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La ligne verte tome 0 sur 7
EAN : 9782290301869
507 pages
Distribooks (03/07/2000)
  Existe en édition audio
4.53/5   4589 notes
Résumé :
Octobre 1932, pénitencier d'État, Cold Mountain, Louisiane. Le bloc E, celui des condamnés à mort, reçoit un nouveau pensionnaire: John Caffey rejoint ceux qui attendent de franchir la ligne verte pour rencontrer la chaise électrique, Miss Cent Mille Volts. Mais Caffey n'est pas comme les autres. D'accord, on l'a retrouvé auprès des cadavres ensanglantés de deux petites filles, mais il est étrangement absent. Jusqu'au jour où Paul, le gardien-chef, tombe malade et a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (417) Voir plus Ajouter une critique
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Qui pourrait imaginer les trésors d'humanité et de tendresse des gardiens du Bloc E, aussi appelé la ligne verte, ou encore couloir de la mort pour les profanes ? Qui croirait qu'on peut pleurer d'émotion en lisant un Stephen King, qui plus est estampillé 'fantastique' ? Qui penserait s'attacher aussi fort à une souris, à un simple d'esprit condamné pour le viol et le meurtre de 2 fillettes, ou même à un gardien chef responsable de plus de 50 exécutions ?

Pas moi ! C'est pour cette raison que j'ai été si surprise et si bouleversée par ma lecture de la ligne verte. N'ayant vu ni le film ni les résumés et commentaires, je n'avais aucune idée sur ce roman et ne connaissais pas même son thème. Mais il m'a pris par les sentiments, au point de m'en rendre verte, et fait réfléchir aux grandes questions de la vie et de la mort, au point que je n'arrivais plus à aligner mes pensées...
 
Très beau, ce livre est pour moi un éloge de la bonté, de la générosité et de la chaleur humaine, celles de tous les héros du livre, entre eux, avec leurs proches, mais aussi avec tous ceux qui souffrent. C'est aussi un plaidoyer contre la peine de mort et la barbarie. Enfin, à un niveau plus quotidien, cela peut être un mode d'emploi pour supporter et désamorcer  tous les Percy Wetmore et autres empêcheurs de vivre joyeusement et sereinement.

Challenge PAL et challenge Pavés 19/xx et challenge Atout Prix 5/xx
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C'est sans hésiter le roman de Stephen King qui m'a le plus marqué, l'auteur, tout en restant fidèle au genre fantastique sait aussi parfois bouleverser son lectorat, et ici il va laisser le thriller de côté et nous émouvoir comme rarement.
C'est un roman d'une grande intensité dramatique, il y a bien sûr le scénario qui est brillant, mais surtout l'intrigue est habilement distillée avec un rythme idéal. Ce roman va nous faire passer par toute la gamme des émotions et nous laisser finalement hébétés et désabusés.
Rarement le thème de l'injustice aura été traité avec autant de sensibilité et d'efficacité, il fallait le talent du King pour faire prendre corps à ce récit et le rendre palpable émotionnellement parlant.
Les personnages sont tous parfaitement dessinés et particulièrement John Caffey, condamné pour le viol et le meurtre de deux fillettes (comme la boisson, mais ça s'écrit pas pareil) et Paul Edgecombe, le chef de la prison, sans oublier Mister Jingles, la souris.
L'histoire est à classer résolument dans le genre fantastique, mais on y pense à peine tant tout paraît logique et cohérent.
L'histoire commence quand Paul Edgecombe, centenaire et vivant dans une maison de retraite, écrit le récit de sa vie et se souvient. Il était en 1932 le gardien-chef du bloc E au pénitencier de Cold Mountain en Louisiane, le quartier des condamnés à mort que l'on désignait sous le nom de "la ligne verte"...
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"La Ligne verte"... Drame mystérieux, bluffant, touchant, parfait. La Ligne Verte est et restera l'une des plus belles oeuvres que Stephen King ait pu nous offrir, pour ses nombreuses qualités scénaristiques ainsi que la beauté de sa morale. Une ode à la littérature si poignante qu'elle laissera la moitié des lecteurs dans l'admiration la plus brute après lecture. Ainsi, dans une Amérique des années 30, c'est à travers les yeux de Paul Edgecombe, responsable d'un bloc carcéral assigné aux exécutions par électrocution, que l'histoire nous est contée. le quotidien de cet homme d'honneur, bouleversé par l'arrivée d'un pensionnaire hors norme, l'inoubliable John Caffey, et des autres prisonniers, chacun travaillés de manière impressionnante.

