2-3 ans en découvrant à chaque fois les nouveaux King qui étaient, soyons francs, décevant, je dois dire que depuis Dôme, LE King est de retour ! Ce recueil confirme d'ailleurs ce comeback et renoue avec ceux qui ont marqués les lecteurs, comme Brume ou Différentes Saisons.
Comme d'habitude quand je chronique des nouvelles, quelques mots sur chacune d'entre elles :

Willa :
J'étais un petit peu perturbée au début, vu que l'on tombe dans cette histoire un peu comme un cheveux dans la soupe, sans trop savoir ce que l'on voit, ce que l'on fait là. Et plus les pages passent, plus on se rend compte que cette sensation était carrément recherchée par l'auteur. Et ça, c'est brillant.
Quand un groupe victime d'un accident de train attend patiemment le prochain, il y a des découvertes et des vérités parfois très dures à avaler.
Un texte d'abord étrange, ensuite très beau et poétique.

La fille pain d'épice :
Sûrement mon texte préféré ! Une femme qui veut prendre du recul dans son couple par dans le cabanon appartenant à son père, laissé un peu à l'abandon ces dernières années. Lors d'un de ses jogging quotidien, elle va se retrouver au mauvais endroit, au mauvais moment. L'insecte pris dans la toile de l'araignée.
Une histoire absolument terrifiante et abominable stressante, qui m'a fait penser à un mélange entre Jessie et Rose Madder. On va à cent à l'heure et je n'étais pas loin de suffoquer d'angoisse par moments. Époustouflant.

Le rêve d'Harvey :
Une nouvelle très courte, où un homme raconte à sa femme le rêve bizarrement réaliste qu'il a fait cette nuit. On retiendra surtout de ce texte son ambiance étrange, sentant le malaise, légèrement suffocante. On a l'impression de se réveiller d'un cauchemar, encore moite de la transpiration que celui-ci nous a provoqué. Rien de bien original ici, mais la plume et la narration fait toute la différence.

Aire de repos :
On sait que Uncle Stevie adore créer des personnages écrivains. Il le prouve encore une fois ici, où un auteur sur la route doit s'arrêter pour aller aux toilettes et entend une très violente scène de ménage dans celles-ci. La question étant : que va-t-il faire ?
C'est étrange comme, sans aucun élément fantastique, et avec un départ si banal, King arrive à nous offrir une histoire stressante à souhait, haletante et nous englobant tout entier dans son intrigue. Celle-ci nous tient en haleine jusqu'au tout dernier mot, impressionnant !

Vélo d'appart :
Un des thèmes récurrent des titres de Stephen : Et si quelque chose d'extraordinaire arrivait à quelqu'un d'ordinaire ? Si vous connaissez, cette histoire m'a beaucoup fait penser à une autre de ses nouvelles, "Quand l'auto-virus met cap au Nord". Un homme va peindre un tableau qui va changer sa vie à jamais. Encore une fois, une grosse impression de malaise m'a suivie pendant toute cette lecture, et il m'est même arrivé quelque fois de regarder derrière mon épaule après l'un ou l'autre paragraphe. Stephen King rendrait-il parano ?

Laissés-pour-compte :
Nouvelle très étrange, que je n'ai pas spécialement apprécié (c'est rare). L'auteur aborde ici les évènements du 11 septembre dans un récit étrange et original à propos d'objets qui reviennent sans cesse hanter un homme.
Bien que vraiment bien fichue, avec de chouettes personnages et une ambiance toute particulière, je n'ai pas été séduite par cette histoire. J'ai même décroché une ou deux fois pendant ma lecture, n'arrivant pas à vraiment rentrer dedans.

Fête de diplôme :
Alors qu'une jeune fille, venant de recevoir son diplôme, s'interroge sur son avenir, elle va voir quelque chose qui va le rendre bien, bien plus improbable ...
Très court récit, mais assez intense, laissant un goût amer sur le bout de la langue et quelques sueurs froides dans le dos.

