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EAN : 9782844853554
128 pages
Allia (19/08/2010)
3.27/5   41 notes
Résumé :
À la suite d’un quiproquo, une jeune femme, la narratrice,
se substitue à une autre prénommée Anna et fait la connaissance, à la terrasse d’un café parisien, de William Stein, artiste photographe à la réputation bien établie. Se sentant mal-aimée depuis son enfance, ayant toujours eu l’impression d’être reléguée au second plan en toutes circonstances, elle profite de ce coup du sort pour prendre sa revanche sur la vie.
Elle se laisse modeler par l’autr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai déjà été très longue avant de l'acquérir : j'ai tourné autour de lui parce qu'avant de connaître son contenu, je trouvais que ce roman était un bel objet. Je me suis finalement laissée tenter, d'autant plus que ce premier roman était bref.
Ce roman est particulièrement déroutant, grâce à sa narratrice et personnage principal Qui est-elle ? Comment s'appelle-t-elle ? D'où vient-elle ? Nous ne le saurons pas. Elle est une page blanche, une performeuse du quotidien. Elle est Anna, parce qu'un photographe a cru la reconnaître et elle accepte cette identité. Elle est aussi Alice Kahn, sa créature, sa création, qu'elle parvient à faire vivre par les histoires qu'elle a inventées sur cette artiste "hors-norme" (forcément, puisqu'elle n'existe pas) et à endosser ce rôle, de temps en temps, notamment au Musée de la Vie Romantique. Je me suis demandée si elle ne cherchait pas à symboliser la femme soumise, puisqu'elle est exactement ce que les autres attendent d'elle, alors qu'elle est une manipulatrice hors-pair. Elle cache ses failles sous ses comédies du quotidien. Que fuit-elle donc, pour ne pas être capable d'assumer sa véritable identité ?Les bribes qui nous sont dévoilées sont trop minces pour reconstituer son passé - et rien ne prouve qu'elles ne sont pas nées à nouveau de son imagination fertile. Ce roman est aussi une satire assez drôle de l'art contemporain. Certains faits rapportés sont tellement outranciés que le texte est proche de la caricature.
Cette première oeuvre ne m'a pas laissée indifférente, tant elle m'a forcée à m'interroger sur les procédés utilisés. le style est à la fois précieux et soigné. Pauline Klein est une romancière à suivre.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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« Anna ? » interroge William Stein, photographe, qui a, apparemment, rendez-vous avec Anna à la terrasse du Libre-Echange. Une question qui donne l'occasion à la narratrice de s'approprier cette Anna, de se glisser dans ses contours, de vivre pour elle les débuts d'une relation avec William : « Je me donne une heure. Une heure de silences bien choisis, de tromperies minutieuses, à le faire parler, à glaner quelques informations sur moi-même, ou sur Anna, pour entrer dans la peu du personnage. » Petit livre original et drôle de cette rentrée littéraire, Alice Kahn interroge l'identité tout en révélant le talent d'un jeune auteur, Pauline Klein. Elle a créé avec sa narratrice aux multiples facettes, et dont on ne saura finalement jamais la véritable identité, un personnage bien étonnant ! « Je ne travaille que lorsque je trouve une position adéquate pour rentrer dans un poste vacant » annonce-t-elle. Ainsi la jeune femme a-t-elle déjà occupé un poste de journaliste dans un magazine culturel, l'occasion de « créer » une mystérieuse artiste, Alice Kahn. Mais elle-même s'amuse à déposer un peu d'elle dans les musées et les galeries : « Je passe inaperçue mais je dépose des traces de ma présence. Je vis pour ne me souvenir que des moments d'absence. » Un cadre chiné posé dans un musée, des points aux feutres sur des tableaux de Warhol… autant de petits gestes qui traduisent un besoin de se sentir au monde. Parce que le départ d'un père, l'abandon lâche, la narratrice ne s'en est jamais vraiment remise. Alors la petite fille qui n'a « hérité de rien » et passait inaperçue invente sa vie. Ce petit roman enlevé, rythmé, et follement original triture la question de l'identité de manière presque inquiétante car on ne peut s'empêcher de se demander : « les gens sont-ils finalement vraiment ce qu'ils semblent ? ». Ce premier roman livre aussi un regard ironique sur le monde de l'art contemporain et le personnage principal aurait bien pu être inspiré d'artiste telle que Sophie Calle… Ce qui n'est pas pour me déplaire !
Lien : http://lencreuse.over-blog.com
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Tout chaud tout frais dans ma petite tête celui-là et je ne résiste pas à vous en livrer tout de suite mon ressenti.
Conseillé par Stéphan Sanchez, ce tout petit roman est à des années lumièrede ce que j'en attendais.
Je croyais avoir affaire à un essai sur la photo, et j'y allais à reculons. Que nenni ! J'avais une pépite sur mon étagère.
On nage en pleine mythomanie mais alors à un point que ça en devient jouissif !
C'est trop bon. de la regarder partir dans ses délires et de la voir se rétamer.
C'est trop bon de voir à quel point la réalité inventée devient la réalité vraie si on y croit assez.
Bref, c'est trop bon. Et plus encore.
Du reste, ça met tout de suite dans le bain, la dédicace ne manque pas de piquant.
