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Walking Dead tome 22 sur 33
EAN : 9782756066363
168 pages
Delcourt (21/01/2015)
4.25/5   253 notes
Résumé :
La Colline, Alexandria. Quelque temps après la Guerre totale. Une autre vie commence pour les survivants de la terrible bataille qui a opposé Negan, Rick et Ézéchiel. La menace directe de Negan écartée, chacun espère retrouver une existence à peu près normale. Mais c'est sans compter sur les zombies, les vivres qu'il faut trouver et, surtout, Robert Kirkman et son sens du drama. C'est une autre vie qui commence.
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
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Walking Dead poursuit son inexorable avancée, sa popularité étant telle que chaque parution appelle la meilleure vente de volumes comics en librairie en France ! Vingt-deuxième tom et « Une Autre vie » s'offre à nous !


Avec « Une Autre vie », on ne peut que s'attendre à un peu de changement bienvenu, et c'est (enfin) le cas ! Robert Kirkman fait violemment changer de paradigme sa série-phare et prend (enfin) des risques pour aller chercher d'autres concepts. Quand je dis qu'il nous fait changer de paradigme, cela renvoie à deux nouvelles situations.

Tout d'abord, nous retrouvons la communauté d'Alexandria quelques temps après la fin de la « Guerre totale » contre Negan dont le sort est désormais stable, même si son ombre tend toujours à apeurer le tout-venant. Nous retrouvons les habituels survivants mais leur condition a autant changé que le look de leur leader, Rick Grimes. Charlie Adlard, pour ce personnage comme pour un certain nombre d'autres, a dû se forcer à faire évoluer le faciès, les mimiques et les poses habituelles. On trouve ainsi un Carl qui a bien grandi, un Rick qui a changé volontairement de tenue physique et leurs compagnons qui ont pris un peu de bouteille. de la même façon, les considérations évoluent : le commerce aidant, les communautés retrouvent un certain confort tout en se souvenant de la bêtise humaine pré-apocalypse. C'est l'occasion pour Robert Kirkman de faire ressurgir les fameuses « interactions sociales » dont il est friand même si un zombie frappe à la porte. La meilleure de ces interactions est bien sûr celle tissée entre Rick et son fils Carl, dont le foyer s'est agrandi depuis quelques temps de l'apport très réconfortant de la batailleuse Andrea. En tant que lecteur espérant bien des rebondissements, on pourrait s'attendre à quelque chose de pus passionnant, mais c'est le bon côté des tomes de Walking Dead : même les tomes de transition comme celui-ci, normalement les moins haletants, ont leur comptant de suspense bien placé et sont malgré tout des tomes sympathiques à savourer.

D'autre part, le paradigme évolue positivement aussi parce que désormais il faut chercher ailleurs l'intrigue. Il faut, pour Robert Kirkman, dépasser la simple condition de « survie en milieu hostile » qui nous a été rebattue pendant 21 volumes (et donc 126 épisodes). Trouver de nouveaux concepts est compliqué quand on pense à l'éternel angle de vue choisi par tout médium concernant les apocalypses zombies, un phénomène en vogue depuis maintenant de nombreuses années mais peu renouvelé : Walking Dead avait secoué les arcanes de cette tendance et il était temps qu'il se renouvelle lui-même. Grâce à un soupçon dont je vous laisse découvrir le principe, ce tome de transition s'égaye dans les dernières pages d'une idée encore une fois bien retorse dès qu'il s'agit pour Robert Kirkman de fouiller les atrocités humaines ou morts-vivantes, tout dépend comment on voit les choses, évidemment.


Ainsi, nous pourrions conclure que Walking Dead en comics poursuit son petit bonhomme de chemin, mais ce ne serait pas très proche de la vérité. « Une Autre vie » ouvre, espérons-le en tout cas, un nouveau pan de l'aventure qui pourrait nous offrir autre chose qu'une simple course à la survie très habituelle dans le genre « post-apocalypse zombie ».

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Ce tome fait suite à Walking Dead, Tome 21 : Guerre totale (épisodes 121 à 126) qu'il faut avoir lu avant. Il est préférable d'avoir commencé la série par le premier tome. Il contient les épisodes 127 à 132, initialement parus en 2014 à un rythme redevenu mensuel, écrits par Robert Kirkman, dessinés par Charlie Adlard, encrés par Stefano Gaudiano, avec des trames de gris apposées par Cliff Rathburn.