La Ligne verte est avant tout une vive critique de la peine de mort. Toutes les émotions sont à leur paroxysme, tout cela grâce à ces personnages criants de réalité et de justesse. L'histoire est humaine, les rapports entre les prisonniers et les gardiens également, ceux-ci ont une vision assez terrible de ce que c'est la mort vu qu'ils se chargent des exécutions. On est donc devant un roman finalement très touchant, et surtout terrible d'injustice. Forte d'une vraie morale et de vraies remises en question des mentalités humaines sur la peine de mort, entre autres, l'oeuvre nous livre de véritables messages sur la nature, souvent abjecte, de l'être humain. L'émotion est au rendez-vous, les larmes submergent les protagonistes et le lecteur, l'injustice de toute cette histoire indigne ce dernier. Poignant, prenant aux tripes, on ne peut décrocher de ce chef-d'oeuvre. La part fantastique s'intègre parfaitement à l'histoire, tous les personnages sont justes, le rythme est excellent. Tout est parfait.

Au final, "La ligne verte" est une réflexion sur l'humain et ses comportements, sa violence et sa bonté ainsi qu'une remise en question la dureté de la peine capitale et de tout ce qu'elle engendre. Plus loin qu'un simple drame, cette histoire est d'une finesse presque magique, un grand moment de lecture qui joue sur des émotions fortes et naturelles.
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2023 sera mon année Stephen King. Pour quelqu'un qui s'était promis de ne jamais lire cet auteur, j'en suis à mon 4ème roman, avec un 5ème commencé !

Et jamais je n'aurais imaginé lire "La ligne verte". Je connaissais à peu près le sujet mais sans plus et n'ai pas vu le film. Cet auteur, pour moi synonyme d'horreur, ne m'attirait pas.

Mais voilà, mes amis Babeliotes ont commencé à me ferrer avec leurs retours sur 22/11/63 notamment. J'ai alors décidé de n'en lire qu'un : Billy Summers ou 22/11/63.

C'est mon amie Anne-So (dannso) qui m'a proposé de lire "La ligne verte" pour rajouter une perle à un très beau collier littéraire et je l'en remercie. Sans cette invitation, je serais passée à côté d'un tsunami d'émotions.
Pour moi, ce sera une perle multicolore qui correspond à tous les états par lesquels je suis passée. Car ce n'est pas un livre qui laisse indifférent, on en ressort bouleversé. Si j'ai eu le doute à un moment de ne pas arriver à terminer cette lecture, j'ai finalement passé outre mon émotivité et profité pleinement de ce récit brillant et des réflexions sur la peine de mort entre autre que ce récit amène.

Alors, je vais commencer par le point négatif pour moi (pour m'en débarrasser et ne pas finir là-dessus), Stephen King insiste beaucoup et de façon répétitive sur les détails macabres, est-ce que ça ajoute quelque chose à l'histoire ? Peut-être, mais pour moi, ce serait plutôt un frein. Un frein pour continuer oui, mais une fois le livre terminé, pas de quoi regretter la lecture de ce récit poignant.

A la base écrit en 6 épisodes paraissant à 1 mois d'intervalle, à la manière de Dickens et autres feuilletonistes du 19ème siècle, l'auteur a regroupé le tout dans 1 seul volume. Chaque chapitre comporte un petit résumé du précédent bien intégré dans l'histoire, sans que cela soit gênant, même si on lit tout en 2 ou 3 jours.

Le narrateur, Paul Edgecombe se confond avec Stephen King pour nous raconter cette histoire depuis la maison de retraite où il passe ses vieux jours.