N. :
Sûrement LE texte phare de ce recueil, vu qu'il a même eu droit à une série de court-métrages animés et a bénéficié d'une forte promotion, aussi bien à l'étranger qu'en France et en Belgique. Et franchement, après l'avoir lu, je comprend pourquoi !
Nous avons entre les mains les notes d'un psychiatre qui a comme nouveau patient, N., un homme atteint de très gros TOC. Quand N. lui expliquera les origines de ceux-ci, il plongera le regard dans un véritable gouffre de folie. Mais jusqu'où peut-on regarder sans y tomber soi-même ?
Affreusement dérangeant, carrément flippant et avec des images qui m'ont hantées pendant des jours, je crois bien que c'est la nouvelle la plus effrayante de ce recueil. j'en ai encore des frissons et une impression de malaise persistante quand j'y repense.

Un chat d'enfer :
Quelle surprise et quel plaisir de voir cette nouvelle ici ! Étant une fan d'horreur et fantastique depuis toute petite, un film m'avait marquée : Darkside, les contes de la nuit noire. Il y avait une histoire écrite par Stephen King parlant d'un homme engageant un tueur à gage pour éliminer un chat semblant semer la mort partout où il passe. Cette histoire n'avait jamais été commercialisée sur papier, voilà que c'est fait ! Je l'ai lue avec énormément de plaisir, me remémorant avec bonheur et nostalgie les images du film. Bien qu'âgée, en tout cas, elle n'a rien perdu de sa qualité et de sa saveur !

Le New York Times à un prix spécial :
Une histoire dont le ton change par rapport aux autres : une femme, s'occupant de ses invités après les funérailles de son mari, reçoit un coup de fil de celui-ci.
C'est un texte réellement très beau et, bien entendu, très triste. Il contient beaucoup de mélancolie, mais également beaucoup d'amour et de tendresse. Je l'ai lu avec un serrement au coeur, il m'a vraiment émue.

Muet :
Un homme va au confessionnal pour raconter l'étrange histoire qu'il lui est arrivé : il a pris en auto-stop un homme, sourd et muet, et a profité de l'handicap de celui-ci pour se confier et vider son sac. Après tout, grâce à la surdité de celui-ci, c'est sans conséquences ! Ou du moins, c'est ce qu'il croyait.
Superbement amené et magistralement développé, encore un récit ou le fantastique flirt allègrement avec la réalité et où la membrane qui sépare la folie de la santé de l'esprit est on ne peut plus ténue.

Ayana :
Superbe histoire parlant d'un homme qui va assister à la guérison miraculeuse de son père par le baiser d'une étrange fillette. Poétique, étrange, aux personnages très attachants, contenant des images d'une grande beauté et remplie de tendresse, c'est un texte que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire, avec beaucoup de douceur, comme un baume sur le coeur.

Un très petit coin :
Une guerre entre voisins atteint son paroxysme et un de ceux-ci va devoir se dépêtrer d'une situation vraiment, vraiment merdique (si vous me pardonnez cette expression).
Je l'ai trouvée un peu longue à démarrer et je ne voyais pas trop où King voulait en venir. Mais quand le sujet principal commence, alors là, on s'accroche à son slip, on prend une grande bouffée d'oxygène et plonge dans un magma infâme, aussi bien dans le comportement humain que, et bien, que littéralement !
C'est un texte au final assez jouissif à lire, surtout pour son côté dégoûtant. On fait la grimace, on ricane et on souffre, tout ça en même temps !