2 ans après la fin de la guerre contre les Sauveurs, un groupe de 6 personnes (Magna, Yumiko, Bernie, Kelly, Connie, Luke) arrive dans les environs de la communauté d'Alexandria. Ils se déplacent sur un énorme container de trente mètres cubes placé sur une remorque de poids-lourd, tirée par 6 chevaux attelés. Perchés au sommet du container, ils voient arriver un groupe important de zombies (une petite horde) qui avancent de manière mécanique et qui renverse le container, les faisant tomber par terre. Ils ont la surprise de voir débouler une horde de cavaliers menée par Paul Monroe, secondé par Eugene Porter, et quelques autres. Ils étaient en train de détourner cette horde de son chemin, pour s'assurer qu'elle ne risque pas d'aboutir à proximité d'Alexandria. Monroe et son groupe accentuent encore le dévoiement de la horde, s'assurent que le groupe de Magna est sain et sauf. Paul Monroe va à leur contact et leur propose de rejoindre la communauté d'Alexandria, sous réserve de se plier à un protocole de sécurité.

En 2 ans, la vie de la communauté d'Alexandria a doucement évolué. Rick Grimes s'est coupé les cheveux et s'est laissé pousser la barbe. Carl Grimes a adopté le port des cheveux longs, ainsi que d'une paire de lunettes avec un verre opaque pur cacher son orbite vide. La communauté a organisé un potager et un verger au sein de l'enceinte pour gagner en autonomie. Certains résidents se sont remis à faire du sport, comme du footing. Rick Grimes a pris une position plus responsable de la communauté, supervisant la production et la gestion des ressources. Il lui faut maintenant accepter que Carl souhaite devenir plus indépendant et utile à la communauté, et prendre en charge l'intégration des nouveaux arrivants, en appliquant la procédure.

Après 10 ans d'existence de la série, le lecteur ne peut que s'incliner devant le chemin parcouru par les auteurs (et les personnages), et leur progression vers l'avant, sans se répéter, sans se reposer sur un schéma ayant fait ses preuves. La fin du tome précédent indiquait qu'un nouveau palier allait être franchi, en termes de (re)construction d'une société. Effectivement, il existe maintenant plusieurs communautés (Alexandria, Hilltop, et peut-être d'autres) et une forme de commerce basé sur le troc a été mis en oeuvre. le lecteur sourit en voyant le dessin en double page montrant la scène qui s'offre à Rick Grimes quand il sort de chez lui. La communauté d'Alexandria a réussi à parvenir à un niveau de société du moyen-âge, sans le poids de la religion ou des guerres. Adlard et Gaudiano compose un dessin montrant les différentes activités comme la culture ou l'élevage, avec des individus souriants. Adlard s'amuse même à mettre le cul d'un cochon en premier plan dans la page suivante, parce qu'il a la latitude de conserver un peu de provocation visuelle. Les artistes ont su amalgamer des outils des siècles passés, avec une économie reposant encore pour partie sur la récupération. Ils construisent une vision très cohérente, que ce soit un moulin à vent flambant neuf, ou une carriole avec des matériaux d'origines variées. Après 2 tomes éprouvants, le lecteur apprécie de voir ces scènes reposantes et tranquilles. Il l'a au moins autant mérité que les personnages. Les auteurs se retiennent de donner une impression idyllique et bucolique, en intégrant des éléments comme des pluies persistantes, et en rappelant la présence diffuse des zombies qui rendent les voyages toujours dangereux.

Le lecteur de longue date peut pleinement apprécier le chemin parcouru et la capacité d'apprentissage de Rick Grimes, ainsi que de sa communauté. L'apparition d'un nouveau groupe de survivants constitue un événement régulièrement employé pour apporter du changement et une nouvelle source de risques. Néanmoins, il apparaît que Rick et les autres ont su développer une procédure pour minimiser les risques et faciliter l'intégration, sans exposer la sécurité de la communauté. le lecteur est bien sûr tout acquis à la cause de la communauté d'Alexandria, mais les dessinateurs réussissent à générer de l'empathie pour le groupe de Magna. Leurs visages montrent qu'ils éprouvent la même défiance que Rick et les siens ont pu éprouver par le passé, devant une communauté déjà constituée, plus forte en nombre, et imposant des règles strictes qui requièrent de déposer les armes pour les nouveaux arrivants. En les regardant, le lecteur peut ressentir aussi bien leur espoir de trouver un havre de paix, que la méfiance vis-à-vis de ce cadeau trop providentiel pour ne pas s'accompagner d'un prix à payer.

