Ralf König, bien sûr, ce sont les petits pédés à gros nez obsédés par les beaux mecs, baraqués et poilus, homos ou non, à tout aussi gros nez… L'humour décapant, la sexualité enfin libérée, pas facile mais jamais glauque, le charme absolu d'un observateur unique…
Depuis la publication en 1999 de "
Super Paradise", chaque nouvel album de
Ralf König est un petit événement. Dans "
Super Paradise" était illustré avec une rare justesse, une rare empathie le thème du sida. Un album bouleversant, où l'on rit pourtant, et avec lequel une oeuvre déjà prolifique atteignait sa maturité. Depuis, c'est comme avec
Woody Allen : il y a les petits, les moyens et les grands crus, selon les années. Mais un petit cru de
König, c'est meilleur que (presque) tous ses voisins...
En 2007, un récit tout simple, "
Et maintenant, allongez-vous!", fut un bon cru. L'héroïne - puisqu'il s'agit d'une héroïne - y est très attachante, digne de Bretécher avec sa valise d'interdits, son armure d'habitudes et de préjugés. C'est une maman, flanquée d'un ado perturbé, et bien sûr elle est... toute seule. Mais c'est une jolie fille, nouveauté chez
König, et sa libido, son coeur, n'attendent qu'un petit miracle pour se déchaîner... Je ne vous dis rien du miracle en question, sauf qu'il sent bon le foin, et que son itinéraire est tout aussi touchant…
Portrait-charge de la psychanalyse, situation de l'action à Berlin et non à Cologne comme d'habitude... Depuis, le "Roi" nous a intéressés à de nouveaux thèmes, l'écologie, la religion et ses excès… Mais cette année-là, notre bédéiste favori progressait sur le chemin de la vie ordinaire, et on l'accompagnait ravi.
Lien :
http://www.ralf-koenig.com