Pour résumer, je dirais que c'est un très bon recueil de Stephen, extrêmement varié, très touche à tout, mais toujours de qualité. le Monsieur aime jouer avec nous, il prend beaucoup de plaisir à écrire toutes ces histoires, et ça se sent. D'ailleurs, en plus de l'introduction, on a droit, à la fin du livre, aux notes de l'auteurs pour chacune des nouvelles. Je trouve ça génial de se plonger un peu plus dans son esprit et son imaginaire, pour savoir d'où viennent ces idées qu'il arrive à mettre en place.
On frissonne, on est ému, on rigole, mais surtout, on crève de trouille et on continue sa lecture les mains tremblantes, se demandant ce qu'il nous attend après, et on y pense à deux fois avant d'éteindre la lumière et de se mettre au lit ...
Encore et toujours, cet auteur mérite définitivement son surnom de Maître du Fantastique.
Lien : http://archessia.over-blog.c..
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Sans que l'attente accule, ce recueil qu'est "Juste avant le crépuscule", demeure un excellent opuscule. le genre de nouvelles oscille entre le fantastique et le thriller, tout en passant par le nostalgique dont seul le Maître accumule et manipule. Comme à l'accoutumée, il alterne chez nous lecteur, lectrice, l'angoisse authentique et notamment la franche rigolade.
Treize nouvelles captivantes, émouvantes, drôles et horrifiques qui composent une oeuvre majeure, figurant en bonne place dans la bibliographie Kingienne de l'auteur. Pour de courtes histoires de cet acabit, que ne ferait-on pas pour avoir le privilège de les déguster aux maux à mot, malgré le truchement de la traduction, mh ? A présent, passons aux
nouvelles . Prêt ? Alors allons-y :

- Willa : Une bonne histoire de fantôme nostalgico-romantique, sur fond de musique country. Au début, j'ai été un peu décontenancé par la
"révélation" de la condition des personnages qui arrive un peu trop tôt. Mais avec le recul, je me suis dit que le Maître cherchait plutôt à
poser une atmosphère et au final, c'est plutôt bien fait. Une nouvelle poétique et réussie dans le genre.

- La fille pain d'épice : Bien vu dans le genre course-poursuite survival, menée tambour battant. Pas de fantastique et rien de réellement
très original, mais c'est bien fait et on retrouve le décor des Keys de Floride avec grand plaisir. Quel suspense insoutenable avec une fin
jouissive.Efficace.

- le rêve d'Harvey : Je me suis bien ennuyé sur ce coup-là. Encore une fois, on sent que l'auteur a voulu jouer plus sur une ambiance (assez
réussie d'ailleurs) que sur les évènements eux-mêmes, mais au final j'ai trouvé cette courte nouvelle un peu vaine. Bof.

- Aire de repos : Aussi vite lue, aussi vite oubliée. Une histoire traitée sur le mode "La part des Ténèbres" mais qui n'apporte franchement
rien, en ce qui me concerne. Même avis que la précédente...

- Vélo d'appart : Mon ressenti sur cette nouvelle rejoint ce que je disais un peu plus haut : super concept, mais que je n'ai pas trouvé très
bien traité. Disons que l'histoire en soi est très bonne, mais j'ai un peu décroché avec le dénouement. Venant du Maître de il y a 15 ou 20
ans, on aurait pu avoir droit à un final complètement déjanté et tordu, au vu des possibilités qu'offrait cette histoire - j'aurais bien vu le
personnage se faire pourchasser ad vitam sur cette route pour ses ouvriers, ça aurait été paradoxalement jouissif. Mais non, le King
"pantouflard" de 2010, termine ça par un tête-à-tête et une poignée de main. Mouais. Quand on y réfléchit, c'était peut-être la manière la
plus logique de conclure cette nouvelle, mais je sais pas, j'ai trouvé ça un peu trop "facile". Bref, excellent concept, mais la conclusion
m'a laissé sur ma faim.

- Laissés-pour-compte : Très jolie histoire sur le 11 septembre et ce qu'il peut rester des êtres chers perdus. le surnaturel n'est peut-être
ici qu'un prétexte pour aborder ces thèmes-là - sans parler de "l'hommage" que Stephen King voulait rendre aux disparus de cette tragédie - mais c'est
fait avec coeur et sensibilité. Je n'ai pas adoré cette histoire, mais elle est tout à fait justifiée de la part de l'auteur, qui nous rappelle
qu'il y a un homme (un citoyen américain concerné par son pays) derrière le romancier de l'horreur.