Par la suite, le lecteur est à nouveau le témoin de la narration matoise des auteurs. le groupe de Magna n'a nulle intention de s'en remettre aveuglément aux mains de Rick et des individus chargés du maintien de l'ordre. Ils savent mettre à profit le fait qu'eux aussi constituent un petit groupe aux intérêts communs, pour farfouiller et explorer Alexandria dans ses moindres recoins, au nez et à la barbe des autorités. En particulier, ils finissent par réussir à se retrouver face au prisonnier à vie, détenu dans un des bâtiments, et maintenu au secret. Charlie Adlard s'en donne à coeur joie avec des visages tendus et fermés lorsqu'Andrea interroge Magna, faisant apparaître une agressivité sous-jacente provoquée par l'inquiétude. Il joue avec le noir et les visages farouches quand 3 d'entre eux descendent au sous-sol pour découvrir qui est le mystérieux détenu, et pourquoi il est tenu au secret. Il s'amuse beaucoup avec le jeu d'acteur du prisonnier qui s'emploie à embobiner les nouveaux venus. Il utilise des mimiques tout aussi appuyées quand Marco bégaye qu'il a vu une nouvelle race de zombies, dotés d'une capacité inattendue.

Bien sûr Robert Kirkman n'oublie pas que ses lecteurs attendent également un minimum d'action. Il y a donc cette opération clandestine de petite envergure menée par Magna dont les artistes font s'exprimer tout le potentiel de suspense. Il y a également cette patrouille de routine effectuée par Ken et Marco à cheval. Ils se font attaquer par un groupe de zombies et l'un d'eux est blessé aux jambes, mais pas mordu. Jamais avare d'effet choc, Adlard dépeint la chute de cheval dans un dessin en pleine page. Carl et Rick Grimes se heurtent également à un groupe de zombies sur leur chemin. C'est l'occasion de quelques coups de hachette bien placés, et de représenter les zombies de face comme s'ils avançaient droit sur le lecteur. Effectivement, plus le temps passe plus le danger de se faire mordre semble s'éloigner, mais lorsque les zombies surgissent, ils restent toujours aussi mortels. Adlard et Gaudiano se montrent tout aussi enthousiasmes pour rendre le nouveau groupe de zombies, macabre au possible, avec un dessin pleine page quand il passe près d'un blessé dans un fossé, et un autre dessin en pleine page avec Dante tenant son épée, et autour de lui de nombreux cadavres. Certes, la menace des zombies a reculé au fur et à mesure que la sécurité des communautés augmente, mais ils n'ont pas disparu pour autant.

Les auteurs n'ont donc pas abandonné la fibre thriller de leur narration, et malgré la sécurité apparente, le lecteur constate que de nombreuses menaces rôdent autour, de nature assez différente. Les auteurs n'ont pas non plus abandonné la dimension politique de leur récit. Robert Kirkman montre que Rick Grimes progresse dans la reconstruction d'une société pérenne, avec un niveau de sécurité satisfaisant. En particulier, le lecteur peut voir les patrouilles autour de la communauté d'Alexandria, et leurs méthodes. En fin de tome, il assiste également à une manoeuvre apprise et répétée, de défense d'un petit groupe contre des zombies les encerclant. La narration est impeccable, avec des dessins montrant bien chaque phase de la manoeuvre et des phylactères attestant qu'il s'agit d'un mouvement concerté, par le biais d'ordres brefs. le lecteur observe ni plus ni moins qu'une action de défense du territoire contre des ennemis disséminés sur la région.

Robert Kirkman n'a pas non plus abandonné ses personnages. Au cas où le lecteur ne l'ait pas remarqué, il insiste bien sur le fait que certains ont grandi, et que d'autres ont vieilli. le lecteur peut ressentir une pointe de déception à voir que Rick Grimes n'est plus un héros d'action, qu'il a pris en charge un rôle d'organisateur, de superviseur et de responsable d'une communauté. Il se déplace encore avec sa canne, et bien évidemment sa main n'a pas repoussé. Sa barbe lui donne un air plus vieux, sans non plus en faire un vieux patriarche tout chenu. le développement de Carl est encore plus manifeste et plus impressionnant. Les dessins montrent qu'il a réussi à accepter sa défiguration pourtant majeure. En outre, il sourit régulièrement. Comme à leur habitude, les auteurs n'hésitent à grossir le trait. Il est devenu un gentil garçon qui obéit à son papa sans discuter. Il souhaite à tout prix devenir un membre utile et productif de la société. Il a des hésitations de jeune adolescent, pas encore sûr de lui, en particulier quand il parle d'Anna, une adolescente un peu plus âgée qui lui a montré sa poitrine. Son langage corporel atteste qu'il a l'enthousiasme facile.

