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EAN : 9782267027228
265 pages
Christian Bourgois Editeur (15/01/2015)
3.12/5   40 notes
Résumé :
« Ce livre éblouissant dissèque la psychopathie, les tendances perverses de la génération Internet, l'art, l'argent, et la nature même de la croyance. [?] Du journalisme tabloïd sans retenue, une forme de reproche à l'Ancien Testament [?] : l'abysse nous attend à la prochaine marche de l'escalier. » James Ellroy
« Walter Kirn scrute l'un des plus grands imposteurs de notre époque avec une éloquence remarquable et brillante. Au passage, il étudie aussi ses pro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Le journaliste Walter Kirn aurait dû se méfier, lors de son premier contact téléphonique avec Karl. Une demande complètement surréaliste, emmener en voiture, du Montana jusqu'à New York, une chienne estropiée qui se déplace péniblement sur un fauteuil roulant fixé sur son train arrière. Mais bon on ne résiste pas à la demande d'un héritier Rockefeller. Surtout si l'on est un petit gars du Montana qui malgré des études solides, Princeton et Oxford, n'a pu observer le monde des très, très riches que de loin. Mais les milliardaires ont de telles lubies, et devenir l'ami d'un Rockefeller vaut bien un voyage de trois jours avec une chienne setter incontinente comme passagère.

« Mauvais sang ne saurait mentir » décrit une amitié toxique, qui va durer de 1998 en 2008, entre le romancier et Christian Gerharsreiter, alias Christopher Chichester, aristocrate anglais, alias Christopher Crowe, producteur à succès de la côte Est, escroc notoire, menteur et mythomane, recherché pour meurtre depuis 1994. Bienvenue chez les dingues, la vie de Karl est une suite ininterrompue de name dropping : il vous glisse le téléphone perso de George Bush, son voisin s'appelle Salinger, le chancelier Kohl a passé trois jour dans sa maison de Cape Cod, c'est pour cela qu'il n'a pas pu recevoir Britney Spears. Au procès, les témoins ont tous des anecdotes énormes et incroyables à raconter et qu'ils ont tous gobés, « pourquoi tant de crédulité ? » demande le juge : « parce qu'il était distrayant » répondent-ils.

Plongé au coeur du mensonge, Walter Kirn décortique le rêve américain, nous parle de notre besoin de reconnaissance et de notre fascination pour la puissance et la gloire. En décrivant un menteur professionnel en exercice sur dix années, l'auteur se raconte, lui-même, qui malgré ses réussites de romancier à succès adapté à Hollywood, restait au fond qu'un petit gars du Montana que l'on ne voyait pas.

Exercice intime, introspectif et universel, comme pouvait l'être « L'adversaire » d'Emmanuel Carrère, Kirn nous livre un sacré bouquin qui ferait un sacré film.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Mauvais sang ne saurait mentir

Walter Kirn, auteur « éblouissant » adulé par James Ellroy et bien d’autres prétend avoir rencontré Clark Rockefeller, un possible psychopathe dont on suit le procès après un brillant premier chapitre assez désopilant marquant la soi-disant rencontre de l’auteur et de l’imposteur magnifique.

Les commentaires exaltés de la quatrième de couverture sont suspects dans la mesure où l’imposture est au cœur du récit qui semblerait se rapporter à des faits réels mais qu’on n’est pas obligé de valider sans résistance.

La simple idée de « livrer » un chien paralysé de l’arrière train et circulant sur une prothèse à roulette à un farfelu newyorkais est déjà tout à fait saugrenue, et passé cette hypothèse, le texte qui suit n’a pas de réalité objective sauf à s’enfoncer dans les mensonges comme l’accusé qui mène l’enquête au tribunal sur le crime dont on l’accuse, ou l’auteur dont les états d’âme sont plutôt malsains.

L’auteur prétend dîner avec James Ellroy et fréquenter d’autres stars ? James E. écrirait « Un livre éblouissant » sur la couverture et le lecteur confronté au spectacle de l’élite américaine serait censé s’en émouvoir.
Passé cette amertume de la manipulation reste un récit très technique et très construit. Au point que le lecteur ne sait plus lui-même s’il est sincère dans son interprétation.

Autant avouer qu’il y a un grand plaisir à se laisser berner par Kirn et Rockefeller qui redoublent d’astuces pour nous faire croire que le livre a un début et une fin.

Et si même je n’avais pas écrit ce texte ?

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En 1998, Walter Kirn est sollicité par ses vieux voisins, qui s'occupent d'un refuge pour chiens : ils ont enfin trouvé un foyer pour une de leurs pensionnaires, en fauteuil roulant suite à un accident de voiture. le bienfaiteur s'appelle Clark Rockfeller, est très riche et habite à New York. Walter accepte d'emmener la chienne, intrigué par le personnage avec qui il échange quelques mails préalablement. Cette rencontre, entre fascination et mystère, sera le début d'une amitié de vingt ans, qui se terminera brutalement en 2009, quand Clark est arrêté puis jugé pour le meurtre d'un homme en 1985. Walter découvre alors que cet homme qu'il croyait connaitre, sans jamais le comprendre, est en fait un imposteur/manipulateur narcissique dont le vrai nom est Christian Gerhartsreiter.

