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EAN : 978B01F0NH29I
(30/04/2016)
4.75/5   4 notes
Résumé :
À Casablanca, en 1960, Roger et Juliette Lebureau, « sauveurs de chiens perdus », repèrent un adolescent abandonné à lui-même depuis le remariage de sa mère.

Vic, loyal et débrouillard, assume plus ou moins la charge de ses demi-s?urs. S'apercevant un jour qu'elles sont maltraitées, il affronte son beau-père et tente de confier les petites à la garde des Lebureau.

Ceux-ci se battent pour tirer d'affaire le jeune marginal, qui tisse bientôt ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le chergui c'est l'haleine brûlante d'un pays, le souffle de ce roman palpitant, la force naturelle d'une écriture qui vous emporte…
Une famille française à Casablanca dans les années 60 à 80, son cadre de vie, son histoire, son évolution, la vie de chacun de ses membres pendant 18 ans, depuis le moment où Vic, âgé de 10 ans, apparaît telle une nouvelle planète au coeur d'un système, impulsant par son énergie des mutations imprévues.

L'écriture d'Elen Brig Koridwen, c'est la vie ; elle est faite de souffle et de chair, rien n'y est simple et mécanique, c'est un organisme qui respire et pense, traversant tous les cycles et toutes les mutations que suppose la complexité du vivant ; il n'y a pas de pensée unique, de dogme, de point de vue qui prévaut sur tous ; chaque être est une multitude de connexions avec les autres, pas de fixité, pas d'équilibre statique, tout se recompose sans cesse, tout s'adapte en permanence ; rien n'est donné, tout se gagne à force d'enthousiasme et d'engagement et la seule morale est celle de l'intensité et du courage d'être soi. Et tout s'imbrique dans tout, l'histoire dans l'Histoire — dont les perspectives sont dessinées en juxtaposant des angles complémentaires, réputés parfois incompatibles.

Tout ce qui est insaisissable, Elen Brig Koridwen tente victorieusement d'en rendre compte : dans le domaine des relations interpersonnelles les intuitions, les transmissions de pensées, les rencontres magnétiques, les attractions et les répulsions ; dans le domaine du monde intérieur l'articulation des émotions et des pensées, des souvenirs et des détails du réel perçus, les associations d'idées, les soudaines révélations, leurs mises en mots, le flash des résolutions.

Une forte sensation domine pour moi, tout au long de ma lecture, faite à la fois d'unité et de simultanéité. L'impression de traverser (et d'être traversé par) un tout incroyablement vivant, innervé jusqu'à la moindre de ses extrémités, où l'influx circule, vif et libre. L'impression de faire corps avec ce livre palpitant.

Dans cette aventure humaine peuplée de nombreux personnages, d'une présence rayonnante pour certains, deux rôles principaux : Vic, « orphelin débrouillard, soldat déserteur, goûtant ses hauts et ses bas avec la même intensité. », et Eva, dernière née des Lebureau, handicapée par la Honte, et qui pressent, très tôt, le devoir de rompre avec sa famille. Eva et Vic, deux surdoués secrètement liés par un pont de lumière.

Elen Brig Koridwen sait partager le plaisir sensuel de peindre portraits, paysages, atmosphères et situations, avec réalisme, drôlerie et poésie :
« Il avait l'oeil humidifère, infirmité insolite qui renseignait ses vis-à-vis sur ses moindres émotions. »
« Les instruments du Progrès éructaient en miaulant une sciure odorante. »
« Un jour éteint farinait les lucarnes où tintait une brève averse. »
« le visage de Tarif Lazrir évoquait un râbab, cette petite vièle montée sur une carapace de tortue »
« Entre les talus bicolores, l'un couleur de foin vieux, l'autre velouté de givre, les pas de Vic fracassaient les miroirs; »

Elle sait aussi brosser des tableaux lumineux et vivants, tel celui des courses de chevaux vu à travers le prisme de la sensibilité d'Eva, mais aussi nous plonger dans des séquences d'action qui relèvent du meilleur de la littérature d'espionnage.

