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sur 1428 notes
Non, je ne m'en viens pas aujourd'hui deviser auprès de vous du scénario, de la qualité technique, tant de l'écriture que du dessin à propos de cette BD. Pour ceux que cela intéresse, je renvoie très volontiers vers la critique de Davalian publiée sur Babelio le 22/03/2017 et avec laquelle je me sens globalement en accord.

J'ai décidé, pour ma part, de m'interroger sur la portée symbolique à la fois de cette série à succès (sur quels sentiments conscients ou inconscients joue-t-elle dans ce premier tome ?) que sur son ressort horrifique, l'étonnante figure du zombi (normalement orthographié tel quel en français) mais désormais plus couramment avec un e final, ce qui constitue encore un anglicisme de bas aloi, mais l'on n'est plus à cela près, sachant qu'on n'a même pas pris la peine de traduire dans notre langue le titre de cette série. (C'est bizarre, si le texte original avait été en serbo-croate ou en swahili, je doute que l'on nous l'ait servi tel quel, mais bon, bref, passons l'ambiante, affligeante, avilissante soumission à la pensée unique, culture unique en gros saxonne…)

Le zombi, donc. Étrange figure, n'est-ce pas ? Non, ce n'est pas le verlan de bison, c'est bien un emprunt à la culture vaudou. de quoi était-il question dans ladite culture, tout particulièrement dans sa forme haïtienne ? On sait que les croyances et notamment les croyances surnaturelles ayant trait à la malédiction, en Afrique équatoriale occidentale, disons, pour faire simple, autour du Golfe de Guinée, ont encore à l'heure actuelle une vigueur, une puissance, un caractère d'épouvante parmi les populations locales difficilement concevable pour quiconque n'a jamais eu l'occasion de séjourner quelque temps là-bas. C'est réellement très présent et impressionnant et je n'ose même pas imaginer ce que cela pouvait être il y a deux ou trois siècles, par exemple. Elles furent transportées en même temps que les esclaves dans les Antilles et, plus généralement, au sein de toutes les populations nord ou sud américaines d'origine africaine.

Le sorcier, le chaman ou tout autre appellation qu'on voudra bien lui accoler est lui aussi une figure cruciale dans cette culture vaudou. Son pouvoir, bien souvent, provenait d'un savoir ancestral et basé sur la maîtrise des propriétés des substances toxiques ou hallucinogènes, quelle que soit leur origine (le plus souvent végétale mais l'on savait et l'on sait toujours faire feu de tout bois, de tout champignon, de toute grenouille ou chenille aux propriétés chimiques intéressantes).

L'une des nombreuses plantes toxiques faisant partie de l'arsenal du sorcier vaudou de base est le datura qui, par un procédé qu'il n'est pas utile de détailler ici, fonctionnait comme antidote à la tétrodotoxine, poison mortel chez l'humain après un certain délai, issu des viscères d'un poisson et préalablement administré au « mort ». La tétrodotoxine plonge quiconque dans un état que n'importe qui de non expert jugerait de mort avant même que la mort véritable n'intervienne. On enterre alors le gugusse, avec force larmes et force chants de circonstance dans un cercueil (avec un minimum d'air tout de même), puis on vient le déterrer dans la nuit. Tout le monde a assisté à l'enterrement et a pu constater que le mort était effectivement bien mort.

Or, c'est là que le sorcier arrive avec ses grigris et ses incantations, fait boulotter discrètement la dose appropriée de datura au « mort », qui, comme par magie (enfin c'est ce que le magicien prétend) se trouve bientôt ressuscité. Et ce n'est pas tout, si le datura, à la dose appropriée, est effectivement un antidote à la tétrodotoxine, il a le don, en plus, de plonger celui ou celle qui le consomme dans un état d'abrutissement, d'amnésie et d'irrésolution qui laisse supposer qu'il ou elle est bel et bien devenu un(e) « zombi(e) ». C'est très pratique pour asseoir la réputation du sorcier et, transitoirement, pour faire faire des choses à l'ex-macabée, rebaptisé zombi pour l'occasion (signer des actes notariés, par exemple, s'il s'agit d'un opulent propriétaire, ce genre de choses, et je vous laisse imaginer l'emploi que l'on peut faire de l'état du patient si le zombi s'avère être une zombie plutôt pas trop moche… Bref, ce genre de choses…)

