Lecture d'une réédition de "sur la route de Tombouctou" qui maintenant s'appelle "
meurtre à Tombouctou".
L'écriture vient d'un autre monde, d'une autre culture avec des schémas différents, qu'il faut apprendre à accepter.
L'intrigue est simple mais elle nous permet de rentrer dans d'autres codes, on ne conduit pas une enquête au Mali comme à Paris ou à Oslo!
Nous partons pour un ailleurs, où l'action ne précède jamais la réflexion, on essaie d'abord de comprendre et seulement après, avoir regardé le soleil se coucher, on peut agir !
Il faut accepter cette règle du jeu, sinon je crains que l'on ait du mal à apprécier cet ethno polar.
On pourrait trouver le style enfantin, ampoulé, ce n'est pas mon sentiment.
Se laisser porter par une atmosphère, Tombouctou 2010, ce n'est pas si loin...
Tombouctou, ville encore touristique, ville encore ouverte...
Une drôle de société, une drôle de civilisation où l'islam n'est jamais bien loin....
Regarder couler le Djoliba,
Passer quelques temps avec Habib et Sosso pour s'imprégner d'une ville, d'un mélange de culture, les traditions islamiques et les traditions touaregs.
Des mondes différents, qui ont réussi à vivre ensemble pendant des siècles.
Admirer cette diversité,
Souvenons nous que l'ancêtre des Touaregs est supposée être une femme ... Chose rare et détail important qui montre la difficulté de la cohabitation.
Moussa Konaté avait posé une question "Comment une société peut-elle progresser si elle ne se regarde pas en face? Et comment peut-elle se regarder en face si elle n'ose pas se regarder dans les yeux des autres?"
Cette phrase est la clé de ce roman, c'est peut être aussi la clé d'une vie paisible, une autre façon de rappeler certaines valeurs "Liberté, Égalité et Fraternité".
Habib et Sosso sont maintenant orphelins, ils restent bien vivants, ils pleurent en évoquant les paroles de leur paternel : "Se partager entre deux pays, c'est assez difficile. Mes racines sont au Mali. Je pense y finir mes jours."
Moussa Konaté est mort en France !
Nous sommes redevables à ce grand monsieur, d'une belle aspiration "Il importe avant tout de rompre cet enclavement de l'Afrique pour qu'elle puisse trouver le chemin d'un développement harmonieux."
A nous de continuer à porter ce flambeau.