- Fête de diplôme : King-le-citoyen de retour, avec un bref récit parlant de façon pas si détournée que cela des attentats du 11 septembre.
J'ai bien aimé les images et l'impression de catastrophe imminente qui se dégage des derniers paragraphes, mais "l'enrobage" est tellement
fade (désolé mais c'est mon opinion) que j'ai trouvé l'ensemble plus anecdotique qu'autre chose. Bref, je n'ai pas été conquis du tout.

- N. : Là par contre, chapeau bas : on a droit à du Steevie en grande forme, s'inspirant allègrement du Grand Lovecraft - même si l'auteur s'en défend en citant Arthur Machen ; l'un n'empêche pas l'autre ceci dit. En plus de ses inspirations, le récit nous happe dans une spirale de paranoïa, à travers le personnage de N. souffrant de TOC aussi obsessionnels que flippants. Tout cela donne une ambiance assez oppressante au récit et légèrement schizo qui colle parfaitement au sujet et aux angoisses de N. - qu'il refile peu à peu à son psy. D'ailleurs, cette transmission du "mal" d'un personnage à l'autre me rappelle un peu "Le Horla" De Maupassant et d'autres histoires du genre où la folie mais aussi les dangers les accompagnant (qu'on ne sait pas trop s'ils sont réels ou non) contaminent les gens les uns après les autres. En outre, c'est aussi une des nouvelles les plus longues et travaillées du recueil. Au final, j'ai vraiment été pris par cette histoire et j'ai passé un très bon moment. La nouvelle a même été adaptée en BD, ce qui est un bon indicateur de la qualité de celle-ci. L'une des meilleures nouvelles de ce recueil et incontestablement la plus Kingienne du lot. Une très grande réussite.

- Un chat d'enfer : Après avoir terminé cette histoire (sur un petit sourire vicieux), je me suis fait la réflexion qu'elle aurait facilement pu figurer sur "Brume" ou d'autres de ses anciens recueils. Quelque chose d'assez violent et dérangeant à la fois, tenant de la mise-en-bouche sanglante, comme l'auteur savait si bien le faire, il y a quelques décennies. Je n'ai pas du tout été surpris en lisant les notes à la fin, disant que cette histoire avait été écrite il y a longtemps et qu'elle attendait sagement son heure depuis. Amusant et vicelard, ça nous rappelle le bon vieux King d'antan.

- le New-York Times à un prix spécial : Mouais... Belle intention derrière, mais sans intérêt pour ma part, au suivant.

- Muet : Un peu pareil, celle-ci ne figure pas parmi les anecdotiques, elle est un minimum travaillée mais elle ne m'a pas vraiment transporté et la chute ne m'a du tout convaincu. Quelques bonnes idées, mais un fil conducteur plutôt plat et un personnage que j'ai trouvé aussi transparent qu'inintéressant.

- Ayana : Jolie histoire, mais qui encore une fois, a un peu peiné à vraiment m'accrocher, malgré des idées sympathiques. Là encore, je trouve que le Maître n'a pas très bien su traiter ses idées, malgré une plume de qualité, dans un ton mélancolique et un peu nostalgique qui m'a rappelé "Willa". Mais dans le fond, je n'ai pas trop accroché et je n'ai pas pu m'empêcher de penser "tout ça pour ça ?" Comme si le King d'aujourd'hui n'écrivait plus maintenant que pour le plaisir d'écrire, sans chercher à aller plus loin. Mais encore une fois, ce n'est que mon opinion personnelle, chacun le ressent à sa façon.

- Un très petit coin : Et on finit par un long récit scabreux qui clôt admirablement bien ce recueil. En lisant cette histoire, on a l'impression que Stephen King écrit avec un plaisir enfantin et du coup, c'est communicatif et même si c'est pas très ragoutant, on suit avec attention en s'accrochant au destin du personnage. Et toujours chez les personnages de l'auteur, cet instinct de survie qui dépasse tout (comme dans "Le goût de vivre", par exemple) et nous laisse admiratif devant tant de courage et de détermination. Et puis de toute façon, même si le sujet est limite-limite, l'écrivain du Maine en est arrivé à un stade de sa carrière où il peut tout se permettre, que l'on adhère ou non. C'est aussi ça qui fait son charme - ce côté "suivez-moi si vous voulez, de toute façon c'est moi qui conduit" - et quand il tape dans le mille, c'est tellement bon et jouissif qu'on lui pardonne tout... ou presque. Donc voilà, j'ai trouvé cette nouvelle très sympa et parfaite pour terminer ce recueil.

