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4,3

sur 4914 notes

Misère, quand une infirmière fait vivre l'enfer à un écrivain qui crie en vain, moi j'adhère !
Ce livre aurait pu s'intituler Obsession.
Ce n'est pas bien, il avait fait mourir l'héroïne de son bouquin, le vilain. Elle n'a pas aimé du tout, la soignante saignante, alors elle a décidé qu'il allait bien gentiment la ressusciter.
C'est qu'elle le soigne aux petits oignons son auteur, elle prend de la hauteur tandis qu'il descend en enfer. Elle le Shooshoote à mort, j'adore.

Mon livre préféré du King après La ligne verte.

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Huis clos terrifiant et énorme métaphore de la création, les deux marchant ensemble, Misery est un chef d'oeuvre en passe de devenir un mythe.
L'écrivain Paul Sheldon, créateur du personnage ultra populaire de Misery, une orpheline aventurière aimée par deux hommes, a un accident de voiture dans la neige. Il est " sauvé" par Annie Wilkes, une femme au physique imposant et effrayant, qui entreprend de le soigner seule dans sa ferme, car c'est une ancienne infirmière. Annie n'en revient pas d'avoir affaire à son auteur préféré, Paul s'inquiète de ne pas être à l'hôpital. Quelque chose ne va pas chez Annie. Elle a des absences, le regard vide, une "crevasse noire" au front qui indique une pensée démente. Et lorsqu'en se procurant MIsery's Child, le dernier opus de la série, elle se rend compte que Paul a fait mourir son héroïne, elle devient complètement folle- de rage. Ouille ouille ouille pour Paul Sheldon. Il doit ressusciter Misery, ou alors ...La colère de la " déesse" s'abattra sur lui...
Le coeur de l'histoire est le rapport de Paul à son oeuvre, et d'Annie à l'oeuvre de Paul. Annie est la "déesse", une muse terrifiante dont le rôle est d'enchainer l'écrivain à son oeuvre, par tous les moyens. Cet enchainement est physique. On coupe les jambes, les mains, on obture l'esprit, pour qu'une seule chose ne compte : l'écriture. Et ça marche. Paul écrit son meilleur livre. Il plonge littéralement dans cette réalité parallèle pour échapper à l'enfer d'Annie, Annie qui en même temps le réduit à un pur esprit créateur, tachant de lui ôter toute pensée extérieure à son oeuvre. L'esprit de Paul se réduit peu à peu au trou béant que constitue son histoire, faire renaitre Misery, et l'entrainer dans d'autres aventures. Il s'y absorbe, et King nous instruit du processus de creation. Il faut que...il faut que...trouver l'idée et le moyen, le lieu et la formule. Paul doit apprendre cette lecon. Il ne sait rien faire d'autre, il ne doit pas se détourner de son destin. La violence que constitue cet acte d'oubli de soi et de son corps est parfaitement et génialement incarnée par l'infirmière folle, la psychopathe obsédée par un personnage de fiction. C'est donc aussi un texte sur la puissance de la fiction sur l'esprit. C'est Annie aussi qui tient ce rôle. Pour elle, Misery est plus reelle que tous les êtres vivants. le monde extérieur est composé de " sales oiseaux" qu'elle hait et qui la haïssent, mais dans les livres, dans les feuilletons...le monde est plus beau et c'est le seul qui importe. Elle est prête à mourir pour Misery, pour lire jusqu'au bout "Le retour de Misery ", le roman qu'elle impose à Paul Sheldon d'écrire.
Misérable est la position de l'écrivain ligoté à sa machine à écrire, misérable le lecteur attaché à des personnages de papier, mais c'est aussi la seule chose que l'écrivain sache faire, et sans quoi il perd tout sens, et le seul rayon de lumière du lecteur, âme perdue dans un océan de ténèbres.
Ah vraiment c'est beau et puissant.
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Un huis clos terrifiant.
Du grand Stephen King.
Paul Sheldon est un écrivain à succès, auteur de la série Misery. Pris dans une tempête de neige, sa voiture finit dans un ravin. Annie Wilkes, une ex infirmière, le recueille. Lorsqu'il se réveille de la brume de douleur dans laquelle il gît, Paul s'étonne de ne pas être à l'hôpital. Les jambes brisées, Paul n'est qu'un tissu de souffrance. Annie semble veiller sur lui dans sa ferme. Cela tombe bien. Elle a des connaissances médicales, plein de médicaments et cerise sur le gâteau, c'est sa plus grande fan. le hasard fait bien les choses hein? Pas avec Stephen King, vous vous en doutez bien. Annie est plutôt déséquilibrée. Lorsqu'elle découvre que Paul a fait mourir Misery dans le dernier tome de la série, elle rentre dans une rage folle et exige de l'auteur qu'il fasse renaître Misery et que ce soit vraisemblable. Pour rester en vie, Paul devra trouver les mots quitte à jouer à "Sauras-tu?".