Bon, ça, c'est pour les origines culturelles et vous noterez qu'elles ne sont nullement occidentales ni imputables aux populations blanches du continent nord américain. Alors voilà, moi, ça va peut-être vous paraître étrange, mais je m'interroge chaque fois qu'un scénariste qui n'appartient ni à cette culture, ni à cet ensemble de croyances s'approprie le concept et essaie de le monnayer auprès de ses semblables qui n'appartiennent pas non plus à ladite culture. Car, à ma connaissance, ça n'existe pas les zombis, donc, si l'on nous parle de zombis, c'est qu'ils véhiculent une valeur symbolique — consciente ou inconsciente d'ailleurs de la part des auteurs — un peu comme la Cigale et la Fourmi ne nous parle pas vraiment d'une cigale ou d'une fourmi lambdas mais symbolise des catégories humaines.

Comment nous sont dépeints les zombis dans Walking Dead ? Ils sont loqueteux, gris, immondes, lents, pas très malins, animés d'un seul désir, celui de vous sucer la moelle avidement et, pire que pire, ils sont contagieux ! À vous faire approcher par un zombi, vous devenez ipso facto un zombi. Ok, rien de nouveau sous le soleil, me direz-vous, ça surfe sur la même vague que les vampires, si c'est ça ? Euh… non, désolée, pas tout à fait. La majeure partie des représentations de Dracula & consorts nous présentent un être raffiné, non repoussant — a priori — appartenant manifestement à l'aristocratie et qui, par retournement de fortune, s'est fait maladroitement perforer la jugulaire. On n'est jamais envahi par des hordes de vampires et le vampire est, le plus souvent, tout sauf idiot. (Ça vaudrait le coup de réfléchir également à quoi renvoie la figure du vampire, mais ce sera pour une autre fois.)

Donc, cherchez bien, à quoi est-ce que cela fait référence, cette histoire de zombis, avec quoi est-ce que cela résonne dans l'inconscient collectif du public cible, hein ? Nous sommes, je le rappelle, chez des États-Uniens blancs, biens sous tout rapport (lapalissade me direz-vous, car dans l'esprit des États-Uniens blancs, les États-Uniens blancs sont FORCÉMENT biens sous tout rapport, surtout lorsqu'on s'amuse à les comparer à d'autres engeances humaines — quelles que soient les précautions oratoires ou scénaristiques qu'échafaudera Robert Kirkman pour tenter de nous convaincre qu'il ne pense pas comme ça). Alors, souvenez-vous, ils ne sont pas dangereux, ces zombis, quand ils sont peu nombreux mais deviennent terrifiants quand ils se déplacent par foule ?

Non ? Toujours pas ? Voyons réfléchissez : loqueteux, gris, pas très malins, désireux de vous bouffer, qui se déplacent par cargos entiers et vis-à-vis desquels il convient de construire des murs pour se prémunir ? Eh bien, oui, vous avez deviné, ça s'appelle des PAUVRES, des IMMIGRANTS ! Hoouuuhhh ! Des pauvres loqueteux, gris, pas très malins (oui, par définition, les riches Américains blancs considèrent ceux qui n'ont pas leur niveau d'opulence ou d'avancement matériel comme «  pas très malins »), flippants quand ils se déplacent par hordes… Ça ne vous rappelle pas le mur de Trump ? Les migrants honduriens ? Toutes les vermines qui veulent venir se nourrir des tripes des gentils et braves et moraux Américains blancs ? le démon de Malthus, souvenez-vous, hoouuuhhh ! en plus ils sont hyper nombreux, ils se reproduisent comme des lapins hoouuuhhh ! le grand remplacement, ils sont pas des gens comme nous, ils bouffent leurs enfants, en plus, à tous les coups, et ils violent leurs mères, sans doute, j'en suis certaine, et ils tuent tous les honnêtes capitalistes ou leur volent tout ce qu'ils ont, hoouuuhhh ! Et ils sont afghans, maintenant, hoouuuhhh !