Gardien-chef dans une prison, Cold Mountain dans l'Etat de Louisiane, dans le bloc E (réservé aux condamnés à mort) en 1932, Paul, entouré de ses collègues, accueille le présumé coupable d'un double meurtre horrible John Caffey (vous l'avez lu dans presque toutes les critiques, "comme la boisson mais ça s'écrit pas pareil").
John Caffey, un colosse noir, aux yeux absents qui pleurent tout le temps, qui ne parle pas beaucoup a été vite jugé et condamné après avoir été retrouvé dans une situation certes équivoque mais qui n'a pas fait l'objet d'une enquête ni d'un procès équitables. Je ne vous en dirai pas trop, juste que John révèle un don exceptionnel qui ajoutera encore à notre attachement pour lui.

Dans ce bloc renfermant le couloir de la mort, on va découvrir différents personnages, détenus et gardiens que l'on va soit adorer soit détester, d'un côté comme de l'autre.

C'est un roman profondément humain que nous présente Stephen King. L'auteur fait une analyse psychologique des protagonistes très poussée. Les comportements humains sont disséqués avec une grande finesse et une grande justesse.
Analyses qui ajoutées aux talents de conteur de l'auteur font un livre extrêmement touchant.

Je disais au début que l'on passait par toutes les émotions.
On ressent de la colère, de la révolte face au racisme, à la bêtise, à la méchanceté, de la peur de ce qui va se passer, de la surprise notamment avec l'arrivée d'un petit être extrêmement attachant, un peu de joie, du dégoût, beaucoup de tristesse et un énorme sentiment d'injustice. de l'amour et de l'amitié aussi, du début à la fin.

Des êtres touchants malgré les crimes commis pour certains, d'autres ignobles alors qu'ils sont censés aider, l'auteur affiche ici la complexité des êtres humains. On note beaucoup d'empathie de la part des gardiens (pas tous) qui ne sont pas là pour juger mais pour effectuer un travail qui les rebute parfois. La peur de se retrouver au chômage pendant la grande Dépression des années 1930 les empêche de tout laisser tomber mais on le verra, jusqu'à un certain point...

Le thème principal est bien sûr la peine de mort mais aussi le racisme, la religion est évoquée, le bien et le mal... Un parallèle est aussi subtilement fait entre les maisons de retraite et la prison à laquelle elles peuvent parfois ressembler quand on y séjourne.

Ce récit intelligent, qui mène à la réflexion, empreint d'humanité, extrêmement touchant, ne laissera personne indifférent.

Et j'allais oublier, j'ai parfois eu une pensée pour "Des fleurs pour Algernon" !

Encore un grand merci Anne-So pour m'avoir intégrée dans ce joli collier et m'avoir proposé la lecture de ce livre que tu as aussi beaucoup aimé :)
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Deux heures trente de retard sur mon vol, c'était le mercredi 14 décembre, et je n'ai même pas vu le temps passer. Et ce n'était pas à cause de la ½ finale de la France, diffusée en salle d'embarquement. Il faut dire que ma vision était un peu troublée par moments, besoin d'essuyer quelques larmes. Grace à mes babelpotes, je me suis enfin lancée dans la lecture de « La ligne verte ».

Je n'ai jamais vu le film, et j'ai évité soigneusement le résumé et les critiques donnant trop de détails sur l'histoire, et même si je connaissais le thème, je partais sans trop savoir à quoi m'attendre, craignant même un peu ce qui se cachait derrière cette étiquette fantastique.
Cette crainte était complètement injustifiée, j'ai complètement occulté cet aspect. Tout m'a semblé plausible, tellement le récit m'a captivée. le récit et surtout tous les personnages.

La ligne verte, ce bout de lino sur le couloir du bloc E, couloir menant à la salle où trône « la veuve Courant »
« Un lino d'un vert pisseux recouvrait le sol du large couloir traversant le bloc E, et ce qu'on appelait dans les autres prisons la dernière ligne était chez nous, à Cold Mountain, surnommé la ligne verte »
C'est là que cohabitent gardiens et prisonniers, dans une atmosphère finalement assez routinière, jusqu'à l'automne de l'année 1932. Automne qui voit se côtoyer trois condamnés, dont John Caffey « comme la boisson, mais ça s'écrit pas pareil », automne qui va bouleverser la vie de tous les hommes présents dans ce couloir, qu'ils soient gardiens ou condamnés, sans oublier un autre personnage non moins important, même s'il prend très peu de place.

