Ce recueil de nouvelles de
Kita Konno, datant de 2001 et paru en France chez Taifu comics en 2007 (lecture en sens japonais), entremêle le fantastique au réel pour aborder les questions de famille, d'amour, d'acceptation de soi-même et de l'autre, au travers de 5 récits.
La première histoire, la plus longue, est celle qui donne son titre au livre : après la mort de sa mère, Hatoko, une lycéenne, vit avec son beau-père Takanori et sa demi-soeur Tami... Et tout irait bien si elle n'avait pour lui, qui ne se doute de rien, que de l'amour filial. Une tranche de vie quotidienne à la saveur douce-amère, une situation entre douleur et bonheur, qu'Hatoko voudrait voir toujours se prolonger, priant pour qu'un jour quelqu'un lui montre le chemin d'un bonheur auquel elle aurait le droit de s'abandonner sans restriction...
L'histoire suivante s'intitule « le coquillage de sirène ». La famille Suzuki, habitant près de la mer, accueille un hiver une jolie jeune fille qui va rappeler des souvenirs d'enfance à leur fils Tôru...
« Lever la tête vers le soleil » raconte une curieuse histoire d'androïde extraterrestre déterré par hasard et qui va s'intégrer comme si de rien n'était dans la famille de Setsu, jeune fille à qui sa mère, partie de chez eux quand elle était enfant, manque beaucoup.
« Beautiful days » nous montre les questionnements et tergiversations d'une office lady qu'un collègue a demandée en mariage, et ses discussions à ce propos avec ses amies.
« En rêve » est le lent cheminement onirique d'une jeune fiancée vers un amant du temps jadis.
Enfin un petit bonus de 6 pages met en scène Setsu, la jeune héroïne de « Lever la tête vers le soleil » dans une charade aussi charmante et anodine que le reste du volume.
Montrez-moi le chemin est doux et fade comme un thé qu'on n'aurait pas laissé infuser assez longtemps. Les histoires sont pourtant loin d'être inintéressantes, avec des mises en page travaillées, des ambiances parfois oniriques, un peu d'humour, des personnages principaux assez sympathiques, et les autres plus équivoques qu'il n'y paraît au premier abord, avec pour certains une homosexualité sous-entendue. Les dessins sont expressifs et délicats ; on est dans un style shôjo/josei très léger, peut-être un peu trop ; et les tourments intérieurs des personnages ne ressortant pas avec une grande intensité, ne semblent pas très importants... C'est sans doute là le hic. Les thèmes abordés aussi relèvent plutôt d'une sorte de révélation progressive d'une situation déjà présente, prendre conscience de l'importance de l'amour et de l'affection qu'on a déjà avec les siens, et se résigner à ne pas vouloir ce qu'on ne peut pas avoir (l'amour de sa mère chez Setsu, un amour romantique de son beau-père chez Hatoko, la passion chez Kaoru)... donc ça reste plutôt passif, c'est très calme, peu spectaculaire, l'enjeu n'apparaît pas aussi passionnant que dans un shonen nekketsu où il faut sauver le monde, ou même, pour reprendre un manga dont le style de dessin se rapproche de celui de
Kita Konno, un shôjo comme le pacte des yokais où il y a de l'action et des monstres assez fascinants...
Bref, ce livre, pour agréable à lire qu'il soit et avec un certain potentiel, est loin d'être indispensable. Lisez-le si vous tombez dessus, ça n'aura rien d'une perte de temps et vous passerez un bon moment, mais pas la peine de courir après...
cette critique avec quelques paragraphes et des images plus centrés sur la nouvelle " le coquillage de sirène" sera disponible dès demain sur mon blog sirènologie ;-)
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