Le talent, le vaste savoir-faire, le style très fluide, l'imagination et la passion d'exprimer et de transmettre ses convictions humanistes profondes, toutes ces qualités de l'auteure sont réunies dans ce roman. Mais en plus de tout cela, naît de son écriture une forme de plénitude qui donne une tonalité singulière aux livres d'Elen Brig Koridwen, une sensation “pianistique” dominée par la clarté, la grâce et la hardiesse.
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Mon avis :
Je ne vais pas vous le taire plus longtemps, Marges forcées est l'un de mes coups de coeur de ce premier trimestre 2016. J'avoue que la couverture, si je l'avais aperçue sur les rayons de mon libraire favori, ne m'aurait pas attiré. J'y aurais vu une romance, genre que je ne prise guère. À un deuxième regard, le sous-titre m'aurait peut-être intrigué : Autant en emporte le chergui. L'aurais-je acheté pour autant ? Pas sûr ! Et j'aurais eu tort !
D'abord parce que l'histoire est passionnante du début à la fin. Elle foisonne d'idées, de péripéties, de personnages à la psychologie fouillée, au caractère bien défini.
Ensuite, parce que la plume délicate d'Elen Brig Koridwen est un pur régal. Son style élégant allié à un vocabulaire riche m'a séduit dès les premières lignes et procuré le même plaisir tout au long de ma lecture.
Une partie de l'histoire se déroule au Maroc, dans cette période particulière, après la fin du protectorat français, dans une famille « née et élevée ici ». On passe aussi quelque temps en France, en Israël et dans certains pays de proche et du Moyen-Orient. L'ambiance de ces années 60/70 est à chaque fois parfaitement rendue, ceux, nés assez tôt pour les avoir traversées, s'y sentiront comme chez eux, retrouvant quelques repères par le biais de détails historiques maîtrisés et impeccablement intégrés au récit.
Je pourrais ne dire que du bien de ce magnifique roman, mais j'ai sournoisement glissé à l'auteur que je trouverai quelques méchancetés à balancer… Je n'en ai trouvé qu'une :
Pourquoi diantre Vic, qui tient le rôle de chauffeur lors d'un casse, a-t-il choisi une Citroën SM ? D'accord, c'est un véhicule rapide, performant… Mais une deux portes, pour embarquer rapidement une équipe de casseurs, quelle erreur stratégique !
Allez, oubliez cette histoire d'automobile, c'est une « private joke ». Précipitez-vous plutôt sur cet excellent roman, vous ne le regretterez pas. Moi, dans la marge, je mets un 20.
Lien : http://poljackleblog.blogspo..
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Cet auteur n'a décidément pas finie de m'étonner. Un être caméléon, toujours différente, jamais tout à fait la même. Parce qu'elle sait s'extraire d'elle-même pour laisser prendre corps à ses personnages, s'en nourrir et dans un choix de liberté, décide de les laisser vivre.

Ce roman confère l'exotisme, les difficultés d'être soi-même, unique et rare. La richesse et la pluralité d'un pays en guerre pour son indépendance. Une famille française choisit de ne pas baisser les bras, de ne pas céder à l'exode. A Casablanca dans les années 60, ils vont vivre dans le respect pour leurs hôtes avec une discrétion qui les honore. Ce couple de coeur élève leurs filles comme les parents le font souvent avec conviction et maladresse. Tandis que Vic, un garçon, hors du commun, vif, intelligent, sauvage croise leurs chemins.

C'est une indéfinissable histoire de liens qui se crée entre les cultures, les générations, les familles. L'amour est caché partout, sublime, surprenant, évocateur. Eva la petite dernière de la famille vit à travers ce "frère" lointain dont elle se sent si proche...

On parcourt les errances et les blessures de ces deux êtres régis par l'attente, la réunion de leurs destinés.

Ce roman brille par son apesanteur, son atmosphère ténue, diaphane. On se laisse également appesantir par la pudeur des sentiments. L'écriture est sensible, cultivée, intuitive. Les émotions foisonnent sans jamais s'affadir.

Ce récit doit se lire avec langueur pour pleinement en jouir et l'apprécier. Puissant et aux multiples saveurs. A déguster !
Lien : http://www.sophiesonge.com/a..
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C'est une saga familiale sur fond de l'Histoire des années 50 à 70. Un récit très bien documenté, surtout en ce qui concerne le début des conflits entre Israël et la Palestine que Vic, le héros, parcourt à sa guise pendant que le deuxième personnage principal se construit. J'ai découvert pour la première fois, la vie de Français au Maroc. Dépaysement garanti. La plume est belle et le ton juste et la philosophie superbe. Merci à l'auteur pour ce bon moment.
(ps : plus de chronique sur mon blog)
Lien : http://fantasy666.jimdo.com/..
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En conclusion, malgré une écriture très poétique et travaillée, un contexte historique et une ambiance très bien retranscrits, le rythme un peu plat, la structure parfois décousue, le manque de rebondissements et de tension m'ont poussée à abandonner le texte avant la fin. Je remercie toutefois l'auteur pour ce SP, car ça fait toujours plaisir de découvrir d'autres oeuvres. Vu son niveau d'écriture, je lirai sûrement un autre de ses ouvrages d'ici là :)

Lien : http://imanbooks.blogspot.fr..
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