Ce roman a au départ été publié sous forme de feuilleton, structure que l'on retrouve sous forme d'épisodes dans le roman. L'auteur a brillamment relevé le défi, de cette forme tombée un peu en désuétude. Il a choisi de faire raconter l'histoire par le gardien-chef de l'époque, aujourd'hui retraité et pensionnaire d'une maison pour vieux.
Cet ancien gardien veut révéler avant de mourir ce qui s'est réellement passé, et chacun des épisodes s'ouvre sur quelques lignes le mettant en scène dans cette maison, ce qui lui permet de resituer le contexte de l'épisode précédent. Et ajoutant aussi quelques éléments étranges vécus dans cette maison, à l'époque actuelle, éléments qui renvoient bizarrement à l'époque ancienne.

Tous les personnages sont très vite présents dans l'histoire, ils arrivent dès les premiers chapitres, et l'on pressent très vite ceux que l'on va aimer, et ceux que l'on va détester, n'est-ce pas Doriane 😉. Et pourtant il nous reste tant à découvrir sur chacun d'entre eux. L'auteur va petit à petit dessiner les caractères, par petites touches, nous les rendant tellement attachants, même ceux que l'on va adorer détester.
Je n'en dirais pas beaucoup plus sur l'histoire, ayant beaucoup apprécié pour ma part de ne presque rien en savoir avant ma lecture. Sachez que ce sera l'occasion pour l'auteur de dénonce le racisme, l'injustice, mais aussi de célébrer l'humanité de celui qui a procédé à plus de cinquante exécutions -capitales, le gardien-chef. Un livre où l'émotion est présente à toutes les pages. Un livre qui me donne furieusement envie de voir le film, en ayant cependant un peu peur d'être déçue tellement ce livre m'a passionnée, bouleversée.

Merci pour cette lecture à Doriane (Yaena), Sylvie (Sylviedoc) , et Eric (Casusbelli), entre autres, qui m'ont donné envie de lire ce livre et Jean-Michel (michemuche) et Marie-Caroline (mcd30) partenaires de cette lecture commune.
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Citations et extraits (354) Voir plus Ajouter une citation
"why, theys angels. Angels just like up in heaven, " and now you're amongst those angels ".

Extrait d'un roman fantastique de Stephen King qui ne peut laisser indifférent :
Le contexte : Pour le récompenser de sa conduite exemplaire, Paul Edgecomb, gardien chef du pénitencier, emmène le détenu JOHN COFFEY au cinéma car il n'a jamais vu un film. JOHN COFFEY (comme le café mais ca s'écrit pas pareil) regarde danser Ginger Rogers et Fred Astaire sur la musique de "Cheek to Cheek".