Si le lecteur se souvient des épreuves que Carl a traversées et de sa soif de reconnaissance, il peut éprouver quelques doutes devant une telle transformation de Carl Grimes. Mais alors il se souvient également que ce garçon idolâtre son père, au point de calquer son comportement dessus. Il est alors assez logique qu'il ait changé de comportement, pour se calquer sur celui de citoyen responsable qu'est devenu son père. le lecteur n'est pas entièrement dupe : il sait très bien que les accalmies ne sont que temporaires, et que tous les éléments montrés dans le récit sont susceptibles de servir par la suite (principe du fusil de Tchekhov). Tout en en étant conscient, il regarde avec attendrissement et une réelle sympathie Carl en train de tailler des statuettes dans des morceaux de bois. Il se souvient même que ce personnage se livrait déjà à cette occupation de nombreux épisodes en arrière. Même en soupçonnant Kirkman de la pire préméditation manipulatrice, il n'est pas possible d'endiguer la vague d'empathie en regardant ces petites sculptures, en constatant que Carl a grandi. Robert Kirkman met en scène ce constat du temps qui passe avec une habileté et sensibilité.

Le père et le fils Grimes sont amenés à se rendre à Hilltop, où ils retrouvent des personnages qui avaient choisi de quitter Alexandria. le lecteur constate qu'il partage le plaisir de Rick Grimes à retrouver Maggie Greene. Il regrette que les événements l'aient écarté loin des yeux et qu'il n'ait pas eu l'occasion de prendre plus souvent de ses nouvelles. C'est la preuve indubitable de la capacité des auteurs à faire exister leurs personnages. Toujours en équilibre entre démagogie et sincérité, Robert Kirkman avait également intégré un nouveau personnage dans l'épisode 53 (octobre 2008) : Eugene Porter, geek dans l'âme, ou en tout cas individu avec un bagage d'études scientifiques, et un handicap prononcé pour la vie en société. le lecteur le retrouve avec autant de plaisir car le sous-entendu est bien qu'il est représentatif d'une partie significative du lectorat de la série en comics, provoquant une identification facile, mais promouvant aussi la caricature du geek. Adlard et Gaudiano montrent qu'il a perdu un peu de poids, et qu'il semble mieux dans sa peau parce qu'il apporte quelque chose de constructif à la société. Alors même qu'il commence à grimacer devant ce stéréotype un peu facile, avec une amélioration un peu grossière, Eugene Porter fait le point avec Rick Grimes de manière honnête, indiquant que son handicap social n'a pas disparu comme par enchantement, loin s'en faut. du coup le personnage retrouve de l'épaisseur, redevient crédible et emporte l'affection du lecteur.

Robert Kirkman n'a pas non plus abandonné la dimension sociale de son récit. La communauté menée par Rick Grimes connaît une ère de prospérité, de relative sécurité et d'expansion. Les enjeux ne sont plus à court terme (survivre à la journée), mais ils sont passés à anticiper et prévoir à plusieurs mois à l'avance. Les auteurs montrent l'organisation de la défense pour éviter la survenance de hordes de zombies, ainsi que la coexistence de 2 communautés, et l'intégration de nouveaux venus. Ils ne peuvent bien sûr pas passer en revue toutes les dimensions d'une société. le lecteur note l'absence de système éducatif, ou de programme de santé, mais cela découle de la contrainte du format, plutôt que d'une incohérence. Robert Kirkman est obligé de faire des choix sur les thèmes qu'il souhaite développer, et il préfère se consacrer au lien communautaire. Il montre que ce qui fait le succès de l'entreprise ou de la vision de Rick Grimes réside dans la participation de chacun à la construction de la société. Chaque personne met ses talents au service de la communauté, et retire les bienfaits de vivre en son sein. C'est une vision simple et cohérente du fonctionnement d'une petite société, ainsi qu'un commentaire sur ce qui assure la cohésion entre plusieurs individus. le lecteur observe ce constat à la fois par le comportement d'Eugene Porter, beaucoup plus épanoui depuis que ses talents servent à quelque chose, et par celui de Carl Grimes, très anxieux de prouver qui lui aussi peut participer au fonctionnement et au développement de la communauté. Cette façon d'envisager le fonctionnement d'une société peut sembler simpliste ; toutefois il ressort comme un principe fondamental pour l'auteur, un principe devant structurer la conception et l'organisation d'une société.

