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Christiane Montécot (Traducteur)Edmond Tupja (Traducteur)
EAN : 9782743604790
186 pages
Payot et Rivages (04/03/2005)
3.65/5   10 notes
Résumé :

Mars 1991. Plusieurs milliers d’Albanais se ruent sur les cargos en partance pour l’Italie. Au moment de lever l’ancre, Thesar Lumi renonce à fuir. Pour lui, il est trop tard. Les étapes de son retour vers Tirana ponctuent le récit sans complaisance de ses jeunes années, les années 60 et 70. Violence, délation, racisme quotidien, terreur de la disgrâce, corruption. La peur talonne chaque être. Jamais cette société rongée par l’enferment, cette vie sans e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Tirana Blues de Fatos Kongoli ne m'avait pas franchement convaincue.

En revanche, le paumé m'a beaucoup intéressée. Il se déroule dans les années 60 - 70 avec un épilogue en 91 à la chute du communisme en Albanie et à la fuite vers l'émigration de nombreux albanais.

Je me suis intéressée au personnage "paumé" et je l'ai volontiers suivi dans ses tribulations.

"paumé"?

Pas tant que cela. l'enfant a découvert assez tôt la malédiction de sa famille : un oncle qu'il n'a jamais connu s'est enfui à l'étranger. Toute la famille du "traître" est entachée de cette faute. L'enfant apprend d'instinct comment réagir, cacher cette tache, forger un masque d'hypocrisie. Comme il apprend à se défendre de la violence qui l'entoure. Violence des autorités en la personne du directeur d'école, violence du quartier de banlieue où il apprend comme les autres à se défendre avec ses poings, à encaisser les coups et éventuellement à manier le couteau.

Bon élève par là-dessus, après une scolarité dans un lycée de Tirana il est accepté comme étudiant. Il doit être beau garçon (il ne s'en vante jamais) parce qu'il obtient des succès féminins inespérés. Il suscite aussi des amitiés fidèles.

Paumé?

Il est surtout vulnérable. Ses relations avec les personnes de la Nomenklatura sont fragiles. Il suffit d'un faux pas, il se retrouve dans cette cimenterie qui fait penser à un bagne où il casse des pierres à chaux. Une soirée alcoolisée pour que tout chavire et qu'il se retrouve au poste. L'alcool aide à supporter ces violences quotidiennes.

Garçon d'une banlieue défavorisée entré par effraction au Blok quartier réservé aux privilégiés du régime il est plutôt mieux armé pour la survie que son ami fils de ministre qui se suicidera à la disgrâce de son père. On découvre que nul n'est à l'abri de l'arbitraire.
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Au début des années 1990, des milliers d'Albanais quittent leur pays, s'embarquant pour l'Italie pour fuir une vie sans avenir et un passé rongé par le cauchemar communiste. Tous ne partent cependant pas, certains trop jeunes, d'autres trop vieux pour avoir quelque chance de s'en sortir à l'étranger.

Thesar Lumi, lui, embarque, hésite, et au dernier moment quitte ses compagnons de voyage pour retourner vers sa banlieue.

Narrateur dans ce court roman de sa propre vie, Thesar Lumi s'appelle lui-même le paumé, « un médiocre parti de rien pour arriver nulle part, vie anonyme fondue dans l'anonymat d'une banlieue perdue, si proche soit-elle de la capitale. » Si le paumé est un livre poignant, ce n'est pourtant pas parce qu'il verse dans la description pathétique d'un individu raté, mais bien au contraire parce que Thesar Lumi, homme effectivement à priori banal, parle pour tout un peuple profondément gangrené par le désespoir et l'oppression de la société albanaise des années communistes.
Lien : https://passagealest.wordpre..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
J'habite un immeuble près du centre. De l'autre côté du square, en bordure d'une place goudronnée, le rez-de-chaussée d'un immeuble similaire abrite une épicerie, un magasin de tissus, un atelier de couture et un café. C'est justement à cause de ce café que la place doit sa réputation: les bagarres les plus spectaculaires s'y tiennent. Si ma petite ville ne les a jamais prises au sérieux, c'est peut-être faute de concevoir la vie sans elles. Les habitants avaient probablement fini par s'y faire, tout comme ils se sont habitués, par la suite, à regarder des films à la télé.
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Nous vivions déjà dans ce trois pièces cuisine. J'avais une soeur de cinq ans mon aînée. Je l'ai toujours, mais elle n'a rien à voir dans mes histoires, si toutefois on peut appeler ainsi les banalités de mon existence; car ma vie est celle d'un médiocre parti de rien pour arriver nulle part, vie anonyme fondue dans l'anonymat d'une banlieue perdue, si proche soit-elle de la capitale.
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Je menais mon jeu avec une hypocrisie sans pareille. Je dis bien hypocrisie. A l'époque, j'ignorais le sens de ce mot, mais, tout enfant que j'étais, il semble aujourd'hui que l'hypocrisie, je l'avais déjà dans le sang. Si quelqu'un m'avait expliqué le sens de ce terme, peut-être n'aurais-je jamais agi de la sorte. Mais personne ne prit cette peine.
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Pour Fatos Kongoli, écrivain Albanais auteur de "La vie dans une boîte d'alumettes", les blessures du totalitarisme sont toujours ouvertes
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