Terrifiant, glaçant; rudement efficace. Je ne me suis pas ennuyée une seconde mais alors qu'est ce que j'ai pu trembler pour Paul...
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Encore un chef-d'oeuvre du grand King.
Tout les ingrédients sont réunis dans ce huit-clos angoissant pour mettre les nerfs du lecteur à vif.
Je dois dire que l'idée de l'admiratrice qui séquestre son auteur préféré parce qu'il a fait mourir son héroine phare est grandiose.Annie est complètement dingue,Paul a vraiment forte affaire avec une fan pareille et il va payer chèrement ce qu'Annie considère comme une "trahison".La mort de Misery est inacceptable à ses yeux et elle va employer tout les subterfuges pour faire plier l'écrivain à revenir en arrière sur le dénouement de son récit.
Bizarrement j'ai adoré le personnage d'Annie,le fait qu'elle n'ait absolument rien pour elle amplifie notre envie d'en savoir plus sur cette femme.C'est un peu une icône à sa manière,sa folie fascine et à chaque page je me suis demandée jusqu'ou elle était prête à aller et quelles sont ses limites.Derrière une façade de tortionnaire désagréable et cruelle c'est une vraie paumée qui n'a pas grand chose dans sa vie et dans le fond c'est triste.
L'ambiance du roman est tout simplement parfaite,moi qui suis claustrophobe j'ai eu l'impression d'étouffer tout au long de cette lecture.King a tellement bien manié son contexte qu'on s'y croirait.A lire!
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Une histoire originale, sombre, inquiétante!

Véritable thriller psychologique, Misery est l'oeuvre éponyme du grand, du très grand Stephen King. Ainsi le récit commence très bien, comme dans toute histoire écrite par King afin d'installer une ambiance paisible dans une famille à priori normale pour ensuite contraster le tout avec une fin souvent signe d'une apothéose horrifique et inévitable ou bain de sang, folie et autres se mélangent... Ici, Misery narre l'histoire d'un romancier à succès, Paul Sheldon, qui, pris dans une tempête de neige s'écrase dans un ravin avec sa voiture. Heureusement, quelqu'un le trouve. Il s'agit d'une certaine Annie Wilkes qui n'est autre que l'une de ses plus grandes fans et ferventes admiratrices. Celle-ci va découvrir le nouveau manuscrit de son «héros» qui n'est autre qu'une énième suite de son très grand roman traitant d'un personnage dans lequel elle s'est totalement identifiée «Misery». Quand celle-ci va découvrir que Misery trouvera la mort à la fin du manuscrit de Paul, le cauchemar ne fera que commencer pour Paul qui finalement, aurait bien préféré rester coincé dans ce ravin. Encore une fois, Stephen King tire son épingle du jeu en nous livrant un excellent récit aux rebondissements multiples qui tient le lecteur en haleine du début à la fin.
De plus, le roman est parfaitement découpé entre le monde extérieur donc l'environnement caractérisé par l'enquête de J.T Mac Cain et le monde intérieur c'est-à-dire la maison d'Annie où Paul, ayant perdu pendant de longs mois l'usage de ses jambes et se retrouvant en fauteuil roulant, se retrouve séquestré chez son bourreau. Dans ce livre, le suspense est omniprésent, notamment grâce à de terrifiants passages et une description vraiment soignée de bout de bout. Misery est une sorte d'huis-clos où la victime et le bourreau doivent cohabiter. Franchement, pour imaginer des ambiances glauques, King est le meilleur !