Au bout de 10 ans d'existence de la série, le lecteur se trouve enclin à accorder sa confiance à Robert Kirkman et à ne pas réduire ce principe à une preuve de naïveté. le terrible prisonnier de la zone Alexandria rappelle la face obscure de la société. Avec la décision très courageuse de Rick Grimes à la fin du tome précédent, le scénariste a également montré que cette face obscure ne peut pas être annihilée simplement en tuant ceux qui l'incarnent. En mettant Carl Grimes (et d'autres) au contact de ce prisonnier, il indique qu'ils doivent se confronter à la tentation qu'il représente, à son discours pernicieux, pervers et moralement corrompu. le lecteur peut compter sur Adlard & Gaudiano pour dramatiser chacun de ces face-à-face pour en maximiser l'impact psychologique.

Comme à leur habitude, Robert Kirkman & Charlie Adlard (et Stefano Gaudiano) ne se reposent pas sur leurs lauriers et continuent d'aller de l'avant, d'emmener leur série dans de nouveaux territoires. Ils n'ont rien changé à leur manière de raconter, assez appuyée et faisant usage de moments choc. Ils n'ont pas abandonné leur ambition de parler de l'organisation et des valeurs d'une communauté humaine, questionnements universels dans toute société humaine.
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Avec ce vingt-deuxième volume de la série « Walking Dead », Kirkman confirme ce que chaque lecteur pouvait pressentir suite au final un peu inattendu du tome précédent : avec la victoire de Rick et ses alliés sur le sanguinaire Negan, c'est une véritable page qui s'est tournée. Plusieurs années ont passé, les personnages ont grandi, mûri. Certains ont énormément changé physiquement, notamment Carl et Rick que l'on peine presque à reconnaître avec sa grosse barbe et son allure d'éclopé. Cela avait été envisagé au cours des volumes précédents mais cette fois la chose semble s'être concrétisée : une nouvelle civilisation est née des ruines de l'apocalypse. Les personnages ont enfin la possibilité de se projeter sur le long terme et l'organisation qu'ils ont mis en place commence enfin à porter ses fruits : les routes sont plus sûres, l'approvisionnement pose de moins en moins problème grâce à de bonnes récoltes et l'inventivité de chacun permet d'améliorer peu à peu le confort de l'ensemble de la communauté. le petit côté « retour aux méthodes du passé » n'est également pas pour me déplaire : les personnages voyagent à cheval ou en carriole, leurs vêtements sont plus adaptés à leur nouveau mode de vie...

Mais comme tout ne peut pas être tout rose non plus, Kirkman glisse ici quelques indices de ce qui pourrait devenir de futures menaces : un nouveau groupe d'arrivants très débrouillard mais un peu trop suspicieux, le redouté Negan, emprisonné et diminué mais néanmoins toujours dangereux et retors qu'auparavant… Kirkman parvient cela dit comme toujours à se jouer de nos attentes pour nous surprendre et nous emmener là où on aurait jamais imaginé aller. L'auteur développe notamment dans ce tome l'idée d'une « évolution » des zombies, dont il n'avait jamais vraiment été question jusqu'à présent, mais n'hésite pas à nous entraîner sur de fausses pistes pour, au final, nous surprendre par des révélations qui font entrevoir une menace totalement différente de celle qu'on avait imaginé. Ce vingt-deuxième volume laisse également quelques interrogations en suspend concernant ce qu'il a bien pu se passer pendant ces quelques années qui se sont écoulées depuis la fin du précédent album (notamment où peut bien être passée Michonne...?)

