D'habitude, je me méfie des "produits" dérivés d'une oeuvre à succès. Toujours cette impression qu'on veut se faire d'avantage de fric sur notre dos, sans que, bien souvent, cela se justifie, artistiquement parlant. Une fois n'est pas coutume, je me suis laissé tenté par ce roman, surtout parce que
Kirkman était à la baguette (et évidemment car j'apprécie les comics). Force est de constater que je n'ai, globalement, pas été déçu.
Comme son titre l'indique, ce récit nous propose de suivre les débuts de Philip Blake, alias le Gouverneur, emblématique méchant (le mot est faible) de la série. L'histoire commence lors des premiers jours de l'épidémie, ce qui est plutôt une bonne idée, cette période n'étant pas évoquée par les comics. Ainsi, des radios et chaînes de TV continuent d'émettre, même si ce sont des messages enregistrés, et il subsiste un vague espoir de voir les choses revenir à la normale, ou, en tous cas, que perdurent des îlots de civilisation. C'est d'ailleurs ce qui motive Philip, sa fille Penny, son frère Brian et ses deux amis Bobby et Nick à entreprendre le voyage, depuis leur Géorgie natale vers Atlanta. Très vite, alors que s'enchaînent les situations dangereuses, voire extrêmes, et que pas l'ombre d'un survivant (autre que mort) ne croise leur route, il devient de plus en plus évident, que les choses ne seront plus jamais comme avant. Leurs dernières illusions s'effondrent alors que la petite troupe atteint Atlanta, et que seul l'enfer les y attend.
J'ai eu un peu de mal à me faire au style des auteurs, nerveux, tendu, écrit au présent, pour finalement trouver qu'il convient à merveille à ce récit post-apocalyptique. Finalement, comme nos héros, il vit au jour le jour et ne dit rien, ni du passé (très peu), ni de l'avenir. Quelques scènes gores, bien détaillées (je pense à l'évocation des agapes des morts qui marchent, et qui vont et viennent dans cet unique but) pourront peut-être en rebuter certains. C'est étrange comme, dessinées, lesdites scènes ne me font pas le même effet (comme si les mots les rendaient, tout à coup, bien plus réelles). Finalement, le seul gros reproche que je ferais à ce roman, mais qui est d'avantage une affaire de goût, est que, passée la découverte du début, je n'ai que très peu retrouvé ce que j'apprécie le plus dans la bd, à savoir les interactions entre survivants, dans un contexte extrême, ce qui amène des gens ordinaires à changer radicalement leurs comportements, voir leurs personnalités. Egalement la façon dont ils s'organisent en communauté. Néanmoins, l'évolution de Philip, de ses relations avec son frère et ses amis, reproduit ce schéma, mais à une échelle moindre, les trois-quart du récit se concentrant sur la survie du groupe, face aux hordes de zombies (même s'ils croisent un autre petit groupe de survivants à Atlanta). Ça finit par devenir un peu monotone, mais ça vaut quand même le coup de s'accrocher jusqu'à la fin, les auteurs nous réservant une belle pirouette que, sincèrement, je n'ai pas vu venir et qui termine ce roman sur une note positive donnant bien envie de lire la suite (surtout qu'on y est enfin arrivé dans notre communauté de survivant).
Note : 3,5/5