Ouais, donc tout ce qui justifie, en somme, une bonne bastos en plein dans le moelleux du crâne, pour en venir à bout…

Alors, c'est vrai, indéniablement, cette série doit avoir des qualités (personnellement, j'y suis peu sensible) : on fait du citoyen américain moyen un potentiel héros de la survie en milieu hostile, on y titille avec un maximum de gore toutes les frayeurs ensevelies dans l'inconscient collectif européen jusqu'au XIXe puis état-unien par la suite. de longue date, Stephen King, par exemple, a fait sa pitance de telles peurs et de telles horreurs ; au cinéma, un film comme Sixième sens, pour prendre un autre exemple, s'abreuve lui aussi à la même source, mais, voyez-vous, chez un gars né en 1978, fan de comics et de super héros, perfusé depuis le berceau à tous les classiques américains du genre, malgré, je le rappelle et je le souligne la pertinence et/ou la qualité de la série par ailleurs, j'ai du mal, personnellement, à y voir autre chose qu'une personnification épouvantable et socialement inquiétante des hordes de pauvres qui pourraient s'abattre sur les pays occidentaux afin de venir leur voler tout ce qu'ils ont — l'argent c'est comme du sang pour un Américain — et de les transformer en pauvres à leur tour. C'est très vraisemblablement inconscient de la part de l'auteur, ce n'est sûrement pas aussi réfléchi ni étayé que dans un livre comme le Camp des saints de Jean Raspail, mais c'est là tout de même et c'est ça qui me gêne.

Ceci dit, comme à chaque fois, souvenez-vous que cet avis gris, lent, loqueteux souffre d'une effroyable subjectivité, qu'il ne représente que celle qui l'émet, c'est-à-dire pas grand-chose sur un total de sept milliards d'avis potentiels. (Pour vous faire une idée de ce que représente un avis sur sept milliards, songez qu'en comptant au rythme régulier d'une personne par seconde, sans jamais vous arrêter pour dormir, boire ou manger ou plus si affinité, eh bien au bout de 32 ans et des poussières, vous auriez péniblement dénombré un milliard d'individus. Il ne vous faudrait donc plus qu'un peu plus de 192 ans pour dénombrer les six milliards restants…)

P. S. (suite à l'excellent commentaire de Foxfire) : Effectivement, celui qui a mis les zombis au goût du jour est bien George A. Romero et, comme vous le soulignez très bien, son propos politique cherchait à interpeler le spectateur. Mais je n'ai pas le sentiment que chez lui le zombi symbolisait la même chose que chez Kirkman. J'ai plutôt l'impression que chez Romero, le zombi symbolisait notre âme profonde qui se révoltait de voir ce que l'on était devenu.

Ainsi, la balle dans la tête pour venir à bout du zombi semblait symboliser quant à elle la nécessité de décérébrer nos âmes ou l'âme de nos ancêtres pour, finalement, parvenir à accepter benoîtement ce que nous sommes devenus. Ici, dans Walking Dead, je n'ai pas le sentiment qu'il y ait une réelle remise en cause du système d'avant, bien au contraire (je ne suis pas allée au-delà de ce premier tome, je le confesse, car j'y ai reçu mon comptant de gore et de sécrétions diverses pour un bon moment). L'idée même de prendre comme héros un policier, un " gardien de l'ordre " n'est pas, d'après moi, une très grande remise en cause du système.
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Inutile désormais de présenter « Walking Dead » et son créateur tant le succès remporté par la série de Robert Kirkman est immense. Autant prévenir tout de suite, si vous commencez à vous plonger dans les comics, vous ne risquez pas d'en sortir de si tôt, leur plus grande spécificité étant leur caractère hautement addictif. le charme opère dès le premier volume, « Passé décomposé », dans lequel on rencontre le personnage de Rick à la vie duquel est consacré la série. Ou plutôt la survie, puisque lorsque notre protagoniste, policier de son état, se réveille du comas, c'est pour découvrir que le monde tel que nous le connaissions n'est plus qu'un lointain souvenir, anéanti par un mal mystérieux faisant déserter les morts de leurs cimetières pour les faire marcher parmi les vivants dont ils cherchent désormais à se repaître. Rick se lance alors à la recherche de sa femme (Lori) et de son fils (Carl) qui ont rejoint un petit groupe de survivants installés provisoirement à proximité de la ville d'Atlanta et au sein duquel il s'impose rapidement comme leader.