Émerveillé il dit " Voila, ça c'est des anges. Des anges comme au paradis, et maintenant tu es parmi ces anges".
Cette séquence écrite par Stephen King est superbement réalisée dans le film de Frank Darabont avec Tom Hanks (Paul Edgecomb) et Michael Clarke Duncan pour le rôle de John Coffey.
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Je suis fatigué patron, fatigué de devoir courir les routes et surtout d'être seul comme un moineau sous la pluie...Fatigué d'avoir jamais un ami pour parler, pour me dire où on va, d'où on vient et pourquoi...Mais surtout je suis fatigué de voir les hommes se battre les uns les autres. Je suis fatigué de toute la peine et la souffrance que je sens dans le monde. John Coffey
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Je savais que la porte entre mon bureau et la volée de marches qui menaient à la réserve n'avait pas été construite pour des géants, mais je n'en avais pas encore mesuré l'exiguïté jusqu'à ce que John Caffey arrive devant et la contemple d'un air songeur.
Harry s'est mis à rire mais John, lui, ne voyait pas ce qu'il pouvait y avoir de drôle à être si grand devant une ouverture si petite. il n'aurait pas pu, de toute façon, même s'il avait été dix fois plus intelligent qu'il ne l'était. Il avait toujours dominé le monde d'une bonne tête et cette porte n'était jamais qu'un peu moins haute que les autres.
Il s'est courbé en deux et est passé sans histoire. C'est en rejoignant Brutal au bas des marches qu'il s'est arrêté, le regard fixé sur la chaise, là-bas au fond de la salle, sur son estrade, silencieuse et aussi étrange qu'un trône dans le château d'un roi défunt. La calotte pendait mollement à l'un des montants du dossier, non pas couronne mais bonnet de bouffon, couvre-chef du fou du roi, manquaient plus que les clochettes. L'ombre de la chaise s'étendait, longue et arachnéenne, jusqu'au mur qu'elle semblait menacer.
A mon tour, j'ai franchi la porte, et Harry m'a suivi.
J'ai eu tout de suite l'impression de sentir une odeur de chair brpulée. Une odeur ténue, mais qui ne devait rien à mon imagination. J'ai fait la grimace en voyant John. Grand corps figé, yeux écarquillés, il regardait la Veuve Courant. Et j'ai encore moins aimé ce que j'ai vu sur ses bras en me rapprochant de lui : la chair de poule.
- Viens, big boy.
Je l'ai pris par le poignet et j'ai tenté de le tirer en direction de la porte menant au souterrain. Il n'a pas bougé et j'aurais pu tout aussi bien essayer d'arracher un rocher à la terre.
- Allez, John, faut y aller, si on veut pas que le carosse se transforme en citrouille, a dit Harry avec un petit rire forcé.
Il a pris John par l'autre bras et lui aussi a tiré. Mais John ne voulait pas venir. Et puis il a dit quelque chose d'une voix basse, comme absente. ce n'était ni à moi ni aux autres qu'il s'adressait, mais je n'ai jamais oublié.
- Y sont encore ici. Des morceaux d'eux, encore ici. J'les entends qui hurlent.
Le rire de Harry est mort dans sa gorge, le laissant avec un sourire pendant de guingois comme un colet descellé dans une maison abandonnée. Brutal m'a jeté un regard que la peur assombrissait et il s'est écarté malgré lui de John Caffey. Pour la deuxième fois en moins de cinq minutes, j'ai senti que toute notre entreprise était sur le point de s'effondrer. Et là, c'est moi qui suis intervenu ; quand le désastre menacerait à la troisième occasion, un peu plus tard, ce serait Harry qui relèverait le gant. Nous avons tous eu notre chance, cette nuit-là, croyez-moi.
Je suis venu me placer devant John en me dressant sur la pointe des pieds pour être sûr de lui masquer la vue de la chaise. et puis j'ai claqué des doigts devant ses yeux. deux fois, sèchement.
- Viens ! j'ai dit. Marche ! Tu nous as dit que tu n'avais pas besoin qu'on t'enchaîne, alors prouve-le ! Marche, big boy ! Marche, John Caffey ! Par là ! Cette porte !
J'ai vu son regard s'éclaircir.
- Oui, boss.
Dieu soit loué, il s'est mis en branle.
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Mais pour ceux qui devaient vraiment s'asseoir sur cette chaise, l'humour n'était pas au rendez-vous. J'ai présidé à soixante-dix-huit exécutions pendant tout le temps que j'ai servi à Cold Mountain (un chiffre sur lequel ma mémoire n'a jamais hésité ; je m'en souviendrai sur mon lit de mort), et je peux affirmer que la plupart de ces hommes prenaient conscience jusqu'à la moelle de ce qui les attendait, sitôt qu'on leur sanglait les chevilles aux pieds en chêne massif de Miss Cent Mille Volts. Ils réalisaient (ça se voyait dans leurs yeux, une espèce de consternation glacée) que leurs jambes avaient achevé leur carrière. Le sang circulait toujours en eux, les muscles étaient encore solides, mais ils étaient quand même fichus. Ils n'iraient plus se balader dans les bois ni danser avec une fille à un bal champêtre.
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- Boss, j'suis fatigué à cause de toute la souffrance que j'entends et que j'sens. J'suis fatigué d'courir les routes et d'être seul comme une merle sous la pluie. De pas avoir un camarade avec qui marcher ou pour me dire où on va et pourquoi. J'suis fatigué de voir les gens se battre entre eux . C'est comme si j'avais des bouts de verre dans la tête. J'suis fatigué de toutes les fois ou j'ai voulu aidé et j'ai pas pu. J'suis fatigué d'être dans le noir. Dans la douleur. Y a trop de mal partout. Si j'pouvais, y en aurait plus. Mais j'peux pas.
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