Un tome qui, comme on pouvait s'y attendre, marque une certaine rupture avec ce qu'on avait pu lire depuis le début de la série. Peu d'action, pas de drame ni de deuil, beaucoup de dialogues et de développement du caractère de chacun et des rapports entre les personnages : Kirkman revient ici à ce qu'il sait le mieux faire et se re-focalise sur un noyau dur de protagonistes qu'on est ravi de retrouver aussi changés et apaisés. Vivement la suite...
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Après le tome 21, on pouvait se douter que le tome 22 serait totalement différent et par de nombreux aspects. J'avais d'ailleurs, dans ma critique émis quelques idées qui pourrait être présente dans le tome 22. Sans avoir tout deviné, je suis content de voir que pour la plupart, je ne m'étais pas trompé.

Je précise que j'ai eu le tome quelques jours en avance car il ne sort que le 22 janvier. Je resterais donc très évasif dans ma critique pour éviter de vous dévoiler quoi que se soit.

Avec ce nouveau tome, la série amorce un virage incroyable, ce nouvel arc sera sans doute le plus important et le plus déterminant de la série. le travail qui a été fait par Kirkman et Adlard est tout simplement bluffant. Soyez prévenus, certains personnages seront méconnaissables dans leurs diverses actions et façons de penser.

Alors que l'on avait souvent émis des doutes quant à la capacité de Kirkman et Adlard de se renouveler, ils ont réussi à trouver la bonne méthode et relancer l'intérêt du titre. Je suis limite déçu de l'avoir déjà lu et de devoir attendre je ne sais combien de mois pour avoir la suite, mais bon, c'est le jeu.

A noter que la maison d'édition Delcourt nous à glissé les couvertures des fascicules américains en couleur. Un petit plus toujours appréciable.
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Le tome précédant concluait l'arc axé sur l'affrontement entre Negan et ses Sauveurs d'une part, et Rick menant les troupes de diverses communautés (Alexandria, la Colline et le Royaume) d'autre part. Si, d'un point de vue romanesque (après 22 tomes d'une qualité pratiquement toujours constante, même pour de la bd on a le droit d'employer le mot romanesque) je n'avais rien vue d'extraordinaire dans ce final, du point de vue des thèmes et réflexions sous-jaccentes, franchement, c'était un baobab tendu à tous les thésards de la bd en mal de sujets. En bref, Walking Dead, une bd qui ne prend pas ses lecteurs pour des cons.

Mais il faut pas non plus pousser mémé dans les orties, le romanesque, Kirkman s'y connait quand même un tout petit peu, sinon comment ferait-il pour nous tenir scotché par un pitch aussi mince que Kate Moss au régime ? En gros, l'apocalypse zombie a eu lieu, comment les survivants vont s'en sortir, sachant que le ou les causes de ladite apocalypse, apparemment on s'en cogne ? Alors, bien sur, il y a la fascination de contempler l'humain libérer de ses chaînes sociales (pardon, les règles du vivre ensemble) mais bon faut tout de même du talent pour maintenir le soufflé en l'air.

Ce 22ème tome ne fait pas exception à la règle : Kirkman choisit l'option "quelques années plus tard". Là je sens l'excitation du fan qui se demande "oui, et alors ?". Alors vous n'avez qu'à le lire, bande de curieux ! Sachez que les personnages principaux sont toujours là, que certains (Rick, pour ne pas le nommer), semblent avoir évolués, quant à leurs positions intérieures (le contre-coup du stress, les responsabilités ?), même si l'auteur ne glisse que de légers indices et, qu'enfin, l'oeuvre civilisatrice tant souhaitée a fait son chemin. Mais la menace de la barbarie gronde, sourde, depuis la prison qui retient Negan...

Et hop ! Nouveau délire "intellectualisant". Si la communauté administrée par Rick, sans aller jusqu'à parler de démocratie participative, est tout de même respectueuse, civilisée et bienveillante, chacun sait sur quel paradoxe elle est bâtie (voir ma critique du tome 21) et comment la décision de Rick de maintenir en vie son pire ennemie (genre, je ne vais pas agir comme toi et te donner raison) risque de lui coûter cher. Autrement dit, par principe, la "démocratie" (dont on peut admettre plusieurs définitions, représentant diverses nuances) tolère en son sein les forces anti-démocratiques (là encore, différents niveaux de tolérance en fonction des modèles), au risque de sa propre perte. Elle est donc une prise de risque, voir un pari sur les nobles instincts des survivants, alors que, paradoxalement, elle parait d'une redoutable efficacité pour se prémunir des morts-vivants (par le développement matérielle qu'elle procure, la spécialisation des compétences...)