C'est avec une certaine fascination que l'on fait peu à peu connaissance avec l'univers de Robert Kirkman qui nous plonge dans une ambiance post-apocalyptique dérangeante : il s'agit bien de notre monde, de notre époque, et pourtant rien n'est ni ne sera plus jamais comme avant. Au fil des pages, on finit cependant par, à défaut de l'apprivoiser, au moins commencer à saisir certaines des nouvelles règles de cet environnement hostile où personne n'est désormais à l'abri. le plus grand attrait de la série reste malgré tout ses personnages et leur psychologie très fouillée. Ce sont les relations qui se nouent et se dénouent, les comportements qui se modifient et toutes les réactions possibles et imaginables face à ce déferlement d'horreurs, qui importent avant tout au créateur et c'est là tout l'intérêt de « Walking Dead ». Il s'avère au final assez difficile de retranscrire la complexité et la qualité de l'oeuvre de Kirkman, mais une chose est sûre en ce qui me concerne : il s'agit d'une des meilleure série qu'il m'a été donné de découvrir.

Pour les fans les plus enthousiastes, sachez que les comics ne sont aujourd'hui plus les seuls à pouvoir assouvir votre appétit de « Walking Dead » puisque qu'il existe également deux romans centrés sur certains personnages secondaires rencontrés au fil des volumes (« L'ascension du gouverneur » et « La route de Woodbury »), ainsi qu'une série télé, inspirée mais librement adaptée des comics (rien que pour l'introduction du personnage de Daryl Dixon, cela vaut le coup de regarder!). Maintenant que vous y avez goûté, impossible de faire marche arrière.
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Bien décidé à me mettre sérieusement aux comics, c'est avec entrain que j'ai trainé une choupette nonchalante dans un magasin spécialisé en COMICS & mangas…

Alors moi, je suis un grand fan des supers héros, oh que oui : "Batman, Spiderman, Superman, Iron Man, Hulk et captain orgazmo", de l'enfance à l'adolescence et encore aujourd'hui, je rêvasse le jour et la nuit de sauver le monde en défouraillant de mes mains expertes et habiles tous les méchants, et ainsi pourvoir me serrer la « bonasse » de fin : roulages de « paloches » et tripotage romantique »

Pourtant je n'ai jamais accroché aux bandes dessinées, trop rapide à lire, de plus ça coute une blinde, je me suis toujours contenter des films, des séries et des dessins animés…

Donc je rentre dans le magasin avec choupette dans les baskets qui me soupire dans le dos toute sa motivation, et là en jetant deux trois coups d'oeil furtif, je me dis que ça coute toujours une blinde.

Mais bon j'ai quand même envie d'essayer, donc me voilà circulant gaiment dans les allés pour trouver un truc chouette, je passe les plus connus pour me retrouver devant la série des « Walkind dead », couverture attrayante, c'est un peu épais, bref je me dis que ça devrait le faire pour un puceau du comic.

Le scénario, l'ambiance, la psychologie des personnages, les dessins tout est bon, je prends mon pied, vraiment j'accroche comme un gosse les yeux pleins d'étoiles mais…

14 euros pour 30 min ça fait mal ou vous savez, même avec une grande ouverture d'esprit (vive le mariage pour tous), je reste sur ma faim, ça me plait mais c'est beaucoup trop cher et ça m'enquiquine pour rester poli, et aussi parce que je suis bien éduqué, et surtout parce que j'ai la classe, etc etc …

J'ai continué avec la série télévisée qui est très bonne aussi.

A plus les copains

PS : Vous avez aussi le droit de me faire don de vos comics préférés, juste pour le plaisir de me faire plaisir, avec ma reconnaissance éternelle bien entendu, et je n'ai qu'une parole.

Ps (2) : Nous sommes tous conscients que cet avis ne sert qu'à me faire grimper dans le classement de babelio parmi les meilleurs auteurs de critiques : plus que 69 886 points et je détrônerais la jolie Malaura,

j'arriveeeeeeeee... (rire diabolique...)
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C'est un exercice difficile que de critiquer un livre après avoir vu son adaptation sur grand ou petit écran… Personnellement, je préfère toujours faire l'inverse, lire l'ouvrage et seulement après me plonger dans le film ou la série.