Pour conclure, ce conteur hors normes nous transporte, en quelques lignes, dans un univers familier et inquiétant, que l'on glisse de l'étrange au fantastique sans s'en apercevoir. du pur Stephen King sang pour sang garanti et frissonnant. Un recueil succulent que je vous recommande vivement.
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Citations et extraits (55) Voir plus Ajouter une citation
" Sale putain." Cétait l'Evangile selon Lee, ce soir, tout droit sorti de la deuxième épître aux Corinthimbibés, et ce qui faisait peur dans cette voix- ce que Dykstra trouvait absolument terrifiant- était son manque total d'émotion. La colère aurait été mieux. La colère aurait été moins dangereuse pour la femme. La colère était comme une vapeur inflammable- une étincelle pouvait la déclencher et la faire s'embraser en un unique et bref flamboiement en Technicolor-, mais ce type était...comment dire ? Mortellement sérieux. Il n'allait pas la gifler une dernière fois puis s'excuser, voire se mettre à pleurer, en prime. C'était peut-être arrivé, lors d'autres soirs semblables, mais pas ce soir-ci. Ce soir, on était parti pour la version longue. Salut Marie pleine de grâces, aide-moi à gagner cette course de stock-cars.
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-" C'est fini tous les deux, ma puce ?
- Je ne sais pas, répondit-elle, ayant du mal à empêcher sa voix de chevroter. C'est trop tôt pour le dire.
- Si je devais parier là-dessus, je dirais que oui. Ce qui s'est passé aujourd'hui prouve deux choses. Un, qu'une femme en bonne santé peut courir loin...
- Je t'appellerai.
- Deux, que les enfants vivants sont la colle qui fait tenir les couples. Les enfants morts sont de l'acide."
La remarque lui fit plus mal que tout ce qu'il aurait pu dire car elle réduisait Amy à une métaphore hideuse.
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" C'est à partir de là qu'ont commencé ces conneries de TOC. J'allais d'un rocher à l'autre, les touchant, les comptant, repérant la place de chacun. Je voulais foutre le camp - je voulais désespérément foutre le camp -, mais je continuais, je ne sabotais pas ce travail. Parce que je devais le faire. Je le savais de la même façon que je savais que je devais respirer pour continuer à vivre. Le temps de retourner à mon point de départ, je tremblais de tout mon corps et j'étais trempé de sueur tout autant que de brume et de rosée. Parce que toucher ces rochers... ce n'était pas agréable. Cela engendrait... des idées. Engendrait... des images. Des images hideuses. Dans l'une d'elles, je découpais ma femme en morceaux à coups de hache et je riais pendant qu'elle hurlait et levait ses mains pleines de sang pour se protéger. "
(p346, N.)
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Halston acquiesça, sa main caressant machinalement le chat sur ses genoux. Celui-ci s'était endormi, ronronnant toujours. Halston aimait les chats. C'étaient même les seuls animaux qu'il aimait. Ils se débrouillaient tout seuls. Dieu - s'il y avait un dieu - en avait fait des machines à tuer parfaites et hautaines. Les chats étaient les gâchettes du monde animal, et Halston les respectait.
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Elle se traîna jusqu'au frigo, le fauteuil attaché au dos, aux fesses, aux jambes. Elle avançait avec une lenteur exaspérante. Elle avait l'impression de porter un cercueil en marchant. Et ce serait son cercueil, si elle tombait. Ou si elle en était encore à le cogner sans résultat contre le frigo quand le maître des lieux reviendrait.
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« Holly » de Stephen King, traduit par Jean Esch, lu par Colette Sodoyez l Livre audio
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