Avec cette oeuvre majeure, Stephen King fait partager aux lecteurs l'angoisse de l'artiste et du créateur, soumis malgré lui à la critique, bonne ou mauvaise, professionnelle ou illégitime. Il exprime à travers le personnage de ce romancier captif, la difficulté de demeurer LIBRE DE S'EXPRIMER, en étant totalement serein et détaché, face à des inconnus fanatiques, qui s'approprient les oeuvres. Les auteurs sont confrontés parfois à des lecteurs (plus ou moins aimables) qui n'hésitent pas à exprimer sans gêne leurs feelings. D'autre part, je suis totalement sidérée par l'immense talent du Maitre King. Pour ces raisons, je ne peux qu'adhérer à sa vison plus qu'alarmiste du phénomène de transfert : (un anonyme qui s'approprie un texte, décide de sa valeur, y ajoute son mal-être personnel et s'imagine avoir un droit légitime de récompense, de correction ou de punition vis-à-vis de l'auteur initial). C'est totalement aberrant et terrifiant. Nota : Pour les fans (sérieux) du Maitre, lorsque Paul Sheldon est "condamné" à inventer un récit en partant d'une impasse, il se sert du fameux "Sauras-tu ?", un jeu que pratiquait avec talent Stephen King, auprès de ses copains, lorsqu'il était encore un enfant et un amateur...

Le film est aussi super! Rob Reiner est sûrement l'un des rares réalisateurs à avoir compris l'univers de Stephen King. Paysages calmes et enneigés, petite bourgade sans problèmes cachant de terribles secrets et personnages dont la folie dépasse l'entendement constituent la plupart du temps la base de tout roman signé par le King. Anne Wilkes interprétée par Kathy Bates est sans conteste l'un des portraits les plus terrifiants du cinéma. Ses épouvantables colères et son humeur changeante en terrifieront plus d'un. Face à elle, James Caan en écrivain célèbre qui décide d'opérer un tournant dans sa carrière. D'où ce duel psychologique légendaire teinté de violence et de folie qui se terminera dans un final ahurissant et haletant. Tout le film de Reiner repose sur ce duel. Alternant les scènes à suspense et les scènes de pures horreurs (qui n'a pas hurlé devant le supplice infligé aux pieds de James Caan), "Misery" est une oeuvre d'épouvante unique capable de rendre une petite bonne femme plus monstrueuse que le diable en personne. Eprouvant et prenant, le film va au bout de l'horreur et nous fait passer un moment que l'on n'est pas prêt d'oublier.
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« Mon nom est Annie Wilkes, et je suis votre admiratrice numéro un. »
Voilà en substance une des phrases les plus terrifiantes que j'ai pu lire, dans ma petite vie de lecteur …

Il en a de la veine Paul Sheldon d'avoir été recueilli, après un terrible accident, par sa fan la plus fidèle. Même lui, grand écrivain, n'aurait pu imaginer un tel coup du sort …

La « gentille » dame va le requinquer et va finir par l'obliger à écrire la suite de sa saga à succès, Misery. Qu'il le veuille ou non, peu importe … Car Annie Wilkes est légèrement dérangée et le personnage de papier, Misery, est la seule chose qui lui importe … Alors tant pis si Paul Sheldon avait décidé que son héroïne était morte et enterrée ! Il va devoir la ramener à la vie … Et pour lui, c'est bien une question de vie ou de mort dont il s'agit là …

J'ai relu Misery donc. En trois jours. Grand bien m'a pris car au-delà de ce huis-clos angoissant entre une foldingue et son écrivain chéri, j'y ai retrouvé une double lecture follement savoureuse. Un roman dans le roman. Et lorsqu'un bouquin est aussi bon, il te claque entre les doigts et tu en savoures chaque page.

Stephen King, ici au sommet de son art, offre un regard passionnant et terrifiant sur le métier d'écrivain. La lecture du manuscrit, écrit sous la contrainte, est juste savoureuse. le processus implacable.

Ce roman, paru en France en 1989, n'a pas pris une ride et se bonifie même avec le temps. Annie Wilkes y est juste terrifiante de folie et Paul Sheldon, ben, on n'aimerait vraiment pas être à sa place. Vraiment pas !

Si tu n'as encore pas lu ce petit chef d'oeuvre du genre, va falloir investir car ce roman est un incontournable ! A savoir qu'ici, pas de fantastique ou d'histoires de fantômes, le King ancre son histoire dans la réalité.

Je débute avec ce titre ma collection du King avec les nouvelles éditions du Livre de Poche dont les couvertures sont justes sublimes et je vais en profiter pour lire, et relire, monsieur Stephen King.

Et toi, c'est lequel ton préféré de Stephen King ?