Dès les premières pages, je constate que les dessins ne me plaisent pas et que j'ai même du mal à discerner qui est qui… Par exemple, entre Rick et Shane, je trouve que ce n'est pas évident de les reconnaitre parfois !

Niveau histoire, sans surprise, je savais ce qui allait se passer donc je pense que ça m'a gâché ma lecture ! Quel dommage !!! En tournant les pages, je savais qui allait mourir ou quand les zombies allaient attaquer…

Le gros point négatif de cet album, c'est le manque de rythme. En effet, pour ma part, j'ai trouvé cela trop mou, trop téléphoné… ça manquait de spontanéité et de vitesse ! Un beau loupé… 😦

Bilan, lecture en demi-teinte, ça fait toujours plaisir de découvrir ou redécouvrir des personnages auxquels on est attachés mais j'avoue que j'ai trouvé ce premier tome trop mou…

Je lirai tout de même les autres tomes, pour voir si j'ai les mêmes sensations qu'avec celui-ci… Et surtout, je veux voir si Daryl – et sa légendaire arbalète – me parait plus conforme à la série !

Et vous, vous aimez Walking dead, en livre, en série, les deux ou aucun ?
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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Rick entre visiblement dans une période de chance propre à rendre jaloux un trèfle à 12 feuilles.
Alors qu'il était en service, ce flic zélé s'est pris pour un carton de ball trap. Une balle dans le buffet et un coma prolongé plus tard, notre futur héros se réveille enfin - ouaiiiis – pour s'apercevoir que son monde n'existe plus - aaaaargh.
Les rôdeurs ont pris le pouvoir. le seul challenge viable pour notre shérif-adjoint, échapper à leurs crocs avides de chair fraîche pour ne pas finir comme eux.
Bonne chance l'ami...

Le récit basique de zombies vs quelques malheureux survivants désormais appelés à battre régulièrement le record du 100 m de Bolt, tout le monde connaît. Il fût un temps où l'on en bouffait matin midi et soir, c'est le cas de le dire. Une certaine lassitude pouvait légitimement se faire sentir. Walking Dead dépoussière magistralement la franchise pour s'imposer comme la série ( à bulles, télé ) incontournable.
Si le pitch fait dans l'ultra balisé, son traitement détonne de par la psychologie des personnages décortiquée à l'extrême.
Les divers protagonistes, en mode survie, ne doivent désormais leur salut qu'en s'unissant tout en faisant fi de leurs antagonismes. Fait notoire, le zombie qui se trainait lamentablement dans le clip de hi hi Jackson n'est plus. Il trace plutôt rapidement le bougre et mieux vaut avoir les réflexes aiguisés.

Le trait classique et bicolore de ce premier opus ne s'épanche pas en prologues poussifs. le bain est direct et la plongée violente !
Bienvenue en ce monde de chaos.
La Nation Zombie vous salue bien.
A taaaaaaable!
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Ce que j'ai particulièrement apprécié dans cette histoire, c'est l'ambiance oppressante qui se dégage de certaines scènes. Un groupe d'humains qui essaye de vivre tant bien que mal tout près de zombies... c'est vrai qu'à chaque page on se demande lequel va se faire attaquer, lequel va dérouiller. Tout cela entretient un suspense morbide assez appréciable même s'il devient à la longue répétitif. Dans ce premier album, je trouve cette ambiance particulièrement réussie même si certains éléments sont un peu poussés à l'extrême, comme la traversée d'Atalanta par Rick et Glenn.

Dans l'ensemble, on est un petit peu comme le héros : on se demande dans quel monde on est tombé, et pourquoi tout le monde est devenu zombies. Mais pour l'instant, il faut surtout s'organiser pour survivre et on verra après si on a des questions existentielles. J'ai donc été immergé avec efficacité dans cette ambiance.

En revanche, je reste, à ce stade, sceptique sur le scénario. Peut-être en attendais-je plus, peut-être en attendais-je trop. En effet, moi, j'aurais bien aimé savoir ce qui a déclenché cette zombification de masse. Je trouve que l'on nous livre ici un univers post-apocalyptique, mais sans nous en donner les clés, ce que je trouve frustrant. Par ailleurs, je trouve vraiment trop gros que le gars qui se réveille de son coma retrouve aussi facilement, outre toutes ses capacités physiques, sa femme et son fils. Ca fait un peu toc. Je pense que le personnage de Rick aurait gagné en profondeur et en crédibilité s'il n'avait pas retrouvé les gens qu'il aime.

