On se plonge tout d'abord avec curiosité dans ce recueil de nouvelles, signé
Rudyard Kipling et paru en 1920 aux éditions "
Mercure de France".
Le premier texte, qui a donné son nom à l'ouvrage, est devenu fameux avec l'âge - il s'agit de l'histoire d'un écrivain qui tente de transposer en une nouvelle fabuleuse le récit des réincarnations d'un de ses amis -.
Mais les autres textes sont tout aussi intéressants, même si parfois ils souffrent un peu de la profusion de détails.
Dans ces nouvelles le plaisir de savourer la littérature de
Kipling est supérieur à l'intérêt du récit.
Dans "Le perturbateur du trafic", histoire loufoque d'un gardien de phare devenu fou, certains passages sont de toute beauté ; "Elle me fut contée par lambeaux, au bruit de patins à roulettes des lentilles tournantes, au mugissement de la sirène à nos pieds, parmi les appels qui répondaient du large, et les chocs clairs des oiseaux de nuit affolés, qui se jetaient contre les glaces...".
C'est le plaisir de lire du
Kipling qui prévaut, comme on peut ressentir celui de lire du HG Wells, du
Stevenson, du
Conan Doyle dans le format de la nouvelle, et c'est un plaisir qui n'a besoin que de lui même et peu importe si parfois le récit n'est que prétexte au style.
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