En bref, bravo Mr Kirkman de maintenir notre intérêt intact après tout ce temps et ce à tous les niveaux. Nous voilà reparti pour quelques tomes de suspens et les possibilités, à ce stade, sont multiples...et c'est bien ça qui est excitant.

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critiques presse (5)
SciFiUniverse
23 décembre 2019
Une autre vie étonne par sa richesse. Ce n'est certes pas le volume le plus rempli d'action (encore que la fin apporte son lot de surprises) mais il installe les bases d'un nouvel arc narratif plein de promesses. Le renouvellement de l'histoire est au rendez-vous et on termine le tome en attendant la suite.
Lire la critique sur le site : SciFiUniverse
BulledEncre
18 février 2015
De nouvelles menaces se profilent, plus ou moins inquiétantes, et laissant des ouvertures pour la suite qui relancent l’intrigue à merveille. Au dessin, Adlard, soutenu par Gaudiano afin de maintenir le rythme de parution, est toujours aussi excellent. Les personnages sont très expressifs et certaines scènes se passent de mots pour exprimer les émotions.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
ActuaBD
09 février 2015
Robert Kirkman parvient à susciter un troublant sentiment d’ambivalence chez son lecteur. On sent monter, doucement, une tension dramatique que l’on craint et désire à la fois, que l’on repousse et appelle dans le même souffle. À l’issue de la lecture, on tremble, mais on ne sait plus si c’est de peur ou d’excitation.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Sceneario
20 janvier 2015
Ce que je trouve aussi assez intéressant, c'est de voir comment les survivants, les personnages que l'on suit depuis le début ont évolué dans cette saga de, déjà, 22 tomes ! Au dessin, Charlie Adlard, accompagné de Stefano Gaudiano, réalise une nouvelle performance. Ce tome présente des passages assez impressionnantes.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Sceneario
16 janvier 2015
Ce que je trouve aussi assez intéressant, c'est de voir comment les survivants, les personnages que l'on suit depuis le début ont évolué dans cette saga de, déjà, 22 tomes ! Au dessin, Charlie Adlard, accompagné de Stefano Gaudiano, réalise une nouvelle performance. Ce tome présente des passages assez impressionnants. Et il y a de très belles idées graphiques aussi sur les costumes des personnages.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Je sais que ça ne l'intéresse pas, et je me doute que j'ai peu de chances de conclure... mais moi, l'autorité, ça me fait craquer. Et il faut que je me lance des défis, sinon je m'emmerde.
Sinon, à quoi bon me lever le matin ? Pour me faire envoyer dans l'inconnu retrouver un gars qui aurait mieux fait d'éviter de s'y perdre ? Je n'ai pas d'enfants. Je ne me suis pas marié. J'ai perdu toute ma putain de famille. Et le monde est parti en couille. L'idée de coucher avec la femme qui donne les ordres à tout le monde, c'est à peu près le seul truc qui me fait vibrer. Et bander.
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«-Ça a tellement changé… Tout est tellement… mieux. Tu te rappelles comment c’était avant ? En vérité c’est presque mieux maintenant qu’avant que tout ça ait commencé. Les gens s’entendent bien, ici, tu vois ce que je veux dire ? Ils apprécient ce qu’ils ont. Ils ne considèrent pas que tout leur est dû. Ce qu’ils ont, ils le chérissent. Ils savourent chaque jour de paix.
-On ne se rendait pas compte de notre chance. A quel point on risquait de tout perdre. Si j’avais su, j’aurais fait une orgie de télé.
-Non, je ne crois pas. Tu ne l’aurais même pas allumée. »
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- Provoque-moi tant que tu veux... Au fond de toi, tu sais que tu aurais dû me tuer. La civilisation, c'est un truc qui te fait trop bander.
- Tu as remarqué que tu es bien moins vulgaire qu'avant ? Pourquoi, d'après toi ?
- Rien à branler. À quoi bon ? Je préfère économiser mes forces.
- Non, ce n'est pas ça. C'est parce que je t'ai castré, ducon. Comme un clébard. Tu n'as plus rien dans le slip, sac à merde.
(Negan et Rick)
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[Negan à Rick] Ce moment de la journée me fait toujours penser à ce que je déteste le plus, ici...et à ce que je préfère. Le fait que je doive chier dans un seau...et le fait que ce soit toi qui nettoies ma merde.
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Lourde est la tête qui porte la couronne.
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