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Au meilleur de sa forme Stephen King orchestre d'une main de maître un thriller glaçant d'horreur. Un vrai régal pour les amoureux de romans à suspense psychologique où tout se tend comme un arc, étirant le temps et l'espace dans un huis clos étouffant d'épouvante.

Le rythme se calque sur l'état d'esprit de Paul Sheldon, personnage principal en proie tour à tour à l'angoisse, à la peur, au désespoir et à la colère.
Stephen King ouvre la fenêtre de l'écrivain, comme une sorte de double de lui-même incorporant la création artistique d'un auteur.
C'est ce don qui permettra à Paul de rester en vie telle une Shéhérazade des temps modernes, dans l'antichambre du monstre, à la merci des caprices d'une folle, écrire devient le seul salut possible.

Le romancier aborde la place des romans dans la vie des lecteurs envoûtés par le monde des faux-semblants, qui finissent par incorporer leur personnage préféré dans leurs vies, et qui souffrent, vivent à travers leurs histoires.
Les passages décrivant les accès de folie de la machiavélique et cinglée Annie sont impressionnants de puissance et la charge des mots très scéniques contribue à une atmosphère de tension insoutenable.

Un chef d'oeuvre magistral !


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Je suis parvenue lors de ma relecture de ce roman, à entraîner mon amie et partenaire sur le blog, à découvrir la plume de Stephen King, elle n'aime ni le fantastique ni les romans "gore". Elle a relevé le défi et nous avons pu échanger sur ce roman culte dont je nenme lasse pas. Vous imaginez bien que pour passer à côté de l'auteur le plus connu au monde durant toutes ces années, il faut vraiment être d'une autre planète ou tout simplement ne pas être réceptif. Mais voilà, nous parlons de Misery et dans les écrits du King, il est de loin l'un de mes préférés, alors bien entendu, je l'ai lu et relu, j'ai vu et revu l'adaptation, qui est d'ailleurs bien plus édulcorée, mais je ne m'en lasse pas et c'est pour moi la preuve que je suis définitivement fan. Mon frère m'a initié à l'auteur et il était important pour moi de le faire découvrir à mon tour. Depuis j'en ai lu beaucoup, il me reste cependant encore de belles découvertes dont me régaler le concernant.  

Misery est pour moi un roman particulier, un univers, une ambiance autour de l'écriture, cet écrivain qui va se retrouver dans la pire des situations, sera capable d'y créer le plus abouti de ses romans. Car oui, j'ai trouvé une certaine morale à cette histoire, un rapport entre les situations extrêmes et la profondeur d'une création littéraire, mais peut-être serait-il intéressant d'avoir l'avis de nos amis auteurs. 

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Paul Sheldon est très content : il a tué la poule aux oeufs d'or, Misery Chastain, l'héroïne de romans à l'eau de rose qui lui a apporté notoriété et aisance financière, pour se consacrer à l'écriture d'un "vrai livre" d'auteur, Fast Car. Au volant de sa vieille voiture, il fête le mot "fin" déposer sur son premier jet de manuscrit de son vrai livre. Mais entre le champagne, l'euphorie, les virages et la tempête de neige, il perd le contrôle de son véhicule et c'est l'accident.
C'est Annie Walker qui le dégage de sa voiture. Ancienne infirmière vivant à présent seule dans une maison sans voisin, elle a posé des éclisses sur ses jambes en petits morceaux et lui fournit du Novril, des antidouleurs codéinés dont Paul ne peut bientôt plus se passer. Annie a reconnu en Paul Sheldon l'auteur qui écrit les aventures de Misery, dont elle est la fan numéro un.
Tout va presque bien dans le meilleur des mondes possibles jusqu'au jour où Annie découvre le triste sort que Paul a réservé à Misery dans son dernier roman (elle attend toujours la parution en édition de poche). Paul va devoir faire amende honorable, et écrire la suite de Misery. Et il va devoir être convaincant pour écrire "Le retour de Misery". N'est-ce pas, Paul, que tu vas être convaincant, parce que sinon, Annie va se fâcher (petit coup d'oeil vers la hache planquée dans la réserve…) ?

