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Critique de Er-et-cel


Comme le dit si bien Ancolie, on se demande pourquoi on n'en a pas entendu parler plus tôt.

A mesure que je progressais dans ce livre, il me semblait qu'il y avait des points communs avec d'autres romans qui m'avaient autant enthousiasmé, tels Serena, Désolations ou Parfum de cèdres. Et pourtant ce n'était pas du tout la même histoire ni le même lieu, ni la même époque... Alors quoi ?
J'ai fini par trouver: chaque fois, on est en présence de personnages passionnés qui ne savent plus, ne peuvent plus s'arrêter. C'est une des filles qui le dit de son père. En lisant sa réflexion, je me suis rendu compte que c'est cela, effectivement, qui caractérise les autres romans auxquels je pensais.. le voilà le point commun de tous ces livres qui m'ont séduit: l'homme ou la femme complètement givré, celui qui n'écoute que lui-même, qui refuse d'appuyer sur le frein malgré tous les avertissements qu'on lui crie. Et allons donc, après moi le déluge.. J'adore ce genre d'histoires! Je n'arrive plus à fermer le livre, il faut que j'aille jusqu'au bout, que je voie jusqu'à quel point on peut être aveugle ou sourd, par passion, par ambition. C'est fascinant!

Mais ce n'est pas la seule raison qui a valu à ce roman mes 5 étoiles.
Une autre de ses qualités, c'est l'humour. Parfois, le trait est un peu caricatural, mais le plus souvent, c'est fin, subtil, ironique, voire méchant.. Ce n'est pas Kristin Scott Thomas dans Easy Virtue mais ça peut être cinglant malgré tout.

La dernière raison qui m'a fait aimer ce livre, ce sont les thèmes secondaires abordés surtout dans la deuxième partie. Ils sont variés et plutôt inhabituels pour moi. Cela touche à l'Histoire de l'Afrique, à l'ethnologie (vie des villages africains), la psychologie (rapports mère-fille, grossesse) et souvent la même circonstance ou le même événement est raconté par des narrateurs aux vécus différents. Cela donne une vision kaléidoscopique originale des choses: Intéressant de voir le peuple africain à travers les yeux d'un Congolais, puis de deux blanches, l'une tiers-mondiste convaincue, l'autre comme monsieur ou madame tout-le-monde.

Si je devais relever un point négatif, ce serait celui-ci: les 2 ou 3 premières pages, dans lesquelles la mère raconte, sont un peu hermétiques et ne m'ont pas donné envie de rentrer dans le roman. Certains lecteurs s'arrêteront peut-être ici faute de suspense ou d'accroche captivante... Dommage! Cependant, je me suis tenu à cette règle: aller au moins jusqu'à la page 100.. Et heureusement, car on découvre dès le second chapitre un récit nettement plus vivant.

En conclusion, Barbara Kingsolver m'a convaincu: l'histoire était passionnante, bien racontée: j'ai ri, j'ai frémi d'horreur, j'ai eu pitié, j'ai maudit. C'est de la belle ouvrage.
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