A travers l'histoire de celui-ci, de son arrivée d'Allemagne à l'enlèvement de sa fille en 2008 en passant par six identités, Walter Kirn analyse sa propre naïveté, ce qui l'a amené à croire cet homme et ses mensonges, quelle que soit leur invraisemblabilité. Était-ce l'intuition qu'il ferait un excellent personnage de roman ? le désir jamais assouvi d'appartenir à la haute société, de frayer avec des gens riches qui mangent dans des restaurants luxueux et possèdent des toiles de maître ? Ou encore un mélange d'admiration et de pitié pour cet homme extravagant qui malgré ses grands airs semblait si seul ?

J'ai découvert l'existence de Clark Rockfeller avec ce livre, alors qu'il semble que son procès ait eu un effet retentissant aux USA. C'est un personnage intriguant mais finalement très pathétique et on se dit très vite « moi, je n'aurais jamais mordu à l'hameçon ! ». J'ai donc trouvé très intéressante l'approche de l'auteur, qui se concentre sur la façon dont de telles personnes exercent une emprise sur leur entourage, quel que soit leur niveau d'éducation. Il parle de sa propre expérience, ses oeillères, sa crédulité complaisante, et cela nous permet d'avoir quelques clés pour comprendre également ses ex-femmes.

Malgré quelques longueurs et des côtés agaçants (l'auteur se regarde forcément beaucoup le nombril), c'est une lecture éclairante sur les relations manipuleur-manipulé, qu'on est tous susceptible de connaître un jour sans s'en rendre compte.
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Dans ce roman, pas de meurtres en série, pas de suspense.
Un meurtre tout de même, de plus de vingt ans, qui amène un homme devant les juges. le procès est suivi par l'auteur du livre qui a été lui même victime de l'homme jugé. Victime de ses manipulations, car nous avons affaire à un escroc aux multiples identités. Un hommes dont toutes les actions ont pour but son intérêt personnel. Un homme dont on se demande s'il n'a pas commis d'autres meurtres,un enlèvement d'enfant et encore et encore.
Alors le roman n'est pas haletant comme un thriller, il n'y a pas à proprement parler d'enquête. Mais il est intéressant car il nous montre comment un homme peut en manipuler beaucoup d'autre. Nous voyons aussi comment la crédulité fait les affaires de ces individus.
Voilà sans faire preuve d'enthousiasme il peut intéresser de nombreux lecteurs.
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A l'été 1998, le journaliste et écrivain Walter Kirn quitte son domicile pour répondre à une petite annonce postée par un jeune banquier et collectionneur d'art new-yorkais qui cherche quelqu'un pour s'occuper de la chienne estropiée qu'il a adoptée sur Internet. C'est ainsi que l'auteur découvre l'univers de Clark Rockeffeler, imposteur et meurtrier qui va être démasqué.
L'écrivain Walter Kirn raconte son amitié avec Clark Rockefeller. Durant 10 ans, il va côtoyer le plus grand imposteur de tout les temps. Il va se laisser séduire. Et pendant toute ces année, sa fascination pour cette homme ne se démentira pas. Et lors qu'il découvrira la supercherie il sera trop tard. Christian Karl Gerhartsreiter, alias Clark Rockefeller, est bel est bien un assassin.
A la fois essai, récit, autofiction , Mauvais sang ne saurait mentir est aussi un grand et puissant thriller.  C'est  aussi une réflexion sur la vérité et le mensonge,  la manipulation, les apparences.
A l'instar d'un Truman Capote  avec de sang froid,ou d' Emmanuel Carrère avec l'Adversaire Walter Kim nous fait vivre de l'intérieur un terrible fait divers.
Quand la réalité dépasse la fiction.
Lien : https://collectifpolar.com/
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critiques presse (2)
Telerama
21 janvier 2015
Tout autant que sur l'histoire de Christian Karl Gerhartsreiter, « le plus prodigieux mystificateur en série de ces dernières années », et de ses alias successifs, c'est sur sa propre naïveté qu'enquête Walter Kirn, dans un récit remarquablement construit, qui ­sinue savamment entre les époques – comme il balance entre narration et spéculation, entre ironie et gravité.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeFigaro
08 janvier 2015
Plus que le récit d'un fait divers qui a défrayé la chronique, Mauvais sang ne saurait mentir est une passionnante réflexion sur la vérité et le mensonge, les apparences et la manipulation.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La controverse sur les chaussettes… » « Les vertus du rose et du vert. » Ce livre était présenté comme un ouvrage humoristique, mais Clark, dont l’imperméabilité à l’ironie ludique m’échappa pour porter un diagnostic, ne perçut pas la plaisanterie. Ce qui ne lui fut pas préjudiciable, puisqu’il évoluait parmi les snobinards visés par ladite plaisanterie, à savoir la gentry américaine, elle-même reproduction acharnée de son pendant britannique, classe parvenue de guerriers affublés des dépouilles de leurs conquêtes. La dernière étant bien sûr – obtenue avec l’aide de ses alliés yankees – l’Allemagne. Enfouie sous tous les faux-semblants, la honte. L’Allemagne, qui a perdu. Or Clark aimait à chevaucher en compagnie des vainqueurs. Il n’existe qu’une seule chapelle dans tous les États-Unis, comme dans le monde entier, où le général George Patton soit représenté dans un vitrail. Il se tient debout dans la tourelle d’un char d’assaut entouré des noms des villes allemandes capturées.
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