Misère de misère (désolée, je n'ai pas pu m'en empêcher !) que ces quelques semaines passées par Paul chez son hôtesse indésirable ! Sans éléments fantastiques ou monstre planqué sous le lit, sans super pouvoir ou élément inexplicable, Stephen King crée un climat effroyablement terrifiant et stressant par la seule psychose implacable d'Annie, dont on découvre, en même temps que l'infortuné auteur, l'amplitude infinie !
J'avais déjà lu ce livre il y a longtemps, gardant en souvenir la trame principale et certaines scènes particulièrement marquantes pour mon jeune esprit (la hache bien sûr, la "bougie spéciale" sur le gâteau d'anniversaire, ou la tondeuse à gazon). Pour cette relecture, si j'admire la facilité avec laquelle King nous fait basculer très très rapidement dans l'horreur de la nouvelle vie de Sheldon, j'ai en revanche regretté l'avalanche de scènes particulièrement gores qui se succèdent parfois à un rythme vraiment effréné. J'ai préféré la seconde moitié du livre, qui privilégie la suggestion à la description.
L'histoire est donc menée tambour battant par un King en pleine forme, avec juste ce qu'il faut d'évènements et de révélations pour maintenir toujours à son maximum l'addiction du lecteur, qui se retrouve vite voyeur de cette relation un brin (enfin, un très gros brin !) sadomasochiste de l'auteur et de son infirmière. Enfin, nous avons deux histoires en une, puisque nous suivons la progression du "Retour de Misery" écrit par Paul dans les conditions que l'on sait !
On trouve également dans Misery, comme dans un certain nombre de romans de King, des thématiques récurrentes qui semblent importer à cet auteur prolifique. La mise en parallèle du "roman populaire", facile à lire et sans exigence, qui rapporte au compte en banque de son auteur, avec le roman de littérature, plus exigent, qui peine à trouver son lectorat, et qui ne permet pas de nourrir son homme ; c'est de la décision d'écrire de "vrais et bons" romans que survient la catastrophe (voir également La part des ténèbres par exemple). « Il s'appelait Paul Sheldon et écrivait deux sortes de romans : ceux qui étaient bons et ceux qui se vendaient bien. » Je me demande s'il n'y aurait pas là un message aux lecteurs…
On trouve, pêle-mêle, dans Misery un héros addictif : à la codéine pour Paul Sheldon, tout comme d'autres pouvaient l'être à l'alcool (dans Shinning par exemple), ou Stephen King himself. Comme dans La part des ténèbres, l'écriture passe du statut de métaphore de la vie au rang de pourvoyeur de vie, avec des réflexions plutôt intéressante sur la relation d'un écrivain avec le processus d'écriture. « Nul besoin d'un psychiatre pour se rendre compte de l'aspect autoérotique de l'écriture ; on brandouille une machine à écrire au lieu de s'astiquer soi-même, mais l'un comme l'autre dépendent d'une imagination fertile, d'une main rapide et d'un engagement sans faille dans l'art de l'outrance. »
Pour ma part, j'ai apprécié en particulier la relation amour-haine qu'entretient Sheldon vis-à-vis de son roman écrit sous la contrainte, au même titre que j'apprécie la relation trouble entre Beaumont et Stark dans La part des ténèbres. J'ai beaucoup aimé également la personnification qu'opère Paul sur les objets de son quotidien : la machine à écrire et son sourire édenté qui le nargue, le barbecue vorace de bonne littérature… « Elle [la machine à écrire] lui souriait de toute la splendeur de ses touches (sauf une), lui disant qu'il était juste et noble d'entreprendre, mais qu'à la fin un destin funeste l'attendait tout de même. » Et puis, toujours, un sens de la formulation pas très politiquement correct mais qui donne ce piment particulier, qui fait sourire le lecteur en même temps qu'il est horrifié de ce qu'il lit !
Bref, nul besoin d'épiloguer pendant des pages : Misery est un best-seller de King, adapté avec brio en 1990 avec une Kathy Bates plus vraie que nature ! Lisez l'un, regardez l'autre, et après, répondez à la question : a-t-il su ?
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Si j'avais la possibilité d'avoir un écrivain enfermé dans ma chambre d'amis, je ne suis pas sûr de lui demander de réécrire un livre pour moi…
Encore moins en le faisant souffrir comme dans le livre.
Mais cette perspective de l'avoir rien que pour moi serait somme toute le plus beau des cadeaux… Bien que je ne parle pas anglais… Enfin… Bref…

Cet ouvrage à l'ingéniosité d'avoir deux livres en un. Deux récits celui de Misery et de Paul et Annie. Deux aventures palpitantes… Encore un livre haletant…

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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