À la frontière entre science pure et philosophie, penchant tout de même plus du côté science que de l'autre, ce livre nous invite à réfléchir sur une question apparemment toute anodine : " Qu'est-ce que le temps ? "
Vous l'aurez compris, question éminemment complexe et compliquée. L'auteur cite d'ailleurs cette fameuse remarque de Saint-Augustin dans ses confessions : " Quand on ne me le demande pas, je sais ce qu'est le temps ; quand on me le demande, je ne le sais plus. "
L'auteur a donc fort à faire pour prendre son lecteur par la main et l'amener à se questionner lui-même, à approfondir cette question apparemment (mais apparemment seulement) simple.
Il y réussit admirablement car, extrêmement bien écrit et accessible pour un livre de science, truffé de références littéraires (ce qui ne gâte rien), c'est un livre vraiment plaisant à lire.
Étienne Klein s'attèle à une tâche épistémologique ainsi qu'à un travail minutieux et nécessaire de définition ou, plus exactement, de redéfinition de termes que nous employons tous les jours, du genre " je n'ai pas le temps ", " le temps s'est arrêté " ou " le temps est écoulé " et qui sont tous, pour l'essentiel, galvaudés.
Peu à peu, il nous emmène sur les chemins toujours plus abstrait du temps, tel que défini et connu à ce jour par le monde des physiciens.
En tout cas, mission accomplie pour Monsieur Klein en qualité d'instit, car ce thème qui s'annonçait ardu m'a donné beaucoup de plaisir tant à lire, qu'à penser et découvrir, en tout cas, c'est mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose. (À lire si vous avez le temps.)
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Gentiment traître, avec ces phrases imagées, ces petites plaisanteries qui viennent émailler la ligne du raisonnement, vous incitant à le suivre même si votre très ancienne nullité en physique vous fait trébucher parfois, reprendre, au lieu de filer joyeusement à sa suite - parce qu'avec ce très réussi ton de vulgarisateur il exige de vous de l'attention, attention récompensée
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Vertigineux ! Demande un effort d'abstraction peu commun, mais quelle récompense lorsque l'on perçoit un peu de lumière...
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La physique, elle, distingue le temps du devenir, le cours du temps de la flèche du temps : le cours du temps désigne le fait que "le temps passe", qu'en passant il produit de la durée et seulement de la durée, bref qu'il engendre la simple succession des événements; la flèche du temps renvoie quant à elle à la possibilité qu'ont les choses de "devenir", c'est-à-dire de connaître au cours du temps des changements ou des transformations parfois irréversibles.
En 1931, Albert Einstein écrit seul un article très important dans lequel il explique que la découverte de l'expansion de l'univers par Erwin Hubble rend superflue las constante cosmologique qu'il avait initialement introduite dans ses équations de la relativité générale. Cet article fut publié dans les Sitzungsberichte der Preussiscehn Akademie der Wissenschft et ses références exactes sont : Einstein A. (1931). Sitzungsber. Preuss. Akad. Wiss. 235-37.
Un très grand nombre d'auteurs ont cité cet article sans l'avoir jamais lu, semble-t-il, de sorte que les recopies ont progressivement modifié ces références, introduit des erreurs au point de finalement faire apparaitre un coauteur d'Einstein, inconnu au bataillon et signalé en caractères gras ci-après. On trouve par exemple dans la littérature les versions suivantes :
- Einstein A. (1931). Sitzsber. Preuss. Akad.. Wiss. 235-37; Einstein A. (1931). Sitsber. Preuss. Akad. Wiss. 235-37 ; Einstein A. (1931). Sber. preuss. Akad. Wiss. 235-37 ; Einstein A. (1931). Sb. Preuss. Akad. Wiss. 235-37 ; Einstein A. S. - B. Preuss. Akad. Wiss. 1931. 235-37 ; Einstein A. S. B. Preuss. Akad. Wiss. 1931. 235-37 ; Einstein A., and Preuss, S. B. (gras ici), (1931), Akad. Wiss. 235-37.
Nul doute qu'un jour un historien des sciences s'intéressera au cas singulier du jeune physicien S. B. Preuss, qui écrivit un seul article, mais capital, avant de disparaître de la scène. Héraclite avait finalement raison : il est vraiment impossible de répéter les choses à l'identique !
Posons nous cette question candide : si quelqu'un trouvait dans le futur une machine à remonter dans le temps, comment expliquer que nous n'en diposions pas dès aujourd'hui ? Admettons qu'une telle machine soit fabriquée en 2050. Il suffirait de remonter le temps de quelques dizaines d'années seulement pour nous atteindre. Elle devrait pouvoir effectuer cette excursion temporelle puisque c'est précisément sa fonction ! Alors pourquoi n'est-elle pas déjà là ? Une machine à remonter le temps, capable de visiter toutes les époques, ne devrait-elle pas être intemporelle par nature ?
Le temps est-il synonyme de simultanéité, comme dans l'expression : il fait toujours deux choses en même temps ? Renvoie-t-il à l'idée de succession, comme dans la phrase : le temps viendra où ce livre sera fini ? À celle de durée, comme dans : l'auteur a manqué d'un peu de temps — oh, pas beaucoup — pour achever l'écriture de son ouvrage ?
.... la souffrance, notamment physique. Quand elle est intense, celle-ci s'exprime comme une impossibilité de se détacher de l'instant présent. Elle met l'être à nu, le dépouille, le réduit. Il y a dans la souffrance l'absence insupportable de tout refuge par rapport au temps. On se retrouve « scotché » à soi-même, dans l'impossibilité de fuir, d'avancer ou de reculer, de faire une pause. Toute l'acuité de la souffrance est d'ailleurs dans ce recul impossible : le présent s'impose sans aucune distanciation possible.
Où en est-on de l'exploration de la planète rouge ? Y enverra-t-on bientôt des hommes ? Comme l'a écrit notre invité Francis Rocard : "Certains pensent que l'entreprise est impossible. Pourtant, l'impossible est aujourd'hui en préparation."
Pour aborder toutes ces questions passionnantes, Etienne Klein reçoit :
Francis Rocard, astrophysicien et responsable du programme d'exploration du système solaire au CNES.
Virgile Malarewicz, jeune docteur en planétologie martienne, dont le travail de thèse a porté sur la formation et l'évolution de la croûte primitive martienne.
Visuel de la vignette : le film "Seul sur Mars" ("The Martian"), sorti en 2015. L'acteur américain Matt Damon incarne l'astronaute Mark Watney resté seul sur la planète rouge dans un campement. (TWENTIETH CENTURY FOX) / AFP
#mars #astronomie #espace
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