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Une fille se retrouve à la terrasse du "libre échange", café parisien et se fait accoster par un certain William. "Anna?" sans réfléchir plus elle dira "oui c'est moi" et essayera d'être fidèle à la représentation qu'elle se fait de cette femme, de la représentation de William, photographe de son état.
Un livre sur l'identité, ce que l'on aimerait être, la représentation, le théâtre, la mise à distance.
D'abord très pris et convaincu par l'intrigue et son style, je m'y suis enlisé peut-être un peu comme les personnages et me suis laissé aller un peu à l'ennui avant le twist final.
Assez réussi pour moi mais un livre auquel il manque un quelque chose pour me convaincre totalement.
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Un livre que j'ai trouvé amusant à lire. C'est d'ailleurs l'enjeu de ce livre, la narratrice s'amuse de situations, vit sa vie comme un jeu de rôle où elle pourrait se glisser dans la peau de diverses personnes. L'art est au centre avec comme question qu'est-ce que l'art? qu'est-ce qu'un objet d'art? Qui en décide. La narratrice s'amuse à créer l'oeuvre d'art sur le principe du ready made. La narratrice est en perpétuelle représentation, c'est un jeu de mise en scène, elle voit les lieux et les personnages comme des poupées de cartons. Jusqu'où peut aller l'imposture?
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
J'habite dans un appartement de deux pièces, composé d'une entrée, d'un salon, d'une chambre, d'une kitchenette et d'une salle de bains avec baignoire. Chez moi je n'ai pas de miroirs. Je me regarde dans les yeux des autres et dans toutes les vitrines du monde, mais pas chez moi.
L'appartement donne sur une cour d'école d'où j'entends, le matin les cris des enfants, à dix heures et demi, et à trois heures. La sonnerie de la première récré annonce généralement la fin de ma nuit.
La première pièce, celle dans laquelle on entre, c'est la scène. Sur du parquet, dont je me dis qu'il craque, un canapé gris clair en velours sur lequel j'ai déposé des coussins violets pour faire contraste. Au sol, un tapis que j'appelle ancien, placé de travers. En face, une table en bois blanc et trois chaises noires autour, dont l'une reste généralement vide. Le contour des fenêtres est peint en gris. La lumière éclaire mes pieds le matin, mes seins l'après-midi.
Dehors, des nuages blancs sont posés ça et là sur un ciel bleu gris. On entre dans ma chambre par une petite porte grise. Mon lit tout blanc est fait. Un placard s'ouvre sur des robes à faire crever de jalousie n'importe quelle femelle normalement constituée, et sur une collection de chaussures, juste ce qu'il faut. Je m'habille toujours pareil, pour passer inaperçue. Sauf qu'un personnage vient de m'être servi sur un plateau, devant ma porte.
Je naviguerai dans une image faite de possibles plus que de réalités. Mon appartement deviendra un laboratoire à fabriquer une fille que l'on repère même quand elle est en pyjama au bord d'une route abandonnée. Des contours neufs et mouvants délimiteront ma transparence en la masquant, et me rendront visible. Je construirai une marionnette, un pantin infaillible, que j'habillerai au fur et à mesure. Il faudra se préparer. Se préparer et répéter.
Je deviendrai cette femme fatale qui pioche un homme au vol pour n'en faire qu'une bouchée. J'aurai de nouvelles épaules, et des regards qui en disent longs. Je m'inventerai des rêves, les rêves qu'Anna fait la nuit, et que j'interpréterai pour comprendre sa vie.
Les autres, le hasard, l'extérieur, deviendront mon terrain de jeux. Comme lorsque je décide de me trouver un emploi. S'introduire dans la vie par les quelques trous qu'elle laisse sans surveillance.
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Est-ce qu'on peut recoller un rêve avec sa suite là où on l'a arrêté ? Dans mon lit, je fais toujours ça le matin. La cloche qui annonce la fin de la récré sonne et arrête mon rêve. J'attends la suite, elle me manque. Alors je la cherche. Je tourne la tête sur mon oreiller, et je sens le poids du rêve valser de gauche à droite sous mon crâne. Le rêve est lourd.
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S'introduire dans la vie par les quelques trous qu'elle laisse sans surveillance.
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"Anna" est un personnage de roman qui file dans mes histoires comme une métaphore à talons. Elle est même pire que ça. Dès que l'occasion se présente, elle prend la forme de tout ce qui n'est pas moi.

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La nuit m'observe et je m'observe dans la nuit.
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Vidéo de Pauline Klein
Pauline Klein - La figurante Rencontre animée par Camille Thomine
« Vient un moment dans l'existence, que j'aimerais pouvoir situer précisément, où la vie adulte nous rattrape. On ne peut pas lutter éternellement pour la survie de l'insouciance. Les autres finissent par se douter de quelque chose. »
Depuis l'enfance, Camille n'a rien fait dans l'ordre et répond aux conventions comme au travail un « je préférerais ne pas » gentiment féroce. À quinze jours de son mariage, elle se pose cette question : peut-on éternellement rester soi-même ou faut-il un jour « jouer le jeu » ?
Dans un roman aussi piquant que drôle, Pauline Klein raconte l'histoire d'une jeune fille dont l'apparente désinvolture et l'insolente paresse sont en réalité des armes de poing pour résister à tout ce que le monde, la famille, la société attendent de nous.
À lire – Pauline Klein, La Figurante, Flammarion, 2020.
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