Enfin, je ne trouve pas que les relations humaines sont particulièrement développées et les uns et les autres m'ont semblé un peu caricaturaux dans ce premier tome. Pour preuve, ce pauvre Shane qui pète un câble : on nous dira que c'est la tension due à la situation qui le conduit sur cette voie. Je trouve cette explication un peu simpliste pour expliquer cette facilité scénaristique qui permet à surtout à Rick de prendre le leadership sur ce groupe de survivants.

Ce premier tome reste assez bon par l'atmosphère qui s'en dégage mais pour moi, il manque quand même un peu de cohérence et de fluidité dans le récit pour véritablement l'apprécier. Et surtout, pour l'instant, j'ai du mal à m'attacher aux personnages présentés et du coup je me moque un peu de leur destin, ce qui fait que je ne suis pas touché comme je le devrais lorsque l'un ou l'autre vient à disparaître.

Nul doute que les tomes suivant vont donner bien plus d'ampleur à la suite du Comics.
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Lorsque Rick se réveille du coma où l'a plongé une balle reçue en intervention, le policier se sent bien seul dans un hôpital qui semble avoir été déserté par tout le personnel soignant. Pourtant, il va très vite rencontrer du monde : des sortes de morts-vivants hideux, violents, en quête de chair humaine. le premier effroi passé, Rick n'a qu'une idée, s'enfuir pour retrouver sa femme et son fils. Mais dehors, c'est le chaos. La ville est déserte, en ruines et sa famille a disparu. Un inconnu lui résume brièvement une situation dont il a du mal à saisir l'ampleur. Convaincu que les siens se sont réfugiés à Atlanta, il part pour la grande ville. Là-bas, c'est pire que tout. Les morts ont envahi la ville et il est sauvé in extremis par un survivant qui le conduit dans un camp de fortune où sont réunis ceux qui ont échappé à la catastrophe. Il a la joie d'y retrouver sa femme, son fils et même un de ses collègues. Tous attendent l'aide du gouvernement qu'ils pensent imminente.


Sans tergiversations, ce premier tome nous emmène au coeur du sujet : des zombies ont envahi les villes, ils se repaissent de chair humaine et les survivants sont peu nombreux. C'est avec Rick que nous découvrons, avec effroi, l'ampleur des faits. Et ce n'est pas beau à voir ! Mais comme lui, nous n'en saurons pas plus. Que s'est-il passé pour que soudain les morts refusent de mourir et préfèrent hanter les rues et dévorer tout ce qui passe ? Répondre à cette question n'est pas le propos. Pour le moment, il faut s'organiser pour survivre. le petit groupe de rescapés a monté un camp aux abords d'Atlanta et tient vaille que vaille. Un courageux fait des descentes en ville à la recherche de provisions, les hommes surveillent et protègent, les femmes font la cuisine et lavent le linge. Tous ont vu et vécu des drames atroces. Mais la communauté est bousculée par l'arrivée de Rick qui refuse l'attentisme. Il veut armer tout le monde et, surtout, il veut quitter cet endroit qu'il juge peu sûr. Les premières dissensions apparaissent. Malgré la précarité de leur situation et le danger omniprésent, l'humain reste tel qu'en lui-même, solidaire devant l'adversité mais sans renoncer à quelques bassesses, mesquineries et jalousies. Jusque là, c'est le collègue de Rick qui avait pris soin de tous et particulièrement de sa famille. Son arrivée inattendue rompt l'équilibre et une guerre des chefs s'annonce...
L'aventure ne fait que commencer et elle promet son lot de tensions, de drames et d'horreurs. Un excellent début au suspens latent, au climat sombre et inquiétant, rehaussés par les dessins en noir et blanc, crus et hyper-réalistes.
Palpitant et addictif !
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Avec Game of Thrones, Walking Dead est une des séries télévisées du moment à suivre. N'ayant d'yeux que pour GOT, je suis complètement passée à côté de celle avec les Zombies. En même temps, je dois bien avouer que ces créatures, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé. J'ai néanmoins lu World War Z et vu le film éponyme. J'ai également visionné 28 jours plus tard ainsi que 28 semaines plus tard et l'excellente parodie Shaun of the Dead. Je me réserve pour plus tard Dawn of the Dead et le Retour des morts-vivants (enfin peut-être!). En attendant de voir la série télévisée, je préfère me plonger dans le comics original avec l'espoir que non seulement, ce sera moins impressionnant mais surtout que cela me fasse moins peur!

Rick vient de sortir du coma lorsqu'il se rend compte que le monde a changé pendant son inconscience. Les zombies règnent désormais en maître et chassent les derniers humains survivants. Rick tente alors de rejoindre Atlanta, la ville dans laquelle sa femme et son fils se seraient peut-être réfugiés. Arrivé sur place, il est sauvé in extremis par Glenn, un jeune garçon venu chercher des vivres. Ce dernier mène Rick à son camp de réfugiés qui tentent de survivre en dehors des villes.

En débutant le premier tome, j'ai eu une impression de déjà-vu : en effet, la scène de l'hôpital dans laquelle Rick sort du coma et découvre les zombies est la même que celle de 28 jours plus tard, elle-même inspirée du roman de John Wyndham, le Jour des Triffides, paru en 1951. de plus, lorsque Rick retrouve sa famille dans le camp de réfugiés à proximité d'Atlanta, j'ai trouvé cela un peu gros : Atlanta est une immense cité et le groupe de réfugiés atteint à peine la dizaine de personnes. Je me suis dite que le gars était quand même un sacré veinard! Bref, les cinquante premières pages ne m'ont pas vraiment convaincu, d'autant plus que l'origine de la crise zombie n'était pas clairement identifiée.

En réalité, l'intérêt du Comics n'est pas de savoir comment les choses en sont arrivées là mais surtout d'appréhender les réactions des personnes qui ont vécu ces évènements ainsi que leur adaptation. Passées les premières impressions négatives, je me suis donc prise au jeu et j'ai, en fin de compte, rapidement été happée par l'histoire. le scénario ne laisse pas vraiment au lecteur de répit tant les rebondissements s'enchaînent. de plus, il est très facile de s'attacher aux personnages : malheureusement, je me suis bien vite rendue compte qu'il s'agissait d'une erreur étant donné que le scénariste est aussi sadique que George R.R. Martin!

En conclusion, s'il est vrai que Walkind Dead est un comics très violent et à réserver à un public averti, néanmoins, le scénario haletant et les personnages attachants en font une série à découvrir. J'ignore si je me tournerai vers l'adaptation télévisée, en attendant, j'emprunterai volontiers les tomes suivants à ma bibliothèque.
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Il y a un tel choix de lectures, que quelquefois, on passe à coté de quelque chose.
C'était mon cas avec "Walking Dead".
J'ai souvent vu les albums en librairie, il m'ait arrivé de les feuilleter, mais je n'en avait pas encore lu !
Tant qu'à faire autant commencer par le début.
Rick, policier de son état, sort du coma, pour découvrir que le monde a radicalement changé ; il est envahi par les zombis.
Tiens ! Comme dans le film "28 jours plus tard", qui a "inspiré" qui ?
Walking dead reprend fidèlement tous les codes des films de zombis ; ils sont lents, ne pensent qu'à dévorer tout ce qui est vivant (humains et animaux) et ont occupés les grands centres urbains...
Face à eux, quelques survivants...
Rien de bouleversant à priori donc.
Mais. Les auteurs, faute de faire preuve d'une grande originalité, maitrisent très bien leur sujet, ils parviennent à rendre crédible leur histoire, et leurs personnages ont l'épaisseur suffisante pour qu'on suive leur épreuve de survie avec intérêt.
Le graphisme, est en outre de très bonne qualité dans un noir & blanc qui rend les scènes gore moins grand-guignolesque qu'elles pourraient être.
En somme, une découverte tardive mais de premier choix !
PS : J'ose à peine le dire, mais je n'ai pas vu la série télévisée non plus...!
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Dessins bien appréciés bien que les 2 policiers ont des visages difficilement identifiables et la tronche allongée de Lori n'est pas bien esthétique. J'ai plus apprécié la partie dessin que le texte. Je verrai après lecture d'autres volumes pour donner une critique argumentée, ce premier tome est une distraction.
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